Les centrales énergétiques du Golfe ouvrent la voie à une industrialisation verte

Les pays du Golfe se sont engagés à atteindre les objectifs mondiaux en matière d’émissions de gaz à effet de serre (Projet vert de Riyad)
Les pays du Golfe se sont engagés à atteindre les objectifs mondiaux en matière d’émissions de gaz à effet de serre (Projet vert de Riyad)
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Publié le Samedi 22 octobre 2022

Les centrales énergétiques du Golfe ouvrent la voie à une industrialisation verte

  • Les membres du CCG veulent approvisionner l’Europe et l’Asie-Pacifique en énergie hydrogène respectueuse de l’environnement
  • L’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn se sont engagés à réduire à zéro leurs émissions de gaz à effet de serre

DUBAÏ : Face aux effets aggravants des variations météorologiques éventuellement liées au changement climatique, de nombreux pays se sont fixé des objectifs. Ces derniers réduiraient à zéro leur émission de carbone d’ici 2050, dans l’espoir d’éviter que la Terre se réchauffe de 1,5 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.

L’Arabie Saoudite, le Koweït, Bahreïn, le Qatar, les Emirats arabes unis et Oman – les six pays membres du Conseil de coopération du Golfe – abritent près du tiers des réserves mondiales de pétrole et environ un cinquième des réserves de gaz naturel.

Dans le cadre d’une stratégie d’atténuation efficace du changement climatique, les États du CCG se considèrent comme les pionniers de l’économie hydrogène en dévoilant des plans ambitieux qui pourraient approvisionner l’Europe et la région Asie-Pacifique en carburant à faible émission et respectueux de l’environnement.

Les Émirats arabes unis et l’Arabie Saoudite se sont engagés à réduire à zéro leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 et 2060, respectivement. Bahreïn s’est engagé à atteindre ce même objectif d’ici 2060.

Cette réduction à zéro signifie que toutes les émissions de gaz à effet de serre produites sont contrebalancées par le nombre égal d’émissions retirées de l’atmosphère.

Afin d’atteindre cet objectif important, une décarbonation rapide est nécessaire. En tant que nouveau vecteur énergétique, l’hydrogène peut jouer un rôle-clé dans la réussite de la décarbonisation des secteurs les plus compliqués, comme le transport maritime, l’aviation, la sidérurgie et la chimie.

Les pays du Golfe se sont engagés à atteindre les objectifs mondiaux en matière d’émissions de gaz à effet de serre (Projet vert de Riyad)
Les pays du Golfe se sont engagés à atteindre les objectifs mondiaux en matière d’émissions de gaz à effet de serre (Projet vert de Riyad)

Partiellement remplacer les combustibles fossiles par de l’hydrogène serait un grand pas vers la réalisation des objectifs de réduction des émissions de gaz à l’effet de serre fixés dans l’Accord de Paris, un traité international adopté en 2015 qui évoque l’atténuation ainsi que le financement et l’adaptation au changement climatique.

L’Agence internationale pour les énergies renouvelables a prévu dans un rapport publié en janvier que l’hydrogène pourrait couvrir 12% de la consommation mondiale d’énergie d’ici 2050 et que 30% de l’hydrogène pourraient être commercialisés à l’échelle internationale dans le même délai. Par conséquent, malgré les prix élevés du pétrole et les prix-records de l’essence aujourd’hui, les actifs fossiles pourraient être dévalués d’ici le milieu du siècle.

Tournés vers l’avenir, les pays du Golfe explorent les moyens de diversifier leurs économies et de se décarboner en produisant l’hydrogène à partir de leurs propres réserves combustibles fossiles, à partir desquels est d’ailleurs produit le captage du carbone ou l’hydrogène bleu.

Parmi ces pays, l’Arabie Saoudite envisage de s’étendre au-delà de l’hydrogène bleu, vers d’autres formes alternatives encore plus propres, telles que l’hydrogène vert, fabriqué en utilisant des énergies renouvelables pour diviser l’eau.

Le projet NEOM Green Hydrogen, qui sera mis en service en 2026, sera la plus grande usine d’hydrogène vert au monde entièrement alimentée par des énergies renouvelables. Selon le développeur et opérateur énergétique saoudien ACWA Power, le projet aura une capacité de production de 650 tonnes d’hydrogène par jour.

Selon les déclarations du ministre saoudien de l’énergie, le prince Abdel-Aziz ben Salmane lors du Forum économique mondiale de l’année dernière, l’Arabie Saoudite continue de développer son propre programme d’énergie renouvelable conformément aux règlementations de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Elle encouragera par ailleurs la production d’hydrogène rose.

L’hydrogène rose est produit par électrolyse à l’aide de l’énergie nucléaire. Cette année, le prince Abdel-Aziz a signé plusieurs accords d’utilisation des transports publics alimentés par des piles à hydrogène dans tout le Royaume.

