Neymar jugé à Barcelone à un mois du Mondial au Qatar

L'attaquant brésilien du Paris Saint-Germain, Neymar, lors du match de football du groupe H de la Ligue des champions de l'UEFA entre le Paris Saint-Germain (PSG) et le SL Benfica, au stade du Parc des Princes, le 11 octobre 2022. (Photo par Franck Fife / AFP)
L'attaquant brésilien du Paris Saint-Germain, Neymar, lors du match de football du groupe H de la Ligue des champions de l'UEFA entre le Paris Saint-Germain (PSG) et le SL Benfica, au stade du Parc des Princes, le 11 octobre 2022. (Photo par Franck Fife / AFP)
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Publié le Vendredi 14 octobre 2022

Neymar jugé à Barcelone à un mois du Mondial au Qatar

  • L'attaquant du PSG, qui emmènera la «Seleçao» à partir du 20 novembre à la conquête d'une sixième Coupe du monde, est accusé de corruption par le ministère public, qui réclame deux ans de prison et 10 millions d'euros d'amende à son encontre
  • «Neymar Junior, avec la complicité de ses parents, du FC Barcelone et ses dirigeants de l'époque, et dans un deuxième temps du Santos FC, a lésé les intérêts économiques légitimes de DIS et l'a escroquée», a déclaré l’avocat de l'entreprise brésilienne

BARCELONE : A peine plus d'un mois avant le coup d'envoi du Mondial au Qatar, la star brésilienne Neymar est convoquée lundi devant un tribunal de Barcelone, où s'ouvre son procès pour des malversations présumées dans le cadre de son transfert en 2013 du club de Santos au Barça.

L'attaquant du PSG, qui emmènera la «Seleçao» à partir du 20 novembre à la conquête d'une sixième Coupe du monde, est accusé de corruption par le ministère public, qui réclame deux ans de prison et 10 millions d'euros d'amende à son encontre. Le procès doit durer jusqu'à la fin du mois.

Parmi les huit autres accusés figurent ses parents, les ex-présidents du FC Barcelone Sandro Rosell, pour lequel le parquet a requis cinq ans de prison, et Josep María Bartomeu, ainsi qu'un ex-dirigeant du club brésilien de Santos, Odilio Rodrigues Filho.

Les autres accusés sont trois entités juridiques: le FC Barcelone, le Santos FC et l'entreprise fondée par les parents du joueur pour gérer sa carrière.

Neymar, qui a déclaré il y six ans que c'était son père qui gérait ses affaires, doit normalement être présent lundi au tribunal, bien qu'il n'y ait à ce stade aucune confirmation officielle qu'il fera le déplacement. D'autant qu'il doit jouer dimanche soir contre Marseille en Ligue 1.

Selon un document publié vendredi par le tribunal, il est prévu qu'il témoigne soit le 21 octobre, soit le 28.

La deuxième journée, mardi, s'annonce également comme un moment fort de ce procès hors normes, puisque l'accusation a appelé à témoigner le président du Real Madrid, Florentino Pérez, qui interviendra par vidéoconférence pour expliquer comment l'accord secret passé en 2011 entre le Barça et le joueur a pesé sur le mercato en empêchant d'autres clubs de lutter pour recruter Neymar.

- Dissimulation -

C'est la société d'investissement brésilienne DIS, alors détentrice de 40% des droits économiques du joueur, qui est à l'origine de ce procès.

DIS s'est estimée lésée dans le transfert de l'attaquant, car si le FC Barcelone a initialement chiffré son coût à 57,1 millions d'euros (40 millions pour Neymar et sa famille et 17,1 pour le Santos FC), la justice espagnole estime que le recrutement de Neymar a en réalité coûté au moins 83 millions d'euros.

La société, qui a touché 6,8 millions d'euros sur les 17,1 officiellement versés au club brésilien, affirme que le Barça, Neymar et ensuite le Santos FC se sont alliés pour dissimuler le montant réel de l'opération.

«Neymar Junior, avec la complicité de ses parents, du FC Barcelone et ses dirigeants de l'époque, et dans un deuxième temps du Santos FC, a lésé les intérêts économiques légitimes de DIS et l'a escroquée», a déclaré jeudi Paulo Nasser, avocat de l'entreprise brésilienne, qui réclame les 35 millions d'euros qu'elle estime avoir perdus dans l'affaire.

