A Naplouse bouclée, le sentiment d'une «punition collective»

C'est à quelques mètres de là, près de la colonie israélienne de Shavei Shomron, qu'un soldat a été tué le 11 octobre dans une attaque (Photo, AFP).
C'est à quelques mètres de là, près de la colonie israélienne de Shavei Shomron, qu'un soldat a été tué le 11 octobre dans une attaque (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 02 novembre 2022

A Naplouse bouclée, le sentiment d'une «punition collective»

  • A l'entrée nord, au carrefour qui mène vers Tulkarem et Jénine, Abdelaziz Alqadi estime perdre 1 500 shekels (425 euros) par jour depuis que l'armée israélienne a entassé de la terre à sa porte
  • Ses voisins restaurateurs ont tous fermé

NAPLOUSE: Depuis deux semaines, Abdelaziz Alqadi n'éclaire que la moitié de son épicerie à Naplouse. A quoi bon allumer le fond si les clients sont aux abonnés absents depuis que l'armée israélienne a dressé des checkpoints pour boucler cette ville palestinienne, en Cisjordanie occupée?

Devant la boutique, là où d'ordinaire "il n'y a pas une seule place pour se garer", un grand monticule de terre coupe la route. De l'autre côté, trois soldats israéliens, dont un pointe son arme en direction de la supérette.

C'est à quelques mètres de là, près de la colonie israélienne de Shavei Shomron, qu'un soldat a été tué le 11 octobre dans une attaque revendiquée par le nouveau groupe de combattants palestiniens "Le repaire des lions" qui se terre dans la Vieille Ville de Naplouse.

Depuis cette date, les forces israéliennes ont intensifié leurs raids dans la grande ville du nord de la Cisjordanie, ciblant ce groupe et faisant plusieurs morts dont cinq mardi, parmi lesquels un chef de l'organisation. Elle bloque et filtre aussi tous les accès à la ville d'environ 200 000 habitants.

A l'entrée nord, au carrefour qui mène vers Tulkarem et Jénine, Abdelaziz Alqadi estime perdre 1 500 shekels (425 euros) par jour depuis que l'armée israélienne a entassé de la terre à sa porte. Ses voisins restaurateurs ont tous fermé.

"Poubelle, poubelle, poubelle", souffle-t-il en triant les produits frais périmés. Trois frigos sur quatre sont débranchés, pour économiser les "60-70 shekels (17-19 euros)" nécessaires pour les faire tourner.

"Evidemment je suis énervé, je paye le prix de cette situation", affirme le commerçant à l'AFP, disant toutefois diriger sa colère exclusivement vers l'armée israélienne, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967, car la "résistance palestinienne a le droit de se battre contre l'occupation".

Le maire de Naplouse, Sami Hijawi, a dénoncé mercredi un "siège" sur sa ville, perturbant la vie quotidienne, l'accès aux soins médicaux, l'économie locale et la vie scolaire.

«Humiliation»

Depuis deux semaines, les souvenirs de la seconde Intifada, soulèvement palestinien mené de 2000 à 2005 contre l'occupation israélienne, et du couvre-feu de 100 jours imposé alors sur Naplouse, sont revenus à la surface.

Pour Tayel al-Hawari, de la Chambre de commerce locale, "la situation est pire". "A l'époque, il y avait des routes alternatives, mais aujourd'hui même les petites routes à travers les villages sont fermées".

Résultat, la ville, hub économique du nord de la Cisjordanie, n'exporte plus qu'à hauteur de 20%, dit-il à l'AFP.

Dans le centre, là où les embouteillages sont normalement légion, règne aujourd'hui un grand calme. La renommée université An-Najah, qui compte 25 000 étudiants, organise ses cours en distanciel.

A l'ouest de la ville, des centaines de véhicules font la queue pour passer par un checkpoint militaire, scène devenue quotidienne.

Ces checkpoints "sont une sorte d'humiliation, de torture", lance Mohammad Marei, obligé d'y passer pour aller cultiver ses oliviers.

"Parfois je suis rentré chez moi vers 23H00. C'est un surcroît d'épuisement pour les gens. C'est seulement une punition collective", estime-t-il.

"L'objectif des barrages est de restreindre les capacités opérationnelles des terroristes à Naplouse", explique l'armée à l'AFP, accusant +Le repaire des lions+ d'avoir commis environ 20 attaques sur le dernier mois et de "continuer à recruter et planifier des attaques".

L'armée "épuise tous les recours à sa disposition pour maintenir la sécurité des civils du secteur et travailler à maintenir leur routine quotidienne", a-t-elle ajouté, précisant que le "bouclage" de Naplouse prendrait fin en fonction d'"évaluations stratégiques".

"Les enfants ont peur, ma fille de quatre ans ne comprend pas ce qu'il se passe et celle de 24 ans m'a dit que ça lui rappelait la seconde Intifada et qu'elle voulait se serrer contre moi comme à l'époque", déplore Sadyya Khatib.

Cette enseignante de 44 ans, serrée contre ses collègues dans un minibus jaune, attend depuis deux heures à un point de passage pour un trajet qui lui prend habituellement 20 minutes.

Devant elle, des soldats postés derrière des blocs de béton, fusils d'assaut en main, filtrent chaque véhicule un par un.

Elle ne comprend pas pourquoi elle se trouve à payer le prix de l'opération contre "Le repaire des lions". Et de répéter: "ce ne sont pas nos affaires, nous sommes enseignantes!".


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com