Les sources d’énergie renouvelables, telles que l’énergie solaire et éolienne joueront un rôle- clé alors que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se lancent dans le voyage vers une réduction à zéro (Reuters)
L’initiative Saudi Green vise à réduire l’empreinte carbone du Royaume en préservant les habitudes naturelles, grâce à des développements tels que le projet d’hydrogène vert qui sera construit dans la région Oxagon de NEOM (Photo fournie/NEOM)

Au début du mois dernier, l’IRENA  a rejoint 14 entreprises mondiales afin de mettre en place une nouvelle alliance visant à décarboner les industries et à aider les pays à atteindre les objectifs de réduction à zéro, conformément à l’Accord de Paris.

L’alliance pour la décarbonation de l’industrie a été dévoilée lors du Forum d’investissement de l’IRENA sur les transitions énergétiques à Bali, en Indonésie, le 1er septembre.

Le directeur général de l’IRENA, Fransesco La Camera, s’est exprimé lors de l’évènement : « L’action climatique a besoin des leaders de l’industrie ».

« Cette alliance représente l’engagement croissant de l’industrie mondiale à agir sur la décarbonation et à débloquer les opportunités qui découlent de l’industrialisation verte grâce aux énergies renouvelables et à d’autres technologies liées à la transition, comme l’hydrogène vert ». 

Il a ajouté : « En nous unissant, nous envoyons un message clair de solidarité avant la COP27  (Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques) et nous invitons de nouveaux partenaires à rejoindre notre vision commune.»       

La première réunion de l’alliance devrait avoir lieu de la réunion COP27 de cette année, tenue à Sharm el Sheikh en Égypte en novembre. Les membres de l’alliance comprennent Taqa d’Abu Dhabi, l’Italien Enel Green Power, l’Egyptien Taqa Arabia, Eni et Technip Energies.

En bref

  • La journée mondiale de l’énergie est célébrée chaque année le 22 octobre afin de sensibiliser à l'utilisation de l’énergie, son abordabilité, sa sécurité et sa durabilité.
  • Lancée en octobre 2021, l’initiative Saudi Green a mis en place 60 programmes pour réduire les émissions, planter des arbres de 10 mètres et protéger les habitats.
  • L’Arabie Saoudite a également lancé la Middle East Green Initiative, une alliance régionale unique en son genre afin de lutter contre le changement climatique.
  • Le Royaume est également impliqué dans la Global Ocean Alliance, visant à protéger au moins 30% des océans d’ici 2030.

Karim Amin, membre du conseil d’administration de Siemens Energy a déclaré en s’adressant au forum de Bali : « Nous devons réduire de toute urgence les émissions de gaz à effet de serre si nous voulons lutter contre le changement climatique ».

« Représentant plus d’un quart des émissions mondiales, le secteur industriel en est le deuxième émetteur et nécessite une décarbonation rapide. Les partenariats sont essentiels à cet égard ».

« Avec nos technologies, chez Siemens Energy, nous cherchons constamment à créer de la valeur avec nos partenaires vers un avenir à faible émission de carbone. Je suis convaincu que l’alliance pour la décarbonation accélèrera cette dernière en installant un forum d’échange pour les partenaires industriels, technologiques et du savoir ».

Lors de la COP26 à Glasgow en 2021, l’IRENA a dévoilé la plateforme de financement de l’accélération de la transition énergétique (ETAF) d’un milliard de dollars afin de soutenir de nouveaux projets d’énergie renouvelable dans les pays en développement. Masdar – Abu Dhabi Future Energy Co. – et le Fonds d’Abu Dhabi pour le développement soutiennent la plateforme.

En juin, l’IRENA a signé des accords avec l’ADFD et Masdar afin de fournir l’investissement de base de 400 millions de dollars à l’ETAF.

La Camera a déclaré à Arab News : « Le défi climatique est universel. Il nécessite une transformation rapide et holistique de notre système énergétique et la décarbonation des processus industriels est une partie importante de ce défi ». 

Saudi Aramco et Air Products ouvrent la première station de ravitaillement en hydrogène du Royaume (Photo fournie)
Saudi Aramco et Air Products ouvrent la première station de ravitaillement en hydrogène du Royaume (Photo fournie)

« Cependant, cela présente également une grande opportunité. Il s’agit d’une tâche difficile qui nécessite les plus hauts niveaux de coopération entre les leaders de l’industrie. Dirigée par l’IRENA et le secteur privé, cette alliance jouera un rôle déterminant dans la coordination des efforts et ouvrira la voie à la réduction à zéro ».

Concilier leurs engagements environnementaux ambitieux avec leur dépendance actuelle aux hydrocarbures sera à la fois un défi et un voyage coûteux pour l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis. Pour ces deux pays, le voyage commence par la décarbonation de leur production de pétrole et de gaz afin de réduire leur empreinte-carbone et d’augmenter leur production nationale d’énergie verte.

