L'ONU appelle à «une transformation complète» du système énergétique dans le monde

Le chef de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies, Petteri Taalas. (Photo, AFP)
Le chef de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies, Petteri Taalas. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 11 octobre 2022

L'ONU appelle à «une transformation complète» du système énergétique dans le monde

Le chef de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies, Petteri Taalas. (Photo, AFP)
  • Le secteur de l'énergie n'est pas seulement une source majeure d'émissions à l'origine du changement climatique, mais il est également vulnérable aux changements qui accompagnent le réchauffement de la planète, souligne un nouveau rapport de l'OMM
  • «Le temps n'est pas de notre côté et notre climat change sous nos yeux», insiste le chef de cette organisation, Petteri Taalas

GENÈVE: Il faut doubler l'offre d'électricité propre d'ici à 2030 pour limiter le réchauffement climatique, exhortent les Nations unies mardi, suggérant aussi que les répercussions de la guerre en Ukraine sur l'approvisionnement énergétique pourraient permettre d'accélérer la transition. 

Le secteur de l'énergie n'est pas seulement une source majeure d'émissions à l'origine du changement climatique, mais il est également vulnérable aux changements qui accompagnent le réchauffement de la planète, souligne un nouveau rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies rendu public mardi. 

Si le monde n'évolue pas rapidement vers des sources d'énergie propres pour ralentir la crise climatique, des conditions météorologiques et un stress hydrique plus extrêmes mettront notre sécurité énergétique en danger et pourraient même compromettre nos approvisionnements en énergie renouvelable, met en garde l'OMM. 

"Le temps n'est pas de notre côté et notre climat change sous nos yeux", insiste le chef de cette organisation, Petteri Taalas, dans un communiqué. "Nous avons besoin d'une transformation complète du système énergétique mondial". 

Le patron de l'OMM rappelle que le secteur de l'énergie est la source des trois quarts environ des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soulignant que "le passage à des formes propres de production d'énergie... et l'amélioration de l'efficacité énergétique sont vitaux". 

Mais, avertit M. Taalas, atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici à 2050 ne sera possible que "si nous doublons l'approvisionnement en électricité à faibles émissions au cours des huit prochaines années". Le net zéro, ou la neutralité carbone, sera atteint lorsque les émissions de dioxyde de carbone provenant des activités humaines seront équilibrées à l'échelle mondiale par les absorptions de CO2 sur une période donnée. 

Stress hydrique 

L'impact d'événements météorologiques, hydriques et climatiques - rendus plus extrêmes, plus fréquents et plus intenses par le réchauffement climatique - sur la fiabilité de l'accès à l'énergie est déjà notable, note l'OMM dans son rapport. 

En guise d'exemple, l'organisation cite les coupures de courant massives causées par une vague de chaleur historique à Buenos Aires en janvier. 

En 2020, 87% de l'électricité mondiale produite à partir de centrales thermiques, nucléaires et hydroélectriques dépendaient directement de l'accès à l'eau, rappelle l'OMM. 

Dans le même temps, un tiers des centrales thermiques qui ont besoin d'eau douce pour leur fonctionnement se trouvent dans des zones à fort stress hydrique, tout comme 15% des centrales nucléaires existantes - une part qui devrait atteindre 25% au cours des 20 prochaines années. 

Un autre risque couru par ces centrales : souvent situées sur le littoral, elles sont donc potentiellement vulnérables à l'élévation du niveau de la mer et aux inondations. 

L'OMM estime aussi que 11% de la capacité hydroélectrique mondiale est également située dans des zones à fort stress hydrique, tandis que plus d'un quart des barrages hydroélectriques existants et près d'un quart des barrages projetés se trouvent dans des bassins fluviaux qui luttent actuellement contre une pénurie d'eau moyenne à élevée. 

« Une bénédiction » 

Le passage aux énergies renouvelables contribuera à atténuer le stress hydrique mondial croissant, selon le rapport, qui relève que la quantité d'eau utilisée par l'énergie solaire et éolienne est bien inférieure à celle des centrales électriques traditionnelles. 

La crise de l'approvisionnement énergétique provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie est à double tranchant. Elle fait craindre d'une part un recours accru à des sources très nocives en termes d'émissions de gaz à effet de serre comme le charbon par exemple. 

Mais, si M. Taalas reconnaît que cela pourrait être le cas à court terme, il a aussi souligné que la guerre démontrait les dangers de la dépendance à des sources d'énergie non fiables et pourrait donner un coup d'accélérateur à la transition verte. 

"D'un point de vue climatique, la guerre en Ukraine peut être considérée comme une bénédiction", a-t-il déclaré. 

