De Dali à Björk, presqu'un siècle de surréalisme dans le design exposé à Londres

Le surréalisme a prospéré dans la mode et le cinéma, témoigne l'exposition. (Photo, AFP)
Le surréalisme a prospéré dans la mode et le cinéma, témoigne l'exposition. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 13 octobre 2022

De Dali à Björk, presqu'un siècle de surréalisme dans le design exposé à Londres

  • Intitulée «Objets de désir: surréalisme et design de 1924 à aujourd'hui», l'exposition accueille le visiteur avec l'une des plus célèbres représentations de la psyché humaine: «Métamorphose de Narcisse», peinte par Dalí
  • Né dans la littérature avant de s'étendre aux arts plastiques, le surréalisme a décliné comme mouvement artistique dans les années 1950 mais a survécu dans le design

LONDRES : Du mobilier imaginé par Salvador Dalí aux vidéoclips oniriques de l'Islandaise Björk, le courant surréaliste a inspiré le design pendant près d'un siècle, que le Musée du Design de Londres explore dans une exposition foisonnante.

Intitulée "Objets de désir: surréalisme et design de 1924 à aujourd'hui", l'exposition, qui ouvre ses portes vendredi, accueille le visiteur avec l'une des plus célèbres représentations de la psyché humaine: "Métamorphose de Narcisse", peinte par Dalí en 1937.

L'artiste espagnol a lu "L'interprétation des rêves" de Sigmund Freud quand il étudiait à Madrid dans les années 1920 et ses théories sur le subconscient ont influencé toute son oeuvre. Il rencontra le célèbre neurologue autrichien, fondateur de la psychanalyse, en 1938 à Londres grâce à son mécène Edward James avec qui il entame une collaboration fructueuse qui ouvre cette exposition.

Du célèbre téléphone en forme de langouste, au canapé représentant la bouche de l'actrice Mae West, en passant par un pied de lampe composé de coupes de champagne ou le fauteuil aux bras humains, Dalí a créé de nombreuses pièces de mobilier pour la maison du poète britannique.

Avant lui, l'architecte moderniste Antonio Gaudi avait tenté, au début du XXe siècle, "de donner à des objets qui peuvent paraître purement fonctionnels une portée émotionnelle et un impact psychologique en changeant leurs formes en quelque chose de beaucoup plus organique et émotionnel", explique à l'AFP Kathryn Johnson, la commissaire de l'exposition.

Mobilier, art, cinéma

Né dans la littérature avant de s'étendre aux arts plastiques, le surréalisme a décliné comme mouvement artistique dans les années 1950 mais a survécu dans le design. Et certaines oeuvres "ont l'air d'avoir vraiment trouvé leur place dans ce siècle", affirme Mme Johnson.

Comme une lampe sur un pied cassé commandé à Dalí en 1937 mais considérée comme trop avant-gardiste pour l'époque et qui a dû attendre 2019 pour être fabriquée.

Ce "design inattendu" d'objets de tous les jours semble plus que jamais vivant aujourd'hui, montre l'exposition, qui accueille une énorme lampe en forme de cheval en plastique créée en 2006 par le studio suédois Front, un fauteuil composé de peluches de Mickey Mouse créé en 2007 par les Brésiliens Fernando et Humberto Campana, ou encore les lampes aux crins de cheval signées cette année du Britannique Jonathan Trayte.

Mais le surréalisme a également prospéré dans la mode et le cinéma, témoigne l'exposition. Ainsi, la jeune styliste britannico-nigériane Yasmina Atta a créé en 2020, en pleine pandémie, des vêtements inspirés de l'afro-surréalisme, comme un haut en laine doté d'ailes de papillons actionnables par un mécanisme électrique.

"Elle l'a créé pendant le confinement et je pense qu'il représente bien le sentiment de vouloir s'envoler d'une situation où nous étions comme prisonniers", analyse Kathryn Johnson.

L'art des périodes troublées

Né en réaction aux horreurs de la Première Guerre mondiale et de la pandémie de grippe de 1918, le surréalisme ressurgit régulièrement dans les périodes troublées, défend l'exposition.

"Ce n'est pas une coïncidence si ces moments correspondent à des périodes d'instabilité économique et politique, parce que le surréalisme a été fondé comme une façon créative d'embrasser le chaos, d'accepter l'incertitude, l'inexplicable, et je pense que nous en avons besoin aujourd'hui", ajoute la commissaire.

Sur le plan audiovisuel, les vidéoclips sur des thèmes comme "Utopia", "Mutual Core" (Noyau commun), "Hidden places" (Endroits cachés), créés par différents réalisateurs pour la chanteuse Björk entre 2001 et 2017, montrent les relations entre les humains, la nature et la technologie.

Et même les images étranges générées par l'intelligence artificielle "peuvent donner lieu à un autre type d'art", explique Mme Johnson.

"L'intelligence artificielle est conçue sur le fonctionnement du cerveau et cela ne nous surprend pas qu'elle puisse être créative. Et c'est fascinant de voir où cela pourra nous emmener dans le futur", ajoute-t-elle.

