Charles Blé Goudé, «général de la rue», rentrera en Côte d'Ivoire le 26 novembre

Comme Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé a été condamné par contumace en Côte d'Ivoire à 20 ans de prison pour des faits liés à la crise post-électorale. (Photo, AFP)
Comme Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé a été condamné par contumace en Côte d'Ivoire à 20 ans de prison pour des faits liés à la crise post-électorale. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 24 octobre 2022

Charles Blé Goudé, «général de la rue», rentrera en Côte d'Ivoire le 26 novembre

Comme Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé a été condamné par contumace en Côte d'Ivoire à 20 ans de prison pour des faits liés à la crise post-électorale. (Photo, AFP)
  • «Je vais revenir dans mon pays le 26 novembre et participer à la réconciliation si chère à mes compatriotes», a déclaré Charles Blé Goudé, âgé de 50 ans
  • Surnommé le «général de la rue», pour sa capacité à mobiliser les foules et notamment la jeunesse, il était le leader du mouvement nationaliste pro-Gbagbo des Jeunes patriotes

ABIDJAN: Pilier du régime de l'ex-président Laurent Gbagbo dont il s'est éloigné aujourd'hui, Charles Blé Goudé a annoncé lundi qu'il rentrerait en Côte d'Ivoire le 26 novembre, "pour participer à la réconciliation", après son acquittement l'an dernier par la justice internationale. 

"Je vais revenir dans mon pays le 26 novembre et participer à la réconciliation si chère à mes compatriotes", a déclaré Charles Blé Goudé, âgé de 50 ans. 

Cette date a été arrêtée après une rencontre lundi entre une délégation du parti de Charles Blé Goudé et le chef de cabinet du président ivoirien Alassane Ouattara. 

"Il a été convenu avec les autorités ivoiriennes que Charles Blé Goudé sera de retour en Côte d'Ivoire le 26 novembre 2022", confirme un communiqué du parti qu'il préside, le Congrès panafricain pour la justice et l'égalité des peuples (Cojep). 

"Le Cojep se réjouit de cet épilogue heureux. Fidèle à sa culture républicaine, le Cojep voudrait réitérer sa gratitude aux autorités ivoiriennes, singulièrement au président de la République", poursuit le communiqué. 

Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo ont été définitivement acquittés en mars 2021 par la CPI de La Haye de crimes présumés pendant la crise post-électorale de 2010-2011. 

A l'époque, la victoire à la présidentielle d'Alassane Ouattara, contestée par Laurent Gbagbo, avait débouché sur une crise post-électorale qui avait fait environ 3 000 morts et conduit à l'arrestation de de ce dernier en avril 2011. 

Charles Blé Goudé avait lui été arrêté en 2013 au Ghana, puis transféré à la Haye en 2014 après plusieurs mois en résidence surveillée à Abidjan. 

Surnommé le "général de la rue", pour sa capacité à mobiliser les foules et notamment la jeunesse, il était le leader du mouvement nationaliste pro-Gbagbo des Jeunes patriotes. 

« Tournée de paix » 

Et si M. Gbagbo a pu rentrer en juin 2021 en Côte d'Ivoire, Charles Blé Goudé n'avait pu en faire de même, faute de passeport qu'il a obtenu en mai: mais il attendait encore un feu vert de la présidence ivoirienne. 

Si les intentions politiques de M. Blé Goudé ne sont pas encore claires, il se présente depuis sa sortie de prison comme un "rassembleur", au-delà des clivages politiques. 

Il a plusieurs fois exprimé sa "gratitude et sa reconnaissance" au président Alassane Ouattara. Et il n'a pas rejoint le Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI), la nouvelle formation politique lancée par Laurent Gbagbo il y a un an. 

"Je veux retourner dans mon pays. Je veux aller parler aux miens. Mais moi, je ne veux pas être un chef de clan. Je demande pardon à ceux avec qui je me suis brouillé, et ceux avec qui je n’ai pas la même vision politique. Je veux qu’on tourne la page dans notre pays", déclarait-il en avril 2021 sur RFI. 

