Frankly Speaking : «Le public américain mérite de savoir précisément ce qui s'est passé»

Jason Greenblatt, ancien envoyé de la Maison Blanche pour la paix au Moyen-Orient, lors de l'émission Frankly Speaking, le principal talk-show hebdomadaire d'Arab News consacré à l'actualité. (Photo, AN)
Jason Greenblatt, ancien envoyé de la Maison Blanche pour la paix au Moyen-Orient, lors de l'émission Frankly Speaking, le principal talk-show hebdomadaire d'Arab News consacré à l'actualité. (Photo, AN)
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Publié le Dimanche 19 février 2023

Frankly Speaking : «Le public américain mérite de savoir précisément ce qui s'est passé»

Jason Greenblatt, ancien envoyé de la Maison Blanche pour la paix au Moyen-Orient, lors de l'émission Frankly Speaking, le principal talk-show hebdomadaire d'Arab News consacré à l'actualité. (Photo, AN)
  • Greenblatt dit que les médias grand public et les Démocrates ont fait fi de la question de la légalité de la requête du président Biden de retarder les réductions de productions de l'OPEP+ jusqu'aux élections de mi-mandat lorsqu’ils l’ont relatée
  • Ceux qui demandent l'arrêt des ventes d'armes à l'Arabie saoudite marquent des «points politiques purs» et poussent Biden à faire des choses «qui n'ont aucun sens pour les États-Unis»

DUBAÏ: Le peuple américain mérite de connaître la vérité sur le fait que l'administration Biden ait demandé de reporter d'un mois les réductions de production de pétrole de l'OPEP+, déclare Jason Greenblatt, ancien envoyé de la Maison Blanche pour la paix au Moyen-Orient.

« Le public américain mérite de savoir exactement ce qui s'est passé », a-t-il déclaré lors de l'émission Frankly Speaking, le principal talk-show hebdomadaire d'Arab News consacré à l'actualité.

En se fondant sur son expérience, Greenblatt a ajouté qu'il ne s'attendait pas à voir beaucoup de choses sur le sujet dans les médias grand public. Quant aux Démocrates, il a déclaré qu'ils « passeront à un autre sujet. Je ne pense pas qu'ils soient intéressés par la vérité. Ce qu’ils veulent, c’est s'accrocher au pouvoir à tout prix. »

Chaque semaine, « Frankly Speaking » plonge au cœur de l'actualité régionale avec des décideurs politiques et des chefs d'entreprise régionaux et internationaux de premier plan. L'invité de cette semaine, Greenblatt, l'un des concepteurs du plan de paix pour le Moyen-Orient du président Donald Trump, a discuté de qui est à blâmer pour la prise de bec entre Washington et ses alliés traditionnels au Moyen-Orient, de savoir si son ancien patron aurait pu empêcher la Russie d'envahir l'Ukraine, ainsi que du passé, du présent et de l'avenir des accords d'Abraham.

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Jason Greenblatt, ancien envoyé de la Maison Blanche pour la paix au Moyen-Orient. (Photo, AN)

À la question de savoir si, comme le suggèrent certains rapports, la principale priorité du président Joe Biden était de retarder les éventuelles réductions de production de l'OPEP+ jusqu'après les élections de mi-mandat aux États-Unis, il a répondu : « Si les Républicains finissent par contrôler le Congrès, je pense que nous aurons une enquête approfondie. Et ils essaieront probablement de jeter la pierre à l'administration Biden. »

Faisant allusion aux réponses évasives d'un fonctionnaire de l'administration lors d'une conférence de presse, il a déclaré : « Quand j’entends des réponses de ce genre, cela me pousse à me demander ce qui s'est vraiment passé ici. Et s'ils ont demandé à l'Arabie saoudite de retarder l'opération, ce qu'ils ont probablement fait à cause des élections de mi-mandat, c'est une enquête dont j'espère le Congrès se saisira. »

Greenblatt ajoute : « Je ne suis pas un expert juridique dans ce domaine, donc je ne sais pas ce qui pourrait se passer. Mais ayant vécu ou lu toutes les choses qu’ils ont essayé d’utiliser contre le président Trump, dont aucune n'a réellement fonctionné, il pourrait y avoir des ramifications juridiques, mais je ne sais pas lesquelles. »

Greenblatt trouve peu surprenant que les appels à une telle enquête « ne viennent pas de ceux qui essaient de dégrader les relations » avec les EAU et l'Arabie saoudite. « Tout ce que vous voyez, c'est un non-sens politique, qui sera très préjudiciable aux États-Unis s'il prend de l'ampleur », a-t-il déclaré.