Mais si l'exposition montre aussi, parmi les 350 objets présentés, des photographies emblématiques comme "Le violon d'Ingres" de Man Ray (1924), pour Mateo Kries, directeur du Vitra Design Museum en Allemagne, qui a prêté beaucoup des pièces exposées à Londres, le surréalisme "aujourd'hui n'est plus un mouvement artistique, mais une attitude face à l'art et le design".


ilmi, le PNU lance un programme d’études muséales

Le programme d’études muséales comprend des cours de microcrédit, de diplôme, de mineure et au choix. (Commission des musées)
Le programme d’études muséales comprend des cours de microcrédit, de diplôme, de mineure et au choix. (Commission des musées)
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  • Nouveaux cours de microcertification ouverts à tous les diplômés du secondaire et de premier cycle
  • Le programme comprend des cours d’arabe, d’anglais, en personne, à distance, à long et à court terme

RIYAD : Un nouveau programme d’études muséales en Arabie saoudite a ouvert ses portes pour l’inscription, offrant des cours de microcertification et de longue durée.

Il est le résultat d’un partenariat entre ilmi, un centre d’apprentissage des sciences, de la technologie, de la lecture, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques, et l’Université Princess Nourah bint Abdulrahman.

ilmi — qui signifie « mes connaissances » en arabe — est un centre de science et d’innovation qui vise à autonomiser les jeunes en Arabie saoudite.

Une initiative d’ONG philanthropique créée par la princesse Sara bint Mashour bin Abdulaziz, épouse du prince héritier Mohammed bin Salman, ilmi est incubée, soutenue et financée par la Fondation Mohammed bin Salman, Misk, et opère en partenariat avec Mohammed bin Salman Nonprofit City.

Le programme d’études muséales comprend des microdiplômes, des diplômes, des cours mineurs et des cours au choix.

Il est ouvert aux jeunes diplômés du secondaire et de l’université désireux d’obtenir des postes de niveau d’entrée dans les musées, ainsi qu’aux professionnels à la recherche de nouveaux ensembles de compétences et de carrières.

Créé par ilmi et des experts du PNU d’Arabie saoudite et du monde entier, le programme offre un mélange d’apprentissage en ligne et en personne, ainsi que des options de scolarité en arabe et en anglais.

Les cours de microcrédit combineront l’apprentissage en ligne et en personne et sont offerts aux candidats de plus de 18 ans.

Les cours comprennent des études d’impact sur les musées, l’éducation et la sensibilisation aux musées, une introduction aux technologies muséales, les bases de la gestion des musées et l’intégration de la technologie numérique.

Les cours proposés aux étudiants du PNU comprennent une introduction aux musées facultatifs et aux mineurs spécialisés dans les musées et la technologie numérique, la conception d’expositions et le développement de contenu.

Un diplôme de deux ans en gestion de musée sera également disponible pour les étudiants du PNU et les jeunes diplômés du secondaire.

Les inscriptions pour le premier cours en ligne sur les microtitres de compétences commencent ce mois-ci : Principes fondamentaux de la gestion des musées.

Tous les autres cours de microdiplômes auront lieu en mai et juin, avec les programmes de diplôme, mineur et électif commençant en septembre au début de l’année académique 2024/25.

Les diplômés du programme peuvent également postuler pour travailler aux côtés d’experts ilmi alors qu’ils conçoivent et lancent des programmes d’apprentissage uniques et informels à travers le Royaume.

Pour plus d’informations et pour vous inscrire, cliquez ici.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Saudi Cinema Encyclopedia imprime le premier lot de livres de cinéma

L’objectif des livres est d’améliorer les connaissances des cinéastes. (Fournie)
L’objectif des livres est d’améliorer les connaissances des cinéastes. (Fournie)
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  • Lancement initial de 22 titres dans le cadre du plan de sortie de 100 livres d’ici la fin de l’année
  • La première série de sorties sera disponible au public lors du 10e Saudi Film Festival, qui se tiendra du 2 au 9 mai de cette année

RIYAD : L’Encyclopédie du cinéma saoudien, une initiative lancée par la Saudi Cinema Association, débutera avec une première sortie de ses 22 premiers livres, écrits par un groupe international d’auteurs, comme premier lot de publications.

Le projet vise à publier 100 livres dans sa première année, publiés par la maison d’édition Josour Al-Thaqafah.

La première série de sorties sera disponible au public lors du 10e Festival du film saoudien, qui se tiendra du 2 au 9 mai de cette année.

L’objectif est d’établir un programme périodique pour la production de livres en arabe afin d’élever l’industrie cinématographique du Royaume d’amateur à une région connue pour son professionnalisme et sa spécialisation.

Abdulwhab Aloryad, directeur de la rédaction de l’Encyclopédie du cinéma saoudien et du bulletin du Festival du film saoudien « Saafa », a déclaré à Arab News que les livres ont été publiés pour améliorer les connaissances des cinéastes.

