La menace du «Grand Mensonge» pèse sur les élections de mi-mandat américaines

Sur cette photo d'archive prise le 23 avril 2022, un homme porte une croix avec un t-shirt Trump sur lequel on peut lire "Trump 2024, abusé, pas défait en 2020" lors du rassemblement de l'ancien président américain Donald Trump à Delaware, Ohio.  (Photo par Megan Jelinger / AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 23 avril 2022, un homme porte une croix avec un t-shirt Trump sur lequel on peut lire "Trump 2024, abusé, pas défait en 2020" lors du rassemblement de l'ancien président américain Donald Trump à Delaware, Ohio. (Photo par Megan Jelinger / AFP)
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Publié le Dimanche 23 octobre 2022

La menace du «Grand Mensonge» pèse sur les élections de mi-mandat américaines

  • Donald Trump, qui a apporté son soutien à plus de 200 candidats républicains aux élections du 8 novembre, a fait de la croyance au «Grand Mensonge» un prérequis
  • Il s’agit d’allégations infondées selon lesquelles la présidentielle 2020 lui aurait été volée, illustrant la menace qui plane sur la démocratie américaine

WASHINGTON : Un peu partout aux Etats-Unis, des candidats républicains aux imminentes élections de mi-mandat relaient la théorie du «Grand Mensonge» propagée par Donald Trump - allégations infondées selon lesquelles la présidentielle 2020 lui aurait été volée, illustrant la menace qui plane sur la démocratie américaine, préviennent des experts.

Selon un décompte du centre de réflexion Brookings Institution, basé à Washington, 249 candidats républicains ont exprimé des doutes sur la victoire du président démocrate Joe Biden, sur les 567 principales élections nationales et locales.

Jamais, depuis la Seconde Guerre mondiale, la démocratie américaine n'avait connu un aussi «grand danger de délitement», met en garde Mark Bayer, consultant et ancien chef de cabinet d'un sénateur américain.

«La souscription au +Grand Mensonge+ a été un thème de campagne important pour beaucoup de ceux qui nient le résultat de la présidentielle et se présentent aux élections. Comment ces candidats vont-ils réagir s'ils perdent de façon légitime leur propre scrutin en novembre?», s'inquiète-t-il.

Les allégations de fraude n'ont jamais été prouvées, mais cela n'a pas empêché l'ancien président Donald Trump et ses alliés de parvenir à persuader une part importante des électeurs républicains que Joe Biden n'a pas été légitimement élu.

Pour beaucoup des partisans du républicain, comme Terri Privett, récemment rencontrée par l'AFP en Floride, la taille des foules qui se pressent pour le voir est une preuve incontestable de la tricherie.

Comparant Joe Biden et Donald Trump, la quinquagénaire juge que le démocrate n'attire pas un public massif, «alors que vous allez à un meeting de Trump et il y a des milliers et des milliers de gens qui essayent d'entrer».

Avec ça, «vous savez qu'ils ont volé l'élection», assure-t-elle.

- Elections locales -

Donald Trump, qui a apporté son soutien à plus de 200 candidats républicains aux élections du 8 novembre, a fait de la croyance au «Grand Mensonge» un prérequis.

«Les analyses politiques indiquent que la plupart des démocraties ne sont pas renversées par des révolutions ou des coups d'Etat, mais s'érodent de l'intérieur», explique Barbara Wejnert, politologue de l'université d'Etat de New York à Buffalo.

«Et cela pourrait être le cas de la démocratie américaine si ceux qui nient le résultat de la présidentielle 2020 sont élus, ou si Trump est réélu président.»

Ces inquiétudes seraient sans grande importance si les candidats en question étaient marginaux. Mais plus de la moitié d'entre eux ont de bonnes chances de remporter leurs scrutins, selon Brookings Institution.

Les élections locales, par exemple pour les postes de gouverneurs ou de procureurs généraux, sont vues comme particulièrement cruciales. Ces élus organisent les scrutins, supervisent le dépouillement et certifient les résultats, et se trouvent donc en première ligne.

D'après l'organisation States United Action, 58% des Américains, dans 29 Etats, voteront le 8 novembre lors d'un scrutin où au moins un candidat rejetant le résultat de la présidentielle de 2020 souhaite accéder à ces fonctions électorales.

- «Antidémocratique» -

S'il est à craindre que ces candidats perdants tentent de mettre en doute les résultats, le vrai problème sera les vainqueurs, qui pourront ensuite modifier les règles électorales pour favoriser les prochains candidats partageant leurs vues, analyse Ann Crigler, de l'université de Californie du Sud.

«La démocratie est fragile et vulnérable à la corruption, si ceux qui participent au processus de vote et de gouvernement ne font pas preuve de vigilance et d'honnêteté», estime-t-elle auprès de l'AFP.

«Raconter des mensonges ou refuser d'admettre les faits est fondamentalement antidémocratique. Pour résumer, en niant l'évidence, vous faites courir un risque au fondement même de notre démocratie», affirme John Geer, professeur de science politique à l'université Vanderbilt.

Un autre élément renforce les inquiétudes: les Etats où le plus de ces candidats réfutant le résultat de 2020 concourent sont des Etats clés -- Pennsylvanie, Arizona, Michigan, Floride, Texas, Wisconsin et Géorgie -- cruciaux pour le contrôle du Congrès et de la Maison Blanche.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.