Carburants: la remise de 20 centimes de TotalEnergies toujours pas appliquée à La Réunion

Des syndicalistes et des salariés en grève se rassemblent devant le site de la raffinerie TotalEnergies, à Donges, dans l'ouest de la France, le 14 octobre 2022. (AFP).
Des syndicalistes et des salariés en grève se rassemblent devant le site de la raffinerie TotalEnergies, à Donges, dans l'ouest de la France, le 14 octobre 2022. (AFP).
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Publié le Dimanche 16 octobre 2022

Carburants: la remise de 20 centimes de TotalEnergies toujours pas appliquée à La Réunion

  • «Nous sommes dans un système administré où les gérants de stations acceptent d'utiliser 12 centimes de leur marge bénéficiaire par litre pour financer l'emploi», explique le président du syndicat réunionnais des exploitants de stations-services (SRESS)
  • Pour l'heure, seule la remise forfaitaire de 25 centimes par litre, financée par l'État est appliquée dans cette île de l'océan Indien qui compte 860 000 habitants

SAINT-DENIS DE LA RÉUNION : Les 20 centimes de remise accordés par TotalEnergies en France sur le carburant ne sont pas appliqués à La Réunion en raison d'une opposition du syndicat des stations-service. Au grand dam du ministre des Outre-mer, qui affirme ne pas avoir dit son dernier mot.

Pour justifier cette opposition, les détaillants en carburant, qui revendiquent environ 1 700 salariés, dont des pompistes, un métier porté disparu dans l'Hexagone, avancent l'argument de l'emploi.

"Nous sommes dans un système administré où les gérants de stations acceptent d'utiliser 12 centimes de leur marge bénéficiaire par litre pour financer l'emploi", explique à l'AFP Gérard Lebon, président du syndicat réunionnais des exploitants de stations-services (SRESS), refusant que la "prime" TotalEnergie perturbe le système. Sous-entendu: impossible dans ces conditions de baisser encore les prix de 20 centimes sans mettre en péril l'emploi, assure le dirigeant du syndicat.

Pour l'heure, seule la remise forfaitaire de 25 centimes par litre, financée par l'État est appliquée dans cette île de l'océan Indien qui compte 860 000 habitants.

Cette particularité embarrasse le gouvernement. "Je ne suis pas content de ce que je n'ai pas réussi à faire", a déclaré mardi, devant la délégation aux Outre-mer de l'Assemblée nationale, Jean-François Carenco, à propos de l'échec de ses discussions en juillet dernier avec les dirigeants du SRESS.

En visite officielle à La Réunion, il avait alors tenté d'obtenir l'application de cette remise. Et le SRESS avait agité la menace de licenciements massifs dans les points de vente. Un argument de poids dans une île où, selon les derniers chiffres de l'Insee, le chômage frappe 19% de la population active.

Mais Jean-François Carenco réfute cet argument. "La remise de 20 centimes de TotalEnergies n'a été possible qu'à Mayotte parce que (à La Réunion - ndlr) un certain nombre de monopoles de l'approvisionnement en carburant n'ont pas joué le jeu", a-t-il souligné à l'Assemblée nationale.

Ils "ont fait croire aux pompistes qu'ils seraient directement impactés. Ce qui était faux", a-t-il ajouté.

«Il faut que ce système évolue»

Le ministre souhaite donc rouvrir la discussion. "Il faut que ce système évolue. Il n'est pas possible que l'essence soit aussi chère dans ces deux groupes de territoires (aux Antilles aussi la remise n'est pas appliquée – NDLR). Le débat est reparti là-dessus", a-t-il affirmé.

Le SRESS dit ne pas "fermer la porter aux discussions". "Nous sommes bien sûr ouverts à une concertation, mais il faut réfléchir à comment mettre en place cette ristourne, et à quelle hauteur. Il faut aussi que cela concerne tout le monde, et pas uniquement TotalEnergies", insiste Gérard Lebon.

