Elon Musk a pris le contrôle de Twitter et licencié des dirigeants

Elon Musk s'est rendu au siège de Twitter à San Francisco mercredi et s'est rebaptisé «Chief Twit» sur son profil
Elon Musk s'est rendu au siège de Twitter à San Francisco mercredi et s'est rebaptisé «Chief Twit» sur son profil
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Publié le Vendredi 28 octobre 2022

Elon Musk a pris le contrôle de Twitter et licencié des dirigeants

  • Après des mois d'une saga à rebondissements, l'homme le plus riche au monde a immédiatement licencié le patron Parag Agrawal et deux autres dirigeants
  • L'homme d'affaires a indiqué à des investisseurs qu'il comptait, à terme, licencier quasiment 75% des 7 500 employés de Twitter, selon le Washington Post

SAN FRANCISCO: Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX, a pris le contrôle de Twitter jeudi après avoir conclu l'acquisition du réseau social pour 44 milliards de dollars, selon plusieurs articles de la presse spécialisée américaine.

Après des mois d'une saga à rebondissements, l'homme le plus riche au monde a immédiatement licencié le patron Parag Agrawal et deux autres dirigeants, le directeur financier Ned Segal et la responsable des affaires juridiques Vijaya Gadde, selon des sources anonymes du Washington Post.

Twitter n'a pas répondu à une sollicitation de l'AFP dans l'immédiat.

Elon Musk avait jusqu'à vendredi pour conclure l'acquisition du réseau social, faute de quoi un procès aurait eu lieu en novembre.

L'opération traîne en effet depuis l'annonce fin avril d'une offre d'acquisition à 44 milliards de dollars, acceptée à contrecoeur par Twitter.

L'entrepreneur a cherché à s'en extraire unilatéralement début juillet, accusant l'entreprise de lui avoir menti, mais le conseil d'administration de la société a saisi la justice.

Au début du mois, à quelques jours de l'ouverture d'un procès que Twitter semblait bien parti pour gagner, Elon Musk a finalement proposé de conclure la transaction au prix initialement convenu.

Les signes que l'opération allait avoir lieu dans les temps impartis par la justice s'étaient multipliés cette semaine.

L'homme le plus riche au monde s'est notamment rendu au siège de Twitter à San Francisco mercredi et s'est rebaptisé "Chief Twit" sur son profil - "twit" voulant dire "crétin" en anglais.

Et le New York Stock Exchange, où Twitter est coté, a indiqué que l'action de l'entreprise serait suspendue vendredi avant l'ouverture de la séance.

«Avenir de la civilisation»

Jeudi, Elon Musk a tenté de rassurer les annonceurs en affirmant qu'il voulait permettre à toutes les opinions de s'exprimer sur le réseau social, sans pour autant en faire une plateforme "infernale" où tout serait permis.

Il est "important pour l'avenir de la civilisation d'avoir une place publique en ligne où une grande variété d'opinions peuvent débattre de façon saine, sans recourir à la violence", a-t-il écrit dans un message spécifiquement adressé aux marques, qui rapportent l'essentiel des revenus de Twitter.

Se présentant comme un ardent défenseur de la liberté d'expression, l'entrepreneur a déjà indiqué qu'il entendait assouplir la modération des contenus, ravivant les inquiétudes sur un possible regain d'abus et de désinformation sur la plateforme.

Il a, par exemple, ouvert la porte à un retour de Donald Trump, évincé de Twitter peu après l'assaut du Capitole en janvier 2021.

De quoi rebuter les annonceurs, qui préfèrent généralement adosser leurs pubs à des contenus consensuels.

Dans son message, Elon Musk assure qu'il n'a pas engagé le rachat parce que c'était "facile" ou "pour se faire de l'argent", mais pour "essayer d'aider l'humanité".

Les utilisateurs doivent pouvoir choisir ce qu'ils voient sur le réseau "selon leurs préférences, de la même façon que vous pouvez par exemple voir des films ou jouer à des jeux vidéo pour tous les âges", a-t-il précisé.

