L'Amérique à une semaine d'élections décisives pour l'avenir de Biden

Le président américain Joe Biden quitte après avoir voté au début des élections de mi-mandat avec sa petite-fille Natalie Biden à Wilmington, Delaware, le 29 octobre 2022 (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden quitte après avoir voté au début des élections de mi-mandat avec sa petite-fille Natalie Biden à Wilmington, Delaware, le 29 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 01 novembre 2022

L'Amérique à une semaine d'élections décisives pour l'avenir de Biden

  • Après une campagne acharnée centrée sur l'inflation, les républicains se montrent de plus en plus confiants dans leurs chances de priver le président démocrate de ses majorités le 8 novembre
  • Joe Biden tente tant bien que mal de convaincre les Américains que cette élection est plutôt «un choix»

WASHINGTON: Les démocrates parviendront-ils à endiguer la "vague rouge" promise par les républicains au Congrès américain? Réponse dans une semaine lors des élections de mi-mandat, sans doute décisives pour l'avenir politique de Joe Biden.

Après une campagne acharnée centrée sur l'inflation, les républicains se montrent de plus en plus confiants dans leurs chances de priver le président démocrate de ses majorités le 8 novembre.

Lors de ces élections de mi-mandat, les "midterms", les Américains sont appelés à renouveler l'ensemble des 435 sièges de la Chambre américaine des représentants et un tiers du Sénat.

"Si vous êtes fatigués de l'inflation galopante, de payer trop cher pour l'essence, si vous en avez assez que nos frontières soient ouvertes et d'une criminalité qui monte en flèche, les républicains ont pris un engagement envers vous", a affirmé le chef conservateur Kevin McCarthy.

«Un choix»

Organisées deux ans après la présidentielle, ces élections se convertissent de fait en référendum sur l'occupant de la Maison Blanche. Le parti du président n'échappe que très rarement au vote sanction.

Joe Biden tente tant bien que mal de convaincre les Américains que cette élection est plutôt "un choix": sur l'avenir de l'avortement ou du mariage homosexuel -- autant de sujets sur lesquels il a promis de légiférer, moyennant de solides majorités au Congrès.

Le démocrate, accusé d'être déconnecté de la priorité numéro 1 des électeurs -- l'inflation -- s'est lancé depuis peu sur ce terrain, assurant que ce sont bien les républicains "qui feront planter l'économie". Il devrait le redire mardi, lors d'un meeting de campagne en Floride.

Mais le message peine à percer.

Selon les enquêtes d'opinion les plus récentes, l'opposition républicaine a de très grandes chances de s'emparer de la Chambre. Le sort du Sénat reste plus incertain.

La perte du contrôle du Congrès serait une lourde défaite pour le président bientôt octogénaire, qui dit avoir l'"intention" d'être candidat à sa réélection en 2024.

Signe de l’optimisme qui règne dans le camp républicain, le "Grand Old Party" vise désormais des sièges même dans des circonscriptions censées être solidement acquises aux démocrates.

"Il n'y a pas de vague rouge sans vous", répètent les candidats conservateurs pour mobiliser leur base.

L'intérêt pour cette élection est en tout cas au rendez-vous: plus de 22 millions de personnes ont déjà voté aux "midterms" de façon anticipée selon l'US Elections Project, notamment dans les Etats les plus disputés.

Cap sur la Pennsylvanie

Concrètement, la bataille pour le contrôle du Congrès, alimentée de centaines de millions de dollars, se joue dans une poignée d'Etats-clés.

Tous les projecteurs sont braqués sur la Pennsylvanie, ancien bastion de l'acier, où le chirurgien multimillionnaire Mehmet Oz, adoubé par Donald Trump, affronte le colosse chauve et ancien maire John Fetterman pour un siège au Sénat.

Ce duel est crucial, car il pourrait à lui tout seul décider de quel côté penche la chambre haute du Congrès américain. Trois présidents américains, Joe Biden, Donald Trump et Barack Obama seront en campagne dans cet Etat samedi.

Comme en 2020, la Géorgie est elle aussi au cœur de toutes les convoitises. Le démocrate Raphael Warnock, premier sénateur noir jamais élu dans cet Etat au lourd passé ségrégationniste, tente de se faire réélire face à Herschel Walker, ancien sportif afro-américain, soutenu par Donald Trump.

Cerné par les enquêtes, l'ancien président met les bouchées doubles dans cette campagne, adoubant des candidats aux profils les plus improbables, qui lui jurent en retour une fidélité absolue.

Car l'avenir politique du septuagénaire est lui aussi en jeu: le milliardaire républicain flirte très ouvertement avec une candidature à l'élection présidentielle de 2024, préfigurant un possible remake du duel avec Joe Biden de 2020.

Les partisans de Donald Trump débordent de confiance: les élections de mi-mandat ne seront pas une "vague rouge", couleur traditionnellement associée aux républicains, affirment-ils, mais bien un "tsunami".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.