« Cette encyclopédie vise à ajouter à ce que le Saudi Film Festival a commencé et à être un contributeur actif dans le cinéma saoudien, renforçant les convictions des organisateurs du festival et leurs efforts pour créer une industrie cinématographique compétitive au niveau mondial », a-t-il déclaré.

« La série continuera d’être une icône dans la connaissance du cinéma, avec ses objectifs centraux de dévoiler les talents saoudiens et arabes dans la paternité, en présentant les derniers nouveaux livres en arabe, et le transfert de connaissances spécialisées dans ce domaine de diverses autres langues vers l’arabe pour être accessible à ceux qui s’intéressent à l’industrie cinématographique. »

« Depuis son lancement en 2008, le Saudi Film Festival a cru en son rôle authentique dans le développement culturel et intellectuel destiné aux professionnels de l’industrie cinématographique. Il s’est concentré sur le projet de connaissance et a conduit la roue de la création et de la traduction dans tous les domaines liés à l’industrie cinématographique afin d’élever toutes les étapes de l’industrie cinématographique.

« Partant de cette conviction, le festival a adopté un programme périodique pour la production de livres, présentant plus de 50 livres dans ses éditions précédentes qui mettent en lumière divers aspects de l’industrie cinématographique. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


L'image d'une Palestinienne avec sa nièce décédée remporte le World Press Photo

Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61.062 candidatures présentées par 3.851 photographes de 130 pays (Photo, Worldpressphoto).
Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61.062 candidatures présentées par 3.851 photographes de 130 pays (Photo, Worldpressphoto).
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  • Le cliché de Mohammed Salem, photographe de l'agence Reuters, montre Inas Abu Maamar berçant le corps de sa nièce de cinq ans, Saly, tuée avec sa mère et sa sœur par un missile
  • Le photographe se trouvait à l'hôpital Nasser de Khan Younis le 17 octobre lorsqu'il a vu à la morgue Inas Abu Maamar, 36 ans, en larmes, tenant fermement dans ses bras le corps de la petite fille

AMSTERDAM: L'image poignante d’une Palestinienne endeuillée tenant dans ses bras sa petite nièce, tuée lors d’une frappe israélienne dans la bande de Gaza déchirée par la guerre, a remporté jeudi le premier prix du World Press Photo.

Le cliché de Mohammed Salem, photographe de l'agence Reuters, montre Inas Abu Maamar berçant le corps de sa nièce de cinq ans, Saly, tuée avec sa mère et sa sœur par un missile qui a frappé leur maison à Khan Younis en octobre.

Le photographe se trouvait à l'hôpital Nasser de Khan Younis le 17 octobre lorsqu'il a vu à la morgue Inas Abu Maamar, 36 ans, en larmes, tenant fermement dans ses bras le corps de la petite fille enveloppé dans un tissu blanc.

La photo a été prise 10 jours après le début du conflit, déclenché par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

"C'était un moment puissant et triste et j'ai senti que l'image résumait au sens large ce qui se passait dans la bande de Gaza", a déclaré M. Salem, cité dans un communiqué du World Press Photo, prestigieux concours de photojournalisme.

"C'est une image vraiment profondément touchante", a affirmé Fiona Shields, présidente du jury. "Une fois que vous l'avez vue, elle reste en quelque sorte gravé dans votre esprit".

Message littéral et métaphorique

L'image est "comme une sorte de message littéral et métaphorique sur l'horreur et la futilité du conflit" et représente "un argument incroyablement puissant en faveur de la paix", a-t-elle ajouté.

La Sud-Africaine Lee-Ann Olwage, en tournage pour le magazine GEO, a remporté le prix "Histoire de l'année" avec son portrait intime d'une famille malgache vivant avec un parent âgé souffrant de démence.

"Cette histoire aborde un problème de santé universel à travers le prisme de la famille et des soins", ont déclaré les juges.

"La série d'images est composée avec chaleur et tendresse, rappelant au public l'amour et l'intimité nécessaires en période de guerre et d'agression dans le monde entier", ont-ils ajouté.

Le photographe vénézuélien Alejandro Cegarra a remporté le prix du projet "long terme" avec ses images monochromes de migrants et de demandeurs d'asile tentant de traverser la frontière sud du Mexique, prises pour le New York Times/Bloomberg.

Ayant lui même une expérience de migrant, M. Cegarra "a offert une perspective sensible centrée sur l'humain", mettant en avant la résilience des migrants, selon le jury.

Dans la catégorie "format ouvert", l'Ukrainienne Julia Kochetova a gagné avec son site Internet qui "associe le photojournalisme au style documentaire personnel d'un journal intime pour montrer au monde ce que signifie vivre avec la guerre comme réalité quotidienne".

Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61.062 candidatures présentées par 3.851 photographes de 130 pays. Les photos sont exposées dans l'église Nieuwe Kerk d'Amsterdam jusqu'au 14 juillet.