Autriche: dans le vert Vorarlberg, être écolo pour vivre mieux

Chalets, logements collectifs, écoles et même usines... ces communes entre moyenne montagne et plaine du Rhin ont fait le choix du beau et du confortable mêlés à un juste usage des ressources dès les années 1960-70 (Photo, AFP).
Chalets, logements collectifs, écoles et même usines... ces communes entre moyenne montagne et plaine du Rhin ont fait le choix du beau et du confortable mêlés à un juste usage des ressources dès les années 1960-70 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 31 octobre 2022

Autriche: dans le vert Vorarlberg, être écolo pour vivre mieux

  • Le boom économique de ce Land hier pauvre a tant fait flamber les prix du foncier dans la plaine que créativité et écologie sont passées au second plan
  • «Les bâtiments publics restent de grande qualité, mais les projets dans le logement sont +pauvres+ depuis 10 ans»

DORNBIRN : Comment vivre mieux, tout en limitant sa consommation d'énergie et son empreinte sur l'environnement? La bucolique région autrichienne du Vorarlberg s'y est intéressée avant tout le monde, au point d'attirer des légions de visiteurs, qui tentent de s'en inspirer.

"A chaque fois que je viens ici, je prends une grosse claque. Ils ont 35 ans d'avance!", dit le français Pierre Leroy, président du Pays du Grand Briançonnais.

Chalets, logements collectifs, écoles et même usines... ces communes entre moyenne montagne et plaine du Rhin ont fait le choix du beau et du confortable mêlés à un juste usage des ressources dès les années 1960-70, sous l'impulsion d'architectes engagés qui ont su entraîner élus, citoyens, enseignants dans leur projet.

Ainsi s'est instillée la "BauKultur", la culture du bâti.

Les matériaux sont locaux: sapin blanc et terre remplacent dès que possible le béton. Travaillées par des charpentiers et artisans encore en nombre, ces constructions à la ligne claire, aux grandes baies ouvertes sur l'extérieur, se veulent compactes et fonctionnelles. L'économie de moyens guide cette "école du Vorarlberg", qui ne dédaigne pas le préfabriqué pour réduire les coûts.

L'énergie a suivi, avec l'essor des réseaux de chaleur (biomasse), de l'isolation, des panneaux solaires sur quasi toutes les maisons, et aussi aujourd'hui un fort taux de bâtiments "passifs", au besoin minime en énergie grâce à l'isolation, des ventilations spécifiques, des équipements très économes en énergie (certains bâtiments passifs vont jusqu'à n'avoir ni climatisation, ni radiateur).

Ainsi la maison communale de Krumbach, et son triple vitrage gigantesque. Ou l'usine tout bois du fromager Metzler, quasi autonome, par géothermie et solaire thermique, ou la mairie rénovée de Zwischenwasser, qui a divisé son chauffage par quatre.

Certes la région de 400 000 habitants (et 150 agences d'architectes) a des atouts: bois, hydroélectricité... et aujourd'hui une économie florissante. Elle a aussi été volontariste.

Ecologie de «bon père de famille»

"Le standard +passif+ est la norme des constructions publiques" depuis 2007, dit Arnold Hirschbühl, un de ces élus pionniers, ex-maire de Krumbach.

"Mais ce dont je suis le plus fier c'est que les gens participent, réunis par le sens commun: utiliser les ressources de façon durable, avoir des relations franches... Le reste n'est +que+ technique."

Krumbach a ainsi pu, sans révolte, favoriser les logements collectifs aux dépens des maisons, pour ne pas "miter" le territoire.

Pourtant le Vorarlberg, contrairement à l'Allemagne voisine, n'est pas un bastion des Verts: on y vote plutôt à droite.

"C'est une autre vision des choses", explique l'architecte Dominique Gauzin-Müller, spécialiste des lieux: "On fait de l'écologie par gestion de +bon père de famille+, et par valeur chrétienne car c'est une région très conservatrice et catholique. Ici les gens sont pragmatiques: on se met autour de la table, et on fait," dans une approche partant du terrain.

Le mouvement a été appuyé par le Land, avec de fortes subventions à l'habitat en fonction de critères précurseurs dès 2001: choix de matériaux écologiques, qualité de l'air intérieur, pas de charbon, ni de convecteurs électriques, ni de PVC dans les revêtements de sols...

Mais ce modèle est-il transposable ?

"Ce qui est universel dans le Vorarlberg, c'est déjà l'envie de donner à nos enfants un avenir meilleur" répond Mme Gauzin-Müller. "Dès la maternelle on sensibilise d'ailleurs les enfants aux économies d'énergie ou à se déplacer à pied".

La chercheuse guide un groupe d'architectes français en voyage d'étude avec la Société coopérative Les 2 Rives qui forme à l'écologie dans le bâtiment.

Cette région autrichienne a eu une grande influence sur le retour de la construction en bois.

La profession "fantasme" beaucoup sur le Vorarlberg, dit un participant, et sa liberté de naviguer entre des normes moins nombreuses.

L'élu Pierre Leroy en est à son troisième voyage.

Après le premier, il a créé en France "la première société d'économie mixte réunissant citoyens et collectivité" pour produire de l'électricité renouvelable locale: "nos 20 centrales photovoltaïques produisent trois fois l'énergie consommée".

Pour lui, "c'est d'abord une autre façon de concevoir la politique locale: c'est faire ensemble, contre les clivages. En pleine crise climatique, si on ne coopère pas, on ira à l'échec".

Pour autant, tout n'est pas vert en Vorarlberg.

Le boom économique de ce Land hier pauvre a tant fait flamber les prix du foncier dans la plaine que créativité et écologie sont passées au second plan, déplore Clemens Quirin, conservateur à l'Institut d'architecture du Vorarlberg, à Dornbirn. Des normes ont été assouplies pour les logements.

"Les bâtiments publics restent de grande qualité, mais les projets dans le logement sont +pauvres+ depuis 10 ans: la demande est telle que les promoteurs peuvent vendre n'importe quoi", dit-il, ajoutant que la crise énergétique sur l'Europe remettra peut-être l'écologie au coeur de la commande.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com