L'Allemagne va révoquer son chef de la cybersécurité pour liens présumés avec la Russie

Arne Schönbohm (Photo, AFP).
Arne Schönbohm (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 10 octobre 2022

L'Allemagne va révoquer son chef de la cybersécurité pour liens présumés avec la Russie

  • Arne Schönbohm est mis en cause en raison de ses contacts présumés avec une association baptisée «Cyber-Sicherheitsrat Deutschland»
  • Ces liens ont fait l'objet d'investigations présentées vendredi soir dans une émission de la chaîne de télévision publique ZDF

BERLIN: L'Allemagne s'apprête à limoger le chef de son agence de cybersécurité en raison de contacts présumés avec le renseignement russe, à un moment où le pays est sur le qui-vive face à d'éventuels actes de sabotage de Moscou.

"Un changement au poste de président du BSI va intervenir rapidement", ont assuré lundi des sources proches du gouvernement.

Arne Schönbohm, qui préside cette agence fédérale rattachée au ministère de l'Intérieur, est sur la sellette depuis des révélations de médias faisant état de sa proximité avec une association de conseil en cybersécurité, elle-même soupçonnée de contacts avec des services de renseignement russes.

Interrogée sur un éventuellement remplacement de M. Schönbohm, la ministre de l'Intérieur a botté en touche.

"A ce stade, je ne peux que vous dire qu'il s'agit de reproches que nous prenons au sérieux", a dit Nancy Faeser au cours d'une conférence de presse.

"Nous allons d'abord les examiner et ensuite mettre en oeuvre les mesures nécessaires", a-t-elle ajouté.

«Absurdes»

Arne Schönbohm est mis en cause en raison de ses contacts présumés avec une association baptisée "Cyber-Sicherheitsrat Deutschland" (Conseil allemand de cybersécurité ou CSRD).

L'association, cofondée en 2012 par M. Schönbohm et dont le siège est à Berlin, conseille les entreprises, agences gouvernementales et responsables politiques sur les questions de cybersécurité.

Ces liens ont fait l'objet d'investigations présentées vendredi soir dans une émission de la chaîne de télévision publique ZDF.

Est plus particulièrement visée l'une des sociétés adhérentes de CSRD. Cette société, Protelion, est une filiale de l'entreprise de cybersécurité russe O.A.O. Infotecs qui, selon les informations du réseau de recherche "Policy Network Analytics", a été fondée par un ancien collaborateur des services de renseignement russes KGB.

Lundi, CSRD a qualifié les accusations selon lesquelles elle serait sous influence russe d'"absurdes".

Dans un communiqué, son président Hans-Wilhelm Dünn a annoncé avoir exclu "avec effet immédiat" Protelion de ses membres et affirmé n'avoir jamais eu de projets communs avec elle depuis son adhésion en juin 2020.

«Grand mécontentement»

Selon le quotidien des affaires Handelsblatt, M. Schönbohm fait l'objet d'un "grand mécontentement" au sein du gouvernement.

Le ministère de l'Intérieur a annulé la présentation du rapport annuel du BSI que devaient effectuer M. Schönbohm et Mme Faeser, dans l'attente de clarifications.

Ce limogeage de facto interviendrait après que l'Allemagne a subi samedi un sabotage ferroviaire de grande ampleur, pour lequel certains ont évoqué la piste russe dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Le sectionnement de câbles de communication stratégiques pour les trains avait paralysé le trafic pendant trois heures dans le nord.

L'enquête est désormais aux mains de la police berlinoise chargée d'enquêter sur les actes menaçant l'Etat et la police judiciaire de Rhénanie du Nord-Westphalie, a précisé Mme Faeser.

L'événement est survenu après les récentes fuites dans les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 observées en mer Baltique, au sujet desquelles les autorités parlent également d'un sabotage.

Dimanche, plusieurs responsables allemands ont appelé à renforcer la protection des grandes infrastructures nationales dans le contexte de la guerre en Ukraine.

"Chaque transformateur électrique, chaque centrale électrique, chaque tuyau de transport d'énergie constitue une cible potentielle", a averti le général Carsten Breuer, un haut responsable de l'armée allemande, dans le quotidien Bild, parlant de "menaces hybrides" croissantes.

