Adidas coupe les ponts avec Kanye West après des remarques antisémites

Kanye West au Milk Studios, le 28 juin 2016 à Hollywood, en Californie (Photo, AFP).
Kanye West au Milk Studios, le 28 juin 2016 à Hollywood, en Californie (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 25 octobre 2022

Adidas coupe les ponts avec Kanye West après des remarques antisémites

  • «Adidas ne tolère pas l'antisémitisme ou toute autre forme de discours haineux», a justifié le groupe allemand dans un communiqué annonçant la «fin immédiate» du partenariat avec Ye
  • De nombreuses voix s'étaient élevées pour appeler Adidas à sortir de son silence

BERLIN: Le divorce est prononcé: la marque de vêtements Adidas a décidé d'arrêter sa juteuse collaboration avec Kanye West après des remarques à caractère antisémite du rappeur américain, de plus en plus mis à l'écart par ses partenaires commerciaux. 

"Adidas ne tolère pas l'antisémitisme ou toute autre forme de discours haineux", a justifié le groupe allemand dans un communiqué annonçant la "fin immédiate" du partenariat avec Ye, le nom sous lequel est désormais connu Kanye West. 

L'équipementier sportif va également "mettre fin à la fabrication des produits" de la marque Yeezy du rappeur. 

La collaboration entre Adidas et la star américaine a longtemps été l'une des fructueuses du monde de la mode. 

Développée depuis 2014, la collection de baskets Yeezy a connu un succès phénoménal qui a contribué à rendre Kanye West milliardaire. 

Les relations entre les deux partenaires s'étaient notablement dégradées ces derniers mois en lien avec les diverses frasques de la star. 

Ye a été suspendu de Twitter après avoir tweeté qu'il allait s'attaquer aux juifs dans une publication depuis supprimée par le réseau social car enfreignant ses règles. Il a aussi été suspendu d'Instagram. 

Adidas avait déjà indiqué début octobre vouloir réévaluer sa relation avec Kanye West. 

Le rappeur était apparu quelques jours plus tôt portant un t-shirt barré du slogan "White Lives Matter" lors d'un défilé de mode à Paris. 

Ce slogan, utilisé par l'extrême droite américaine, détourne le nom du mouvement "Black Lives Matter", qui milite contre le racisme envers les Afro-Américains. 

« Danger pour les juifs » 

De nombreuses voix s'étaient élevées pour appeler Adidas à sortir de son silence. 

"En tant qu'entreprise allemande, j'attends d'Adidas une attitude claire sur l'antisémitisme", avait demandé Josef Schuster, président du Conseil central des juifs d'Allemagne. Les fondateurs d'Adidas étaient membres du parti nazi. 

"Votre silence est un danger pour les juifs", a tweeté Jonathan Greenblatt, directeur général de l'Anti-Defamation League, une ONG luttant contre l'antisémitisme. 

Lundi, l'agence CAA représentant Kanye West, l'une des plus importantes d'Hollywood, a indiqué mettre fin à leur collaboration. 

La société de production MRC a de son côté annulé un documentaire pourtant déjà terminé sur le rappeur. 

"Nous ne pouvons soutenir aucun contenu qui élargisse son audience", a déclaré l'entreprise, citée par le Los Angeles Times. 

D'autres personnalités du show-business, dont Ari Emanuel, président d'Endeavor, une autre agence californienne, ont appelé toutes les entreprises collaborant avec le rappeur à faire de même. 

"Ceux qui continuent à faire des affaires avec Kanye West donnent à sa haine malavisée un public", a écrit Ari Emanuel dans le Financial Times. "Il ne devrait y avoir aucune tolérance, où que ce soit, pour l'antisémitisme de Kanye West." 

La semaine dernière, la maison de mode Balenciaga a rompu avec l'artiste. 

Kanye West, qui dit souffrir de troubles bipolaires, avait déjà été interdit de publication sur Instagram pendant 24 heures en mars, sur fond de divorce acrimonieux avec la star américaine Kim Kardashian. 

