La technologie éducative saoudienne ouvre de nouvelles perspectives aux start-up

Le secteur des edtech et de la communication est en train de se faire remarquer, car le pays passe d’une économie basée sur le pétrole à une économie diversifiée qui aura besoin de talents qualifiés. (SPA)
Le secteur des edtech et de la communication est en train de se faire remarquer, car le pays passe d’une économie basée sur le pétrole à une économie diversifiée qui aura besoin de talents qualifiés. (SPA)
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Publié le Mardi 25 octobre 2022

La technologie éducative saoudienne ouvre de nouvelles perspectives aux start-up

  • Le Royaume connaît un essor considérable d’entrepreneurs axés sur la technologie qui ont créé des entreprises dans les secteurs de la fintech, de l’edtech et de la healthtech
  • Trois des dix start-up edtech les plus financées de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord sont originaires d’Arabie saoudite

LE CAIRE: L’Arabie saoudite est en train d’établir une base solide pour le secteur des technologies de l’éducation (edtech), afin de développer l’espace d’apprentissage en ligne en transformant sa jeune population en une main-d’œuvre intelligente.

Dans son récent rapport, l’Unesco a félicité le Royaume pour avoir adopté et mis en œuvre ses programmes de formation en ligne pendant la pandémie de Covid-19, élevant ainsi sa stature dans la communauté mondiale de l’enseignement.

Le secteur des edtech et de la communication est en train de se faire remarquer, car le pays passe d’une économie basée sur le pétrole à une économie diversifiée qui aura besoin de talents qualifiés et de connaissances pour garantir le succès de la Vision 2030.

L’un des objectifs de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite est d’améliorer la durabilité de l’éducation en développant des cadres complets pour un apprentissage flexible.

Salem Ghanem, fondateur et PDG de Faheem, une star-tup edtech de premier plan dans le Royaume, explique à Arab News que la privatisation du secteur de l’éducation aurait un impact significatif sur l’économie saoudienne, conformément à la Vision 2030. «L’espace edtech en Arabie saoudite regorge d’opportunités pour les start-up, avec un nombre énorme de clients et un fort pouvoir d’achat. Cependant, il est extrêmement mal desservi à de nombreux égards», ajoute-t-il.

Pour Majid Mneymneh, vice-président de l’enseignement supérieur chez Pearson Middle East, le Royaume travaille en étroite collaboration avec le secteur privé pour s’assurer que les résultats de l’enseignement supérieur correspondent aux exigences du marché du travail. «En outre, le fait que l’apprentissage en ligne soit de plus en plus adopté et accepté jouera un rôle important dans les efforts visant à améliorer les compétences et à préparer la jeune main-d’œuvre», souligne-t-il. 

Se préparer pour l’avenir

Bien que le passage à l’enseignement en ligne pendant la Covid-19 ait été perçu comme une menace pour les entités éducatives sur le terrain, M. Mneymneh soutient que ce changement a prouvé l’acceptation et les avantages de l’apprentissage hybride pour toutes les parties prenantes.

«En particulier aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite, le passage à l’apprentissage virtuel a été globalement bien géré et bien accueilli par les étudiants et les éducateurs de toutes les tranches d’âge. Les demandes d’apprentissage hybride, de programmes de perfectionnement professionnel, d’évaluations à distance, de formation des enseignants et autres sont en hausse», note également M. Mneymneh.

Il précise également que, selon l’enquête Global Learner Survey 2020 de Pearson, 88% des apprenants dans le monde reconnaissent que l’enseignement en ligne fait partie intégrante de leur éducation et qu’il leur apportera une meilleure expérience à l’avenir.

«Les apprenants de l’enseignement supérieur se montrent beaucoup plus réceptifs aux plates-formes numériques, et l’accent est mis sur l’acquisition de nouvelles compétences qui sont devenues essentielles dans l’environnement actuel. Les étudiants préfèrent une expérience d’apprentissage pratique par le biais de la formation professionnelle», indique-t-il.

Le Royaume connaît un essor considérable d’entrepreneurs axés sur la technologie qui ont créé des start-up dans les secteurs de la fintech, des edtech et de la healthtech. «Grâce à la facilité de la réglementation, le Royaume a vu naître de nouvelles entreprises dans les secteurs de la santé, des services financiers et de l’éducation, des secteurs qui étaient jusqu’à récemment inaccessibles et résistants aux technologies. L’apprentissage en ligne, en particulier, est en pleine croissance en Arabie saoudite», selon M. Mneymneh. Il estime que les start-up vont remplir l’espace edtech dans le Royaume, car le talent entrepreneurial est l’une des solutions critiques pour stimuler la croissance du secteur qui propose encore de vastes possibilités.

Défis sectoriels

«Certains défis persistent néanmoins, le plus important étant l’accès aux talents, car les talents locaux hautement qualifiés sont rares et il reste difficile d’embaucher des expatriés à grande échelle», dit-il. Un autre défi pour l’apprentissage en ligne est le manque de reconnaissance et d’accréditation des diplômes et des cours en ligne à tous les stades de l’éducation, des écoles aux universités et à la formation des adultes.

«Espérons que le gouvernement suivra ce qui a été fait ailleurs dans le monde en reconnaissant l’apprentissage en ligne et en le considérant comme un mécanisme de soutien à l’écosystème éducatif existant», déclare M. Mneymneh.

Le Royaume est témoin de l’augmentation des investissements en capital-risque dans les start-up edtech. Trois des dix start-up edtech les plus financées de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) sont originaires d’Arabie saoudite.

Salem Ghanem explique que l’écosystème des start-up dans le Royaume se développe et s’élargit, ce qui en fait un excellent environnement pour créer une entreprise. «Le domaine des edtech est encore relativement nouveau et doit faire face à des défis pour être adopté et combattre les idées fausses sur l’apprentissage en ligne», poursuit-il.

M. Ghanem affirme que l’idée fausse qui prévaut est que l’apprentissage en ligne est une alternative à l’enseignement présentiel. Au contraire, l’apprentissage en ligne est un moyen d’améliorer les méthodes d’enseignement traditionnelles. Les grandes entreprises jouent également un rôle important dans la mise en œuvre des edtech et de l’apprentissage en ligne dans le système d’apprentissage traditionnel afin d’offrir aux étudiants une expérience numérique qui complète leurs objectifs éducatifs.

«Dans le monde d’aujourd'hui, préparer les étudiants à leur réussite future signifie les exposer à diverses disciplines de manière holistique afin de développer leur esprit critique, leurs compétences interpersonnelles et de raisonnement, leur sens des affaires et leurs bonnes compétences en matière d’analyse de données», souligne M. Mneymneh.

Il ajoute que les objectifs de l’entreprise visent à entrer dans la nouvelle ère numérique en s’attachant à combler le déficit de compétences de la main-d’œuvre et à répondre à la demande croissante d’accréditation et de certification dans le Royaume. «Nous vivons une époque formidable et l’impact à long terme semble être plutôt positif, donnant lieu à des modes d’apprentissage nouveaux et innovants, réduisant le fossé numérique et agissant comme un catalyseur pour l’innovation et la numérisation des systèmes éducatifs dans le monde entier», conclut M. Mneymneh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.