L'opposition conservatrice a appelé à repenser l'architecture de sécurité de l'Allemagne et de l'Union européenne. "L'époque moderne marquée par la conduite de guerres hybrides exige que nous adaptions nos concepts", a dit un responsable du parti de l'ex-chancelière Angela Merkel, Thorsten Frei.

La Russie a été accusée à plusieurs reprises de cyber-espionnage contre l'Allemagne, et ce avant même le début de son invasion de l'Ukraine le 24 février.

Elle est notamment rendue responsable d'un piratage informatique de grande ampleur qui a visé en 2015 les ordinateurs du Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, et les services de la chancelière d'alors Angela Merkel.


Le pape François hospitalisé à Rome pour une bronchite

Problèmes de hanche, douleurs au genou, opérations, infections respiratoires: le pape François, qui a eu 88 ans mi-décembre, a affiché ces dernières années une santé déclinante et subi plusieurs alertes, qui ne l'ont pas empêché de maintenir un agenda chargé au Vatican. (AFP)
Problèmes de hanche, douleurs au genou, opérations, infections respiratoires: le pape François, qui a eu 88 ans mi-décembre, a affiché ces dernières années une santé déclinante et subi plusieurs alertes, qui ne l'ont pas empêché de maintenir un agenda chargé au Vatican. (AFP)
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  • Le pape, qui souffre de cette bronchite depuis la semaine dernière, avait dû renoncer mercredi à lire sa catéchèse lors de son audience générale hebdomadaire en raison de ses difficultés respiratoires
  • "Je me permets maintenant de demander au prêtre de lire. Moi avec ma bronchite je ne peux pas", avait-il déclaré le pape après avoir lu quelques lignes

CITE DU VATICAN: Le pape François, qui a accumulé les problèmes de santé ces dernières années, a été hospitalisé vendredi dans un hôpital de Rome pour soigner une bronchite provoquant de fortes difficultés respiratoires.

A l'issue de ses audiences matinales, au cours desquelles il a notamment reçu le Premier ministre slovaque Robert Fico, le pontife argentin de 88 ans s'est rendu à l'hôpital Gemelli, annoncé le Vatican dans un bref communiqué.

L'établissement dispose d'un étage spécialement aménagé, avec notamment une chapelle, pour recevoir le pape.

Le pape, qui souffre de cette bronchite depuis la semaine dernière, avait dû renoncer mercredi à lire sa catéchèse lors de son audience générale hebdomadaire en raison de ses difficultés respiratoires.

"Je me permets maintenant de demander au prêtre de lire. Moi avec ma bronchite je ne peux pas", avait-il déclaré le pape après avoir lu quelques lignes.

Il y a une semaine, le pape avait déjà demandé au cours de l'audience générale à un assistant de lire la catéchèse, disant qu'il avait un "méchant rhume" qui lui donnait "des difficultés" à parler.

Le lendemain, le Vatican avait annoncé que François, élu en 2013, tiendrait à son domicile les audiences prévues lors des deux journées suivantes en raison de sa bronchite.

Problèmes de hanche, douleurs au genou, opérations, infections respiratoires: le pape François, qui a eu 88 ans mi-décembre, a affiché ces dernières années une santé déclinante et subi plusieurs alertes, qui ne l'ont pas empêché de maintenir un agenda chargé au Vatican.

Le chef de l'Eglise catholique se déplace depuis 2022 en fauteuil roulant en raison de douleurs persistantes au genou, et doit s'appuyer sur une canne lors des rares moments où il est debout.

Ces derniers mois, il a été contraint à plusieurs reprises de déléguer la lecture de ses discours voire d'annuler sa participation à des évènements pour raisons de santé.

En décembre 2023, François, qui a subi une ablation partielle d'un poumon dans sa jeunesse, avait ainsi dû annuler à cause d'une bronchite une visite à Dubaï pour participer à la COP28 de l'ONU sur le climat.

Fin mars, le jésuite argentin avait dû annuler à la dernière minute sa participation au Chemin de Croix au Colisée de Rome, avant de présider les célébrations de Pâques deux jours plus tard.

En juin 2023, Jorge Bergoglio avait été hospitalisé pendant 10 jours à l'hôpital Gemelli de Rome après une opération d'une hernie abdominale sous anesthésie générale.

Il y avait également été hospitalisé en mars 2023 pendant trois jours pour une bronchite et une dizaine de jours en juillet 2021 après une opération du côlon.