Greenblatt critiquant les membres du Congrès qui ont demandé que de nouvelles mesures soient prises à l'encontre de l'Arabie saoudite, dont une interdiction totale de la vente d'armes, a déclaré que tous ces efforts ne sont que « pure politique ».

Faisant référence à ce qu'il estime être une détérioration des relations américano-saoudiennes depuis la visite du président Biden dans le royaume en juillet, il a déclaré : « La raison principale est qu'il écoute des radicaux de gauche qui n’ont aucune compréhension de la région. Ils ne saisissent certainement pas l'importance et la valeur de la relation stratégique que les États-Unis entretiennent avec les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, entre autres. Et je pense qu'ils essaient de le pousser à faire des choses qui n'ont aucun sens pour les États-Unis. »

Déboulonnant la théorie selon laquelle l'Arabie saoudite s'est rangée du côté de la Russie en acceptant les réductions de production de l'OPEP+, il a déclaré : « Vous avez, par exemple, le président de l'Ukraine qui remercie l'Arabie saoudite pour un don significatif à l'Ukraine. D'autres éléments montrent qu'il ne s'agissait pas de l'Ukraine et de la Russie, mais d'une question purement économique pour la région, pour l'OPEP+ et pour l'Arabie saoudite. Néanmoins vous avez ces gens au Congrès qui ne savent pas de quoi ils parlent quand ils disent qu'ils vont retirer le personnel et les équipements militaires américains.

« Ce qu'ils ne disent pas au public américain, c'est que les États-Unis ont besoin de ce personnel militaire et de ces équipements en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, au Qatar et dans tous ces autres endroits. Imaginez ce qui arriverait à la région, aux prix du pétrole, comment cela se retournerait contre les États-Unis si nous faisions ce qu'ils disent. »

Greenblatt a rejeté l'idée « que les États-Unis et les Saoudiens ne sont pas des alliés, qu’ils n’ont pas les mêmes intérêts stratégiques » comme « une absurdité totale », ajoutant : « Nous pouvons avoir des différences d'opinion, des divergences, des préoccupations, mais cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas amis et alliés. Les amis et les alliés peuvent être en désaccord. »

Une autre question qui ne semble pas susciter beaucoup d'intérêt auprès des médias américains est la réponse musclée du régime iranien aux manifestations antigouvernementales en cours. Greenblatt n'a pas mâché ses mots sur le sujet. « Nous choisissons, par exemple, ce nouvel accord nucléaire iranien ou ce remaniement de l'ancien accord plutôt que la liberté du peuple iranien », a-t-il dit.

« Les grands médias ne sont vraiment pas intéressés par la couverture des protestations. Ils ont commencé à en parler un peu plus le week-end dernier, lors de l'incendie de la tristement célèbre prison Evin. »

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Les États-Unis se tournent vers des régimes tels que ceux de l'Iran et du Venezuela pour obtenir du pétrole au lieu de faire des affaires correctement avec des pays comme l'Arabie saoudite, a déclaré Greenblatt à Frankly Speaking. (Photo, AN)

De même, Greenblatt a exprimé sans détour son opinion sur les négociations de l'administration Biden avec l'Iran et son rapprochement avec le Venezuela. « Le régime iranien se moque de l'administration Biden et dit, vous savez, vous voulez tellement cet accord que vous allez couvrir tout ce que nous faisons afin de l'obtenir », a-t-il poursuivi.

« Nous nous tournons vers l'Iran et le Venezuela pour obtenir du pétrole au lieu de nous avancer sur un terrain familier, et faire correctement affaire avec l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et d'autres pays de l'OPEP+ en général, pour tenter de résoudre le problème du pétrole. Mais nous n'avons aucun problème à aller chercher du pétrole auprès de régimes meurtriers comme l'Iran et le Venezuela. C'est cela le message de la Maison Blanche ».

Passant au conflit du Moyen-Orient, Greenblatt a contesté l'argument selon lequel, en négociant les accords de paix entre Israël et quatre pays arabes, l'administration Trump a abordé la partie facile et a laissé la plus importante, l'occupation de la Palestine, de côté.

