Israël: arrestations de Palestiniens après des affrontements à Jérusalem-Est

Au total, "23 suspects, habitants de Jérusalem-Est" ont été arrêtés depuis mercredi "pour violations de l'ordre public, jets de pierres et cocktails Molotov et attaque sur des policiers" selon la police israélienne. (AFP).
Au total, "23 suspects, habitants de Jérusalem-Est" ont été arrêtés depuis mercredi "pour violations de l'ordre public, jets de pierres et cocktails Molotov et attaque sur des policiers" selon la police israélienne. (AFP).
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Publié le Jeudi 13 octobre 2022

Israël: arrestations de Palestiniens après des affrontements à Jérusalem-Est

  • Samedi, la soldate israélienne Noa Lazar a été tuée à un barrage à Chouafat, un camp de réfugiés palestiniens à Jérusalem-Est
  • Des affrontements se sont également produits dans les quartiers de Issawiya et Silwan et deux policiers ont été légèrement blessés

JERUSALEM: La police israélienne a arrêté dans la nuit de mercredi à jeudi plusieurs Palestiniens impliqués selon elle dans de violents affrontements à Jérusalem-Est entre forces de sécurité et émeutiers palestiniens.

Neuf suspects ont été arrêtés, indique la police dans un communiqué. Au total, "23 suspects, habitants de Jérusalem-Est" ont été arrêtés depuis mercredi "pour violations de l'ordre public, jets de pierres et cocktails Molotov et attaque sur des policiers", selon la même source.

Les Palestiniens ont organisé mercredi des grèves et des manifestations à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, territoires occupés par Israël depuis 1967, pour protester contre des mesures israéliennes imposées dans la foulée du meurtre de deux soldats dans des attaques ces derniers jours.

Samedi, la soldate israélienne Noa Lazar a été tuée à un barrage à Chouafat, un camp de réfugiés palestiniens à Jérusalem-Est, la partie orientale de Jérusalem occupée en 1967 par Israël puis annexée.

L'armée et la police ont lancé une chasse à l'homme pour retrouver l'auteur de l'attaque, et encerclent notamment le camp de Chouafat.

Des heurts ont éclaté mercredi dans le camp entre forces israéliennes, lourdement armées, et des Palestiniens qui ont lancé des pierres dans leur direction.

Selon Kazem Abou Khalaf, un porte-parole de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa), le contrôle renforcé aux entrées du camp et la violence ont entraîné la fermeture des écoles et des centres de santé de l'agence à Chouafat. "La situation sur place est vraiment tendue", a-t-il dit à l'AFP.

"Nous avons de nombreux blessés par balles en caoutchouc et par inhalation de gaz lacrymogène",  a affirmé à l'AFP Munib al-Qutob, un secouriste à Chouafat.

Des affrontements se sont également produits dans les quartiers de Issawiya et Silwan et deux policiers ont été légèrement blessés, poursuit la police déclarant avoir réagi "avec des moyens de dispersion de manifestations".


Syrie: Sept membres des forces prorégime tués par le groupe Etat islamique

Des soldats syriens participent à des exercices militaires conjoints avec des soldats russes sur la base navale de Tartous, le long de la côte méditerranéenne syrienne. (Photo, SANA via AFP)
Des soldats syriens participent à des exercices militaires conjoints avec des soldats russes sur la base navale de Tartous, le long de la côte méditerranéenne syrienne. (Photo, SANA via AFP)
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  • L'EI a intensifié récemment ses attaques en Syrie, notamment depuis la badia, le vaste désert syrien où ses combattants sont repliés après la perte en 2019 des vastes territoires
  • La veille, cinq combattants pro-Iran ont été tués dans une attaque similaire du groupe dans la même région selon l'OSDH

BEYROUTH: Sept membres des forces prorégime ont été tués vendredi dans une attaque du groupe Etat islamique (EI) dans le vaste désert syrien où se cachent des jihadistes, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Les assaillants étaient juchés sur des motos quand ils ont ouvert le feu sur un poste militaire, tuant au moins sept combattants prorégime, Syriens et étrangers", dans les environs de Boukamal, dans la province de Deir Ezzor (est), a indiqué à l'AFP le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane.

L'EI a intensifié récemment ses attaques en Syrie, notamment depuis la badia, le vaste désert syrien où ses combattants sont repliés après la perte en 2019 des vastes territoires qu'il contrôlait dans ce pays.

La veille, cinq combattants pro-Iran ont été tués dans une attaque similaire du groupe dans la même région selon l'OSDH.

Et le 8 novembre, au moins 34 membres des forces prorégime avaient péri dans une série d'attaques de l'EI visant des positions militaires et barrages de contrôle dans la badia, qui s'étend de la province centrale de Homs à la frontière orientale avec l'Irak.