"Le seul programme que j’ai actuellement en tête, c’est de faire une tournée de paix en Côte d’Ivoire, pour surtout remercier d’abord mes partisans qui ont beaucoup souffert, qui m’ont soutenu. Puis ensuite, aller aussi parler avec ceux avec qui je m’étais brouillé. Je veux rentrer en Côte d’Ivoire sur la base de la paix", avait-il ajouté. 

Comme Laurent Gbagbo, il a été condamné par contumace en Côte d'Ivoire à 20 ans de prison pour des faits liés à la crise post-électorale. 

Laurent Gbagbo a obtenu en août une grâce présidentielle dans cette affaire. 


La Russie est un «Etat terroriste», accuse Kiev devant la CIJ

Cette photo prise et diffusée par le service de presse de la présidence ukrainienne à Kiev le 6 juin 2023 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité nationale et de défense sur la situation à la centrale nucléaire de Kakhovka, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP PHOTO / SERVICE DE PRESSE DE LA PRÉSIDENCE UKRAINIENNE)
Cette photo prise et diffusée par le service de presse de la présidence ukrainienne à Kiev le 6 juin 2023 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité nationale et de défense sur la situation à la centrale nucléaire de Kakhovka, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP PHOTO / SERVICE DE PRESSE DE LA PRÉSIDENCE UKRAINIENNE)
Short Url
  • Les deux pays présentent cette semaine leurs arguments aux juges dans une affaire dans laquelle Kiev accuse Moscou d'avoir soutenu les rebelles séparatistes dans l'est de l'Ukraine depuis 2014
  • Ce soutien, bafouant le droit international, a été un signe avant-coureur de l'invasion de février 2022, selon la délégation ukrainienne

LA HAYE : L'Ukraine a qualifié mardi la Russie d'"Etat terroriste" devant la Cour internationale de justice (CIJ), l'accusant notamment d'avoir détruit un important barrage.

Les deux pays présentent cette semaine leurs arguments aux juges dans une affaire dans laquelle Kiev accuse Moscou d'avoir soutenu les rebelles séparatistes dans l'est de l'Ukraine depuis 2014.

Ce soutien, bafouant le droit international, a été un signe avant-coureur de l'invasion de février 2022, selon la délégation ukrainienne.

"La Russie ne peut pas nous vaincre sur le champ de bataille, alors elle cible les infrastructures civiles pour essayer de nous réduire à la soumission", a lâché le représentant ukrainien Anton Korynevych devant la plus haute juridiction de l'ONU.

"Rien qu'aujourd'hui, la Russie a fait sauter un barrage majeur situé à Nova Kakhovka", a-t-il poursuivi.

"Les actions de la Russie sont les actions d'un Etat terroriste, d'un agresseur", qui ne sont "pas apparues de nulle part", a-t-il ajouté.

"Elles sont le résultat tragique mais logique de la situation que nous avons portée à l'attention de cette cour en 2017", lorsque l'Ukraine a déposé sa requête.

La Russie nie avoir financé ou soutenu les rebelles et, aujourd'hui, Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka dans le sud de l'Ukraine.

Eradication culturelle

L'Ukraine allègue dans cette affaire portée devant la CIJ en 2017 que la Russie a enfreint les conventions de l'ONU sur le financement du terrorisme et sur les discriminations raciales et demande des dédommagements pour des attaques des rebelles séparatistes.

Le conflit avec les séparatistes prorusses a fait près de 13 000 morts depuis son déclenchement début 2014, un mois après l'éviction du président prorusse Viktor Ianoukovitch suivie de l'annexion par Moscou de la péninsule de Crimée.

Parmi les victimes figurent les 298 personnes tuées dans la destruction par un missile de fabrication russe de l'avion du vol MH17 de Malaysia Airlines en juillet 2014.

Kiev a déposé une autre requête devant la CIJ à la suite de l'invasion de 2022, accusant Moscou de planifier un génocide. La CIJ a dans cette affaire ordonné à la Russie de suspendre son offensive.

Mais, selon l'Ukraine, le mépris de Moscou pour le droit international ne date pas de l'année dernière.

"À partir de 2014, la Russie a illégalement occupé la Crimée, puis s'est engagée dans une campagne d'éradication culturelle, visant les Ukrainiens de souche et les Tatars de Crimée", a martelé M. Korynevych.

Avec son invasion, Moscou "essaie maintenant de nous effacer complètement de la carte", a-t-il lancé.

