L'Allemagne autorise une participation chinoise limitée dans le port de Hambourg

Le porte-conteneurs Dagmar quitte le port de Hambourg sur l'Elbe, à Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, le 7 mars, 2022 (Photo, AFP).
Le porte-conteneurs Dagmar quitte le port de Hambourg sur l'Elbe, à Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, le 7 mars, 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 26 octobre 2022

L'Allemagne autorise une participation chinoise limitée dans le port de Hambourg

  • Selon les médias allemands, le chancelier Olaf Scholz, lui-même ancien maire de Hambourg, a refusé de bloquer cette transaction qui a fait l'objet d'un accord préliminaire avec Cosco il y a un an
  • Ce faisant, il s'est attiré la foudre de six ministères de son gouvernement, dont ceux de l’Économie, de l'Intérieur et de la Défense, qui étaient opposés au projet

BERLIN: Le gouvernement allemand a autorisé mercredi la participation controversée d'un groupe chinois dans l'exploitation d'un terminal portuaire à Hambourg, mais a limité la part cédée en invoquant la protection "de la sécurité et l'ordre public".

Le groupe chinois Cosco ne pourra plus acquérir qu'une part "inférieure à 25%" dans ce terminal au lieu des 35% visés, "ce qui permettra d'empêcher une prise de participation stratégique", a indiqué le ministère de l'Economie dans un communiqué.

Cette décision en forme de compromis, qui avait déjà filtrée de source gouvernmentale mardi, vise à apaiser les critiques contre le chancelier Scholz, en Allemagne et dans l'Union européenne, pour son soutien supposé à l'investissement chinois dans cette infrastructure économique stratégique.

Selon les médias allemands, le chancelier Olaf Scholz, lui-même ancien maire de Hambourg, a refusé de bloquer cette transaction qui a fait l'objet d'un accord préliminaire avec Cosco il y a un an.

Ce faisant, il s'est attiré la foudre de six ministères de son gouvernement, dont ceux de l’Économie, de l'Intérieur et de la Défense, qui étaient opposés au projet.

Toute tentative du géant chinois d'augmenter sa participation au-delà du seuil de 25% sera soumis à un examen gouvernemental, précise le ministère de l'Economie.

Par ailleurs, l'acquéreur n'est pas autorisé à exercer de contrôle sur l'activité du terminal portuaire, en négociant par exemple "des droits de veto sur des décisions stratégique ou de personnel", ajoute-t-il.

Au final, l'investissement de Cosco est réduit à "une participation purement financière", assure le communiqué.

Hambourg est le premier port commercial d'Allemagne et le troisième en Europe derrière Rotterdam (Pays-Bas) et Anvers (Belgique). Cosco est, lui, le premier armateur chinois.

Les partisans du projet ont fait valoir que des prises de participations chinoises existent déjà dans d'autres ports d'Europe, et que Hambourg pourrait souffrir d'un désavantage compétitif.

Les opposants estiment eux que les temps ont changé. L'UE accorde une plus grande importance à la protection des infrastructures critiques depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

L'Allemagne a été critiquée pour ne pas avoir tenu compte, ces dernières années, des avertissements concernant sa dépendance au gaz russe.

"C'est mieux de vendre 24,9% que plus de 30%, mais la décision est mauvaise", a réagi le président de la commission parlementaire aux affaires européennes Anton Hofreiter.

L'argument du chancelier et de son parti social-démocrate "selon lequel il s'agit d'un projet scientifique rappelle les déclarations autour de la Russie et (du gazoduc) Nord Stream", a déclaré l'écologiste dans une réaction au groupe de médias Funke, jugeant la position "dans le meilleure des cas naïve".


Arabie saoudite: les transferts d’expatriés au plus haut depuis 9 ans

Selon les données publiées par la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de Sama, il s'agit du niveau mensuel le plus élevé enregistré depuis près de neuf ans. (Shutterstock)
Selon les données publiées par la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de Sama, il s'agit du niveau mensuel le plus élevé enregistré depuis près de neuf ans. (Shutterstock)
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  •  La Banque centrale indique qu'il s'agit du niveau mensuel le plus élevé enregistré depuis près de neuf ans
  • Les transferts effectués par les citoyens saoudiens ont atteint 6,5 milliards de riyals saoudiens, soit une augmentation de 27%

RIYAD: Les transferts de fonds des expatriés d'Arabie saoudite ont grimpé à 15,5 milliards de riyals saoudiens (4,13 milliards de dollars; 1 dollar = 0,89 euro) en mars 2024, marquant une augmentation de 29,61% en glissement annuel.