Pour l'heure, les promesses des pays "sont bien en-deçà" de ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs fixés par l'Accord de Paris de 2015 sur le changement climatique. 

D'après le rapport, les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables "doivent tripler d'ici à 2050 pour mettre le monde sur une trajectoire net zéro". 


Nigeria: au moins 40 morts après des affrontements avec un gang armé

Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences. (AFP)
Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences. (AFP)
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  • Des membres d'un groupe armé ont tué au moins 40 membres d'un groupe d'auto-défense lors de l'attaque d'un village dans le centre du Nigeria et des affrontements qui ont suivi, dimanche, ont déclaré mardi des sources locales et la Croix rouge à l'AFP
  • Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences

JOS: Des membres d'un groupe armé ont tué au moins 40 membres d'un groupe d'auto-défense lors de l'attaque d'un village dans le centre du Nigeria et des affrontements qui ont suivi, dimanche, ont déclaré mardi des sources locales et la Croix rouge à l'AFP.

Le secrétaire de la Croix-Rouge de l'Etat de Plateau, Nuruddeen Hussain Magaji, a déclaré à l'AFP que "des centaines de miliciens d'auto-défense ont été pris en embuscade" dimanche dans le village de Kukawa. Cette attaque est survenue alors que les miliciens se regroupaient après des affrontements qui ont fait dix morts parmi les miliciens dans le village voisin de Bunyun, selon un habitant.

Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences.

"Selon les premiers rapports de notre personnel sur le terrain, au moins 30 corps ont été amenés dans un hôpital local, et certains blessés ont été transférés vers un hôpital de l'Etat voisin de Bauchi", a précisé Nuruddeen Hussain Magaji. "On s'attend à ce que d'autres corps de miliciens soient retrouvés dans la brousse", a-t-il ajouté.

Musa Ibrahim, un habitant de Bunyun, dans la circonscription voisine de Wase, a déclaré que "dix membres des milices ont été confirmés morts après que des bandits ont attaqué notre communauté, dimanche".


Trump reçoit Netanyahu à la recherche d'un accord à Gaza

Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la Salle bleue de la Maison Blanche à Washington, DC, le 7 juillet 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la Salle bleue de la Maison Blanche à Washington, DC, le 7 juillet 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu a de nouveau exclu la création d'un Etat palestinien à part entière, affirmant qu'Israël conserverait "toujours" le contrôle de la sécurité dans la bande de Gaza
  • Selon des sources palestiniennes proches des discussions, l'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus

WASHINGTON: Donald Trump, qui se dit déterminé à mettre fin à la guerre à Gaza, a reçu Benjamin Netanyahu à dîner à la Maison Blanche lundi soir, lequel a dit avoir présenté le président américain pour le Nobel de la Paix.

La troisième visite à Washington du Premier ministre israélien M. Netanyahu depuis le retour au pouvoir de Donald Trump intervient à un moment crucial, le président américain espérant profiter de l'élan donné par la récente trêve entre Israël et l'Iran après une guerre de 12 jours.

"Je ne pense pas qu'il y ait de blocage. Je pense que les choses se passent très bien", a déclaré M. Trump aux journalistes au début du dîner, lorsqu'on lui a demandé ce qui empêchait la conclusion d'un accord de paix.

Assis l'un en face de l'autre autour d'une grande table, le président américain s'est dit convaincu que le Hamas était prêt à accepter un cessez-le-feu à Gaza.

"Ils veulent une rencontre et ils veulent ce cessez-le-feu", a-t-il dit.

Le Premier ministre israélien a lui annoncé avoir présenté la nomination du président américain pour le prix Nobel de la paix, en lui remettant la lettre qu'il a envoyée au comité Nobel.

"A l'heure où nous parlons, il rétablit la paix dans un pays (après l'autre), dans une région après l'autre", a loué M. Netanyahu.

La rencontre lundi intervient en pleins pourparlers indirects entre Israël et le Hamas.

Depuis dimanche, deux sessions de pourparlers indirects entre Israël et le Hamas se sont tenues à Doha, selon des sources palestiniennes proches des négociations. "Aucune percée" n'a été encore réalisée, a indiqué à l'AFP l'une d'elles.

Mardi matin, l'armée israélienne a annoncé que cinq soldats avaient été tués et deux autres grièvement blessés au combat dans le nord de la bande de Gaza.

L'émissaire américain Steve Witkoff doit se rendre dans la semaine à Doha, selon la Maison Blanche.

Auparavant, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avait indiqué que "la priorité absolue du président au Moyen-Orient est de mettre fin à la guerre à Gaza et le retour de tous les otages".

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, à laquelle l'armée a riposté en lançant une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.