"Les discours haineux ne sont jamais acceptables ou excusables", a d'ailleurs écrit lundi sur Twitter et Instagram son ex-femme, sans mentionner le nom du père de ses enfants. 

Mauvaise passe pour Adidas 

Aux côtés de Beyoncé, Stella McCartney et Pharrell Williams, Kanye West comptait parmi les célébrités avec lesquelles Adidas a noué un partenariat pour séduire la clientèle dans le segment lifestyle. 

La fin annoncée de la collection Yeezy aura "un impact négatif allant jusqu’à 250 millions d'euros sur le résultat net de la société en 2022", a prévenu le groupe. 

Adidas a rappelé être "l’unique propriétaire de tous les droits de conception des produits existants (...) dans le cadre du partenariat", anticipant une possible bataille juridique à venir. 

Les ventes des désormais fameuses baskets hautes ont dépassé le milliard de dollars en 2019, selon le magazine Forbes. 

Kanye West a aussi présenté huit collections de vêtements Yeezy, aux ventes beaucoup plus faibles. 

La séparation avec le rappeur est un nouveau coup dur pour l'équipementier allemand qui a déjà revu en baisse ses objectifs annuels, à cause d'un chiffre d'affaire plombé par la politique zéro Covid en Chine et la baisse du pouvoir d'achat sur les marchés occidentaux. 

A la Bourse de Francfort mardi, le titre Adidas perdait à la mi-journée près de 4%. 


Delta Airlines renforce son partenariat avec l’Arabie saoudite avant le lancement de sa ligne vers Riyad

Ed Bastian, PDG de Delta Airlines, s'adresse à Asharq Bloomberg en marge du forum Future Investment Initiative à Riyad. (Capture d'écran)
Ed Bastian, PDG de Delta Airlines, s'adresse à Asharq Bloomberg en marge du forum Future Investment Initiative à Riyad. (Capture d'écran)
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  • Cette collaboration intervient alors que Delta s’apprête à inaugurer en octobre prochain son tout premier vol direct entre son hub d’Atlanta et Riyad
  • Le PDG Ed Bastian a expliqué que la priorité initiale serait de capitaliser sur les opportunités d’investissement croissantes du Royaume pour attirer les voyageurs d’affaires

RIYAD : Delta Airlines a conclu un nouveau partenariat avec le ministère saoudien du Tourisme visant à stimuler la demande touristique et à renforcer la notoriété du Royaume sur le marché américain, a confirmé le directeur général de la compagnie.

Cette collaboration précède le lancement du premier vol direct de Delta entre Atlanta et Riyad en octobre prochain, marquant une étape clé dans l’expansion de son réseau au Moyen-Orient.

S’exprimant en marge du Future Investment Initiative Forum à Riyad, Ed Bastian a souligné que l’objectif initial est de tirer parti des opportunités d’investissement croissantes du Royaume afin d’attirer une clientèle d’affaires.

À plus long terme, Delta souhaite également séduire une nouvelle génération de touristes américains, intéressés par les destinations émergentes d’Arabie saoudite, telles que le projet de la mer Rouge et le quartier historique de Diriyah.

« Le Royaume est devenu une destination attractive pour une nouvelle génération de voyageurs », a affirmé Bastian, évoquant un changement de perception chez les visiteurs occidentaux à l’égard de l’Arabie saoudite comme destination touristique.

Pour renforcer son engagement régional, le dirigeant a révélé la signature d’un protocole d’accord avec Riyadh Air, posant les bases d’une coopération dans les domaines du partage de codes et de la coordination des destinations.

Ce partenariat devrait évoluer avec le temps, s’étendant à des projets communs en matière d’exploitation, de maintenance et de technologie, illustrant un resserrement des liens entre les secteurs aéronautiques américain et saoudien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


FII9 : le PIF dépasse les 250 milliards de dollars d’accords conclus depuis son lancement

Yasir Al-Rumayyan addressing FII9.
Yasir Al-Rumayyan addressing FII9.
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  • Plus de 250 milliards de dollars d’accords signés via la FII en moins de dix ans, le PIF dépassant 1 150 milliards $ d’actifs ; la FII9 vise à renforcer l’impact global de la plateforme
  • Al-Rumayyan appelle à une refonte du modèle économique mondial, soulignant que la véritable richesse réside dans la prospérité humaine, pas seulement dans les chiffres

RIYAD : Plus de 250 milliards de dollars d’accords ont été signés via la plateforme du Future Investment Initiative (FII) depuis sa création il y a moins de dix ans, selon Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Public Investment Fund (PIF) et président de l’Institut FII.