«Départs volontaires»

Elon Musk veut par ailleurs renforcer la lutte contre les spams. Il a aussi fait des allusions cryptiques à "X", sa vision d'une application à tout faire (messagerie, réseau social, services financiers...), comme WeChat en Chine.

"La culture d'entreprise risque de changer en profondeur, et rapidement", souligne Adam Badawi, professeur de droit de l'université de Berkeley.

Selon un article du Washington Post la semaine dernière, l'homme d'affaires a indiqué à des investisseurs qu'il comptait, à terme, licencier quasiment 75% des 7 500 employés de Twitter.

"Cela a foutu un coup à pas mal de gens", note un employé, qui a parlé à l'AFP sous couvert d'anonymat.

Il a calculé, d'après les chiffres en interne, que plus de 700 salariés avaient déjà quitté le groupe californien depuis juin. "Ce sont plutôt des départs volontaires, soit pour des raisons éthiques, soit pour des raisons bassement financières, parce qu'une entreprise non cotée, c’est moins intéressant", estime-t-il.

Le dirigeant a en effet prévu de sortir Twitter de la Bourse.

Au début du mois il avait pourtant déclaré lors d'une conférence qu'il était "essentiel" que Tesla soit coté à Wall Street, "parce que si le public n'aime pas ce que fait Tesla, le public peut acheter des actions et voter différemment".

"C'est très important que je ne puisse pas juste faire ce que je veux", avait-il ajouté, hilare.


Saudi Aramco enregistre un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars au premier trimestre

Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
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  • «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco», affirme le PDG d’Aramco
  • Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année

RIYAD: Le géant de l’énergie Saudi Aramco a déclaré un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) de janvier à mars de cette année, soit une augmentation de 2,04% par rapport au trimestre précédent.

Selon le communiqué de la société, le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période.

Amin Nasser, PDG de Saudi Aramco, confie: «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco. Elle renforce notre position de principal fournisseur d’énergie pour les économies, les industries et les populations du monde entier.»

Cependant, par rapport au premier trimestre de l’année précédente, le bénéfice net de la société cotée à Tadawul avait diminué de 14,44% à la fin de mars 2024.

Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année et prévoit de distribuer son quatrième dividende de 10,8 milliards de dollars au deuxième trimestre.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Suisse: UBS préoccupée par un durcissement des règles

L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS (Photo, AFP).
L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS (Photo, AFP).
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  • L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses
  • Car la fusion des deux plus grandes banques du pays a fait émerger un colosse dont le poids par rapport à l'économie inquiète

ZURICH: Le gouvernement suisse se prépare à durcir les règles applicables aux banques comme l'ont demandé des élus et organisations internationales, ce qui préoccupe UBS, en particulier concernant les capitaux supplémentaires que la banque devra mettre de côté.

L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS.

Si le géant bancaire avait rapidement pu stabiliser la situation et se passer de ces aides, ce sauvetage a fait craindre que la Suisse ne soit plus en mesure d'affronter une nouvelle crise si UBS devait un jour se trouver en difficulté à l'avenir.

Car la fusion des deux plus grandes banques du pays a fait émerger un colosse dont le poids par rapport à l'économie inquiète. Dans les mois suivant le rachat de Credit Suisse, le Parti socialiste suisse avait exigé une réforme "de toute urgence" des règles applicables au secteur bancaire.

Crise 

En avril, le Conseil fédéral a adopté un rapport qui a procédé à une analyse complète de la crise de Credit Suisse et proposé un train de mesures pour renforcer les règles applicables aux banques jugées trop grosses pour faire faillite afin de réduire les risques pour l'économie, l’État et les contribuables.

Ces mesures encore à l'étude visent à améliorer la prévention des crises, renforcer les liquidités des banques d'importance systémique et élargir la palette d'instruments aidant les banques à se sortir d'une crise.

