Les centrales énergétiques du Golfe ouvrent la voie à une industrialisation verte

Les pays du Golfe se sont engagés à atteindre les objectifs mondiaux en matière d’émissions de gaz à effet de serre (Projet vert de Riyad)
Les pays du Golfe se sont engagés à atteindre les objectifs mondiaux en matière d’émissions de gaz à effet de serre (Projet vert de Riyad)
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Publié le Samedi 22 octobre 2022

Les centrales énergétiques du Golfe ouvrent la voie à une industrialisation verte

  • Les membres du CCG veulent approvisionner l’Europe et l’Asie-Pacifique en énergie hydrogène respectueuse de l’environnement
  • L’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn se sont engagés à réduire à zéro leurs émissions de gaz à effet de serre

DUBAÏ : Face aux effets aggravants des variations météorologiques éventuellement liées au changement climatique, de nombreux pays se sont fixé des objectifs. Ces derniers réduiraient à zéro leur émission de carbone d’ici 2050, dans l’espoir d’éviter que la Terre se réchauffe de 1,5 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.

L’Arabie Saoudite, le Koweït, Bahreïn, le Qatar, les Emirats arabes unis et Oman – les six pays membres du Conseil de coopération du Golfe – abritent près du tiers des réserves mondiales de pétrole et environ un cinquième des réserves de gaz naturel.

Dans le cadre d’une stratégie d’atténuation efficace du changement climatique, les États du CCG se considèrent comme les pionniers de l’économie hydrogène en dévoilant des plans ambitieux qui pourraient approvisionner l’Europe et la région Asie-Pacifique en carburant à faible émission et respectueux de l’environnement.

Les Émirats arabes unis et l’Arabie Saoudite se sont engagés à réduire à zéro leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 et 2060, respectivement. Bahreïn s’est engagé à atteindre ce même objectif d’ici 2060.

Cette réduction à zéro signifie que toutes les émissions de gaz à effet de serre produites sont contrebalancées par le nombre égal d’émissions retirées de l’atmosphère.

Afin d’atteindre cet objectif important, une décarbonation rapide est nécessaire. En tant que nouveau vecteur énergétique, l’hydrogène peut jouer un rôle-clé dans la réussite de la décarbonisation des secteurs les plus compliqués, comme le transport maritime, l’aviation, la sidérurgie et la chimie.

Les pays du Golfe se sont engagés à atteindre les objectifs mondiaux en matière d’émissions de gaz à effet de serre (Projet vert de Riyad)
Les pays du Golfe se sont engagés à atteindre les objectifs mondiaux en matière d’émissions de gaz à effet de serre (Projet vert de Riyad)

Partiellement remplacer les combustibles fossiles par de l’hydrogène serait un grand pas vers la réalisation des objectifs de réduction des émissions de gaz à l’effet de serre fixés dans l’Accord de Paris, un traité international adopté en 2015 qui évoque l’atténuation ainsi que le financement et l’adaptation au changement climatique.

L’Agence internationale pour les énergies renouvelables a prévu dans un rapport publié en janvier que l’hydrogène pourrait couvrir 12% de la consommation mondiale d’énergie d’ici 2050 et que 30% de l’hydrogène pourraient être commercialisés à l’échelle internationale dans le même délai. Par conséquent, malgré les prix élevés du pétrole et les prix-records de l’essence aujourd’hui, les actifs fossiles pourraient être dévalués d’ici le milieu du siècle.

Tournés vers l’avenir, les pays du Golfe explorent les moyens de diversifier leurs économies et de se décarboner en produisant l’hydrogène à partir de leurs propres réserves combustibles fossiles, à partir desquels est d’ailleurs produit le captage du carbone ou l’hydrogène bleu.

Parmi ces pays, l’Arabie Saoudite envisage de s’étendre au-delà de l’hydrogène bleu, vers d’autres formes alternatives encore plus propres, telles que l’hydrogène vert, fabriqué en utilisant des énergies renouvelables pour diviser l’eau.

Le projet NEOM Green Hydrogen, qui sera mis en service en 2026, sera la plus grande usine d’hydrogène vert au monde entièrement alimentée par des énergies renouvelables. Selon le développeur et opérateur énergétique saoudien ACWA Power, le projet aura une capacité de production de 650 tonnes d’hydrogène par jour.

Selon les déclarations du ministre saoudien de l’énergie, le prince Abdel-Aziz ben Salmane lors du Forum économique mondiale de l’année dernière, l’Arabie Saoudite continue de développer son propre programme d’énergie renouvelable conformément aux règlementations de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Elle encouragera par ailleurs la production d’hydrogène rose.