Malgré ces alertes médicales à répétition, François conserve un emploi du temps chargé, avec parfois une dizaine de rendez-vous dans la même matinée.

Il continue aussi de voyager et a même effectué en septembre le plus long voyage de son pontificat, un périple de 12 jours aux confins de l'Asie du sud-est et de l'Océanie.


L'UE réagira «immédiatement» à des droits de douane «injustifiés»

L'Union européenne réagira "fermement et immédiatement" à des droits de douane "injustifiés", a affirmé vendredi la Commission européenne en réponse aux annonces du président américain Donald Trump. (AFP)
L'Union européenne réagira "fermement et immédiatement" à des droits de douane "injustifiés", a affirmé vendredi la Commission européenne en réponse aux annonces du président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Le locataire de la Maison Blanche a promis jeudi d'imposer des "droits de douane réciproques" pour rétablir l'"équité" dans les relations commerciales entre les Etats-Unis et le reste du monde
  • "S'ils nous imposent un droit de douane ou une taxe, on leur impose exactement le même niveau de droit de douane ou de taxe, c'est aussi simple que ça", a déclaré Donald Trump depuis la Maison Blanche

BRUXELLES: L'Union européenne réagira "fermement et immédiatement" à des droits de douane "injustifiés", a affirmé vendredi la Commission européenne en réponse aux annonces du président américain Donald Trump.

"La Commission européenne voit la politique de droits de douane +réciproques+ proposée par le président Trump comme un pas dans la mauvaise direction", a-t-elle estimé dans un communiqué.

Le locataire de la Maison Blanche a promis jeudi d'imposer des "droits de douane réciproques" pour rétablir l'"équité" dans les relations commerciales entre les Etats-Unis et le reste du monde.

"S'ils nous imposent un droit de douane ou une taxe, on leur impose exactement le même niveau de droit de douane ou de taxe, c'est aussi simple que ça", a déclaré Donald Trump depuis la Maison Blanche.

Mais, pour la Commission européenne, ces "taxes" n'ont "pas de justification" alors que l'UE a les droits de douane "parmi les plus bas du monde".

En imposant ces droits, les Etats-Unis "taxent leurs propres citoyens, augmentent les coûts pour leurs entreprises, freinent la croissance et alimentent l'inflation", juge-t-elle.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait déjà promis mardi une réponse "ferme" à des droits de douane, annoncés sur l'acier et l'aluminium, par le président américain.

"Les droits de douane injustifiés imposés à l'UE ne resteront pas sans réponse: ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées", a-t-elle assuré.


Trump et Modi affichent leur proximité et annoncent des négociations commerciales

Le président américain a déjà annoncé que les Etats-Unis allaient augmenter leurs ventes militaires à l'Inde "à partir de cette année", et que Washington allait "ouvrir la voie" à la vente d'avions de combat F35, bijoux onéreux de la technologie américaine de défense. (AFP)
Le président américain a déjà annoncé que les Etats-Unis allaient augmenter leurs ventes militaires à l'Inde "à partir de cette année", et que Washington allait "ouvrir la voie" à la vente d'avions de combat F35, bijoux onéreux de la technologie américaine de défense. (AFP)
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  • Au moment d'entamer sa réunion avec Narendra Modi dans le Bureau ovale, en présence entre autres du désormais incontournable Elon Musk, Donald Trump avait aussi évoqué des achats de pétrole et de gaz américain
  • Narendra Modi avait lui affirmé ressentir "le même attachement, la même confiance et le même enthousiasme" que lors du premier mandat de Donald Trump, marqué par une relation particulièrement amicale entre les deux dirigeants

WASHINGTON: Comme s'ils ne s'étaient jamais quittés: Donald Trump et  Narendra Modi ont affiché leur proximité jeudi à la Maison Blanche, dans la continuité du premier mandat du président américain, au moment où le Premier ministre indien tente d'échapper aux foudres commerciales de Washington.

Les deux dirigeants sont convenus de démarrer des négociations sur le déséquilibre commercial entre leurs deux pays, a assuré Donald Trump lors d'une conférence de presse conjointe. Evoquant un déficit commercial des Etats-Unis avec l'Inde de "presque 100 milliards de dollars", il a dit vouloir "remédier à cette disparité de longue date".