En mars, le Fonds monétaire international (FMI) a également recommandé à la Suisse de renforcer son cadre réglementaire, entre autres en donnant davantage de pouvoirs à l'autorité de surveillance, alors que "la complexité" d'UBS suite à cette fusion rend, selon lui, l'établissement plus difficile à superviser.

Selon les estimations d'experts qui ont circulé dans la presse, UBS risque de devoir mettre de côté 15 à 25 milliards de dollars supplémentaires, des montants jugés "plausibles" par la ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter.

Lors de l'assemblée générale d'UBS, Colm Kelleher, son président, a évoqué un "mauvais remède" qui risque surtout de pénaliser la banque par rapport à ses concurrents internationaux.

Credit Suisse était une des banques les mieux capitalisées d'Europe au moment où elle a succombé mais a été confrontée à une grave crise de confiance qui a entrainé des retraits massifs de fonds. Or "la confiance ne peut pas être réglementée", a estimé M. Kelleher.


Scandale des «vols fantômes»: amende de 66 millions de dollars pour Qantas

Un pêcheur conduit son bateau sur Botany Bay alors qu'un Boeing 737-838 de Qantas Airways décolle de l'aéroport international Kingsford Smith de Sydney, le 3 novembre 2023 (Photo, AFP).
Un pêcheur conduit son bateau sur Botany Bay alors qu'un Boeing 737-838 de Qantas Airways décolle de l'aéroport international Kingsford Smith de Sydney, le 3 novembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Le montant de l'amende doit encore être validé par la justice
  • Qantas devrait verser 13 millions de dollars d'indemnisation à 86.000 voyageurs touchés par les annulations ou les reprogrammations bâclées

SYDNEY: La compagnie aérienne australienne Qantas devrait payer une amende de 66 millions de dollars et 13 millions de dollars d'indemnisation à des passagers victimes du scandale des "vols fantômes", annulés ou mal reprogrammés, a affirmé lundi l'organisme de surveillance de la concurrence australien.

Le montant de l'amende doit encore être validé par la justice.

La compagnie "a admis avoir trompé les consommateurs" en annonçant des sièges sur des dizaines de milliers de vols alors qu'ils avaient été annulés, selon la Commission australienne de la concurrence et de la consommation.

Qantas devrait verser 13 millions de dollars d'indemnisation à 86.000 voyageurs touchés par les annulations ou les reprogrammations bâclées, selon cette source.

"La conduite de Qantas était inacceptable", a déclaré la présidente de cette commission, Gina Cass-Gottlieb.

"De nombreux consommateurs auront fait des projets de vacances, d'affaires et de voyage après avoir réservé un vol fantôme qui avait été annulé", a-t-elle déploré.

Qantas a admis que, dans certains cas, les clients avaient réservé des vols qui avaient été annulés "deux jours ou plus" auparavant.

La nouvelle directrice générale de Qantas, Vanessa Hudson, a reconnu que la compagnie aérienne "avait laissé tomber les clients et n'avait pas respecté ses propres règles".

"Nous savons que beaucoup de nos clients ont été affectés par notre incapacité à fournir des notifications d'annulation en temps voulu et nous en sommes sincèrement désolés", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Longtemps surnommée "l'esprit de l'Australie", la compagnie aérienne nationale Qantas, vieille de 103 ans, s'est donné pour mission de redorer son blason après avoir été confrontée à une réaction violente des consommateurs après cette affaire, la flambée des prix des billets et le licenciement de 1.700 membres du personnel au sol pendant la pandémie de Covid-19.

L'ex-PDG de la compagnie aérienne Qantas, Alan Joyce, avait annoncé en septembre sa retraite anticipée.

Le bénéfice net de Qantas a chuté de 13,2% en glissement annuel pour atteindre 869 millions de dollars australiens (526 millions d'euros) au deuxième semestre de 2023, la compagnie affirmant toutefois que la satisfaction des clients s'était améliorée sous l'impulsion de Vanessa Hudson.