De leur côté, les avocats de Neymar affirment que leur client n'a commis aucun délit, les 40 millions d'euros qu'il a reçus correspondant, selon eux, à «une prime de transfert légale et habituelle sur le marché du football».

- Relation agitée -

Très attendu, ce procès a été surnommé «Neymar 2», «Neymar 1» désignant l'affaire de fraude fiscale dérivant de ce même transfert et qui s'était conclue en 2016 par un accord entre le parquet et le FC Barcelone, le club catalan acceptant de payer une amende de 5,5 millions d'euros.

La relation agitée entre le Barça et l'attaquant brésilien ne s'est pas terminée avec son départ retentissant de Catalogne en 2017 pour le PSG.

Car Neymar et le Barça se sont retrouvés devant les tribunaux en 2020, le joueur réclamant au club le versement d'une prime de 43,6 millions d'euros. Pour sa part, le FC Barcelone avait porté plainte conre son ancien joueur pour non-respect de contrat et obtenu gain de cause, Neymar ayant été condamné à payer 6,79 millions d'euros à son ancien club.

«Ney» et le Barça avaient fini par signer en juillet 2021 un accord «à l'amiable» mettant fin à tous les litiges financiers les opposant.


Hoor al-Qasimi nommée directrice artistique de la Biennale de Sydney

Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
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  • Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre
  • Depuis 2017, Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique

DUBAÏ : La Biennale de Sydney a annoncé cette semaine la nomination de la commissaire d’expositions émiratie Hoor al-Qasimi au poste de directrice artistique de sa 25e édition, qui se tiendra du 7 mars au 8 juin 2026.

Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre et s’affirme en tant que première biennale établie dans la région Asie-Pacifique.

En 2009, Al-Qasimi a créé la Fondation d'art de Sharjah, dont elle est actuellement la présidente et la directrice. Tout au long de sa carrière, elle a acquis une vaste expérience dans la conception de biennales internationales, notamment en tant que commissaire de la deuxième Biennale de Lahore en 2020 et du Pavillon des Émirats arabes unis à la 56e Biennale de Venise en 2015.

Elle a également cocuraté la sixième édition de la Biennale de Sharjah en 2003 et en assure la direction depuis.

Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique depuis 2017.  Elle a précédemment siégé au conseil d'administration du MoMA PS1 à New York et à celui du Ullens Center for Contemporary Arts (UCCA), à Beijing, entre autres fonctions.

Elle est également directrice artistique de la sixième Triennale d'Aichi, qui se tiendra au Japon en 2025.

 


Cannes: le conflit israélo-palestinien en filigrane

L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
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  • Sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza
  • Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité »

CANNES, France : Un symbole palestinien ou un portrait d'otage: à l'heure où le conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza embrase les campus et les réseaux sociaux, les stars présentes au 77e Festival de Cannes préfèrent afficher un soutien discret.

Ruban jaune accroché à la veste, l'acteur Philippe Torreton a gravi mardi les marches du Festival. Un symbole en soutien aux quelque 250 personnes prises en otage par le Hamas le 7 octobre.

L'actrice Leïla Bekhti, qui a récemment enregistré un message en faveur des enfants de Gaza pour l'Unicef, a arboré mercredi un pin's pastèque, l'un des symboles de la résistance palestinienne.

Des positionnements très discrets quant au conflit israélo-palestinien, au moment où sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza. Beyoncé et Kim Kardashian figurent parmi les cibles de cette mobilisation propalestinienne et ont déjà perdu des centaines de milliers d'abonnés.

En réponse, des célébrités comme Omar Sy, membre du jury à Cannes, ont mis en ligne en début de semaine un appel au cessez-le-feu sur Instagram.

Sur le tapis rouge cannois, le message le plus fort à propos de ce conflit est venu jusqu'ici d'une survivante de l'attaque du Hamas le 7 octobre, Laura Blajman-Kadar, vêtue d'une robe jaune affichant des portraits d'otages israéliens et une écharpe noire «Bring them home» («Ramenez-les à la maison»).

Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité, ont indiqué à l'AFP ses organisateurs.

Ce film, composé d'extraits des caméras et téléphones des assaillants du Hamas et d'images captées par des victimes et des secouristes, avait été diffusé le 14 novembre à l'Assemblée nationale en France. Des projections privées ont déjà eu lieu en marge de sommets comme Davos, selon les organisateurs.

