Les républicains rêvent de se venger des enquêtes contre Trump

Donald Trump prend la parole lors d'un rassemblement électoral en faveur de Doug Mastriano pour le gouverneur de Pennsylvanie (Photo, AFP).
Donald Trump prend la parole lors d'un rassemblement électoral en faveur de Doug Mastriano pour le gouverneur de Pennsylvanie (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 14 octobre 2022

Les républicains rêvent de se venger des enquêtes contre Trump

  • Ces dernières années, le parti de Donald Trump a assisté, globalement impuissant, à une succession d'enquêtes judiciaires et parlementaires visant l'ancien président
  • La principale cible des Républicains pourrait être le président Joe Biden lui-même, ainsi que l'a confirmé l'élue Nancy Mace, qui a évoqué le lancement l'an prochain d'une procédure de mise en accusation («impeachment») par les parlementaires

WASHINGTON : Confiants dans leurs chances de sortir victorieux des législatives de novembre aux Etats-Unis, les républicains font figurer au menu de leurs priorités au futur Congrès un plat qui se mange froid: la vengeance.

Ces dernières années, le parti de Donald Trump a assisté, globalement impuissant, à une succession d'enquêtes judiciaires et parlementaires visant l'ancien président.

Ces enquêtes, souvent très médiatisées, ont eu un effet plombant pour la droite américaine. Elles ont en effet offert aux élus démocrates de multiples occasions de porter le fer contre leurs rivaux, et de tourner longuement le couteau dans leurs plaies, sur des sujets que beaucoup de républicains auraient voulu oublier, comme le pseudo-trucage de la présidentielle de 2020 ou l'assaut du Capitole.

Mais si, comme le prédisent les sondages, le Grand Old Party vient à reprendre le contrôle de la Chambre des représentants, on assistera à un échange des rôles. Les républicains auront notamment l'opportunité d'engager des poursuites.

- «Impeachment» -

Leur principale cible pourrait être le président Joe Biden lui-même, ainsi que l'a confirmé l'élue républicaine Nancy Mace, qui a évoqué le lancement l'an prochain d'une procédure de mise en accusation («impeachment») par les parlementaires, une humiliation infligée deux fois à M. Trump.

«Je pense que les républicains sont sous pression pour aller dans ce sens et parvenir à un vote (de destitution)», a déclaré Mme Mace en septembre à NBC.

Mais le «maillon faible» destiné à s'inscrire dans le collimateur des élus conservateurs sera plus vraisemblablement le fils du président, Hunter Biden, qui fait déjà l'objet d'investigations de la part du FBI pour ses affaires.

Le 8 novembre, il suffira au parti républicain de remporter six sièges supplémentaires pour être majoritaire à la Chambre des représentants et donc pouvoir soumettre l'exécutif à un feu roulant d'enquêtes.

- 500 requêtes -

Les dirigeants du parti se sont pour l'instant gardé de dire publiquement que telle était leur intention.

Mais ils ont promis de «mener une supervision rigoureuse afin d'endiguer la corruption et les abus de pouvoir du gouvernement», selon un document diffusé dans les dernières semaines de la campagne.

Plus de 500 requêtes de transmission d'informations et de documents ont déjà été préparées par les élus républicains.

Les règles du Congrès offrent à ses membres un vaste pouvoir d'enquête, notamment la faculté d'émettre des citations à comparaître de façon obligatoire ou des injonctions à fournir des pièces possiblement utiles aux investigations.

Parmi les hauts responsables de l'administration Biden susceptibles de se retrouver sur la sellette figurent ceux qui furent à la manœuvre lors du retrait américain chaotique d'Afghanistan, ou ceux chargés de la politique migratoire à la frontière avec le Mexique, devenue une passoire selon les critiques de M. Biden.

Le ministre de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, pourrait en faire les frais et être la cible d'une procédure de mise en accusation.

Des républicains ont fermement l'intention d'inculper également Anthony Fauci, le conseiller sanitaire de la Maison Blanche devenu leur bête noire pour avoir inlassablement encouragé le port du masque anti-Covid ou les campagnes de vaccination.

- L'enquête russe -

Les républicains entendent bien prendre une autre revanche après la fameuse perquisition, validée par les autorités fédérales, de la résidence personnelle de Donald Trump en août en Floride, qui a permis au FBI de saisir des documents classés secret défense.

Le ministre américain de la Justice, Merrick Garland, peut s'attendre à être cuisiné sur ces faits considérés par les pro-Trump comme une violation inédite des prérogatives d'un ex-président.

«(M.) Garland, conservez bien vos documents et prévoyez du temps libre» pour être interrogé, a tweeté Kevin McCarthy, qui espère devenir le prochain président de la Chambre des représentants à l'issue des élections. L'élu a accusé les démocrates d'avoir transformé les services judiciaires en «arme politique».

Selon des médias, les républicains comptent enfin rendre la pareille pour deux enquêtes au long cours qui, durant des mois, les ont placés sous un jour défavorable: d'abord celle menée de 2017 à 2019 par l'ex-procureur spécial Robert Mueller sur l'interférence de la Russie dans la première campagne présidentielle de Donald Trump, ensuite celle sur l'assaut du Capitole dont les conclusions sont attendues avant la fin de l'année.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.