Attentats de Bali: les excuses du dernier exécutant rejetées par les victimes

Ali Imron a aidé à planifier les attaques. Il a fabriqué les engins explosifs, placé une bombe devant le consulat américain de Bali et aidé à former ceux qui ont activé une ceinture explosive et fait sauter une camionnette remplie d'explosifs. (Photo, AFP)
Ali Imron a aidé à planifier les attaques. Il a fabriqué les engins explosifs, placé une bombe devant le consulat américain de Bali et aidé à former ceux qui ont activé une ceinture explosive et fait sauter une camionnette remplie d'explosifs. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 11 octobre 2022

Attentats de Bali: les excuses du dernier exécutant rejetées par les victimes

Ali Imron a aidé à planifier les attaques. Il a fabriqué les engins explosifs, placé une bombe devant le consulat américain de Bali et aidé à former ceux qui ont activé une ceinture explosive et fait sauter une camionnette remplie d'explosifs. (Photo, AFP)
  • Ali Imron a été condamné à la prison à vie pour son rôle dans les explosions de 2002 qui ont dévasté une boîte de nuit et un bar et dans lesquelles 202 personnes ont péri dont 88 Australiens
  • Les victimes encore en vie et le gouvernement australien ont refusé d'accepter les excuses du dernier représentant de la cellule terroriste responsable des attentats de Bali

JAKARTA: Le dernier exécutant vivant des attentats de Bali qui ont fait plus de 200 morts affirme regretter ses actes, à l'approche du vingtième anniversaire mercredi de l'attaque terroriste la plus meurtrière jamais connue par l'Indonésie. Mais les victimes rejettent ses excuses. 

Ali Imron a été condamné à la prison à vie pour son rôle dans les explosions de 2002 qui ont dévasté une boîte de nuit et un bar et dans lesquelles 202 personnes ont péri dont 88 Australiens. 

"Je regretterai jusqu'à ma mort. Et je m'excuserai jusqu'à ce que je meure", affirme-t-il dans un entretien au quartier général de la police de Jakarta, la capitale de ce pays d'Asie du Sud-Est. 

Le condamné, sans menottes, s'exprime devant le drapeau rouge et blanc de l'Indonésie et un portrait du président Joko Widodo. 

Mais les victimes encore en vie et le gouvernement australien ont refusé d'accepter les excuses du dernier représentant de la cellule terroriste responsable des attentats de Bali. 

"Quand les gens sont en difficulté, ils disent tout ce qui est possible pour s'en sortir", note Thiolina Marpaung, une survivante des attaques aujourd'hui âgée de 47 ans qui a reçu des blessures permanentes aux yeux. 

"Il a dit cela parce qu'il était condamné à mort", dit-elle. 

Ali Imron a aidé à planifier les attaques. Il a fabriqué les engins explosifs, placé une bombe devant le consulat américain de Bali et aidé à former ceux qui ont activé une ceinture explosive et fait sauter une camionnette remplie d'explosifs. 

L'homme de 52 ans est le seul survivant parmi ceux qui étaient présents la nuit de l'attentat. 

Il est à présent incarcéré, affirme avoir fait amende honorable et participe à des programmes de déradicalisation en Indonésie, dont l'efficacité est l'objet de débats. 

Ses frères Amrozi et Mukhlas ont été exécutés par balle. Mais Ali Imron a échappé à la mort après avoir fait preuve de remords et révélé des détails du complot aux enquêteurs. 

Douleur des victimes 

En août, Jakarta a accordé la liberté anticipée à Umar Patek, l'"expert en explosifs" des attentats de Bali, selon plusieurs médias. Celui-ci affirme avoir été déradicalisé après avoir purgé la moitié de sa peine de prison. 

Mais les autorités indonésiennes ont pour le moment suspendu sa libération, après des protestations de Canberra. 

"Nous avons fait part au gouvernement indonésien de notre position sur la libération d'individus condamnés pour les attentats de Bali et souligné la douleur que cela causerait aux victimes et aux familles", a déclaré un porte-parole du ministère australien des Affaires étrangères. 

La cheffe de la diplomatie australienne Penny Wong est attendue à une cérémonie mercredi à Bali à la mémoire des victimes. 

Ali Imron espère bénéficier d'une décision similaire. Il dit avoir déposé une demande de grâce présidentielle cette année mais ne pas avoir reçu de réponse. 

Les autorités indonésiennes n'ont pas fait de commentaires. 

L'Indonésie a posé des conditions strictes pour les libérations anticipées : les condamnés pour terrorisme doivent faire allégeance à l'Etat indonésien et renier leurs réseaux. Mais la remise en liberté de ces condamnés reste très controversée. 

"Que pensent-ils vraiment ? Personne ne le sait. On ne saura jamais si c'est sincère ou pas. Il faut plutôt juger les actes", estime Sana Jaffrey, la directrice de l'Institut d'analyse politique des conflits (IPAC), un centre de réflexion dont le siège est à Jakarta. 

Ali Imron affirme avoir suivi les ordres de son frère aîné à la suite de l'invasion de l'Afghanistan par les Etats-Unis, mais il reconnaît à présent que les attentats de Bali étaient "un mauvais acte de djihad". 

Il dit avoir contribué à la déradicalisation de quelque 400 djihadistes et a participé à des campagnes de promotion de la tolérance auprès des jeunes. 

S'il recouvre la liberté, il promet de continuer à "promouvoir la déradicalisation". 

« Mécanisme de survie » 

Ce message pourrait cependant être principalement motivé par l'espoir d'une libération anticipée, selon des experts. 

"Ca fait partie de son mécanisme de survie. Il est obligé de dire cela", relève Noor Huda Ismail, un spécialiste du terrorisme en Asie du Sud-Est. 

Mais pour les victimes, comme Thiolina Marpaung, une libération serait un nouvel affront et elle supplie qu'on ne lui accorde pas une réduction de peine. 

"Il peut dire qu'il s'est repenti et a changé, mais seul Dieu connaît la vérité". 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.