Selon les données publiées par la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de Sama, il s'agit du niveau mensuel le plus élevé enregistré depuis près de neuf ans.

Cette augmentation reflète un marché du travail de plus en plus attractif dans le Royaume et un élan croissant dans l'adoption des paiements numériques, permettant des transferts d'argent internationaux plus fluides pour l'importante population expatriée du pays.

Parallèlement, les transferts effectués par les citoyens saoudiens ont également augmenté pour atteindre 6,5 milliards de riyals saoudiens, soit une hausse de 27% sur la même période et leur plus haut niveau depuis près de trois ans, selon les chiffres de la Sama.

Des personnes font la queue pour envoyer de l'argent via un service de transfert d'argent à Riyad. (Shutterstock)

L'essor des transferts de fonds s'inscrit dans le cadre d'une croissance plus large des transactions transfrontalières. Selon le rapport «Money Travels: 2024 Digital Remittances Adoption» de Visa, publié en octobre, les expéditeurs de fonds au Royaume sont principalement motivés par la nécessité d'apporter un soutien financier continu aux familles, de répondre à des besoins urgents et de contribuer aux coûts liés à la santé et à l'éducation.

Ces priorités ont contribué à maintenir des volumes de transactions élevés malgré le ralentissement des tendances mondiales en matière d'envois de fonds.

L'analyse a également mis en évidence que les plateformes numériques sont désormais la méthode préférée pour envoyer de l'argent à l'international depuis l'Arabie saoudite. Plus de la moitié des utilisateurs interrogés ont déclaré qu'ils prévoyaient d'augmenter leur utilisation des canaux numériques au cours de l'année à venir, tandis que moins d'un tiers d'entre eux prévoient de continuer à utiliser les méthodes physiques traditionnelles telles que l'argent liquide ou les mandats.

Ali Bailoun, directeur général de Visa pour l'Arabie saoudite, Bahreïn et Oman, a noté que le Royaume reste l'un des principaux marchés d'envoi de fonds au niveau mondial. Il a souligné que le secteur des paiements du pays progresse rapidement et que les partenaires locaux continuent d'améliorer les solutions numériques qui sont sécurisées, transparentes et alignées sur les attentes changeantes des utilisateurs.

Si les outils numériques améliorent l'accès et la rapidité, les utilisateurs de transferts de fonds dans tout le pays signalent encore quelques difficultés persistantes, notamment les frais de service et la clarté des taux de change.

L'étude a révélé qu'environ un tiers des expéditeurs et des destinataires ont fait part de leurs préoccupations concernant les coûts et la transparence des frais, en particulier lorsqu'ils utilisent des options de transfert en espèces.

Néanmoins, l'évolution continue vers les canaux numériques contribue à résoudre bon nombre de ces problèmes, en offrant aux utilisateurs davantage de contrôle, de visibilité et de commodité dans la gestion des paiements internationaux.

Le rapport indique également que 87% des personnes interrogées basées en Arabie saoudite prévoient d'envoyer de l'argent à l'étranger au moins une fois par an. En comparaison, 73% s'attendent à recevoir des envois de fonds au cours de la même période, ce qui indique une demande stable et un engagement financier transfrontalier soutenu.

L'augmentation du volume et la tendance à l'adoption du numérique reflètent le programme de transformation plus large de l'Arabie saoudite, alors que le Royaume s'efforce de moderniser son infrastructure financière conformément à la Vision 2030.

