NEW YORK: Un jury américain a estimé jeudi que Credit Suisse n'avait pas participé en connaissance de cause à une entente entre les traders de plusieurs grandes banques visant à manipuler les taux de change entre 2007 et 2013.
"Credit Suisse est extrêmement heureux que le jury ait convenu avec nous que les accusations des plaignants n'étaient pas fondées", a indiqué une porte-parole de l'établissement suisse dans un message à l'AFP.
Dans cette affaire, quinze autres grandes banques ont passé un accord pour solder les poursuites des plaignants, des investisseurs s'estimant lésés et regroupés dans une action collective, pour 2,3 milliards de dollars au total.
Une série de pénalités représentant plusieurs milliards de dollars a aussi été infligée à leur encontre par les autorités de divers pays.
Il était reproché à tous ces établissements d'avoir utilisé des forums de discussion sur internet et des messageries instantanées pour se concerter de façon indue afin d'infléchir un taux de référence du marché des changes.
Credit Suisse était la seule entreprise a avoir refusé de négocier un accord. Le procès avait débuté le 11 octobre dans un tribunal de Manhattan à New York.
Les jurés ont reconnu l'existence d'une entente destinée à manipuler les taux de change mais ont répondu "non" à la question de savoir si Credit Suisse avait "participé en connaissance de cause" à cette entente.
Le verdict apporte une bouffée d'air à l'établissement suisse, par ailleurs secoué par des scandales à répétition, comme la faillite en mars 2021 de la société financière britannique Greensill, dans laquelle 10 milliards de dollars avaient été engagés par le biais de quatre fonds, et l'implosion du fonds américain Archegos, qui a lui a coûté quelque 5 milliards de dollars.
Un nouveau directeur général, Ulrich Körner, est arrivé au commandes début août pour redresser le groupe bancaire. Il doit présenter sa stratégie le 27 octobre.
Dans une autre affaire de longue date, Credit Suisse a accepté lundi de s'acquitter aux Etats-Unis d'un montant de 495 millions de dollars pour régler le dernier litige sur les titres adossés à des créances hypothécaires lié à la crise financière de 2008, engagé par les autorités du New Jersey.