En ouvrant la neuvième édition de la conférence à Riyad, il a affirmé que cette rencontre vise à renforcer l’impact mondial de l’initiative.

Al-Rumayyan a décrit la FII comme le plus grand forum mondial réunissant dirigeants, décideurs et investisseurs pour influencer la trajectoire de l’économie mondiale, rapporte Al Arabiya.

Il a souligné que les participants, issus des secteurs public et privé, représentent collectivement un capital et une responsabilité considérables, ainsi que de vastes opportunités pour façonner les résultats économiques.

Le gouverneur a appelé les participants à agir avec responsabilité et à saisir les opportunités qui se présentent.

Au cours de l’année écoulée, a-t-il noté, les ambitions des investisseurs et des entreprises ont évolué face aux changements économiques et technologiques rapides.

Il a estimé que les modèles économiques traditionnels ne suffisent plus et a appelé gouvernements et entreprises à devenir de véritables partenaires pour promouvoir un nouveau modèle de coopération internationale et de prospérité mondiale.

Le PIF constitue une pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, moteur de la diversification et de la croissance durable au-delà du secteur pétrolier.

En tant que l’un des plus grands fonds souverains au monde, le PIF gère des actifs dépassant 1 150 milliards de dollars, contre environ 925 milliards un an plus tôt, selon les données officielles.

Ses investissements couvrent de multiples secteurs et régions, avec un intérêt croissant pour la technologie, les infrastructures et l’énergie verte.

Le mandat du PIF s’aligne sur l’ambition du Royaume de positionner l’Arabie saoudite comme une destination mondiale de premier plan pour les investissements, soutenue par des mégaprojets et des partenariats internationaux destinés à accélérer la croissance du PIB non pétrolier.

Al-Rumayyan a déclaré que la FII est devenue le lieu de référence où dirigeants et investisseurs débattent des défis et opportunités partagés.

Il a mis en évidence un écart croissant entre l’optimisme des individus quant à leur avenir personnel et leur pessimisme face à la situation mondiale, ajoutant que la technologie pourrait combler ce fossé si elle est déployée de manière inclusive.

Il a toutefois averti que l’intelligence artificielle risque d’accentuer les inégalités éducatives si elle n’est pas régulée de façon équitable et responsable.

Il a identifié l’inégalité comme un frein majeur au progrès humain, citant des prévisions selon lesquelles environ 10 % de la population mondiale pourrait vivre dans une pauvreté extrême d’ici 2025.

Néanmoins, il s’est dit confiant que les dirigeants réunis à la FII peuvent transformer les défis actuels en opportunités bénéfiques pour la société.

Abordant la Vision 2030, Al-Rumayyan a affirmé que le programme a fixé une nouvelle référence mondiale en matière de transformation économique.

Il a noté que les investissements directs étrangers dans le Royaume ont augmenté de 24 % pour atteindre 31,7 milliards de dollars, soulignant que l’Arabie saoudite s’impose désormais comme une destination mondiale majeure, soutenue par ses mégaprojets et ses préparatifs pour accueillir l’Expo 2030 et la Coupe du Monde de la FIFA 2034.