Alors que les flux de transferts de fonds atteignent de nouveaux sommets, l'innovation numérique joue un rôle central dans le remodelage de la façon dont les individus se connectent à leurs familles et les soutiennent dans le monde entier.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Banque islamique de développement tient ses assemblées à Alger sous le signe de la diversification économique

Les assemblées annuelles 2024 de la Banque islamique de développement se tiendront sous le patronage du roi Salman bin Abdulaziz à Riyad, du 27 au 30 avril 2024. (Shutterstock/File)
Les assemblées annuelles 2024 de la Banque islamique de développement se tiendront sous le patronage du roi Salman bin Abdulaziz à Riyad, du 27 au 30 avril 2024. (Shutterstock/File)
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  • Placée sous le thème « Diversification économique : un enrichissement de la vie », cette 50e édition marque un moment clé pour la coopération multilatérale islamique, en rassemblant 2 000 participants venus des 57 pays membres.
  • Avec un encours global de 3 500 milliards de dollars en 2024, la finance islamique, guidée par les principes de la Charia notamment interdiction de l’intérêt, traçabilité, partage du risque, devrait atteindre 4 940 milliards de dollars d’ici fin 2025.

RIYAD : Du 19 au 22 mai 2025, la capitale algérienne accueille les Assemblées annuelles de la Banque islamique de développement (BID) au Centre international des conférences Abdellatif Rahal, sous le haut patronage du Président Abdelmadjid Tebboune.

Placée sous le thème « Diversification économique : un enrichissement de la vie », cette 50e édition marque un moment clé pour la coopération multilatérale islamique, en rassemblant 2 000 participants venus des 57 pays membres.

Le Président du Groupe de la BID, Dr Muhammad Al Jasser, a salué l’engagement du pays hôte : « Nous sommes ravis de tenir nos Assemblées annuelles 2025 en Algérie, dans cette ville historique qui a toujours été un carrefour de coopération et d’échanges culturels. Ces rencontres seront une opportunité précieuse pour renforcer les partenariats, proposer des solutions innovantes et faire progresser le développement durable dans nos pays membres. »

Avec un encours global de 3 500 milliards de dollars en 2024, la finance islamique, guidée par les principes de la Charia (interdiction de l’intérêt, traçabilité, partage du risque), devrait atteindre 4 940 milliards de dollars d’ici fin 2025, selon un rapport de la BID. Cette croissance, portée par des pays moteurs comme l’Iran, l’Arabie saoudite, la Malaisie ou encore les Émirats arabes unis, représente une dynamique à laquelle l’Algérie souhaite activement contribuer.

Pour M. Abdelkrim Bouzred, ministre des Finances, cet événement constitue une vitrine stratégique : « Une opportunité de renforcer notre position sur la scène économique internationale, en mettant en valeur les réformes engagées, et de promouvoir les atouts du pays en matière de coopération, d’investissement et de développement durable. »

L’Algérie, qui développe depuis 2020 un segment bancaire islamique avec 900 milliards de dinars de dépôts (6,76 Mds USD), ambitionne de renforcer sa présence dans les chaînes de financement islamiques. Toutefois, le chemin reste vaste : l’économie informelle représente près de 34 % de la masse monétaire nationale, et les paiements numériques restent encore sous les 20 % des transactions.

Outre les sessions plénières du Conseil des gouverneurs, les Assemblées prévoient un Forum du secteur privé, des ateliers spécialisés (finance islamique, innovation, digitalisation, waqfs), des tables rondes sur l’investissement halal, ainsi qu’une réunion du Conseil supérieur d’Al Aqsa. Plus de 40 panels et rencontres B2B favoriseront la coopération Sud-Sud et les échanges de savoirs.

Dr Al Jasser a rappelé : « Notre rencontre à Alger sera une occasion unique de renforcer les liens entre nos pays membres, d’encourager l’esprit de coopération et d’innovation, et de renouveler notre engagement commun en faveur du développement et de la prospérité partagés. »

Enfin, l’événement devrait se conclure par la signature de plusieurs projets et accords de financement entre la BID et des institutions algériennes. Pour Ali Bouharaoua, directeur général des relations économiques et financières extérieures : « Ce rendez-vous devenu un événement économique international majeur » symbolise « l’engagement de l’Algérie en faveur d’un multilatéralisme fondé sur la solidarité, le développement et la prospérité partagée. »


L 'Arabie saoudite domine le classement de l'économie numérique de la région MENA

