Brexit: les négociations reprennent, Johnson risque un revers à la chambre des Lords

Le militant anti-Brexit Steve Bray tient des pancartes devant un centre de conférence du centre de Londres le 9 novembre 2020 alors que les négociations sur un accord commercial entre le Royaume-Uni et l'UE se poursuivent. (AFP)
Le militant anti-Brexit Steve Bray tient des pancartes devant un centre de conférence du centre de Londres le 9 novembre 2020 alors que les négociations sur un accord commercial entre le Royaume-Uni et l'UE se poursuivent. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 09 novembre 2020

Brexit: les négociations reprennent, Johnson risque un revers à la chambre des Lords

  • Royaume-Uni et Union européenne n'ont plus que très peu de temps pour aplanir les divergences dans leurs négociations, lancées après que le pays a quitté officiellement l'Union européenne le 31 janvier
  • La mi-novembre apparaît comme la date limite afin de pouvoir ratifier à temps un accord qui entrerait en vigueur le 1er janvier 2021, à la fin de la période de transition mise en place pour laisser le temps de négocier un accord

LONDRES : Le Premier ministre britannique Boris Johnson risquait lundi soir d'essuyer un revers à la Chambre haute du Parlement face à sa volonté de s'affranchir de certains aspects de l'accord de Brexit, au début d'une nouvelle semaine cruciale de négociations avec Bruxelles sur leurs futures relations commerciales.

Royaume-Uni et Union européenne n'ont plus que très peu de temps pour aplanir les divergences dans leurs négociations, lancées après que le pays a quitté officiellement l'Union européenne le 31 janvier.

La mi-novembre apparaît comme la date limite afin de pouvoir ratifier à temps un accord qui entrerait en vigueur le 1er janvier 2021, à la fin de la période de transition mise en place pour laisser le temps de négocier un accord.

L'atmosphère s'est tendue début septembre, avec la volonté du gouvernement de Boris Johnson de pouvoir s'affranchir de certains de ses engagements pris dans le cadre de l'accord de divorce conclu il y a un an, notamment le protocole nord-irlandais, et ce en violation du droit international.

Le gouvernement Johnson défend ce qu'il considère comme un « filet de sécurité » dans l'hypothèse où Londres et Bruxelles échoueraient à conclure un accord de libre-échange.

Il a mis au point un projet de loi destiné à défendre l'intégrité territoriale du Royaume-Uni en assurant la continuité des échanges entre la Grande-Bretagne et la province d'Irlande du Nord, voisine de la République au sud qui restera elle dans l'UE.

- Racines irlandaises -

Les membres non-élus de la Chambre des Lords, la chambre haute du Parlement, doivent voter dans la soirée. Un rejet serait symbolique puisque le texte reviendrait alors devant les députés à la Chambre des communes, où Boris Johnson dispose d'une confortable majorité.

En cas d'accord commercial avec les 27, ces dispositions controversées n'auraient plus lieu d'être.

Le sujet est également délicat entre le dirigeant conservateur et le président américain élu Joe Biden, au moment où Londres cherche à négocier un traité de libre-échange avec Washington. 

« Nous ne pouvons pas permettre que l'accord du Vendredi Saint, qui a apporté la paix en Irlande du Nord, devienne une victime du Brexit » avait averti en septembre Joe Biden, qui affiche fièrement ses racines irlandaises.

Le chef de l'opposition travailliste britannique Keir Starmer a appelé le gouvernement Johnson à « abandonner » les dispositions controversées, dans les colonnes du Guardian.

L'élection de Joe Biden va « peut-être » faire la différence, a estimé sur les ondes de la radio publique irlandaise RTE le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney.

Elle va « donner à réfléchir à Downing Street pour faire en sorte que les questions irlandaises soient la priorité, au moment où nous essayons de conclure cette phase des négociations du Brexit ».

Souplesse sur la pêche ?

Le négociateur européen Michel Barnier est arrivé lundi à Londres pour poursuivre les discussions, alors que la crise du nouveau coronavirus frappe durement l'économie britannique. « Nous redoublons d'efforts pour parvenir à un accord sur l'avenir », a-t-il tweeté lundi matin.

L'émissaire des 27 a identifié trois « clés » pour débloquer les négociations dont « le respect de l'autonomie de l'UE et de la souveraineté britannique ». 

Il a aussi souligné la nécessité de « garanties solides d'un commerce et d'une concurrence libres et équitables » et d'un « accès stable et réciproque aux marchés et aux possibilités de pêche dans l'intérêt des deux parties ».

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le Premier ministre britannique Boris Johnson avaient fait le point sur les discussions samedi, relevant en choeur « de grandes divergences »,  notamment sur la pêche et les garanties que réclame l'UE en matière de concurrence.

Londres pourrait faire preuve de souplesse sur la pêche, a toutefois laissé entendre lundi le ministre de l'Environnement, George Eustice. « Nous avons toujours été disposés à adopter une approche raisonnable, en regardant en particulier des accords qui pourraient couvrir deux, trois ans par exemple », a-t-il déclaré sur SkyNews.

Faute d'accord, les échanges entre Royaume-Uni et Union européenne seraient régis par les règles de l'Organisation mondiale du commerce, synonymes de droits de douane et de quotas.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Short Url
  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

Short Url
  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Short Url
  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.