« Ce sont deux questions très différentes », a-t-il rétorqué. « Tout d'abord, nous nous sommes effectivement concentrés sur les Palestiniens, mais comme toutes les administrations avant nous, les Palestiniens nous ont écartés. Ils n'ont pas apprécié que le président Trump applique la loi américaine, reconnaisse Jérusalem comme la capitale d'Israël, déplace l'ambassade, ce qui est la loi américaine. Tout ce que le président Trump a fait, c'est la suivre. Ils nous ont tenus à l’écart. Nous ne sommes pas la première administration dont ils s’éloignent. »

Néanmoins, Greenblatt exprime l'espoir que « un jour, ils combleront ce fossé et proposeront un nouveau leadership réaliste, prêt à s'asseoir avec Israël, peut-être avec les pays arabes pour signer les accords d'Abraham, voire même d'autres, et essayer de trouver une solution. Mais cela ne devrait certainement pas se faire aux dépens d'Israël et des liens avec les Émirats arabes unis, le Maroc, le Bahreïn et éventuellement d'autres pays de la région. »

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Ayant fait valoir son point de vue, dans quelle mesure Greenblatt incrimine-t-il les Palestiniens par rapport à sa propre administration (Trump), sa propre équipe, pour cette absence de progrès ?

« Si les dirigeants palestiniens veulent une meilleure vie pour les Palestiniens, ils sont les bienvenus », a-t-il déclaré. « Je suis sûr que le président Trump, s'il était encore dans le bureau ovale ou s'il y retourne, les accueillerait à bras ouverts. Et je pense que le président Biden les a accueillis à bras ouverts. Mais ils ont refusé d'être aidés. »

Il a cité un commentaire du président Biden, avant le déclenchement de nouvelles élections en Israël, selon lequel ce n'est pas le moment d'essayer de négocier la paix entre les Israéliens et les Palestiniens. « Il y a de nombreuses raisons à cela. Nous devons attendre que les élections israéliennes aient lieu en novembre. Nous devons voir quel genre d'élections ce sera - qui sera au pouvoir, s'il y aura une coalition forte. »

« La coalition Naftali Bennett a fait de son mieux pour relancer le gouvernement, mais elle s'est certainement tenue à l'écart de toute négociation de paix. Mais c'est le moment pour les Palestiniens d'essayer de mettre de l'ordre chez eux, de sorte que lorsqu'Israël aura enfin un gouvernement fort en place, les Palestiniens seront prêts à négocier. S'ils attendent que cela se produise, ils risquent de se retrouver une fois de plus à côté de la plaque. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Gaza: décès du bébé palestinien sauvé de l'utérus de sa mère mourante

Sous une tempête incessante de frappes à Gaza, la petite fille a survécu à des difficultés insurmontables en tant que seul membre de sa famille encore en vie après avoir été accouchée par césarienne du ventre de sa mère mourante. (AFP)
Sous une tempête incessante de frappes à Gaza, la petite fille a survécu à des difficultés insurmontables en tant que seul membre de sa famille encore en vie après avoir été accouchée par césarienne du ventre de sa mère mourante. (AFP)
Un médecin soigne « Sabreen Al-Ruh Al-Sheikh », un bébé né prématurément par césarienne quelques minutes avant la mort de sa mère, grièvement blessée lors d'une frappe aérienne israélienne, à l'hôpital émirati de Rafah le 24 avril 2024. (AFP)
Un médecin soigne « Sabreen Al-Ruh Al-Sheikh », un bébé né prématurément par césarienne quelques minutes avant la mort de sa mère, grièvement blessée lors d'une frappe aérienne israélienne, à l'hôpital émirati de Rafah le 24 avril 2024. (AFP)
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  • L'hôpital émirati de Rafah, où était hospitalisée cette petite fille née prématurée, a indiqué dans un communiqué que Sabreen al-Rouh --comme l'avait prénommée son oncle-- était décédée jeudi, sans autre détail
  • A Rafah, s'entassent selon l'ONU quelque 1,5 million de personnes, dont plus d'un million déplacés par plus de six mois de bombardements et de combats dans la bande de Gaza (2,4 millions d'habitants)

Le nourrisson palestinien récemment sauvé de l'utérus de sa mère agonisante après un bombardement israélien, est décédé à l'hôpital de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé vendredi son oncle à l'AFP.

