Credit Suisse inquiète encore malgré une transformation radicale de la banque d'investissement

Cette photographie prise le 25 octobre 2022 montre une enseigne de la deuxième plus grande banque de Suisse, le Credit Suisse, sur une succursale à Bâle. (AFP)
Cette photographie prise le 25 octobre 2022 montre une enseigne de la deuxième plus grande banque de Suisse, le Credit Suisse, sur une succursale à Bâle. (AFP)
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Publié le Jeudi 27 octobre 2022

Credit Suisse inquiète encore malgré une transformation radicale de la banque d'investissement

  • La banque va supprimer 9 000 postes d'ici 2025, faisant passer ses effectifs à 43 000 employés contre 52 000 actuellement, à la fois à travers des licenciements et des départs naturels
  • Pour financer ses projets, la banque compte lancer une augmentation de capital d'environ 4 milliards de francs suisses qui devra toutefois être approuvée

ZURICH: Après des scandales à répétition et une perte encore colossale au troisième trimestre, Credit Suisse annonce des milliers de suppressions de postes, une transformation radicale de sa chaotique banque d'investissement et une augmentation de capital qui va lui donner un grand actionnaire saoudien.

Le nouveau directeur général, Ulrich Körner, a dévoilé "une série de mesures décisives" qui va mettre l'accent sur la gestion de fortune, sur sa banque suisse (qui englobe sa banque de détail en Suisse) ainsi que sur la gestion d'actifs. Il restructure en outre "radicalement" la banque d'affaires.

"Nous pensons que ces mesures permettront à Credit Suisse d'avoir une performance plus stable", a insisté dans un communiqué ce banquier, considéré comme un spécialiste des restructurations, qui a repris les commandes début août.

La banque va supprimer 9.000 postes d'ici 2025, faisant passer ses effectifs à 43.000 employés contre 52.000 actuellement, à la fois à travers des licenciements et des départs naturels.

Sa banque d'investissement, qui a essuyé une perte avant impôts de plus de 1,6 milliard de francs sur les neuf premiers mois de 2022, va être recentrée sur les activités les plus utiles à la gestion de fortune et à la gestion d'actifs. La banque va raviver sa marque First Boston, du nom d'une banque d'investissement américaine absorbée en 1990.

La branche qui serait renommée CS First Boston regroupera à l'issue d'une période de transition ses activités de marché de capitaux et de conseils, détaille la banque active notamment dans le conseil en fusions et acquisitions. Une grande partie de ses produits titrisés, des produits structurés très rentables, seront également transférés à un groupe aux sociétés d'investissement Apollo Global Management et Pimco.

Un actionnaire saoudien 

Pour financer ses projets, la banque compte lancer une augmentation de capital d'environ 4 milliards de francs suisses (4 milliards d'euros) qui devra toutefois être approuvée lors d'une assemblée générale extraordinaire le 23 novembre.

La Banque nationale saoudienne va investir 1,5 milliard de francs dans cette augmentation de capital, portant sa participation dans la banque à jusqu'à 9,9%. Elle s’inscrira ainsi parmi ses actionnaires de référence aux cotés de la société américaine Harris Associates, qui avait doublé sa participation durant l'été à 10,05%, et du fonds souverain du Qatar, qui détient 5,03%.

Cette réorganisation de la banque d'affaires, que les investisseurs réclamaient de longue date, avait donné lieu à d'intenses spéculations en amont de ce point stratégique. Mais le verdict des marchés est tombé dès l'ouverture de la Bourse, l'action piquant du nez.

A 9H02 GMT, le titre plongeait de 14.65% à 4.065 francs suisses alors que le SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse perdait 0,45%. Depuis la faillite de la société financière britannique Greensill en mars 2021 qui avait marqué le début de ses déboires, le titre a perdu 64%, touchant un point bas historique début octobre à 3,158 francs suisses.

Ces mesures stratégiques, "globalement en ligne" avec les rumeurs qui avaient circulé dans la presse, ne sont qu'un "premier pas dans un long processus pour restaurer la crédibilité et regagner la confiance", a réagi Andreas Venditti, analyste chez Vontobel, dans un commentaire boursier.

Elles nécessiteront une "mise en oeuvre ferme", "sans faux pas supplémentaires", a-t-il ajouté alors que la banque a multiplié les scandales qui ont terni sa réputation.

Il y a beaucoup d'annonces à "digérer", a de son côté souligné Flora Bocahut, analyste chez Jefferies, qui note cependant que l'augmentation de capital est plus élevée que prévu. Les pertes du troisième trimestre sont également "préoccupante" juge-t-elle.

Perte de 4 milliards de francs 

Au troisième trimestre, la banque a essuyé une perte de 4 milliards de francs, bien plus lourde que les 602 millions de francs attendus par les analystes interrogés par l'agence suisse AWP. Par comparaison, Credit Suisse avait dégagé un bénéfice de 434 millions de francs. Mais il s'agissait du dernier trimestre dans le vert, la banque ayant depuis aligné perte sur perte à chaque trimestre.

Les résultats du troisième trimestre ont été plombés par des dépréciation d'actifs d'impôts différés de 3,7 milliards de francs liés au réexamen de sa stratégie.

Mais la banque d'investissement a encore essuyé une perte de 666 millions de francs au troisième trimestre seul, dans un environnement difficile. Ses revenus ont chuté de 56% sur fond de forte baisse de recettes générées par les marchés de capitaux mais aussi de ses activités de conseils.

Sa restructuration intervient dans un contexte peu porteur. Les grandes banques d'affaires ont vu leur revenus chuter au troisième trimestre face à la forte volatilité des marchés depuis la guerre en Ukraine et les craintes de récession qui ont freiné la demande pour les  émissions d'emprunts, introductions en Bourse et fusions et acquisitions.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".