L'idée est que les quatre compagnies pétrolières approvisionnant l'île, TotalEnergies Marketing Réunion, Vivo Energy, Ola Energy, et la Société réunionnaise des produits pétroliers (SRPP), mettent la main au portefeuille.

Selon l'Insee, les prix ont augmenté de 4,6% entre juillet 2021 et août 2022. Avec 37% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté, et une dépendance accrue à la voiture pour pouvoir se déplacer dans la vie quotidienne, cette remise de 20 centimes sur les carburants aurait une répercussion immédiate sur le pouvoir d'achat des Réunionnais mis à mal au cours de ces derniers mois.

Au 1er octobre 2022, le litre de sans-plomb coûtait 1,53 euro, et celui du gazole 1,35 euro. Grâce à une aide exceptionnelle de la Région, le prix de la bouteille de gaz est plafonné à 15 euros jusqu'à la fin de l'année.

Pour combattre la hausse des prix à Mayotte, où le taux de pauvreté est cinq fois supérieur à celui de l'hexagone, État, Conseil départemental et TotalEnergies Mayotte ont annoncé début septembre que leur travail commun avait abouti à une baisse du prix de l'essence à la pompe de 52 centimes (7,4 centimes d'euro par litre grâce au Conseil départemental, 25 cts/l par l'État et 20 cts/l par TotalEnergies jusqu'au 31 octobre).


Expulsion vers l'Algérie d'un imam officiant en France

Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
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  • Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien
  • Il a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités

PARIS : L'imam de nationalité algérienne, Mohamed Tataïat, qui officiait à Toulouse dans le sud de la France, a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités.

Dans un message posté sur le réseau social X, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a fait valoir qu'«une nouvelle fois, la loi immigration (avait permis) d'expulser dans son pays d'origine en moins de 24 heures un +imam+ de Toulouse, prêcheur de haine et condamné par la justice».

L'un des avocats de l'imam a dénoncé une «expulsion manu militari». «Il n'y avait pas d'urgence, il est sur le territoire français depuis 40 ans, il a des enfants, il travaille, il n'a pas fait parler de lui depuis sept ans, et là il se retrouve dans un avion en direction de l'Algérie», a réagi auprès de l'AFP Me Jean Iglesis.

Une audience pour examiner une requête en référé des avocats de l'imam à l'encontre de cet arrêté d'expulsion était prévue lundi au tribunal administratif de Paris, a ajouté Me Iglesis.

«Ce qui se passe est d'une certaine gravité (...) C'est une défiance à l'égard de la défense et de l'autorité judiciaire», a poursuivi le conseil de l'imam, affirmant notamment qu'il n'avait pas pu avoir accès à son client lorsqu'il était en instance d'expulsion à l'aéroport de Toulouse.

Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien. Il avait rejoint Toulouse deux ans plus tard pour exercer au sein de la mosquée du quartier Empalot.

En juin 2018, le préfet du département de Haute-Garonne avait signalé des propos tenus lors d'un prêche le 15 décembre à la mosquée En Nour, caractérisant, selon lui, «une provocation à la haine et à la discrimination à l'égard des juifs».

Le 31 août 2022, l'imam avait été condamné par la cour d'appel de Toulouse à 4 mois de prison avec sursis pour ce prêche.

Le 19 décembre dernier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de M. Tataïat, rendant ainsi sa condamnation définitive.

Le 5 dernier avril, le ministre de l'Intérieur avait signé son arrêté d'expulsion.


