Macron rend hommage à Soulages, maître de « l'outrenoir»

Le président français Emmanuel Macron se tient devant le cercueil du regretté peintre abstrait français Pierre Soulages lors d'une cérémonie d'hommage, à la Cour Carrée du musée du Louvre à Paris, le 2 novembre 2022. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron se tient devant le cercueil du regretté peintre abstrait français Pierre Soulages lors d'une cérémonie d'hommage, à la Cour Carrée du musée du Louvre à Paris, le 2 novembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 03 novembre 2022

Macron rend hommage à Soulages, maître de « l'outrenoir»

  • Avant Pierre Soulages, la cour carrée du Louvre avait accueilli les hommages nationaux de Georges Braque en 1963, de Le Corbusier en 1965 ainsi que celui d’André Malraux en 1976
  • Né le 24 décembre 1919 à Rodez dans un milieu artisan qui a nourri son imaginaire, le peintre est décédé le 26 octobre d'une insuffisance cardiaque

PARIS: Emmanuel Macron a rendu hommage mercredi dans le décor solennel de la cour carrée du Louvre à Pierre Soulages, un "grand maître de la peinture", "un classique de son vivant", célébré dans le monde entier pour ses nuances infinies de noir et décédé à 102 ans.

"Au fond, Soulages n’avait pas d’âge. Oui, Soulages est un classique ayant choisi le noir comme éditorial de la modernité", a lancé le chef de l'Etat, qui était accompagné de son épouse Brigitte, lors d'un hommage national épuré, là même où l'artiste fut célébré de son vivant, le Louvre.

"En ce jour, la Nation porte le noir du deuil mais Pierre Soulages nous a appris à y déceler la lumière. C’est le don universel et inaliénable qu’il nous a fait. Pour cela merci", a ajouté Emmanuel Macron devant le cercueil drapé d'une étoffe bleu nuit, la cour étant ornée de deux grands portraits du peintre en noir et blanc.

Au premier rang, son épouse Colette, 101 ans, qui a partagé sa vie pendant 80 ans, est arrivée, le pas lent, sous les applaudissements, ainsi que ses neveux et nièces.

Le chef de l'Etat était aussi accompagné de plusieurs membres du gouvernement, dont Rima Abdul Malak (Culture), Catherine Colonna (Affaires étrangères), Eric Dupond-Moretti (Justice) et Pap Ndiaye (Education). Plusieurs anciens ministres de la Culture, dont Roselyne Bachelot, étaient également présents.

Pour cet hommage au peintre d'un siècle, le gotha du monde des Arts était également réuni, parmi lesquels de nombreux directeurs de musée: Laurence Des Cars (Louvre), Bernard Blistène (Centre Pompidou), Alfred Pacquement (Musée Soulages à Rodez), le secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts, Laurent Petitgirard, le collectionneur François Pinault ou l'architecte Jean Nouvel.

Ouvert au public

Plusieurs centaines d'anonymes étaient également au rendez-vous pour cette cérémonie ouverte au public et assez rare.

"J'ai découvert Soulages lors d'une exposition au centre Pompidou il y a une dizaine d'années. La lumière et la force de ses peintures, exposées dans des grands espaces, m'ont tout de suite fasciné. Je tenais à être là aujourd'hui pour rendre hommage à ce grand artiste", a affirmé à l'AFP Irène Frati, professeur d'histoire-géographie à la retraite.

"J'aurais adoré le rencontrer pour comprendre d'où vient sa nécessité de peindre", a estimé Julie Merle, 23 ans, qui étudie à l'école du Louvre et s'intéresse à la peinture monochrome.

Avant Pierre Soulages, la cour carrée du Louvre avait accueilli les hommages nationaux de Georges Braque en 1963, de Le Corbusier en 1965 et d’André Malraux en 1976. De son vivant, il avait déjà eu les honneurs d'un hommage au Louvre en 2019. Jusqu'alors, seuls Picasso et Chagall avaient eu ce privilège.

Né le 24 décembre 1919 à Rodez, le peintre est décédé le 26 octobre.

Fasciné par la préhistoire dès son plus jeune âge, il avait beaucoup travaillé au brou de noix avant de poursuivre avec ses grands aplats noirs de peinture à l'huile, qu'il raclait, grattait et modelait presque dans l'épaisseur de la peinture.

Il avait basculé dans ce qu'il appelait "l'outrenoir" en 1979, alors qu'il peinait sur une œuvre entièrement recouverte d'un noir épais, striée par hasard.

"J'aime l'autorité du noir, sa gravité, son évidence, sa radicalité (...) Le noir a des possibilités insoupçonnées", disait l'artiste, qui a peint jusqu'à la fin de sa vie.

Pendant plus de 75 ans, il a tracé son sillon, s'attirant la reconnaissance des institutions culturelles et du marché de l'art qui en a fait un des artistes français les plus cotés de son vivant. Une de ses toiles a été vendue 20,2 millions de dollars en novembre 2021.

Mercredi, le premier tableau de Pierre Soulages proposé en vente publique depuis son décès a été adjugé 1,22 million d'euros, frais compris, lors d'enchères organisées par la maison Aguttes à Neuilly-sur-Seine, près de Paris. "Cinq enchérisseurs se sont affrontés longuement au téléphone" pour cette huile sur toile réalisée en 1981 (102x81cm), a précisé la maison.


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Carnaval des dattes de Buraidah attire agriculteurs, acheteurs et commerçants

Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
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  • L’événement annuel connaît une croissance significative et offre de nouvelles opportunités aux agriculteurs

BURAIDAH : Le Carnaval des Dattes de Buraidah a attiré des agriculteurs, acheteurs et commerçants de dattes venus de tout le Royaume et des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Des centaines de tonnes de dattes ont été vendues, avec en tête la variété Sukkari, très prisée dans la région de Qassim. Les variétés Khalas, Suqai, Wannana, Barhi, Shaqra, Majdool, Hoshaniyya et bien d’autres connaissent également une forte demande de la part des visiteurs.

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Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)

Selon les statistiques officielles du carnaval, plus de 100 variétés de dattes issues des fermes de Qassim sont exposées quotidiennement sur le marché. Le carnaval propose aussi bien des opportunités économiques et sociales pour la communauté locale que des opportunités commerciales pour les agriculteurs et les commerçants.

Cet événement annuel connaît une croissance notable et représente une véritable plateforme pour les producteurs. Une équipe de contrôle qualité inspecte toutes les dattes entrantes afin de s'assurer qu'elles respectent les normes de consommation.

Le carnaval met en avant le travail des jeunes hommes et femmes du secteur, et propose un programme riche en événements, animations, activités et expositions autour des dattes et de leurs dérivés, avec la participation de nombreuses organisations gouvernementales, sociales et caritatives.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com