Nouveau Premier ministre britannique, Rishi Sunak veut réparer les «erreurs» de Liz Truss

Le roi Charles III accueille Rishi Sunak lors d'une audience au palais de Buckingham, à Londres (Photo, AP).
Le roi Charles III accueille Rishi Sunak lors d'une audience au palais de Buckingham, à Londres (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 26 octobre 2022

Nouveau Premier ministre britannique, Rishi Sunak veut réparer les «erreurs» de Liz Truss

  • L'ex-banquier et ministre des Finances de 42 ans est entré à Downing Street à peine cinq jours après l'annonce de la démission de Liz Truss
  • Pour son premier appel à un dirigeant étranger, Rishi Sunak s'est entretenu mardi soir avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky

LONDRES: Troisième Premier ministre britannique en deux mois, Rishi Sunak a reconduit mardi les principales figures du gouvernement conservateur, optant pour la stabilité et promettant de réparer les "erreurs" commises par l'éphémère Liz Truss.

L'ex-banquier et ministre des Finances de 42 ans est entré à Downing Street à peine cinq jours après l'annonce de la démission de Liz Truss, au pouvoir pendant seulement 49 jours, énième coup de théâtre dans un pays en proie à de vives turbulences économiques et politiques.

"J'unirai notre pays non avec des mots, mais des actes", a assuré M. Sunak sur le perron de sa résidence officielle, après s'être vu demander par le roi Charles III de former un nouveau gouvernement. Il a promis de "réparer" les "erreurs" commises sous Liz Truss. "Je placerai stabilité économique et confiance au cœur de l'agenda de ce gouvernement".

Le nouveau Premier ministre, le premier originaire d'une ex-colonie britannique et le plus jeune depuis le 19e siècle, prend les rênes d'un pays confronté à une grave crise économique et sociale. L'inflation dépasse les 10%. Le risque d'une récession plane. Les grèves se multiplient face à la chute du pouvoir d'achat.

Contrainte à partir après la tempête provoquée par son plan massif de baisses d'impôts, Liz Truss a précédé Rishi Sunak mardi au palais de Buckingham pour présenter au roi sa démission, après un mandat d'une brièveté record.

Elle a souhaité "tous les succès" possibles à son successeur, "pour le bien de notre pays", et réaffirmé son plaidoyer pour l'audace au pouvoir.

Les principaux ministres du nouveau gouvernement britannique

Voici les principaux ministres nommés mardi par le nouveau Premier ministre britannique conservateur Rishi Sunak, qui a maintenu en poste quasiment tous les détenteurs de gros portefeuilles, dans un souci évident de stabilité.

Finances : Jeremy Hunt

Nommé en catastrophe le 14 octobre par Liz Truss pour calmer la tempête provoquée par les annonces de baisses massives d'impôts non financées par son prédécesseur Kwasi Kwarteng, M. Hunt, 55 ans, est immédiatement revenu sur quasi toutes les mesures annoncées. Il a réussi à ramener le calme, au moins temporairement, même si les défis restent colossaux, dans une période de grave crise économique.

C'est le 4ème ministre des Finances en seulement quatre mois, et il devra convaincre les marchés que les finances publiques britanniques sont bien gérées. Il doit présenter de nouvelles mesures budgétaires de moyen terme le 31 octobre.

Cet ancien ministre des Affaires étrangères et ancien ministre de la Santé, deux fois candidat au poste de Premier ministre, est jugé plutôt à l'aile gauche du parti conservateur.

Affaires étrangères : James Cleverly

Lui aussi a été nommé à ce poste par Liz Truss lorsqu'elle était arrivée au pouvoir le mois dernier. Peu connu du grand public, il est maintenu à ce poste clef dans une période agitée sur la scène européenne et internationale.

C'est le premier ministre des Affaires étrangères à ne pas être blanc (sa mère était originaire du Sierra Leone).

Ce partisan du Brexit de 53 ans a été pendant deux ans (2020-2022) secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, chargé d'abord du Moyen-Orient, de l'Afrique du nord et de l'Amérique du nord, puis brièvement de l'Europe et de l'Amérique du nord.

Après la démission de Boris Johnson en juillet, il était devenu pendant deux mois ministre de l'Education.

Il avait été candidat malheureux à Downing Street contre Boris Johnson en 2019.

Défense: Ben Wallace

Cet ancien militaire de 52 ans est lui aussi maintenu à son poste où il avait déjà été gardé par Liz Truss, après y avoir été nommé par Boris Johnson en 2019.