L'hôpital émirati de Rafah, où était hospitalisée cette petite fille née prématurée, a indiqué dans un communiqué que Sabreen al-Rouh --comme l'avait prénommée son oncle-- était décédée jeudi, sans autre détail.

"J'ai reçu un appel de (...) l'hôpital émirati de Rafah qui m'a informé que son état s'était dégradé, qu'ils n'avaient pu la sauver, et qu'elle avait rejoint sa famille", tuée dans ce bombardement ayant touché il y a environ une semaine la maison familiale, à l'est de Rafah, a déclaré l'oncle du bébé, Rami al-Sheikh.

Il a indiqué être allé chercher le corps à l'hôpital vendredi. "J'ai ouvert la tombe de son père, Shukri, et je l'ai enterrée là, dans le cimetière Awni Daher de Rafah", a-t-il indiqué.

"Par la volonté d'Allah, il était écrit que Rouh, fille de Sabreen al-Sakani, devait rejoindre sa famille dans l'éternité, malgré les efforts de l'équipe du service néonatal de l'hôpital du Croissant-Rouge émirati pour la sauver jeudi", écrit l'hôpital dans un message posté vendredi.

Sabreen al-Sakani était arrivée agonisante à l'hôpital, très lourdement blessée à la tête et au ventre, respirant difficilement, avait expliqué un chirurgien à l'AFP. En l'examinant les équipes médicales avaient découvert qu'elle était enceinte et avait décidé d'extraire le foetus par césarienne.

Sa mère était morte quelques minutes plus tard, tandis que le père et la soeur du nourrisson étaient arrivés décédés à l'hôpital.

Au moins 19 personnes ont été tuées dans la frappe ayant touché cette maison, selon le ministère de la Santé gazaoui.

A Rafah, s'entassent selon l'ONU quelque 1,5 million de personnes, dont plus d'un million déplacés par plus de six mois de bombardements et de combats dans la bande de Gaza (2,4 millions d'habitants). Israël assure que sont regroupés à Rafah les derniers bataillons du Hamas et dit vouloir y mener une offensive pour les anéantir.

Le Hamas a mené le 7 octobre une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 34.356 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 


L'Egypte envoie une délégation en Israël, pour parler d'une trêve à Gaza selon des médias

Les bombardements israéliens de Gaza ont tué plus de 34 000 Palestiniens, dont environ les deux tiers étaient des enfants et des femmes. (Reuters)
Les bombardements israéliens de Gaza ont tué plus de 34 000 Palestiniens, dont environ les deux tiers étaient des enfants et des femmes. (Reuters)
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  • Une délégation venue d'Egypte, l'un des trois pays médiateurs avec le Qatar et les Etats-Unis, est attendue vendredi en Israël pour discuter de questions de sécurité
  • Mais selon des médias israéliens, la délégation doit tenter de relancer les négociations au point mort et plaider pour un accord de trêve impliquant la libération de dizaines d'otages retenus à Gaza

JÉRUSALEM: Une délégation égyptienne est attendue vendredi en Israël pour tenter, selon des médias, de relancer les négociations sur une trêve dans la bande de Gaza associée à une libération d'otages, pendant que se prépare une offensive israélienne sur Rafah.

La guerre entre Israël et le Hamas qui fait rage depuis le 7 octobre dans le territoire palestinien a fait au moins 51 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste. Un correspondant de l'AFP a été le témoin vendredi d'un tir de missiles sur une maison de la ville de Gaza, qui a fait au moins trois morts.

La guerre s'accompagne d'une flambée des violences à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où l'armée israélienne a annoncé vendredi la mort d'un civil.

Israël se prépare pendant ce temps à lancer une offensive terrestre dans la ville surpeuplée de Rafah, frontalière avec l'Egypte, dans le sud de la bande de Gaza, que le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, considère comme le dernier grand bastion du Hamas.

De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent un bain de sang dans cette ville, devenue un refuge pour près d'un million et demi de Palestiniens, entassés pour beaucoup dans des camps de tentes, sans eau ni électricité, où ils commencent à souffrir de la chaleur après avoir enduré le froid de l'hiver.

Après six mois et demi de bombardements et de combats au sol, Israël estime que le Hamas dispose de quatre bataillons regroupés à Rafah.

Une délégation venue d'Egypte, l'un des trois pays médiateurs avec le Qatar et les Etats-Unis, est attendue vendredi en Israël pour discuter de questions de "sécurité", selon une source proche du gouvernement.