Deux jours plus tard, l'EI avait revendiqué cette série d'offensives, les plus meurtrières depuis le mois d'août, lorsque 33 soldats avaient été tués dans une attaque du groupe ultraradical contre un car de l'armée dans la province de Deir Ezzor.

Les attaques de l'EI dans la badia ont fait 385 morts parmi les membres des forces prorégime ainsi que 165 morts civils au cours de l'année 2023, selon l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Syrie et en Irak, le groupe jihadiste a vu son "califat" autoproclamé vaciller sous le coup d'offensives successives lancées dans ces deux pays avec le soutien d'une coalition internationale antijihadiste.

La défaite de l'EI en Syrie a été proclamée en 2019 (et en Irak en 2017), mais la coalition est restée dans le pays pour lutter contre des cellules jihadistes qui continuent d'y opérer.

Plus de douze ans d'un conflit sanglant ont morcelé la Syrie en zones d'influence, bien que le régime du président Bachar al-Assad ait repris le contrôle d'une grande partie du territoire national avec l'appui décisif de ses alliés russe et iranien.

Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression d'une main de fer de manifestations prodémocratie a fait plus d'un demi-million de morts.


Pourquoi Israël n'a-t-il pas réussi à déjouer l’attaque du Hamas malgré les avertissements?

Des militants palestiniens ont franchi la barrière frontalière pour lancer des attaques et ont pris des otages dans le sud d'Israël le 7 octobre, pendant que des barrages de roquettes étaient tirés sur Israël. (Photo, réseaux sociaux)
Des militants palestiniens ont franchi la barrière frontalière pour lancer des attaques et ont pris des otages dans le sud d'Israël le 7 octobre, pendant que des barrages de roquettes étaient tirés sur Israël. (Photo, réseaux sociaux)
Des Palestiniens et des militants des Brigades Ezzedine al-Qassam courent vers le point de passage d'Erez entre Israël et le nord de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. (Photo, AFP)
Des Palestiniens et des militants des Brigades Ezzedine al-Qassam courent vers le point de passage d'Erez entre Israël et le nord de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. (Photo, AFP)
Sur cette photo prise le 13 avril 2018, des soldats israéliens maintiennent leur position dans le kibboutz sud de Nahal Oz, de l'autre côté de la frontière avec la bande de Gaza, alors que les manifestants palestiniens se rassemblent le long de la barrière frontalière. (Photo, AFP)
Sur cette photo prise le 13 avril 2018, des soldats israéliens maintiennent leur position dans le kibboutz sud de Nahal Oz, de l'autre côté de la frontière avec la bande de Gaza, alors que les manifestants palestiniens se rassemblent le long de la barrière frontalière. (Photo, AFP)
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  • L'inaction est d'autant plus remarquable qu'Israël avait obtenu une copie du plan de bataille avant l'assaut
  • Les médias sociaux bruissent de théories conspirationnistes: le gouvernement israélien était au courant des événements imminents mais les a laissés se produire

LONDRES: Le 6 octobre 1973, Israël a été totalement pris au dépourvu par une attaque menée par une coalition d'États du Moyen-Orient, dirigée par l'Égypte, qui a failli le rayer de la carte.

En fin de compte, Israël, soutenu par un pont aérien massif d'armes de pointe et d'autres aides des États-Unis, a survécu à la guerre du Kippour, bien qu'à un prix élevé − plus de 2 600 de ses soldats ont été tués et des milliers d'autres ont été blessés.

Mais «il s'agit d'un échec grave en matière de renseignement», a expliqué Ahron Bregman, historien, auteur et politologue israélien basé au Royaume-Uni.

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Des Palestiniens prennent le contrôle d'un char de combat Merkava israélien après avoir franchi la barrière frontalière avec Israël depuis Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. (Photo, AFP)

Par la suite, dans une société laissée «dans un état de choc collectif profond», des questions difficiles ont été posées aux politiciens israéliens, à l'armée et à la communauté du renseignement et, «soi-disant, des leçons ont été tirées».

Mais presque 50 ans plus tard, jour pour jour, le 7 octobre 2023, Israël a de nouveau été pris par surprise, cette fois par un assaut du Hamas qui a fait au moins 1 200 morts parmi les citoyens et les soldats israéliens et en a ramené près de 250 à Gaza en tant qu'otages.

Aujourd'hui, dans un Israël déchiré et divisé par le doute, l'anxiété et la colère face à l'incapacité de son gouvernement et de ses forces militaires tant vantées non seulement à anticiper et à prévenir l'attaque, mais aussi à y répondre en temps utile, des questions difficiles sont à nouveau posées sur ce qui a mal tourné et sur les personnes à blâmer.