Les avocats de la Russie s'adresseront jeudi à la CIJ, créée après la Deuxième Guerre mondiale pour régler les différends entre les Etats membres de l'ONU. D'autres audiences sont prévues pour la semaine prochaine.

Exemple tragique

Un tribunal néerlandais a condamné par contumace l'année dernière deux Russes et un séparatiste ukrainien à des peines d'emprisonnement à perpétuité pour la destruction du Boeing du MH17.

Des responsables russes se sont rendus "coupables de financement du terrorisme" en fournissant le missile, en sachant que les rebelles l'utiliseraient pour abattre un avion, a estimé la délégation ukrainienne devant la CIJ.

Ce drame est "un autre exemple tragique des conséquences de la non-coopération totale de la Russie" dans le cadre de la convention de l'ONU contre le terrorisme, a lancé l'avocat David Zionts.

La Russie a également fourni aux rebelles des systèmes lance-roquettes utilisés contre des civils dans l'est de l'Ukraine en 2015, a relevé l'avocate Marney Cheek.

Rendre un jugement dans cette affaire pourrait prendre des années. Pendant ce temps, la Russie fait face à une série d'actions en justice à La Haye. La Cour pénale internationale (CPI) a émis en mars un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine.


La Chine et les Etats-Unis ont eu de «franches» discussions à Pékin

Le secrétaire d'État adjoint aux affaires de l'Asie de l'Est et du Pacifique, Daniel Kritenbrink, s'exprime lors d'une audition devant la commission des affaires étrangères du Sénat, le 8 décembre 2021 à Washington, DC. (AFP).
Le secrétaire d'État adjoint aux affaires de l'Asie de l'Est et du Pacifique, Daniel Kritenbrink, s'exprime lors d'une audition devant la commission des affaires étrangères du Sénat, le 8 décembre 2021 à Washington, DC. (AFP).
Short Url
  • Le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Asie de l'Est, Daniel Kritenbrink, était dans la capitale chinoise ces derniers jours en compagnie de Sarah Beran, conseillère du président Joe Biden pour les affaires chinoises et taïwanaises
  • Les deux représentants américains ont rencontré lundi un vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, et se sont entretenus avec Yang Tao, le directeur pour l'Amérique du Nord et l'Océanie au sein du ministère

PEKIN : De hauts diplomates chinois et américains ont eu à Pékin des discussions "franches" et "constructives" sur la manière d'améliorer les relations bilatérales, abîmées par d'innombrables différends, a indiqué mardi le ministère chinois des Affaires étrangères.

Le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Asie de l'Est, Daniel Kritenbrink, était dans la capitale chinoise ces derniers jours en compagnie de Sarah Beran, conseillère du président Joe Biden pour les affaires chinoises et taïwanaises.

Les deux représentants américains ont rencontré lundi un vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, et se sont entretenus avec Yang Tao, le directeur pour l'Amérique du Nord et l'Océanie au sein du ministère.

"Les deux parties ont eu une communication franche, constructive et productive sur l'amélioration des relations sino-américaines et sur la gestion adéquate des différends", a indiqué le ministère.

"La Chine a explicité sa position solennelle sur Taïwan", principal point d'achoppement entre les deux pays, indique le communiqué qui précise que "les deux parties sont convenues de poursuivre leur communication".

La Chine estime que Taïwan est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

Pékin dit espérer une "réunification" pacifique avec l'île mais n'exclut pas l'emploi de la force.

La Chine et les Etats-Unis s'opposent sur nombre d'autres dossiers, comme la domination dans le secteur des nouvelles technologies, le traitement des musulmans ouïghours, le commerce, Hong Kong ou encore la mer de Chine méridionale.

L'entretien de lundi était "franc et productif" et s'inscrit dans le cadre des "efforts continus visant à maintenir des lignes de communication ouvertes", a indiqué le département d'Etat américain.

"Les deux parties ont échangé leurs points de vue sur les relations bilatérales, les questions liées au détroit (de Taïwan), les canaux de communication et d'autres sujets", a-t-il souligné.

Les responsables américains ont également "indiqué clairement que les Etats-Unis se battraient vigoureusement et défendraient les intérêts et les valeurs des Etats-Unis", selon le communiqué.