L’hydrogène rose est produit par électrolyse à l’aide de l’énergie nucléaire. Cette année, le prince Abdel-Aziz a signé plusieurs accords d’utilisation des transports publics alimentés par des piles à hydrogène dans tout le Royaume.

Les sources d’énergie renouvelables, telles que l’énergie solaire et éolienne joueront un rôle- clé alors que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se lancent dans le voyage vers une réduction à zéro (Reuters)
L’initiative Saudi Green vise à réduire l’empreinte carbone du Royaume en préservant les habitudes naturelles, grâce à des développements tels que le projet d’hydrogène vert qui sera construit dans la région Oxagon de NEOM (Photo fournie/NEOM)

Au début du mois dernier, l’IRENA  a rejoint 14 entreprises mondiales afin de mettre en place une nouvelle alliance visant à décarboner les industries et à aider les pays à atteindre les objectifs de réduction à zéro, conformément à l’Accord de Paris.

L’alliance pour la décarbonation de l’industrie a été dévoilée lors du Forum d’investissement de l’IRENA sur les transitions énergétiques à Bali, en Indonésie, le 1er septembre.

Le directeur général de l’IRENA, Fransesco La Camera, s’est exprimé lors de l’évènement : « L’action climatique a besoin des leaders de l’industrie ».

« Cette alliance représente l’engagement croissant de l’industrie mondiale à agir sur la décarbonation et à débloquer les opportunités qui découlent de l’industrialisation verte grâce aux énergies renouvelables et à d’autres technologies liées à la transition, comme l’hydrogène vert ». 

Il a ajouté : « En nous unissant, nous envoyons un message clair de solidarité avant la COP27  (Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques) et nous invitons de nouveaux partenaires à rejoindre notre vision commune.»       

La première réunion de l’alliance devrait avoir lieu de la réunion COP27 de cette année, tenue à Sharm el Sheikh en Égypte en novembre. Les membres de l’alliance comprennent Taqa d’Abu Dhabi, l’Italien Enel Green Power, l’Egyptien Taqa Arabia, Eni et Technip Energies.

En bref

  • La journée mondiale de l’énergie est célébrée chaque année le 22 octobre afin de sensibiliser à l'utilisation de l’énergie, son abordabilité, sa sécurité et sa durabilité.
  • Lancée en octobre 2021, l’initiative Saudi Green a mis en place 60 programmes pour réduire les émissions, planter des arbres de 10 mètres et protéger les habitats.
  • L’Arabie Saoudite a également lancé la Middle East Green Initiative, une alliance régionale unique en son genre afin de lutter contre le changement climatique.
  • Le Royaume est également impliqué dans la Global Ocean Alliance, visant à protéger au moins 30% des océans d’ici 2030.

Karim Amin, membre du conseil d’administration de Siemens Energy a déclaré en s’adressant au forum de Bali : « Nous devons réduire de toute urgence les émissions de gaz à effet de serre si nous voulons lutter contre le changement climatique ».

« Représentant plus d’un quart des émissions mondiales, le secteur industriel en est le deuxième émetteur et nécessite une décarbonation rapide. Les partenariats sont essentiels à cet égard ».

« Avec nos technologies, chez Siemens Energy, nous cherchons constamment à créer de la valeur avec nos partenaires vers un avenir à faible émission de carbone. Je suis convaincu que l’alliance pour la décarbonation accélèrera cette dernière en installant un forum d’échange pour les partenaires industriels, technologiques et du savoir ».

Lors de la COP26 à Glasgow en 2021, l’IRENA a dévoilé la plateforme de financement de l’accélération de la transition énergétique (ETAF) d’un milliard de dollars afin de soutenir de nouveaux projets d’énergie renouvelable dans les pays en développement. Masdar – Abu Dhabi Future Energy Co. – et le Fonds d’Abu Dhabi pour le développement soutiennent la plateforme.

En juin, l’IRENA a signé des accords avec l’ADFD et Masdar afin de fournir l’investissement de base de 400 millions de dollars à l’ETAF.

La Camera a déclaré à Arab News : « Le défi climatique est universel. Il nécessite une transformation rapide et holistique de notre système énergétique et la décarbonation des processus industriels est une partie importante de ce défi ». 

