​​Cinéma: Cristian Mungiu radiographie le populisme qui ronge l'Europe

Cristian Mungiu (à gauche) et le directeur artistique du Festival du film de New York Dennis Lim discutent sur scène pendant le «RMN» Questions-réponses lors du 60e Festival du film de New York à l'Alice Tully Hall, Lincoln Center le 09 octobre 2022 à New York. (AFP)
Cristian Mungiu (à gauche) et le directeur artistique du Festival du film de New York Dennis Lim discutent sur scène pendant le «RMN» Questions-réponses lors du 60e Festival du film de New York à l'Alice Tully Hall, Lincoln Center le 09 octobre 2022 à New York. (AFP)
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Publié le Vendredi 14 octobre 2022

​​Cinéma: Cristian Mungiu radiographie le populisme qui ronge l'Europe

  • le cinéaste roumain Cristian Mungiu espère avec «RMN», en salles mercredi, ouvrir les yeux des Européens sur ce mal qui les ronge
  • Dans ce nouveau film, qui était en compétition à Cannes cette année, il se veut à nouveau très politique, mais en embrassant encore plus large

PARIS: Un village de Transylvanie comme laboratoire explosif du populisme: le cinéaste roumain Cristian Mungiu, lauréat d'une Palme d'Or en 2007, espère avec "RMN", en salles mercredi, ouvrir les yeux des Européens sur ce mal qui les ronge.

"J'espère que les gens comprendront que je parle d'eux", a expliqué en mai le réalisateur à l'AFP, quinze ans après "4 mois, 3 semaines, 2 jours", film qui lui avait valu la distinction suprême sur la Croisette.

Dans ce nouveau film, qui était en compétition à Cannes cette année, il se veut à nouveau très politique, mais en embrassant encore plus large.

Son titre, "RMN", fait référence à l'acronyme roumain de l'imagerie par résonance magnétique (IRM): Mungiu s'emploie à y sonder les tenants et les aboutissants du populisme, un mal qui aurait métastasé jusqu'à ce village encore pétri de traditions, aux confins de l'Europe.

"J'espère que (les spectateurs) n'échapperont pas facilement à leurs responsabilités, qu'ils ne se diront pas: +Ca a lieu dans une contrée lointaine, sauvage+. J'ai bien peur que ce ne soit pas le cas", a poursuivi lors d'une interview au Festival de Cannes celui qui a également décroché, il y a six ans, un prix de la réalisation pour "Baccalauréat", sur la corruption endémique.

L'action se déroule à quelques jours de Noël, dans un village de Transylvanie, microcosme où les communautés se côtoient depuis des siècles: on y parle roumain, hongrois ou allemand, témoignage d'une histoire longue et tourmentée.

Les Roms, eux, ont disparu du bourg, chassés par les habitants et la force des préjugés. Mais de nouveaux "damnés de la Terre" ont fait leur apparition, trois Sri-Lankais que l'on a fait venir pour travailler dans la boulangerie industrielle du coin, les Roumains étant tous partis louer leurs bras à l'ouest.

Sur fond de précarité, de préjugés et de traditions, les conflits entre communautés vont peu à peu ressurgir, menaçant de ruiner la paix de cette petite communauté.

«Rien de rationnel»

"A travers de petits événements, dans de petits villages, j'essaie de parler de la nature humaine et de l'état du monde aujourd'hui, et de ce sentiment que nous avons que les choses ne vont pas dans la bonne direction", a souligné le réalisateur, qui affirme ne "pas pouvoir être optimiste" sur l'avenir.

"La nature humaine ne change pas comme ça... Il suffit de 24 heures pour identifier un ennemi (...) et libérer des instincts animaux qui sont en nous. Des gens qui sont voisins sont capables, demain, de violer, torturer et tuer", a-t-il poursuivi.

Le moment de bravoure du film est un plan d'un quart d'heure dans la salle communale, une réunion publique au cours de laquelle le sort des ouvriers sri-lankais doit être décidé. Une vingtaine de personnes prendront la parole, rivalisant de sorties haineuses et de préjugés, tandis que leurs contradicteurs, qui tentent de prêcher la tolérance, sont incapables de se faire entendre, et parfois empêtrés dans leurs contradictions. Comme un concentré des débats qui agitent l'Europe.

Un dispositif qui rappelle de façon frappante un autre film roumain remarqué, "Bad Luck and Looning Porn", qui a valu en 2020 l'Ours d'Or à Berlin à Radu Jude, et s'attaquait aussi aux questions du populisme, et de la difficulté de battre en brèche les préjugés.

"Le politiquement correct ne change pas les croyances des gens, ça les empêche juste de les exprimer", a fait valoir Cristian Mungiu. "Dans les discours (populistes, NDLR), il n'y a rien de rationnel. C'est un mélange de peu de faits avec beaucoup de propagande".

"Il n'y a pas besoin d'arguments pour croire. Vous croyez ce que vous croyez et c'est très dur de changer ça", a-t-il ajouté. Le cinéma y peut-il quelque chose ? "Je n'ai pas de solution et ce n'est pas à moi d'en trouver".


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.