Le président américain a déjà annoncé que les Etats-Unis allaient augmenter leurs ventes militaires à l'Inde "à partir de cette année", et que Washington allait "ouvrir la voie" à la vente d'avions de combat F35, bijoux onéreux de la technologie américaine de défense.

Le Premier ministre indien a assuré de son côté que les deux pays allaient "travailler pour conclure très bientôt un accord commercial mutuellement bénéfique".

Le Pakistan, ennemi historique de l'Inde, alors que les voisins se sont livrés depuis leur partition en 1947 trois guerres et se disputent encore le Cachemire s'est dit "très préoccupé par le projet de transfert de technologies militaires à l'Inde".

"Ces mesures accentuent les déséquilibres militaires dans la région (...) et compromettent les efforts pour obtenir une paix durable", a réagi vendredi le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

Au moment d'entamer sa réunion avec Narendra Modi dans le Bureau ovale, en présence entre autres du désormais incontournable Elon Musk, Donald Trump avait aussi évoqué des achats de pétrole et de gaz américain.

Narendra Modi avait lui affirmé ressentir "le même attachement, la même confiance et le même enthousiasme" que lors du premier mandat de Donald Trump, marqué par une relation particulièrement amicale entre les deux dirigeants.

"Traditionnellement, l'Inde est le pays qui a les plus hauts droits de douane", avait toutefois déploré le milliardaire républicain.

Musk, Modi et les enfants 

Donald Trump a dévoilé jeudi un plan visant à mettre en place des droits de douane "réciproques" et imposer aux produits qui arrivent aux Etats-Unis le même niveau de taxes que ce que le pays d'origine fait peser sur les produits américains.

Avec Narendra Modi à ses côtés, il a ensuite expliqué que New Delhi n'en serait pas exempt: "Ce que l'Inde nous fait payer, on lui fait payer aussi!".

Le Premier ministre indien s'est aussi entretenu avec le milliardaire des technologies Elon Musk, dont les efforts agressifs en tant que bras droit de Donald Trump pour remanier la bureaucratie fédérale ont suscité de vives critiques.

Le président américain, interrogé sur le sujet, n'a pas dit si l'homme le plus riche du monde avait rencontré Narendra Modi en tant que représentant du gouvernement américain ou à titre privé en tant qu'entrepreneur, à l'heure où les activités d'Elon Musk éveillent des soupçons de conflit d'intérêt.

"Ma rencontre avec Elon Musk à Washington a été excellente", a écrit jeudi le Premier ministre indien dans un post sur X, assorti de photos de la réunion.

Sur l'un des clichés, les deux hommes se serrent la main devant des drapeaux américain et indien, dans un geste qui évoque une rencontre diplomatique officielle.

Sur une autre photographie, l'on voit Narendra Modi et Elon Musk, avec d'un côté la délégation indienne, et face à elle trois jeunes enfants assis sur des chaises, dont le petit "X", le fils du multimilliardaire.

Gages de bonne volonté 

Les Etats-Unis ont accusé en 2024 un déficit de 45,6 milliards de dollars dans les échanges de biens avec l'Inde, en hausse par rapport à 2023, selon le gouvernement américain.

Autre source potentielle de tensions bilatérales: l'immigration. Mais l'Inde a déjà donné des gages de bonne volonté.

New Delhi a par exemple accepté le rapatriement de migrants expulsés par les Etats-Unis.

Lors de la conférence de presse, Narendra Modi s'est engagé à continuer. "Nous sommes totalement prêts à les reprendre en Inde", a-t-il affirmé en parlant des ressortissants de son pays se trouvant "illégalement" aux Etats-Unis.

Le même jour, Donald Trump a annoncé que les Etats-Unis extraderaient vers l'Inde l'une des personnes condamnées pour les attaques sanglantes de Bombay de novembre 2008.

L'extradition de Tahawwur Rana, un homme d'affaires canadien d'origine pakistanaise, était attendue après qu'il a perdu un recours devant la Cour suprême américaine.

A grand renfort d'accolades, d'effusions et de compliments publics, Narendra Modi et Donald Trump ont mis en scène leur complicité pendant le premier mandat du milliardaire américain, de 2017 à 2021.

Le dirigeant indien avait en particulier accueilli un Donald Trump pour une visite d'Etat en 2020, durant laquelle il avait participé à un grand rassemblement dans le Gujarat, l'Etat natal de Narendra Modi.