- Haute surveillance -

Mais point de manifestation politique, ni côté public, ni côté montée des marches. Une discrétion à l'extrême, qui pourrait basculer avec la présentation vendredi à 18H00 de «La belle de Gaza», documentaire dans le milieu très fermé des femmes transgenres palestiniennes réfugiées à Tel-Aviv.

Même si le conflit israélo-palestinien, évoqué à travers la dureté des autorités pour les «clandestines» venues de Cisjordanie sans permis de travail, s'efface totalement dans ce film de Yolande Zauberman, supplanté par un autre type de conflit intime et universel.

Si aucun film palestinien n'est présent en sélection, «Vers un pays inconnu» du réalisateur danois d'origine palestinienne Mahdi Fleifel, suit deux jeunes cousins palestiniens se retrouvant en Grèce, après avoir fui un camp au Liban. Le film est présenté à la Quinzaine des cinéastes.

Au Marché du film, le plus grand au monde, le pavillon du «film arabe» a déroulé une grande banderole appelant à soutenir l'industrie des territoires occupés ou ses cinéastes en exil.

Le seul film israélien présenté cette année est le court-métrage d'Amit Vaknin, étudiante en cinéma à l'Université de Tel-Aviv. «It's no time for pop» s'attache à une jeune femme qui refuse de prendre part à des festivités patriotiques.

Le pavillon israélien a été maintenu, sous très haute surveillance, avec un filtrage sécuritaire drastique à l'entrée.

L'équipe de l'ambassade israélienne a déclaré à l'AFP avoir douté jusqu'au dernier moment du maintien de sa présence, moins d'une semaine après les manifestations monstre lors de l'Eurovision en Suède.

 


Pour sa nouvelle création, Angelin Preljocaj livre son «Requiem(s)»

Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
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  • Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes
  • Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal

AIX-EN-PROVENCE, France : De la tristesse, de la rage parfois mais aussi des moments de joie, le chorégraphe français Angelin Preljocaj présente ce week-end à Aix-en-Provence, en première mondiale, «Requiem(s)», un spectacle autour de toutes les facettes de la mort et du deuil.

«C'est un thème magnifique et puis l'année 2023 était une année assez dure pour moi personnellement. J'ai perdu beaucoup d'amis, mes parents aussi. Je me suis dit que c'était peut-être le moment de faire un requiem», confie M. Preljocaj à l'AFP.

Basé avec son ballet à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, au Pavillon noir, le chorégraphe d'origine albanaise est connu notamment pour ses ballets «Le Parc» et «Blanche-Neige», et ses collaborations fréquentes avec des artistes issus de la musique électro comme Air, le DJ Laurent Garnier et les Daft Punk.

Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes.

Pour ce spectacle, Angelin Preljocaj dit s'être longuement documenté, allant piocher des références entre autres chez le sociologue Émile Durkheim, qui expliquait que les hommes ont fait société quand ils ont commencé à donner une cérémonie pour leurs morts.

Les facettes de ce cérémonial ressortent tout au long du ballet, tantôt langoureux, tantôt très rythmé, parfois complètement frénétique, les danseurs jouant avec les différentes émotions liées au deuil.

«Ce n'est pas toujours triste, il y a beaucoup de joie dans le spectacle aussi, de la rage parfois, de la mélancolie», énumère le chorégraphe.

- De Mozart au métal -

Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal.

«Les musiques m'apportaient des nuances d'émotions différentes et j'avais envie de travailler avec ces choses-là, par exemple les cantates de Bach (1685-1750), Ligeti (1923-2006), Mozart (1756-1791)... et du métal. Je me suis beaucoup amusé avec ça», sourit Angelin Preljocaj.

Des décors aux costumes en passant par la lumière, les danseurs se retrouvent plongés dans une bichromie noire et blanche pudique, seulement troublée par quelques très rares touches de rouge.

Après une heure trente de danse, le public a applaudi de longues minutes.

«Un spectacle, c'est comme une photographie qu'on met dans le révélateur; le révélateur c'est le public, et ce soir c'était très très chaleureux», souffle le chorégraphe à l'issue de la générale.

Après les deux dates inaugurales au Grand Théâtre de Provence vendredi et samedi, une tournée à Paris et dans plusieurs autres villes de France, le spectacle reviendra au mois d'octobre à Aix puis sera joué le 4 décembre à Modène (Italie) puis en 2025 à Athènes, Madrid et Fribourg (Suisse).