Feux de forêt: Macron annonce une «stratégie nouvelle», des moyens et des Canadair supplémentaires

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réception pour les participants impliqués dans la lutte contre les incendies de forêt de l'été 2022, au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 28 octobre 2022 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réception pour les participants impliqués dans la lutte contre les incendies de forêt de l'été 2022, au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 28 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 28 octobre 2022

Feux de forêt: Macron annonce une «stratégie nouvelle», des moyens et des Canadair supplémentaires

  • Le chef de l'État a prévenu que cet «été exceptionnel» ne le serait «peut-être pas autant» à l'avenir en raison du changement climatique, lors d'une cérémonie d'hommage aux acteurs de la lutte contre les incendies
  • Durant l'été, 72 000 hectares ont été incendiés, «soit six fois plus que la moyenne des dix dernières années», et ce presque dans un département sur deux

PARIS : De nouveaux Canadair, des moyens financiers, un milliard d'arbres plantés d'ici dix ans: Emmanuel Macron a annoncé vendredi une "stratégie nouvelle" de lutte et de prévention contre les incendies après les feux de forêt gigantesques qui ont marqué l'été.

Le chef de l'État a prévenu que cet "été exceptionnel" ne le serait "peut-être pas autant" à l'avenir en raison du changement climatique, lors d'une cérémonie d'hommage aux acteurs de la lutte contre les incendies, dans la salle des fêtes du palais de l'Élysée.

Plus de 300 pompiers, maires, pilotes d'hélicoptères, bénévoles et acteurs de la société civile étaient reçus au siège de la présidence, comme l'avait souhaité en août le président quand il s'était rendu en Gironde, théâtre de feux de forêt très intenses.

"Pour beaucoup d’entre vous, cet été fut une saison en enfer", "l'enfer des flammes, de la fatigue, de la désolation", a-t-il affirmé.

Il a dit sa "reconnaissance" aux "familles évacuées" comme à tout le personnel engagé, à commencer par les pompiers, dont le commandant Pascal Allaire en Loire-Atlantique et le lieutenant Martial Morin dans les Bouches-du-Rhône qui "ont payé de leur vie" la lutte contre le feu.

Rappelant que durant l'été, 72 000 hectares ont été incendiés, "soit six fois plus que la moyenne des dix dernières années", et ce presque dans un département sur deux, il a dévoilé un plan qui prévoit notamment un renforcement des moyens des départements et de la protection civile.

Emmanuel Macron a ainsi annoncé une enveloppe supplémentaire de 150 millions d'euros à destination des services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) en 2023, afin de renforcer la lutte contre les feux de forêt par de nouveaux moyens humains et matériels.

L'annonce a été saluée par les élus départementaux, qui financent en grande partie les Sdis et réclamaient un soutien plus important de l'Etat.

"C'est une première étape. Les Départements ne pourront pas faire face seuls aux investissements nécessaires. Il était temps que l'Etat prenne toute sa part", a réagi auprès de l'AFP François Sauvadet, président de l'Assemblée des départements de France (ADF).

«Réarmement aérien d'urgence»

Emmanuel Macron a évoqué un "plan de soutien au volontariat" dans les Sdis pour "allonger la durée pendant laquelle les entreprises pourront libérer leurs sapeurs-pompiers volontaires", en indemnisant "mieux les entreprises citoyennes".

Concernant le "réarmement aérien d'urgence", il a annoncé un investissement de 250 millions d'euros, en particulier pour une "commande inédite" de Canadair.

"Nous allons investir massivement pour que d'ici la fin du quinquennat" en 2027, les 12 Canadair déjà en service "soient remplacés et que leur nombre soit porté jusqu'à 16", a déclaré le chef de l'État, tandis que deux hélicoptères lourds seront prochainement acquis.

Le renouvellement de la flotte aérienne de lutte contre les incendies était attendu notamment par la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNPSF), qui plaidait pour le doublement des moyens.

"C’est plutôt positif, il y a des choses très intéressantes, comme le travail avec l’Europe ou la volonté de reconstruire nos forêts", a déclaré à l'AFP son président Grégory Allione.

Cette "stratégie nouvelle" prévoit aussi que soit dressée "une carte nationale à la maille la plus fine" pour recenser "les zones particulièrement vulnérables", a détaillé Emmanuel Macron, et verra l'Office national des forêts jouer un "rôle de vigie".

L'ancien ministre délégué Hubert Falco, maire ex-LR de Toulon, doit en outre conduire des travaux pour "moderniser la Sécurité civile".

Ancien président du Sdis du Var, "département particulièrement exposé aux risques naturels, notamment aux incendies et aux inondations", M. Falco souhaite "en faire un des territoires pilotes face aux risques", selon son communiqué.

Enfin, le président de la République a promis "la plantation d'un milliard d'arbres" sur le territoire français "d'ici dix ans" - "ça veut dire renouveler 10 % de notre forêt", a-t-il dit - pour compenser notamment les incendies mais aussi pour fixer le carbone et préserver la biodiversité.

"C'est faisable", a estimé M. Macron en évoquant "un formidable chantier écologique et d'aménagement" du territoire. Il a indiqué que serait mis en place "un dispositif de financement public" pour y parvenir souhaitant en parallèle une "large mobilisation".


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.