Entre Pompeo et Biden, la diplomatie américaine en plein grand écart

Biden s'exprime sur le refus des républicains de reconnaître sa victoire (Photo, AFP)
Biden s'exprime sur le refus des républicains de reconnaître sa victoire (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 11 novembre 2020

Entre Pompeo et Biden, la diplomatie américaine en plein grand écart

  • « Nous allons compter toutes les voix », a-t-il ajouté, assurant que le reste du monde était conscient qu'il s'agissait d'un « processus légal » qui « prend du temps »
  • A 77 ans, l'ancien vice-président de Barack Obama promet de restaurer le leadership américain

WASHINGTON : Les dirigeants des pays alliés des Etats-Unis se sont pressés mardi de promettre leur coopération au futur président Joe Biden alors même que le secrétaire d'Etat Mike Pompeo évoquait, envers et contre tout, la perspective d'un « second » mandat pour Donald Trump.

Le grand écart diplomatique de la première puissance mondiale devrait être encore plus manifeste lorsque Mike Pompeo se rendra, vendredi, en tournée dans plusieurs pays qui viennent justement de féliciter le démocrate pour son élection.

A Washington, le chef de la diplomatie américaine a été interrogé sur les mesures prises par le département d'Etat, un ministère-clé en matière de sécurité nationale, pour favoriser la transition avec les équipes du président élu.

« Il y aura une transition en douceur vers une seconde administration Trump », a lâché d'un ton neutre le plus fidèle des ministres trumpistes, avant d'esquisser un sourire. Second degré ou affirmation sérieuse? Le secrétaire d'Etat a en tout cas refusé de reconnaître la défaite du président républicain sortant.

« Nous allons compter toutes les voix », a-t-il ajouté, assurant que le reste du monde était conscient qu'il s'agissait d'un « processus légal » qui « prend du temps ».

Visiblement agacé, il a jugé « ridicule » d'être interrogé sur le risque que la position de Donald Trump sape les efforts de la diplomatie américaine pour garantir des élections « libres et justes » dans d'autres pays.

« Dans un autre contexte, dans un autre monde, à un autre moment », ces propos « auraient pu être drôles », a réagi l'ex-diplomate Richard Haass. « Mais pas dans ce contexte, dans ce monde, en ce moment. Les enjeux sont trop gros pour notre démocratie et notre rang ».

Le milliardaire républicain affirme avoir gagné l'élection présidentielle et a promis de batailler en justice pour obtenir un renversement des résultats, sans apporter la moindre preuve des « fraudes » qu'il dénonce.

Avec ses propos, Mike Pompeo semble se positionner parmi les jusqu'au-boutistes du camp trumpiste.

Or vendredi, il doit s'envoler pour la France, puis la Turquie, Israël ou encore l'Arabie saoudite, autant de proches alliés des Etats-Unis dont les dirigeants ont félicité Joe Biden.

Ce qui devrait être la tournée d'adieu d'un secrétaire d'Etat « canard boiteux », comme on désigne un responsable dont on sait déjà qu'il sera bientôt balayé par l'alternance, risque de se transformer en voyage lunaire aux côtés d'homologues qui ont déjà tourné la page des tumultueuses années Trump.

L'Amérique est « de retour »

Wilmington, Delaware. Autre ville, autre conférence de presse. Et une autre diplomatie américaine en gestation.

Joe Biden, qui se prépare à prendre ses fonctions le 20 janvier en faisant mine de ne pas se soucier des résistances de Donald Trump, a annoncé s'être entretenu avec plusieurs futurs homologues.

« Je leur ai dit que l'Amérique était de retour », « ce n'est plus l'Amérique seule », a-t-il lancé, brocardant l'unilatéralisme de son rival, chantre de « l'Amérique d'abord ».

Leur réponse a été « enthousiaste », « j'ai confiance, nous allons réussir à restaurer le respect dont l'Amérique jouissait auparavant », a-t-il ajouté.

A 77 ans, l'ancien vice-président de Barack Obama promet de restaurer le leadership américain.

Côté européen, la rupture est particulièrement attendue sur l'accord de Paris sur le climat, dont le président républicain est sorti et auquel Joe Biden veut ré-adhérer au premier jour de son mandat, mais aussi sur la lutte contre la pandémie.

Le démocrate propose aussi d'organiser, pendant sa première année à la Maison Blanche, un « sommet des démocraties » pour réaffirmer l'attachement des Etats-Unis au multilatéralisme et à leurs alliés, pris d'assaut pendant quatre ans.

Et ses premiers entretiens téléphoniques, depuis lundi, ont abondé en ce sens.

A Emmanuel Macron, Joe Biden a promis de « redynamiser » les relations avec l'Otan et l'Union européenne, malmenées par Donald Trump. Le président français l'a « assuré de sa volonté de travailler ensemble » sur le climat, la santé et la lutte antiterroriste.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson, pourtant plus proche du républicain, s'est dit « impatient » de travailler avec le démocrate sur ces mêmes sujets, tandis que la chancelière allemande Angela Merkel, particulièrement bousculée par le président sortant, a émis « le voeu d'une collaboration étroite et basée sur la confiance ».

Ces leaders européens avaient félicité Joe Biden dès samedi lorsqu'il avait été déclaré vainqueur.

Mais même les dirigeants qui s'étaient montrés plus prudents commencent à se joindre au choeur international. Le Turc Recep Tayyip Erdogan a ainsi adressé mardi au président élu un message pour l'appeler à un « renforcement » des relations bilatérales -- tout en remerciant Donald Trump de sa « chaleureuse amitié ».


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.