Ethiopie: Un membre de l'ONG IRC tué à Shire, ville du Tigré bombardée

Le gouvernement éthiopien et ses alliés combattent les forces du Tigré depuis fin 2020   (Photo, AFP).
Le gouvernement éthiopien et ses alliés combattent les forces du Tigré depuis fin 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 17 octobre 2022

Ethiopie: Un membre de l'ONG IRC tué à Shire, ville du Tigré bombardée

  • Avant de succomber, «notre collègue a été blessé alors qu'il distribuait de l'aide humanitaire»
  • Washington et Bruxelles ont dénoncé l'intensification de l'offensive des troupes éthiopiennes et érythréennes

ADDIS ABEBA: Un employé de l'ONG International Rescue Committee (IRC) et deux civils ont été tués par un bombardement à Shire, ville de la région éthiopienne dissidente en conflit du Tigré et cible des forces éthiopiennes et érythréennes depuis plusieurs jours.

L'employé est décédé après avoir été blessé, ainsi qu'un collègue, "lors d'une attaque à Shire" vendredi, indique l'IRC samedi dans un communiqué. Deux sources humanitaires ont précisé à l'AFP que les deux employés avaient été touchés lors d'un bombardement.

Avant de succomber, "notre collègue (...) a été blessé alors qu'il distribuait de l'aide humanitaire vitale à des femmes et des enfants", explique l'ONG.

"Un autre membre d'IRC a été blessé dans l'attaque et deux civils ont été tués et trois blessés", selon l'organisation basée à New York et présente en Ethiopie depuis 1999.

Le coordinateur humanitaire de l'ONU Martin Griffiths s'est dit "plus qu'inquiet pour la sécurité des civils et du personnel humanitaire à Shire", où la "situation est de plus en plus tendue".

Active dans neuf des 11 régions d'Ethiopie, l'IRC indique aider les populations touchées par des catastrophes en fournissant eau potable, assainissement, soins médicaux, protections féminines et éducation.

Le secrétaire général de l'ONU s'est déclaré "profondément préoccupé par l'escalade des combats au Tigré et son impact dévastateur sur les civils", selon un communiqué samedi de son porte-parole Stephane Dujarric.

Située dans le nord du Tigré, à une cinquantaine de kilomètres de l'Erythrée, Shire comptait environ 100 000 habitants en 2021, selon les statistiques officielles.

Bombardés «sans interruption»

Des sources concordantes ont indiqué que la ville était depuis plusieurs jours bombardée par les armées éthiopienne et érythréenne, qui mènent une offensive conjointe au Tigré.

"Shire a été visée sans interruption toute la semaine par des tirs d'artillerie et des frappes aériennes qui ont causé des dégâts humains et matériels", avait déclaré vendredi à l'AFP une source humanitaire jointe sur place, qui a requis l'anonymat.

Cette source a indiqué samedi que "Shire était calme aujourd'hui, sans bombardement ou frappes aériennes signalés". "Des habitants ont fui en masse depuis hier après-midi et jusqu'à ce (samedi) matin, mais cela s'est ralenti dans l'après-midi", a ajouté la source.

Les combats ont repris le 24 août dans le nord de l'Ethiopie, après cinq mois de trêve et de timides espoirs de pourparlers auxquels s'étaient dits disposés gouvernement fédéral éthiopien et autorités rebelles du Tigré, en conflit armé depuis novembre 2020.

La région est actuellement prise en tenaille, au nord et à l'ouest par l'armée de l'Erythrée, pays qui borde la frontière nord du Tigré et épaule les forces fédérales éthiopiennes, et au sud et à l'est par les troupes éthiopiennes, aidées des forces des régions de l'Amhara et de l'Afar voisines.

Washington et Bruxelles ont dénoncé l'intensification de l'offensive des troupes éthiopiennes et érythréennes.

L'UA appelle les belligérants à «se réengager» dans la paix

L'Union africaine a appelé dimanche les belligérants dans le conflit éthiopien à "se réengager" dans les pourparlers de paix, alors que la violence s'intensifie dans la région assiégée du Tigré.

Le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed et les autorités tigréennes ont accepté une invitation de l'UA à discuter, mais les négociations qui devaient commencer le week-end dernier en Afrique du Sud n'ont pas eu lieu.

Le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a déclaré que l'escalade de la violence était "une grave préoccupation".

"Le président exhorte les parties à renouveler leur engagement au dialogue conformément à leur accord pour que des pourparlers directs soient convoqués en Afrique du Sud par une équipe de haut niveau dirigée par le haut représentant de l'UA pour la Corne de l'Afrique et soutenue par la communauté internationale", a-t-il ajouté dans un communiqué publié dimanche, mais daté de samedi.

Les pourparlers devaient être négociés par l'envoyé du bloc pour la Corne de l'Afrique, Olusegun Obasanjo, l'ancien vice-président sud-africain Phumzile Mlambo-Ngcuka et l'ancien président kenyan Uhuru Kenyatta.

Les diplomates ont suggéré que des problèmes logistiques étaient en partie à blâmer pour que la réunion tant attendue ne se déroule pas.

Pourparlers avortés

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé les "armées éthiopienne et érythréenne à cesser immédiatement leur offensive conjointe et l'Erythrée à retirer ses forces du nord de l'Ethiopie", tout en demandant aux forces tigréennes de "cesser les actes de provocation".

Sapées par des problèmes d'organisation, les discussions ont finalement avorté et les combats continuent.

L'émissaire américain pour la Corne de l'Afrique, Mike Hammer, de retour dans la région depuis le 3 octobre, est arrivé vendredi en Ethiopie, dans le cadre des efforts pour faire cesser le conflit et lancer des discussions sous l'égide de l'UA.

M. Hammer a récemment accusé l'Erythrée d'"attiser le conflit" au Tigré. Le Parlement européen a également dénoncé début octobre le "rôle très destructeur de l'Erythrée dans le conflit" dont "elle a contribué à l'escalade".

Dans un communiqué, l'ambassade d'Erythrée aux Etats-Unis a dénoncé samedi les tentatives "désespérées" des Etats-Unis et de l'UE de "minimiser et étouffer les crimes" des autorités rebelles du Tigré, responsables selon Asmara du déclenchement du conflit.

Ces "manigances incluent invariablement des accusations injustifiées contre l'Erythrée, désigné comme bouc émissaire", poursuit l'ambassade de ce pays ultramilitarisé, parmi les plus fermés et les plus autoritaires du monde.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.