Deux incidents impliquant des navires et avions militaires chinois et américains ont eu lieu ces derniers jours, l'un au-dessus de la mer de Chine méridionale et l'autre dans le détroit de Taïwan.

La Maison Blanche a estimé lundi que les manoeuvres chinoises pour perturber et éloigner l'appareil et le navire américains étaient "agressives". Pékin avait dénoncé des provocations de la part des Etats-Unis.


Le pape François a passé des examens dans un hôpital de Rome

Le pape François s'est rendu brièvement à l'hôpital principal de Rome mardi pour des examens et est rentré au Vatican, deux mois après avoir été hospitalisé pour une bronchite aiguë. (AFP)
Le pape François s'est rendu brièvement à l'hôpital principal de Rome mardi pour des examens et est rentré au Vatican, deux mois après avoir été hospitalisé pour une bronchite aiguë. (AFP)
Short Url
  • «Ce matin, le pape François s'est rendu à la polyclinique Gemelli pour subir des tests cliniques et est rentré au Vatican avant midi», a indiqué le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni
  • Dès le milieu de matinée, plusieurs médias italiens avait rapporté que le pape s'était rendu pendant une quarantaine de minutes à la Polyclinique Gemelli avant de rejoindre la résidence Sainte-Marthe où il vit au Vatican

ROME : Le pape François, 86 ans, a passé des examens mardi matin à l'hôpital Gemelli de Rome, deux mois après une hospitalisation pour une pneumonie, a annoncé le Vatican.

"Ce matin, le pape François s'est rendu à la polyclinique Gemelli pour subir des tests cliniques et est rentré au Vatican avant midi", a indiqué le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, dans un communiqué envoyé peu avant 14H30.

Dès le milieu de matinée, plusieurs médias italiens avait rapporté que le pape s'était rendu pendant une quarantaine de minutes à la Polyclinique Gemelli avant de rejoindre la résidence Sainte-Marthe où il vit au Vatican.

Fin mars, François avait déjà été soigné pendant trois jours dans cet établissement pour une infection respiratoire.

Le Vatican avait annoncé que le pape se rendait à l'hôpital pour des examens programmés, avant d'admettre qu'il avait éprouvé des difficultés à respirer et souffrait d'une infection nécessitant un traitement antibiotique.

Le pape François a confié il y a deux semaines lors d'une interview avec la télévision hispanophone Telemundo que cette "pneumonie" avait été traitée "à temps". "Si on avait attendu quelques heures de plus, ça aurait été bien plus grave", a-t-il affirmé.

Quant à ses douleurs au genou, qui l'obligent à se déplacer en fauteuil roulant ou à l'aide d'une canne, il a indiqué se sentir "beaucoup mieux". "Certains jours sont plus douloureux que d'autres, comme aujourd'hui, mais cela fait partie de la récupération", a-t-il affirmé.

Trois voyages prévus

Le pape, dont la santé apparaît de plus en plus fragile, avait également annulé ses rendez-vous le 26 mai en raison d'un état fiévreux, qui n'avait cependant pas nécessité d'hospitalisation. Il avait repris ses activités le lendemain.

En juillet 2021, l'évêque de Rome avait déjà été hospitalisé une dizaine de jours pour une lourde opération du côlon. Il affirme avoir gardé des "séquelles" de l'anesthésie, qui l'ont poussé à écarter jusqu'ici une intervention chirurgicale au genou.

La santé de Jorge Bergoglio, élu en 2013, alimente régulièrement les spéculations sur l'éventualité d'une renonciation à sa charge et sa succession.

Il a déclaré à plusieurs reprises qu'il envisagerait de démissionner -- comme son prédécesseur Benoît XVI, décédé en décembre -- si sa santé venait à faiblir, mais il a affirmé récemment que ce n'était pas d'actualité.

Malgré ces rebondissements, François continue de voyager: le Vatican a publié mardi le programme de sa visite au Portugal du 2 au 6 août, à l'occasion des Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ), qui verra le souverain pontife se rendre à Lisbonne et au sanctuaire marial de Fatima.

Le pape doit également se rendre en Mongolie début septembre, ainsi qu'à Marseille le 23 septembre.