Consulat d'Iran à Paris: un homme interpellé après une alerte

La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
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  • En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé «ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule» du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention)
  • «Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran», a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti de lui-même du consulat

PARIS: Un homme a été interpellé vendredi après une alerte lancée par le consulat d'Iran à Paris. Un individu aurait été vu dans ses locaux "porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", selon l'intitution.
En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule" du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention), une unité d'élite de la police
Le parquet de Paris a également affirmé à l'AFP qu'"aucune matière explosive" n'avait été retrouvée "à ce stade, ni sur lui, ni sur place".
"Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran", a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti "de lui-même" du consulat et qu'il "aurait proféré des menaces de passage à l'acte violent".
"Les vérifications et comptes-rendus se poursuivent afin de préciser la situation judiciaire", selon la même source.
L'affaire avait débuté vers "11H00" avec le signalement d'un homme qui "aurait été aperçu par un seul témoin entrant dans le consulat, rue de Fresnel, porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", avait rapporté un peu auparavant la PP à l'AFP.
En début d'après-midi un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le 16e arrondissement de Paris près du Trocadéro.
Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d'Iran, a été interrompu, pour des raisons de sécurité, comme l'a annoncé la RATP sur X.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a mobilisé, outre la BRI, d'importantes forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Le préfet répondait à une "demande d'intervention" du consulat.
Le consulat et l'ambassade d'Iran partagent le même bâtiment, mais ont des entrées différentes: le 4 avenue d'Iena pour l'ambassade et le 16 rue Fresnel pour le consulat.
Après l'interpellation du suspect, le dispositif sécuritaire était toujours bien en place et une vingtaine de journalistes étaient présents, notamment des journalistes étrangers, selon le journaliste de l'AFP.
Deux camions de police bloquaient le croisement de la rue de la Manutention et de la rue Fresnel où se trouve le consulat d’Iran.
La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l'attentat survenu en mars à Moscou dans une salle de spectacle.

 


JO-2024: environ 50 000 agents mobilisés dans la fonction publique d'Etat

Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
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  • Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police, 25 000 agents déployés, et de l'armée 20 000, a affirmé une source proche du dossier
  • Le ministère de la Transition écologique «aurait dépêché environ 1 500 agents» pour le plus grand événement sportif au monde

PARIS: Un peu moins de 50 000 agents de la fonction publique d'Etat, qui en compte 2,5 millions au total, seront particulièrement mobilisés pendant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), a-t-on appris vendredi.

Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police (25.000 agents déployés) et de l'armée (20.000), a affirmé une source proche du dossier au lendemain d'une réunion de préparation des JO qui a réuni l'administration et les syndicats de fonctionnaires.

Selon les estimations présentées par l'administration au cours de cette réunion, le ministère de la Transition écologique "aurait dépêché environ 1.500 agents" pour le plus grand événement sportif au monde, poursuit cette source.

"Quelques centaines" seraient mobilisés à la Répression des fraudes (DGCCRF), "500 pour les Affaires étrangères", "500 à 600 agents pour les ministères sociaux et environ 700 agents pour le ministère de la Justice", a-t-elle énuméré.

Les chiffres "quasiment cristallisés" sont "encore susceptibles de bouger à la hausse", a-t-elle ajouté.

Dans une instruction envoyée en mars aux ministères, la Direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) leur demandait de recenser avant le 31 mars les agents "dont la présence est indispensable pendant la période de préparation ou de déroulement des Jeux".

Au cours de la réunion de jeudi, quatre points ont été abordés: l'organisation des Jeux, le dialogue social, les modalités d'organisation du travail pendant les JO et les mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés (places en crèche, garde d'enfants...).

La CGT et FO, les deux premiers syndicats de la fonction publique qui ont tous deux déposé des préavis de grève couvrant la période des Jeux olympiques et paralympiques (28 août-8 septembre), n'étaient pas présents à la réunion.

Dans un message à l'AFP, la patronne de la CGT des agents de l'Etat, Céline Verzeletti, demande à rencontrer le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, "pour échanger sur un socle commun et contraignant" de mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés, dans les trois branches du secteur public (Etat, hôpitaux, collectivités locales).

Mécontent de la politique salariale du gouvernement pour les fonctionnaires, FO a suspendu sa participation aux réunions avec le gouvernement et l'administration jusqu'à la fin avril, où le syndicat doit être reçu par le cabinet du Premier ministre Gabriel Attal.