Les supermarchés pris en tenaille entre les discounters et le haut de gamme

Les gens font leurs courses dans un supermarché le 23 mars 2020 à Saint-Etienne, dans le centre de la France (Photo, AFP).
Les gens font leurs courses dans un supermarché le 23 mars 2020 à Saint-Etienne, dans le centre de la France (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 22 octobre 2022

Les supermarchés pris en tenaille entre les discounters et le haut de gamme

  • Les supermarchés des grandes enseignes de la distribution, E.Leclerc, Carrefour, Intermarché, Système U ou encore Auchan, restent encore de loin le circuit de vente majoritaire en France
  • Les commerces de centre-ville se sont organisés pour faire face à la concurrence de la grande distribution

PARIS : Il n'y a pas que les discounters qui taillent des croupières aux supermarchés: commerces de bouche de centre-ville et spécialistes alimentaires concurrencent eux aussi le modèle traditionnel de la grande distribution, sommée de s'adapter dans un contexte périlleux d'inflation.

Les supermarchés des grandes enseignes de la distribution, E.Leclerc, Carrefour, Intermarché, Système U ou encore Auchan, restent encore de loin le circuit de vente majoritaire en France.

Mais une récente étude de l'Insee montrait une érosion notable, de 65,5% des ventes en 2016 à 62% en 2021. Ce recul de plus de trois points est presque l'exact miroir de la catégorie «alimentation spécialisée et artisanat commercial».

Cette catégorie regroupe les commerces de bouche comme les boulangeries, les poissonneries ou les boucheries, mais aussi l'enseigne experte en produits frais, Grand Frais, ou encore les réseaux de spécialistes «bio» comme Biocoop ou Naturalia.

Si ces derniers subissent en 2022 les vents contraires soufflant sur le bio, jugé trop cher par de nombreux consommateurs en période de forte préoccupation sur le pouvoir d'achat, «boulangerie, poissonneries ou boucheries continuent à bien se porter», explique à l'AFP Vincent Chabault, sociologue à l'université de Paris.

La fédération du commerce spécialisé Procos notait aussi mi-octobre que les commerces d'alimentaire spécialisés sont pratiquement les seuls à réaliser des ventes supérieurs (+16,2%) à la période d'avant Covid-19, avec l'équipement de maison (+6,4%) et le sport (+7%).

La tendance part de loin: «depuis une quinzaine d'années», poursuit Vincent Chabault, la grande distribution traditionnelle perd des clients «par le bas», avec les discounters aux poches profondes, Lidl et Aldi, qui sont respectivement classés 4e et 8e des plus gros groupes mondiaux de la distribution par Deloitte, un classement qui fait référence et où le premier français recensé, E.Leclerc - Carrefour ayant demandé à ne pas y figurer -, n'est que 22e.

Mais hyper et supermarchés perdent aussi des clients «par le haut». Il s'agit en l'occurrence d'une «clientèle premium», par définition bien moins sensible aux questions de pouvoir d'achat que le consommateur moyen, et «qui va se tourner vers Grand Frais ou des artisans alimentaires», explique encore Vincent Chabault.

Les commerces de centre-ville se sont organisés pour faire face à la concurrence de la grande distribution, comme par exemple à Fécamp, en Seine-Maritime, où une carte de fidélité unique permet, par exemple, d'utiliser chez un boulanger les avantages obtenus à la faveur d'achats à la poissonnerie ou chez le caviste.

- «Sablier» contre «ballon de rugby» -

Moez-Alexandre Zouari, important franchisé du groupe Casino, a théorisé cette fragmentation des habitudes de consommation en évoquant un «effet sablier», par opposition au modèle autrefois dominant du «ballon de rugby», où la consommation était plus uniforme et effectuée dans une grande surface, de préférence un hypermarché.

Après avoir racheté coup sur coup Maxi Bazar et Stokomani, deux discounters non alimentaires, il planche depuis des mois via le groupe «Teract» sur le lancement d'une enseigne concurrente de «Grand Frais», qui doit s'installer sur une partie des mètres carré commerciaux de certaines des jardineries sous enseigne Jardiland, Gamm Vert ou Delbard, détenues par l'actionnaire majoritaire de Teract, la coopérative agricole InVivo.

Face à cette concurrence nouvelle, les acteurs de la grande distribution «traditionnelle» ne restent pas les bras croisés: E.Leclerc a par exemple inauguré tout récemment son second magasin parisien, au sein d'un centre commercial flambant neuf, les Ateliers Gaîtés, destiné plutôt à une clientèle internationale et aisée. En régions, certains patrons de magasins ont aussi fait de gros investissements pour rendre leurs rayons produits frais - où les marges sont plus élevées - plus attractifs.

«L'objectif est de continuer à retenir cette clientèle haut de gamme tout en continuant d'accueillir les clients moins favorisés», conclut Vincent Chabault. Une ligne de crête pas si simple à trouver.


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com