Saudi Aramco et Air Products ouvrent la première station de ravitaillement en hydrogène du Royaume (Photo fournie)
Saudi Aramco et Air Products ouvrent la première station de ravitaillement en hydrogène du Royaume (Photo fournie)

« Cependant, cela présente également une grande opportunité. Il s’agit d’une tâche difficile qui nécessite les plus hauts niveaux de coopération entre les leaders de l’industrie. Dirigée par l’IRENA et le secteur privé, cette alliance jouera un rôle déterminant dans la coordination des efforts et ouvrira la voie à la réduction à zéro ».

Concilier leurs engagements environnementaux ambitieux avec leur dépendance actuelle aux hydrocarbures sera à la fois un défi et un voyage coûteux pour l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis. Pour ces deux pays, le voyage commence par la décarbonation de leur production de pétrole et de gaz afin de réduire leur empreinte-carbone et d’augmenter leur production nationale d’énergie verte.

Cela ne signifie sûrement pas qu’ils cesseront complètement de produire des hydrocarbures. Comme l’a souligné l’expert en énergie du Moyen-Orient, Ruba Husari, dans un article pour l’Institut du Moyen-Orient, bien que la demande de pétrole et de gaz se poursuive au-delà de 2050, « et bien qu’à des niveaux inférieurs à ceux d’aujourd’hui – leur objectif de réduction à zéro n’équivaut pas à zéro pétrole et gaz ». Leur transition sera plutôt différente de celle des autres pays et se déroulera à un autre rythme.

Lors du Youth Green Summit à Riyad en octobre 2021, le prince Abdel-Aziz a annoncé son objectif de devenir le plus grand producteur d'hydrogène au monde.

Durant la même année, Saudi Aramco, la compagnie nationale de pétrole et de gaz naturel a publié son premier rapport de développement durable, détaillant son projet vers la réduction à zéro. Selon le rapport, son ambition était de décarboner ses opérations et d’atteindre « une empreinte nette nulle d’ici 2050 sur l’ensemble de ses actifs exploités en propriété exclusive».

Le rapport a reconnu que ce serait « un énorme défi » d’atteindre des émissions opérationnelles nettes nulles tout en développant ses activités pour répondre à la demande énergétique mondiale.

Aramco a fixé des objectifs préliminaires pour 2035, prévoyant de réduire les émissions de carbone de 10,2 kilogrammes d’équivalent dioxyde de carbone par baril d’équivalent pétrole (CO2e/bep) en 2018 à 8,7 kg de CO2e/bep d’ici 2035, soit une réduction de plus de 15%.

La stratégie d’entreprise d’Aramco est basée sur « sa capacité à produire le pétrole le moins cher et le moins carboné et son intention de travailler avec les clients tout au long de la chaine de valeur afin de proposer des produits qui soutiennent leurs ambitions en matière de carburants à faible émission de carbone ».

Depuis le lancement de Vision 2030 en 2016, l’Arabie Saoudite a pris de mesures importantes afin de renforcer l’action climatique et la protection de l’environnement en s’appuyant davantage sur les énergies propres et en compensant les émissions.

Lancée lors du premier forum de l’initiative verte le 23 octobre 2021, l’initiative verte saoudienne est composée de plus de 60 initiatives, dont la première vague implique des investissements d’une valeur de 700 milliards de SR, (soit 187 milliards de dollars, 1$ = 1,01 euro) afin de contribuer à la croissance d’une « économie verte ».

Une nouvelle alliance mondiale vise à aider les pays, y compris ceux du Moyen-Orient, à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris en accélérant la transition énergétique (Archives AN)
Une nouvelle alliance mondiale vise à aider les pays, y compris ceux du Moyen-Orient, à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris en accélérant la transition énergétique (Archives AN)

Dans le cadre de leur stratégie de réduction à zéro, les Émirats arabes unis ont l’intention d’investir 600 milliards de dirhams émiratis (163,37 milliards de dollars) dans des projets portant sur l’énergie propre et renouvelable au cours des trois prochaines décennies.

Le 12 septembre, le Cabinet des Émirats arabes unis a approuvé une version mise à jour de la deuxième contribution nationale déterminée, fixant un objectif plus élevé pour 2030 (de 31%) de réduction des émissions à l’échelle de l’économie, ce qui représenterait une augmentation par rapport aux 23% initialement soumis en 2020.

Des annonces supplémentaires ont été faites sur la contribution sectorielle à cet objectif.

Evita Moawad, consultante internationale en énergie renouvelable et en décarbonation, a déclaré à Arab News : « Les Émirats arabes unis ont été le premier pays du Golfe à s’engager à atteindre la réduction à zéro d’ici 2050 et ont d’ailleurs défini des objectifs intermédiaires pour 2030 ».

