Sommet Russie-Arménie-Azerbaïdjan : Poutine veut réaffirmer l'influence russe dans le Caucase

Le président russe Vladimir Poutine accueille son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev pour des entretiens avant une réunion du président russe avec les dirigeants arménien et azerbaïdjanais dans la ville balnéaire de Sotchi, sur la mer Noire, le 31 octobre 2022. (Photo, AFP)
Le président russe Vladimir Poutine accueille son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev pour des entretiens avant une réunion du président russe avec les dirigeants arménien et azerbaïdjanais dans la ville balnéaire de Sotchi, sur la mer Noire, le 31 octobre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 31 octobre 2022

Sommet Russie-Arménie-Azerbaïdjan : Poutine veut réaffirmer l'influence russe dans le Caucase

Le président russe Vladimir Poutine accueille son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev pour des entretiens avant une réunion du président russe avec les dirigeants arménien et azerbaïdjanais dans la ville balnéaire de Sotchi, sur la mer Noire, le 31 octobre 2022. (Photo, AFP)
  • «Le plus important est d'assurer la paix et de créer les conditions pour le développement», a dit M. Poutine à M. Pachinian
  • Le Premier ministre arménien a quant à lui souligné que ses priorités étaient le retrait azerbaïdjanais des zones du Nagorny-Karabakh dans lesquelles sont déployés les soldats des forces de la paix russes et la libération des prisonniers de guerre

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine recevait lundi les dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan pour des pourparlers après de violents combats entre ces deux pays du Caucase, où Moscou cherche à réaffirmer son influence. 

Ce sommet, qui a lieu à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, intervient un mois après des affrontements frontaliers qui ont fait 286 morts, le plus lourd bilan depuis une guerre en 2020 pour le contrôle du Nagorny-Karabakh, une région disputée entre ces deux ex-républiques soviétiques depuis les années 1990. 

Selon le Kremlin, la rencontre est consacrée à une discussion sur les accords mis en place via une médiation de la Russie l'année dernière et à des "mesures supplémentaires pour renforcer la stabilité et la sécurité" dans la région. 

Accaparé depuis huit mois par son offensive contre l'Ukraine, qui a provoqué l'embarras des partenaires traditionnels de Moscou, M. Poutine veut par ce sommet que la Russie retrouve son rôle traditionnel d'arbitre dans cette région instable, où les Occidentaux mènent leurs propres efforts de médiation. 

Le président russe s'est dans un premier temps entretenu en tête-à-tête pendant deux heures avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian. 

"Le plus important est d'assurer la paix et de créer les conditions pour le développement", a dit M. Poutine à M. Pachinian. 

« Normalisation » 

Le Premier ministre arménien a quant à lui souligné que ses priorités étaient le retrait azerbaïdjanais des zones du Nagorny-Karabakh dans lesquelles sont déployés les soldats des forces de la paix russes et la libération des prisonniers de guerre. 

Le président russe a ensuite reçu son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, ce dernier le remerciant pour avoir donné un "élan au processus de normalisation". 

"Le conflit du Karabakh fait déjà partie de l'histoire. Cette question a été réglée il y a deux ans. Il n'y a donc pratiquement plus rien à discuter dans ce contexte et la normalisation des relations azerbaïdjano-arméniennes" requiert "des mesures sérieuses", a dit M. Aliev. 

La guerre à l'automne 2020 entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan avait fait plus de 6.500 morts dans les deux camps et s'était terminée par une déroute militaire arménienne et un accord de paix parrainé par Moscou. 

Des affrontements sporadiques ont toutefois continué d'éclater, malgré la présence de militaires russes, que ce soit au Nagorny-Karabakh ou à la frontière reconnue entre les deux pays, comme en septembre. 

Ces pourparlers sous l'égide de la Russie interviennent à un moment où les capitales occidentales ont pris une part plus active à la médiation concernant le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. 

Le président du Conseil européen Charles Michel et le président français Emmanuel Macron ont ainsi organisé des négociations entre MM. Pachinian et Aliev à Bruxelles en août. 

Brouille UE-Russie 

La Russie, qui voit d'un mauvais oeil ces initiatives dans une région qu'elle considère comme son pré carré, et l'UE ont échangé de vives critiques sur leurs efforts de médiation respectifs. 

M. Macron avait notamment accusé la Russie de vouloir "déstabiliser" le processus de paix, Vladimir Poutine dénonçant des propos "inacceptables". 

"La Russie a toujours cherché sincèrement à résoudre les conflits, y compris en ce qui concerne le Karabakh", a plaidé M. Poutine mi-octobre. 

Avant les négociations, M. Pachinian a annoncé samedi qu'il était prêt à prolonger la présence des 2 000 soldats des forces de la paix russes pour une durée allant jusqu'à 20 ans, disant espérer une proposition de M. Poutine en ce sens. 

Le président azerbaïdjanais, fort de sa victoire militaire en 2020, a juré de repeupler le Karabakh avec des Azerbaïdjanais, alors que cette région majoritairement habitée par des Arméniens échappe au contrôle de Bakou depuis une première guerre -qui avait fait près de 30 000 morts- dans les années 1990, à l'époque de la dislocation de l'URSS. 

La Turquie, alliée de Bakou, a aussi fait des efforts de médiation, son président Recep Tayyip Erdogan ayant récemment rencontré MM. Aliev et Pachinian à Prague. 

Selon le Kremlin, les discussions de Sotchi portent aussi sur les "questions de la reconstruction et de l'économie, ainsi que du transport". 


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.