Forum économique franco-algérien pour un partenariat solide et durable 

Session du Comité Intergouvernemental de haut niveau algéro-français. (Fournie)
Session du Comité Intergouvernemental de haut niveau algéro-français. (Fournie)
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Publié le Vendredi 14 octobre 2022

Forum économique franco-algérien pour un partenariat solide et durable 

  • Organisé à l’hôtel Aurassi, le Forum économique franco-algérien s’est tenu à Alger les 9 et 10 octobre
  • Hommes d’affaires, représentants du patronat algériens et français et membres des gouvernements ont pu échanger sur les perspectives de coopération économique commune

PARIS: Organisé à l’hôtel Aurassi, le Forum économique franco-algérien s’est tenu à Alger les 9 et 10 octobre. Avec pour slogan «Pour un partenariat économique rénové», il avait pour objectif l’étude des opportunités d’affaires entre les entreprises des deux pays.

Cet événement se tenait en marge de la visite de la Première ministre française, Élisabeth Borne, qui, accompagnée de seize ministres, a coprésidé avec le Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, la 5e session du Comité intergouvernemental de haut niveau (Cihn).

Hommes d’affaires, représentants du patronat algérien et français et membres des gouvernements ont pu échanger sur les perspectives de coopération économique. Ils ont étudié les moyens pour consentir des investissements communs qui reposent sur la création de valeur ajoutée aux échanges économiques et commerciaux.

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Fabrice Le saché, porte-parole et vice-président du Medef, avec Kamel Moula, président du patronat algérien lors d'un point de presse en marge du Forum économique algéro-français. (Fournie)

«Les politiques ont scellé cette nouvelle coopération; c’est aux opérateurs et aux acteurs d’agir, maintenant. Nous serons là pour les épauler et les appuyer», a souligné Élisabeth Borne au cours de ce forum organisé conjointement par la Chambre algérienne du commerce et de l’industrie (Caci) et la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF).

Fabrice Le Saché, porte-parole et vice-président du Medef, considère que le patronat français est attaché à la construction d’alliances qui bénéficieront aux deux pays. «Il y a eu une composante politique, avec des accords qui ont été conclus entre la Première ministre, Élisabeth Borne, et son homologue algérien, Aïmene Benabderrahmane», explique le vice-président du Medef à Arab News en français.

«Bien évidemment, tout reste à écrire. Les accords sont des cadres qu’il faut remplir avec des projets concrets. Au niveau du patronat français, nous avons pu échanger avec nos homologues algériens», ajoute-t-il, soulignant au passage la recomposition récente des organisations professionnelles en Algérie.

«Il faudra mettre en place le cadre dans lequel on ajoutera des flux dans des domaines variés comme l’agriculture, le tourisme, l’énergie, la santé ou l’automobile.» Le porte-parole du patronat français salue les décisions concrètes prises par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, au sujet de l’importation des véhicules de moins de trois ans, qui s’est vue facilitée.

«Un certain nombre de réformes menées par le gouvernement ont bénéficié aux entreprises algériennes elles-mêmes d’abord, puis aux entreprises internationales», nous explique-t-il, citant la fiscalité, le marché du travail, ou encore l’accès au foncier.

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Fabrice Le saché. (Fournie)

«Une réflexion plus globale»

Fabrice Le Saché met en exergue les coûts de l’énergie en Algérie, qui sont très compétitifs pour la production industrielle et moins onéreux qu’en France. «Cela nous incite à développer une réflexion plus globale sur les matières premières stratégiques et à étudier la possibilité d’établir des alliances industrielles avec les entreprises algériennes», nous révèle-t-il. «Désormais, le mot d’ordre de l’Algérie nouvelle exige que l’investissement soit sur place pour créer de la valeur, et cela nous convient. Cette relation va dans les deux sens, l’Algérie peut être un hub pour rayonner en Afrique et la France peut-être la base arrière de l’Algérie en Europe. C’est ce que nous essayons de construire ensemble.»

 

Interrogé sur le climat des affaires en Algérie, le vice-président du Medef affirme que «Les entreprises n’investissent pas avec un manuel géopolitique ou un livre d’histoire; elles ont besoin de voir les choses concrètes, elles regardent la rentabilité des investissements et analysent l’encadrement global, réglementaire, le droit social, la fiscalité, le rapatriement des dividendes, les conditions de l’installation, le marché des changes.»

«Aujourd’hui, il y a une réelle volonté du gouvernement algérien d’avancer rapidement avec des réformes. Certaines sont encore à l’état d’ébauche, mais d’autres ont abouti et des décrets ont été pris», poursuit M. Le Saché. «Ces mesures vont dans le sens de la facilitation, notamment en ce qui concerne cette règle du 51/49%, qui a été clarifiée. Il en va de même pour le dédouanement de machines. Il y a des choses qui bougent et nous voulons voir le verre à moitié plein.»

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La Première ministre Élisabeth Borne reçue par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune. (Fournie)

Le vice-président du Medef donne l’exemple des success-stories françaises en Algérie, notamment dans le secteur de l’agriculture avec le groupe Avril ou dans l’univers brassicole avec Castel. «Il faudra se concentrer sur ce qui va bien, essayer de régler les difficultés et projeter de nouvelles entreprises.»

«La relance du dialogue est aujourd’hui faite, les conditions de travail sont excellentes, la confiance est mise en avant, elle est plus forte; ce sont là de bonnes conditions pour les affaires», conclut-il. 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.