Il était auparavant secrétaire d'Etat en charge de la Sécurité et la criminalité économique sous Theresa May.

Populaire auprès de la base du parti, il avait écarté l'idée de se présenter dans la course pour succéder à Liz Truss, expliquant qu'il aimait son poste de ministre de la Défense et entendait le rester.

Pendant sa période militaire, il était de garde la nuit où la princesse Diana est morte à Paris en 1997 et faisait partie de ceux envoyés à Paris pour rapatrier son corps.

Intérieur : Suella Braverman

"Faucon" en matière d'immigration, Suella Braverman, ancienne avocate de 42 ans, francophone, revient au ministère de l'Intérieur après avoir claqué la porte du gouvernement Truss mercredi dernier. Un clash sur l'immigration avec l'ancienne Première ministre aurait motivé ce départ, qui a été l'un des clous au cercueil de Mme Truss. Elle est considérée comme influente dans l'aide droite du parti.

Justice et vice-Premier ministre: Dominic Raab

Un proche allié de Rishi Sunak, il retrouve à 48 ans le double poste de Vice-premier ministre et ministre de la Justice qu'il avait occupé sous Boris Johnson, jusqu'en septembre dernier. Il avait été auparavant ministre des Affaires étrangères de 2019 à 2021.

M. Sunak a par ailleurs maintenu au poste de ministre des Relations avec le parlement Penny Mordaunt, qui avait tenté d'être candidate contre lui mais n'avait pas eu les soutiens nécessaires.

Appels à l'étranger

Pour son premier appel à un dirigeant étranger, Rishi Sunak s'est entretenu mardi soir avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et lui a assuré du "soutien inébranlable" du Royaume-Uni alors que le départ de Boris Johnson avait suscité des inquiétudes à Kiev.

M. Zelensky a de son côté affirmé qu'il espérait un "renforcement" des relations de son pays avec Londres.

M. Sunak s'est également entretenu au téléphone avec le président américain Joe Biden.

Sur la scène locale, le nouveau Premier ministre s'est dit "conscient" du travail à effectuer pour "rétablir la confiance", allusion aux scandales sous Boris Johnson auquel il a exprimé sa "gratitude".

Au Royaume-Uni, l'immense fortune de Rishi Sunak fait grincer des dents

Un nouveau Premier ministre trop éloigné des réalités des Britanniques? En pleine crise du coût de la vie, l'immense fortune de Rishi Sunak suscite déjà les critiques de l'opposition.

Devenu à 42 ans le premier Premier ministre d'origine indienne de l'histoire du Royaume-Uni, Rishi Sunak, passé par les écoles et universités d'élite et par la banque Goldman Sachs, marié à une multimillionnaire, est aussi le dirigeant britannique le plus riche qu'ait connu le pays.

La fortune de M. Sunak et de sa femme Akshata Murty est estimée à 730 millions de livres (839 millions d'euros) dans la dernière "Rich List" du Sunday Times. Le couple possède une imposante demeure dans la circonscription du Premier ministre dans le Nord de l'Angleterre, une maison dans le quartier cossu de Kensington à Londres et un appartement à Santa Monica, en Californie.

Partisan d'une réduction des dépenses pour freiner l'inflation plutôt que d'un recours à la dette pour soutenir les ménages, Rishi Sunak a averti mardi lors de sa prise de fonctions qu'il prendrait des "décisions difficiles" pour faire face à la crise économique dont souffrent au quotidien de nombreux Britanniques.

"Sunak et sa femme s'assoient sur une fortune de 730.000.000 de livres. C'est deux fois la fortune estimée du roi Charles III. Ayez ça en tête quand il parle de prendre des +décisions difficiles+", a réagi la députée travailliste Nadia Whittome.

A la tête d'un parti extrêmement divisé, Rishi Sunak exclut des élections anticipées, réclamées par l'opposition. Selon un sondage Ipsos publié lundi, 62% des électeurs souhaitent un tel scrutin avant la fin 2022.

Brexiter de la première heure, qui passe pour un pragmatique, bourreau de travail, Rishi Sunak est pressé de détailler ses projets, après s'être imposé sans programme ni vote des adhérents. Il était le seul candidat à avoir obtenu les soutiens nécessaires des députés de son parti.

Face à l'ampleur de la tâche, il a assuré dans son premier discours ne pas être "intimidé". Il fera face mercredi à l'opposition travailliste au Parlement pour la traditionnelle séance de questions au Premier ministre, souvent très animée.


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.