«Marie-Antoinette», superstar moderne d'une série Canal+

La série canal+ «Marie-Antoinette» (Photo, Canal+).
La série canal+ «Marie-Antoinette» (Photo, Canal+).
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Publié le Samedi 29 octobre 2022

«Marie-Antoinette», superstar moderne d'une série Canal+

PARIS: Sept ans après "Versailles" sur Louis XIV, Canal+ lance lundi une nouvelle série historique à gros budget sur la monarchie française, cette fois autour de Marie-Antoinette vue sous un angle féministe.

"Borgia", "Versailles", "Paris Police 1900"... Les séries historiques réussissent depuis longtemps au groupe Canal+ qui entend réitérer ces succès avec "Marie-Antoinette, premiers pas à la cour", en 8 épisodes de 52 minutes.

L'histoire de la dernière souveraine de l'Ancien Régime, guillotinée en 1793, "sonne encore juste en 2022", expose Olivier Bibas, directeur de la création originale Canal+, lors d'une conférence de presse.

Largement représentée de son vivant, sa vie a été "extrêmement référencée" dans l'histoire, "c'était quelqu'un qui fascinait à son époque et qui fascine encore aujourd'hui", ajoute-t-il.

Les parallèles avec la série "Versailles" ne manquent pas: comme celle-ci, "Marie-Antoinette" s'étendra sur trois saisons, et ses coproducteurs -Canal+, Capa drama et Banijay studios France- ont mis les moyens: 27 millions d'euros pour le premier opus riche en costumes et décors fastueux.

Diffusion internationale oblige - la série a déjà été vendue outre-Manche, aux Etats-Unis et en Australie - Marie-Antoinette est en anglais, toutefois la prononciation à la française des noms français a été accentuée, à rebours des accents très "british" de "Versailles" critiqués lors de sa sortie en 2015.

Là aussi, des scénaristes britanniques sont aux manettes: un trio féminin porté par Deborah Davis, nommée aux Oscars pour "La Favorite", long-métrage de Yorgos Lanthimos sur un triangle amoureux entre la reine Anne d'Angleterre et ses favorites.

"Je suis partie d'une base historique mais je suis une créatrice",  prévient la scénariste, historienne de formation, pour qui l'objectif n'était pas de "faire un documentaire" mais de "trouver des vérités psychologiques" sur les personnages.

Pas une mauviette
Comme dans le film "Marie-Antoinette" de Sofia Coppola, l'accent est mis dans la série sur la jeunesse de l'archiduchesse d'Autriche, arrivée en France à 14 ans puis couronnée à 18 ans, interprétée ici par l'actrice germano-russe Emilia Schüle ("Berlin 56"). Même 250 ans auparavant, "les ados étaient les mêmes qu'aujourd'hui", estime Deborah Davis.

Mais Marie-Antoinette n'était pas la "mauviette pathétique" décrite au fil des époques, d'après l'autrice.

Princesse impériale et royale, élevée par l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche dite "La Grande",  "elle venait d'un matriarcat, d'une famille de femmes très puissantes" et avait un "sens très fort de qui elle était et voulait être".

La première saison, tournée en partie au château de Versailles, montre les dix premières années de la jeune mariée au sein de la cour française, à l'affût de ses faits et gestes mais surtout d'une grossesse. Un "devoir" sans cesse rappelé par sa mère, jouée par Marthe Keller.

Y est dépeint le choc des cultures royales, l'étiquette française voyeuriste heurtant la dauphine éduquée dans une cour plus simple, l'hostilité d'une partie de sa belle-famille qui la surnomme "la garce autrichienne", mais aussi ses débuts laborieux avec le jeune Louis XVI.

Incarné par Louis Cunningham -petit-cousin du grand-duc Henri de Luxembourg à la ville- le dauphin se montre plus passionné par la nature que par sa promise, au grand dam des parents soucieux de la perpétuation de la lignée.

Deborah Davis explique avoir aussi voulu déconstruire cette "fausse idée française" d'un Louis XVI "idiot".

"C'était un jeune homme extrêmement bien éduqué", calé en géopolitique, qui "parlait et lisait couramment en français et en anglais" et "responsable de la libération de l'Amérique", une "humiliation extraordinaire" pour la Grande-Bretagne, rappelle-t-elle.

Cette plongée intimiste dans la vie de Marie-Antoinette développe dès sa première saison l'idée que "la révolution a commencé à Versailles, dans sa famille", parmi ceux qui considéraient que l'Autriche était "le plus grand ennemi de la France", soutient la créatrice de la série.

Les deux premiers seront diffusés lundi soir sur la chaîne cryptée, puis disponibles sur la plateforme du groupe.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.