Enfin, il a rappelé que la véritable richesse se mesure au bien-être des populations plutôt qu’aux chiffres, et a invité les participants à utiliser les trois jours du forum pour forger des partenariats transfrontaliers capables de débloquer des opportunités transformatrices au service de l’humanité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


FII9 marque un tournant : les leaders de la tech et du monde entier réunis à Riyad, selon son président

Cette année, le sommet de l'IIF se tiendra du 27 au 30 octobre. (FII)
Cette année, le sommet de l'IIF se tiendra du 27 au 30 octobre. (FII)
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  • FII9 s’impose comme un point de bascule mondial, avec une forte domination du secteur technologique et la participation de plus de 20 chefs d’État
  • La FII dépasse le symbolisme pour des résultats tangibles, avec la signature d’accords concrets et des investissements réels, confirmant son rôle de catalyseur pour les partenariats mondiaux

RIYAD: La neuvième édition du Future Investment Initiative marque un « tournant » dans la dynamique mondiale de l’innovation, les leaders technologiques représentant plus de la moitié des intervenants à cet événement organisé dans la capitale saoudienne.

Dans une interview accordée à CNBC, Richard Attias, président du comité exécutif de la FII Institute, a déclaré que la conférence de cette année représente un changement majeur, alors que de nombreux secteurs cherchent à comprendre l’impact de l’intelligence artificielle.

Lancé en 2017, le Future Investment Initiative — souvent surnommé le « Davos du désert » — est devenu une plateforme clé pour l’Arabie saoudite afin de mettre en avant sa stratégie de diversification économique dans le cadre de la Vision 2030.

L’édition 2025, qui se tient du 27 au 30 octobre, réunit décideurs mondiaux, investisseurs et dirigeants d’entreprise pour débattre des grandes tendances de l’économie mondiale et explorer de nouveaux partenariats dans les industries émergentes.

« FII9 est un tournant », a déclaré Attias à CNBC. « Cette année, 52 % de nos intervenants viennent du secteur technologique. Cela montre bien l’importance de l’IA, bien sûr, mais aussi de l’innovation dans son ensemble, car tous les secteurs et toutes les industries sont désormais impactés par la technologie. »

Attias a souligné trois facteurs clés de cette édition : la prédominance de la technologie, la présence de plus de 20 chefs d’État et 50 ministres représentant 90 pays, ainsi que la réputation grandissante de l’événement comme l’une des plateformes les plus inclusives pour la collaboration internationale.

« Ce sera une formidable plateforme pour les partenariats public-privé », a ajouté Attias, insistant sur le fait que cette coopération est « probablement l’une des solutions aux grands défis auxquels l’économie mondiale est confrontée ».

Il a qualifié la FII de « plateforme probablement la plus inclusive au monde », notant la présence de délégations de nations rivales comme la Russie et l’Ukraine, aux côtés des États-Unis, de la Chine, ainsi qu’une forte participation du Sud global et de jeunes entrepreneurs.

« Riyad devient la capitale économique du monde, au moins pour cette semaine », a affirmé Attias, précisant que la FII s’est étendue d’une conférence de trois jours à une semaine complète d’événements, les participants arrivant plus tôt pour profiter des opportunités offertes par le Royaume.

L’ampleur de l’activité, a-t-il admis, est un « bon problème à avoir », mais nécessite un véritable « navigateur » pour gérer la multitude de réunions et de secteurs représentés.

Il a également évoqué la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, précisant qu’il ne s’agit plus d’un plan futuriste, mais d’une réalité « en mouvement », couvrant des secteurs allant du sport et du divertissement à la sécurité alimentaire, au tourisme, à l’énergie et aux infrastructures.

Attias a souligné que la FII a dépassé le stade des protocoles d’accord symboliques : « De véritables accords sont conclus. Des partenariats très concrets sont signés », a-t-il déclaré.

Il a relié cet esprit d’optimisme et d’action à la résilience de l’institut, rappelant que la FII faisait partie des rares grandes conférences maintenues pendant la pandémie de COVID-19 en 2020. Cet état d’esprit, selon lui, illustre la mission du FII Institute : « créer un impact pour l’humanité ».

L’édition 2025 a attiré 9 000 délégués issus d’une centaine de pays, avec la participation de l’ensemble des fonds souverains du Conseil de coopération du Golfe. Attias a affirmé qu’en réunissant ces fonds avec les sociétés de capital-investissement, les banques, les institutions financières et les PDG mondiaux, la FII a créé « l’équation parfaite » pour stimuler l’investissement et la coopération mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com