« Il est important que les objectifs des Émirats arabes unis et d’autres pays soient conformes à la limite de réchauffement de 1,5 degrés Celsius de l’Accord de Paris. Durant les prochaines étapes, le plan vers la réduction à zéro sera défini pour les différents secteurs et un cadre propice pour avancer vers la décarbonation sera créé.

Elle a ajouté que : « Les Émirats arabes unis ont déjà remporté des succès dans l’approvisionnement en énergie propre ; des efforts sont actuellement nécessaires dans d’autres secteurs comme l’industrie et les transports. De tels efforts ont d’ailleurs commencé. Par exemple, les Émirats arabes unis sont l’un des cinq pays à avoir jusqu’à présent rejoint l’initiative de décarbonation industrielle profonde du ministère de l'Energie propre, active depuis le début de cette année ».

Afin de parvenir à la décarbonation, tous les aspects de l’économie d’un pays doivent changer, y compris la façon dont l’énergie est générée et les biens sont produits et livrés. La Camera a souligné que « cela nécessite une approche dynamique de la transition énergétique, intégrant de nouvelles solutions et technologies au fur et à mesure qu’elles deviennent disponibles ».

Il a d’ailleurs salué la mise à jour récente des Émirats arabes unis de leur NDC, la qualifiant de « belle démonstration du leadership du pays avant la COP28 ».

La session annuelle 2023 de la conférence COP se tiendra vers la fin de l’année à Expo City Dubaï. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi Salmane d’Arabie saoudite admis à l’hôpital pour un contrôle de routine

Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
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  • Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA
  • Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres

DJEDDAH: Le roi Salmane d’Arabie saoudite a été admis au King Faisal Specialist Hospital and Research Centre à Djeddah pour un contrôle de routine, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA.

Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Hôpitaux de Gaza: l'UE veut une enquête indépendante sur des fosses communes

Des ambulances du Croissant-Rouge palestinien transfèrent des bébés prématurés évacués de l'hôpital Al Shifa de la ville de Gaza, d'un hôpital de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, vers l'Égypte, le 20 novembre 2023. (AFP)
Des ambulances du Croissant-Rouge palestinien transfèrent des bébés prématurés évacués de l'hôpital Al Shifa de la ville de Gaza, d'un hôpital de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, vers l'Égypte, le 20 novembre 2023. (AFP)
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  • L'ONU avait déjà réclamé mardi une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza
  • L'armée israélienne a démenti toute responsabilité. L'affirmation selon laquelle elle "aurait enterré les corps palestiniens est sans fondement", a-t-elle indiqué

BRUXELLES: L'Union européenne a annoncé mercredi par la voix d'un porte-parole vouloir une enquête "indépendante" après la découverte de fosses communes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza.

"C'est quelque chose qui nous contraint à réclamer une enquête indépendante sur tous les soupçons et circonstances" de cette découverte, "parce que cela crée l'impression qu'il pourrait y avoir des violations des droits humains", a déclaré un porte-parole du service diplomatique de l'UE, Peter Stano.

L'ONU avait déjà réclamé mardi une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza.

Dans un communiqué, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, s'est dit "horrifié" par la destruction du plus grand hôpital de Gaza, al-Chifa, et du deuxième plus grand établissement hospitalier du territoire palestinien, le complexe médical Nasser de Khan Younès, "et par la découverte de fosses communes à proximité de ces lieux".

L'armée israélienne a démenti toute responsabilité. L'affirmation selon laquelle elle "aurait enterré les corps palestiniens est sans fondement", a-t-elle indiqué.

Un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi à l'AFP que ses équipes avaient découvert depuis samedi les corps d'environ 340 personnes dans des fosses communes dans l'enceinte de l'hôpital Nasser.

Quant à l'hôpital d'al-Chifa, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué début avril qu'il avait été réduit à une "coquille vide" jonchée de dépouilles humaines par la dernière opération israélienne contre lui.

Les hôpitaux de la bande de Gaza ont été durement visés durant l'opération militaire que mène l'armée israélienne dans le territoire palestinien depuis l'attaque meurtrière perpétrée en Israël le 7 octobre par des combattants du Hamas venus de Gaza.

Selon Israël, le mouvement islamiste palestinien a utilisé les hôpitaux afin de mener des attaques, cacher des tunnels et des armes. Le Hamas a démenti ces accusations.