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Des militants du Hamas capturent des otages israéliens dans le kibboutz Be'eri lors d'une attaque massive contre l'État juif le 7 octobre 2023. (Photo X)

«Comme lors de la guerre du Kippour, les Israéliens disposaient de toutes les informations, de tous les détails», a déclaré Bregman, chargé d'enseignement au département des études sur la guerre du King's College de Londres au Royaume-Uni, qui a servi dans l'armée israélienne pendant six ans.

«Il s'agit là d'une nouvelle défaillance grave des services de renseignement israéliens», a-t-il précisé.

«À l'avenir, l'attaque du Hamas le 7 octobre sera enseignée dans les écoles militaires, au même titre que Pearl Harbor, l'opération Barbarossa (l'attaque surprise de l'Allemagne contre la Russie en 1941) et la guerre du Kippour», a jugé Bregman.


Gaza: Israël doit respecter ses obligations humanitaires selon un projet de résolution à l'OMS

Un projet de résolution soumis à l'OMS par 17 pays membres et la Palestine, au statut particulier, exige vendredi qu'Israël respecte pleinement ses obligations de protection envers les personnels médical et humanitaire dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
Un projet de résolution soumis à l'OMS par 17 pays membres et la Palestine, au statut particulier, exige vendredi qu'Israël respecte pleinement ses obligations de protection envers les personnels médical et humanitaire dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
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  • Ce texte doit être examiné dimanche au cours d'une session spéciale du Conseil exécutif de l'Organisation mondiale de la santé
  • Le texte s'inquiète du «siège qui est mené" et de l'ampleur "des dommages considérables causés au secteur de la santé publique»

GENEVE: Un projet de résolution soumis à l'OMS par 17 pays membres et la Palestine, au statut particulier, exige vendredi qu'Israël respecte pleinement ses obligations de protection envers les personnels médical et humanitaire dans la bande de Gaza, soumise à un intense pilonnage de l'armée israélienne.

Ce texte doit être examiné dimanche au cours d'une session spéciale du Conseil exécutif de l'Organisation mondiale de la santé, convoquée pour discuter "de la situation sanitaire dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est."

Il est présenté par l'Algérie, l'Arabie saoudite, la Bolivie, la Chine, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Indonésie, l'Irak, la Jordanie, le Liban, la Malaisie, le Maroc, le Pakistan, la Palestine, le Qatar, la Tunisie, la Turquie et le Yémen.

"Le Conseil exécutif se déclare vivement préoccupé par la situation humanitaire catastrophique qui prévaut dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et plus particulièrement par les opérations militaires menées dans la bande de Gaza", peut-on lire en préambule de ce projet.

Le texte s'inquiète du "siège qui est mené" et de l'ampleur "des dommages considérables causés au secteur de la santé publique."

Il évoque aussi les risques que peut faire courir la présence de "milliers de victimes toujours enfouies sous les décombres" pour la santé publique, tout comme les conditions d'hygiène et les refuges surpeuplés.

Israël impose un siège total au territoire palestinien depuis le 9 octobre, deux jours après l'attaque sans précédent des commandos du Hamas, qui ont massacré 1.200 personnes, surtout des civils, en Israël, et pris quelque 240 autres en otage, selon les autorités israéliennes.

L'attaque du mouvement islamique n'est pas évoquée dans le projet de résolution.

En représailles, Israël a pilonné le territoire palestinien et lancé le 27 octobre une offensive terrestre.

Selon le gouvernement du Hamas plus de 17.000 personnes, dont 70% de femmes et de mineurs, ont péri dans ce territoire palestinien très densément peuplé.

Le projet de résolution exige "de la puissance occupante" de "garantir le respect et la protection de l'ensemble du personnel médical et des agents humanitaires dont l'activité est d'ordre exclusivement médical, de leurs moyens de transport et de leur matériel, ainsi que des hôpitaux et des autres installations médicales."

Il exige aussi "de la puissance occupante qu'elle facilite le passage sans interruption, ordonné, libre, en toute sécurité et sans entrave du personnel médical et des agents humanitaires."

Le texte demande en outre à la communauté internationale "de mobiliser des financements suffisants pour répondre aux besoins immédiats et futurs des programmes de santé de l'OMS" et pour "reconstruire le système de santé palestinien, en étroite coopération avec l'OMS et les institutions compétente" des Nations unies.

Le Conseil exécutif de l'OMS comprend 34 pays membres, élus pour trois ans parmi chacune des régions de l'organisation. Il joue un rôle très important pour mettre en œuvre les décisions de l'Assemblée mondiale de la santé.