Pour continuer de manger du chocolat, il va falloir payer plus les producteurs

Parents pauvres du secteur, les producteurs ne perçoivent que 6% des 100 milliards de dollars annuels que pèse le marché mondial du cacao et du chocolat (Photo, AFP).
Parents pauvres du secteur, les producteurs ne perçoivent que 6% des 100 milliards de dollars annuels que pèse le marché mondial du cacao et du chocolat (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 29 octobre 2022

Pour continuer de manger du chocolat, il va falloir payer plus les producteurs

  • Le cacao conventionnel, dont le prix est fixé comme beaucoup de matières premières à la Bourse de New York, se vend actuellement autour de 2 300 dollars la tonne
  • Preuve d'une certaine fébrilité, le Ghana et la Côte d'Ivoire, qui produisent environ deux tiers du cacao mondial, ont boycotté mercredi la réunion organisée par la Fondation mondiale du cacao à Bruxelles pour défendre les revenus de leurs planteurs

PARIS: Pour moins déforester et continuer à déguster tablettes et carrés de chocolat, il va falloir mieux rémunérer les producteurs de cacao, qui pâtissent de prix toujours plus bas selon les coopératives et acteurs du commerce équitable.

Du Pérou au Ghana, où sont cultivées les cabosses contenant les précieuses fèves, "certains producteurs n'arrivent pas à manger trois fois par jour", a martelé vendredi Cesar Paz, président du label Symbole des Producteurs Paysans (SPP), lors d'une table ronde organisée au Salon du chocolat à Paris.

"Il a été divisé par trois depuis les années 1980", avec en particulier une chute de 30% en 2017, selon Julie Stoll, déléguée générale chez Commerce équitable France.

Le cacao conventionnel, dont le prix est fixé comme beaucoup de matières premières à la Bourse de New York, se vend actuellement autour de 2 300 dollars la tonne. Celui qui est certifié par des labels comme SPP, créé par des producteurs latino-américains, "se vend entre 3 000 et 3 500 dollars" la tonne.

Preuve d'une certaine fébrilité, le Ghana et la Côte d'Ivoire, qui produisent environ deux tiers du cacao mondial, ont boycotté mercredi la réunion organisée par la Fondation mondiale du cacao à Bruxelles pour défendre les revenus de leurs planteurs.

Ces anciens concurrents se sont alliés en 2021 dans l'Initiative cacao Côte d'Ivoire-Ghana, pour tenter de leur garantir un prix rémunérateur et "assurer une durabilité à l'économie cacaoyère".

Ils ont déjà, dans ce cadre, instauré le "Différentiel de revenu décent" (DRD), une prime de 400 dollars par tonne en sus du prix du marché.

Parents pauvres du secteur, les producteurs ne perçoivent que 6% des 100 milliards de dollars annuels que pèse le marché mondial du cacao et du chocolat.

Déforestation importée

La culture du cacao est encore aujourd'hui à l'origine d'une déforestation massive, notamment en Afrique de l'Ouest.

Avec un meilleur revenu, les paysans peuvent "engager plus de main-d'oeuvre locale ou cultiver de manière biologique avec des pratiques d'agroforesteries", a défendu Julio Valencia, directeur général d'Herencia Chocolate, une coopérative qui rassemble 600 familles de petits producteurs en Equateur.

"Quand il n'y a plus de forêt, la fertilité naturelle du sol se perd, la production décroît petit à petit. Il faut alors utiliser des produits chimiques qui polluent les sols, l'eau, et nuisent à la santé", a pointé Cesar Paz.

L'une des solutions est de replanter des arbres d'ombrage, qui protègent les cacaoyers du soleil. Cela permet aussi de mieux anticiper les impacts du changement climatique, et de produire un chocolat de meilleure qualité.

Dans les prochains mois, la filière va aussi être secouée par une "révolution", car la Commission européenne travaille depuis 2021 à interdire l'importation de plusieurs produits issus de terres déboisées, comme le soja, le café ou le cacao.

Ce futur règlement dit sur "la déforestation importée" obligera les importateurs comme les chocolatiers à garantir une traçabilité le long de leur chaîne d'approvisionnement.

Cette décision aura des effets "drastiques", s'est félicitée Julie Stoll, qui appelle toutefois à rester vigilant sur la manière dont elle affectera les petits producteurs.

Ils devront, en effet, se mettre en conformité avec ces nouvelles normes, "alors qu'on les a incités pendant des décennies à une production intensive en monoculture, avec beaucoup d'intrants chimiques".

Les industriels devront, quoi qu'il en soit, prendre une partie de ces coûts en charge, et les annonces de programmes de durabilité dans les plantations se sont multipliées ces dernières semaines.

La multinationale Mars Wrigley (M&M's, Snickers) s'est récemment engagée à utiliser dans ses chocolateries "100% de cacao d'origine responsable en Europe dès 2023".

Son plan "vise notamment à lutter contre la déforestation, à faire progresser le respect des droits de l'Homme et à soutenir les producteurs de cacao et leurs communautés", a indiqué le groupe.

Mercredi, le groupe Mondelez (Milka, Toblerone) a également fait part de son intention d'investir 600 millions de dollars supplémentaires d'ici 2030 dans son programme Cocoa Life. Ils serviront à "améliorer les conditions de vie" de 300 000 cultivateurs de cacao à terme, avec "une augmentation d'environ 15% au Ghana et d'environ 33% en Côte d'Ivoire des revenus nets".

Une "prise de conscience" qui est bienvenue, selon Julie Stoll, "mais n'apporte souvent pas de garanties sur le prix", a-t-elle regretté.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com