Dimanche, Donald Trump a estimé qu'il existait "de bonnes chances" de parvenir à un accord "cette semaine".

Les négociations indirectes, menées via les médiateurs qatari, égyptien et américain, portent "sur les mécanismes de mise en oeuvre" d'un accord de cessez-le-feu et d'un "échange" d'otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, selon un responsable palestinien.

- "Inacceptables" -

La délégation du Hamas se trouvait dans une salle et la délégation israélienne dans une autre, dans le même bâtiment, a-t-il précisé.

"Le Hamas est sérieux et soucieux d'aboutir à un accord pour mettre fin à la guerre et à la souffrance de notre peuple, à condition que la partie israélienne fasse preuve de bonne foi et ne cherche pas à entraver ou à faire traîner le processus", a affirmé le responsable palestinien.

Lundi soir, M. Netanyahu a de nouveau exclu la création d'un Etat palestinien à part entière, affirmant qu'Israël conserverait "toujours" le contrôle de la sécurité dans la bande de Gaza.

"Maintenant, les gens diront que ce n'est pas un Etat complet, que ce n'est pas un Etat. Nous nous en moquons", a-t-il dit.

Selon des sources palestiniennes proches des discussions, l'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

- "On ne savait plus où aller" -

Des dizaines de personnes, dont des parents d'otages détenus à Gaza, se sont rassemblées lundi soir devant l'antenne de Tel-Aviv de l'ambassade des Etats-Unis en Israël pour demander à M. Trump de parvenir à un cessez-le-feu.

Les manifestants ont brandi des drapeaux américains, des affiches portant des photos d'otages et une grande pancarte sur laquelle on pouvait lire "Président Trump, faites l'histoire, ramenez-les tous à la maison, mettez fin à la guerre".

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Une première trêve d'une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

Sur le terrain à Gaza, la Défense civile a fait état de 12 Palestiniens tués par des frappes israéliennes, dont six morts dans la clinique Al-Rimal de Gaza-ville (nord), qui "abrite des centaines de déplacés".

"On a été surpris par des missiles et des explosions à l'intérieur du bâtiment. On ne savait plus où aller à cause de la poussière et des dégâts", témoigne auprès de l'AFP Salman Qoudoum, en exhortant à un accord de cessez-le-feu. "On ne peut plus attendre".


Le Japon se tourne vers les pays du CCG pour assurer la stabilité au Moyen-Orient

Les deux parties sont convenues de maintenir une coopération étroite pour contribuer à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient. (MOFA)
Les deux parties sont convenues de maintenir une coopération étroite pour contribuer à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient. (MOFA)
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  • Le ministre des Affaires étrangères Takeshi Iwaya rencontre le Dr Jasem Al-Budaiwi du CCG
  • L'industrie pétrolière mondiale et l'instabilité au Moyen-Orient ont été abordées.

TOKYO : Le ministre japonais des Affaires étrangères, M. Takeshi Iwaya, a rencontré lundi le secrétaire général du CCG, M. Jasem Al-Budaiwi, pour discuter de l'industrie pétrolière mondiale et de l'instabilité croissante au Moyen-Orient.

Iwaya a déclaré que les pays du CCG jouaient un rôle de plus en plus important dans le contexte de l'agitation régionale et internationale, a indiqué le ministère japonais des Affaires étrangères.

Le Japon souhaite approfondir la coopération politique et économique avec le CCG afin d'apporter la paix et la stabilité à la région, y compris la conclusion des négociations de l'accord de partenariat économique entre le Japon et le CCG.

M. Al-Budaiwi a déclaré que le bloc régional espérait également l'achèvement des négociations de l'APE et la poursuite de la coopération dans le cadre du plan d'action Japon-CCG.

M. Al-Budaiwi a ajouté que Tokyo était un partenaire important et a lancé une invitation pour une réunion des ministres des affaires étrangères des deux parties.

Les fonctionnaires ont parlé franchement des questions relatives au Moyen-Orient, notamment du conflit entre Israël et l'Iran, des attaques contre la bande de Gaza et de la situation en Syrie.

M. Iwaya a déclaré que le Japon poursuivrait ses efforts diplomatiques pour faire en sorte que l'accord de cessez-le-feu entre Israël et l'Iran soit mis en œuvre et que les voies du dialogue soient rouvertes.

M. Al-Budaiwi s'est fait l'écho de ce point de vue et a déclaré que les pays du CCG restaient attachés au dialogue.

Les fonctionnaires ont fait part de leurs préoccupations concernant les actes qui menacent les routes maritimes et les attaques contre les installations pétrolières.

- Cet article est également publié sur Arab News Japan