Cela ne signifie sûrement pas qu’ils cesseront complètement de produire des hydrocarbures. Comme l’a souligné l’expert en énergie du Moyen-Orient, Ruba Husari, dans un article pour l’Institut du Moyen-Orient, bien que la demande de pétrole et de gaz se poursuive au-delà de 2050, « et bien qu’à des niveaux inférieurs à ceux d’aujourd’hui – leur objectif de réduction à zéro n’équivaut pas à zéro pétrole et gaz ». Leur transition sera plutôt différente de celle des autres pays et se déroulera à un autre rythme.

Lors du Youth Green Summit à Riyad en octobre 2021, le prince Abdel-Aziz a annoncé son objectif de devenir le plus grand producteur d'hydrogène au monde.

Durant la même année, Saudi Aramco, la compagnie nationale de pétrole et de gaz naturel a publié son premier rapport de développement durable, détaillant son projet vers la réduction à zéro. Selon le rapport, son ambition était de décarboner ses opérations et d’atteindre « une empreinte nette nulle d’ici 2050 sur l’ensemble de ses actifs exploités en propriété exclusive».

Le rapport a reconnu que ce serait « un énorme défi » d’atteindre des émissions opérationnelles nettes nulles tout en développant ses activités pour répondre à la demande énergétique mondiale.

Aramco a fixé des objectifs préliminaires pour 2035, prévoyant de réduire les émissions de carbone de 10,2 kilogrammes d’équivalent dioxyde de carbone par baril d’équivalent pétrole (CO2e/bep) en 2018 à 8,7 kg de CO2e/bep d’ici 2035, soit une réduction de plus de 15%.

La stratégie d’entreprise d’Aramco est basée sur « sa capacité à produire le pétrole le moins cher et le moins carboné et son intention de travailler avec les clients tout au long de la chaine de valeur afin de proposer des produits qui soutiennent leurs ambitions en matière de carburants à faible émission de carbone ».

Depuis le lancement de Vision 2030 en 2016, l’Arabie Saoudite a pris de mesures importantes afin de renforcer l’action climatique et la protection de l’environnement en s’appuyant davantage sur les énergies propres et en compensant les émissions.

Lancée lors du premier forum de l’initiative verte le 23 octobre 2021, l’initiative verte saoudienne est composée de plus de 60 initiatives, dont la première vague implique des investissements d’une valeur de 700 milliards de SR, (soit 187 milliards de dollars, 1$ = 1,01 euro) afin de contribuer à la croissance d’une « économie verte ».

Une nouvelle alliance mondiale vise à aider les pays, y compris ceux du Moyen-Orient, à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris en accélérant la transition énergétique (Archives AN)
Une nouvelle alliance mondiale vise à aider les pays, y compris ceux du Moyen-Orient, à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris en accélérant la transition énergétique (Archives AN)

Dans le cadre de leur stratégie de réduction à zéro, les Émirats arabes unis ont l’intention d’investir 600 milliards de dirhams émiratis (163,37 milliards de dollars) dans des projets portant sur l’énergie propre et renouvelable au cours des trois prochaines décennies.

Le 12 septembre, le Cabinet des Émirats arabes unis a approuvé une version mise à jour de la deuxième contribution nationale déterminée, fixant un objectif plus élevé pour 2030 (de 31%) de réduction des émissions à l’échelle de l’économie, ce qui représenterait une augmentation par rapport aux 23% initialement soumis en 2020.

Des annonces supplémentaires ont été faites sur la contribution sectorielle à cet objectif.

Evita Moawad, consultante internationale en énergie renouvelable et en décarbonation, a déclaré à Arab News : « Les Émirats arabes unis ont été le premier pays du Golfe à s’engager à atteindre la réduction à zéro d’ici 2050 et ont d’ailleurs défini des objectifs intermédiaires pour 2030 ».

« Il est important que les objectifs des Émirats arabes unis et d’autres pays soient conformes à la limite de réchauffement de 1,5 degrés Celsius de l’Accord de Paris. Durant les prochaines étapes, le plan vers la réduction à zéro sera défini pour les différents secteurs et un cadre propice pour avancer vers la décarbonation sera créé.

Elle a ajouté que : « Les Émirats arabes unis ont déjà remporté des succès dans l’approvisionnement en énergie propre ; des efforts sont actuellement nécessaires dans d’autres secteurs comme l’industrie et les transports. De tels efforts ont d’ailleurs commencé. Par exemple, les Émirats arabes unis sont l’un des cinq pays à avoir jusqu’à présent rejoint l’initiative de décarbonation industrielle profonde du ministère de l'Energie propre, active depuis le début de cette année ».

Afin de parvenir à la décarbonation, tous les aspects de l’économie d’un pays doivent changer, y compris la façon dont l’énergie est générée et les biens sont produits et livrés. La Camera a souligné que « cela nécessite une approche dynamique de la transition énergétique, intégrant de nouvelles solutions et technologies au fur et à mesure qu’elles deviennent disponibles ».

Il a d’ailleurs salué la mise à jour récente des Émirats arabes unis de leur NDC, la qualifiant de « belle démonstration du leadership du pays avant la COP28 ».

La session annuelle 2023 de la conférence COP se tiendra vers la fin de l’année à Expo City Dubaï. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com