Le pays a investi plus de 55 milliards de SR dans les technologies de l'IA et l'infrastructure des centres de données, contribuant à une augmentation de 42 % de la capacité nationale des centres de données en 2024, atteignant 290,5 mégawatts. (Shutterstock)
Le pays a investi plus de 55 milliards de SR dans les technologies de l'IA et l'infrastructure des centres de données, contribuant à une augmentation de 42 % de la capacité nationale des centres de données en 2024, atteignant 290,5 mégawatts. (Shutterstock)
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  • Le Royaume a investi plus de 55 milliards de SR dans les technologies de l'IA et l'infrastructure des centres de données.
  • Ces chiffres sont publiés à l'occasion de la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information.

RIYAD : l'Arabie saoudite est devenue la plus grande économie numérique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, avec une valeur de marché dépassant les 495 milliards de SR (131,9 milliards de dollars) en 2024, soit 15 % du produit intérieur brut national.

Ces chiffres ont été communiqués par le ministère des Communications et des Technologies de l'Information à l'occasion de la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information, comme le rapporte l'agence de presse saoudienne.

Ces résultats interviennent alors que l'Arabie saoudite continue de renforcer son rôle de puissance numérique régionale et mondiale grâce à des avancées significatives dans les domaines de l'intelligence artificielle, des centres de données, de l'administration en ligne et du développement du capital humain.

« Le marché des communications et des technologies de l'information a enregistré une croissance record de 180 milliards de SR en 2024, grâce à l'expansion des investissements du secteur privé et à l'augmentation de l'innovation, ce qui a renforcé la position du Royaume en tant que plus grand marché technologique du Moyen-Orient », indique le rapport de la SPA. 

L'Arabie Saoudite célèbre la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information (X/@Mobily)
L'Arabie Saoudite célèbre la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information (X/@Mobily)

Le pays a investi plus de 55 milliards de SR dans les technologies de l'IA et l'infrastructure des centres de données, contribuant à une augmentation de 42 % de la capacité nationale de ces centres en 2024, pour atteindre 290,5 mégawatts.

Les efforts du Royaume sont illustrés par le lancement de Humain, une entreprise d'IA soutenue par l'État, qui souligne cet engagement.

Humain a pour objectif de mettre en place des technologies et des infrastructures d'IA, notamment de grands centres de données et des modèles d'IA en langue arabe, afin de positionner l'Arabie saoudite comme un centre mondial de l'IA.

Le Royaume a activement recherché des partenariats avec des entreprises technologiques mondiales de premier plan. Nvidia devrait notamment fournir 18 000 de ses puces d'IA avancées à l'Arabie saoudite dans le cadre d'un partenariat stratégique avec Humain.

La couverture en fibre optique s'étend désormais à plus de 3,9 millions de foyers, tandis que la pénétration d'Internet atteint 99 %, ce qui place l'Arabie saoudite parmi les nations les plus connectées au monde. ***

L'Arabie Saoudite célèbre la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information (X/@Mobily)
L'Arabie Saoudite célèbre la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information (X/@Mobily)

Cette expansion de l'infrastructure soutient les services numériques à haute efficacité et témoigne de la volonté du Royaume de promouvoir l'informatique en nuage et les applications intelligentes.

Le développement du capital humain reste une composante essentielle de la stratégie de transformation numérique.

Avec plus de 381 000 emplois spécialisés dans le secteur technologique, l'Arabie saoudite abrite la plus grande concentration de talents numériques au Moyen-Orient.

La participation des femmes dans ce secteur est passée de 7 % en 2018 à 35 % en 2024, soit la plus élevée de la région, dépassant les moyennes du G20 et de l'Union européenne.

Le Royaume a également obtenu des classements mondiaux de premier plan dans le domaine de la gouvernance numérique. Il s'est classé au quatrième rang mondial dans l'indice des services en ligne des Nations unies, au sixième rang dans l'indice de développement de l'administration en ligne et au deuxième rang parmi les pays du G20.

Il occupe également la première place en matière de services publics numériques au niveau régional. Le Royaume a également obtenu la première place mondiale en matière de compétences numériques et d'administration numérique ouverte, et la septième place en matière d'e-participation. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com