Mais selon des médias israéliens, la délégation doit tenter de relancer les négociations au point mort et plaider pour un accord de trêve impliquant la libération de "dizaines" d'otages retenus à Gaza.

Selon la chaîne Al-Araby, il s'agit aussi d'appuyer les efforts déployés par l'Egypte pour empêcher une offensive sur Rafah.

Tirs à la frontière libanaise

A la frontière israélo-libanaise, les échanges de tirs sont devenus quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah, un puissant mouvement armé allié du Hamas et soutenu par l'Iran.

Des dizaines de milliers d'habitants ont fui les localités situées de part et d'autre de la frontière.

L'armée a annoncé vendredi qu'un civil israélien travaillant sur un chantier avait été tué près de la frontière par des missiles tirés du sud du Liban.

"Dans la nuit, des terroristes ont tiré des missiles antichar sur la zone d'Har Dov, dans le nord d'Israël", a affirmé l'armée.

Har Dov est le nom israélien des Fermes de Chebaa, une zone contestée située à la frontière entre le Liban et le plateau syrien du Golan, annexé par Israël.

Le Hezbollah affirme de son côté avoir mené "une embuscade complexe" contre un convoi israélien dans les "Fermes de Chebaa occupées" et avoir "détruit deux véhicules".

L'armée a indiqué avoir frappé "des cibles appartenant au Hezbollah dans la zone de Chebaa, dans le sud du Liban, notamment un arsenal et un lanceur" de missiles, ainsi que des "infrastructures opérationnelles" et une "enceinte militaire".

 "Un missile"puis un autre 

La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 34.356 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Vendredi à la mi-journée, un correspondant de l'AFP a vu des appareils tirer des missiles sur une maison du quartier Al-Rimal de la ville de Gaza, dans le nord du territoire, et les corps d'un homme, d'une femme et d'un enfant être extraits des décombres.

"J'étais assis en train de vendre des cigarettes et soudain un missile est tombé, secouant toute la zone, suivi d'un autre missile, secouant à nouveau la zone. Nous nous sommes précipités pour voir ce qui s'était passé, et nous avons trouvé des martyrs, un homme, une femme et une petite fille", a également raconté à l'AFP un témoin qui n'a pas donné son nom.

Le correspondant de l'AFP a ensuite vu deux frappes aériennes successives toucher le quartier de Zeitoun, au sud-est de la ville de Gaza. Un épais panache de fumée s'élevait du quartier.

La "démocratie" 

La guerre qui a dévasté la bande de Gaza a aussi provoqué un désastre humanitaire dans le territoire de 2,4 millions d'habitants, assiégé par Israël et menacé de famine.

Face aux difficultés d'acheminement de l'aide internationale par la route depuis l'Egypte, en raison des contrôles très stricts imposés par Israël, les Etats-Unis ont commencé à construire un port temporaire et une jetée face au littoral de Gaza, où des navires militaires ou civils pourront déposer leurs cargaisons.

Aux Etats-Unis, pays allié d'Israël, un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise sur les campus, après être parti il y a plus d'une semaine de l'université Columbia à New York.

Ces manifestations d'étudiants pro-palestiniens font partie de la "démocratie", a affirmé vendredi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, en visite en Chine.

 

 


Iran: deux « terroristes  » tués dans une frappe de drone

Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
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  • La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche
  • Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone

TEHERAN: Les forces iraniennes ont tué jeudi soir deux "terroristes" dans une frappe de drone dans la région du Sistan-Baloutchistan (sud-est) qui abrite une minorité ethnique, a annoncé un média officiel.

"Une attaque de drone menée par des forces de sécurité contre une voiture transportant des terroristes à proximité de Zahedan a entraîné la mort de deux terroristes", a indiqué l'agence Irna, sans fournir des détails.

La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche, qui adhère à l'islam sunnite plutôt qu'à la branche chiite prédominante en Iran.

Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone. Formé en 2012, il est considéré comme une "organisation terroriste" par l'Iran, ainsi que par les Etats-Unis.

Le 9 avril, le groupe avait revendiqué une attaque contre un véhicule de la police, qui avait coûté la vie à cinq policiers.

Jaish al-Adl avait déjà revendiqué une double attaque le 4 avril contre une base des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, à Rask, et un poste de police à Chabahar, dans la même région. Seize membres des forces de l'ordre et 18 assaillants avaient été tués, selon un bilan des autorités.