L'Arabie saoudite met en avant ses actions environnementales

L'Arabie saoudite œuvre pour accroître la couverture végétale dans le Royaume. (Shutterstock)
L'Arabie saoudite œuvre pour accroître la couverture végétale dans le Royaume. (Shutterstock)
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Publié le Mercredi 02 novembre 2022

L'Arabie saoudite met en avant ses actions environnementales

  • Les 2e éditions de l'Initiative verte saoudienne et de l'Initiative pour un Moyen-Orient vert seront placées sous le thème suivant: «Passons à l'action»
  • Dans le pilier de la société verte (le troisième des cinq piliers du Green Future Index), le Royaume occupe la 26e place mondiale

RIYAD: À la veille de la tenue de sommets décisifs sur le thème du développement durable, l'Arabie saoudite a donné le coup d'envoi à une vaste campagne de sensibilisation aux enjeux écologiques. 

Le Royaume a publié des informations exhaustives sur l'ascension qu'il a enregistrée dans le classement du Green Future Index 2022 publié par le magazine MIT Technology Review. En effet, le Royaume souhaite jouer un rôle de premier plan dans l'élaboration de solutions aux défis environnementaux auxquels le monde est confronté. 

L'Arabie saoudite a grimpé de dix places dans le classement de cette année grâce aux actions et aux initiatives menées par le prince héritier, Mohammed ben Salmane. Parmi ces dernières, citons l'Initiative verte saoudienne (SGI) et l'Initiative pour un Moyen-Orient vert (MGI), ainsi que les réserves naturelles qui ont été créées pour stimuler la végétation d’Arabie saoudite.

Dans le souci de réaliser un grand nombre d’objectifs de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, le Royaume a choisi de lancer la SIG et la MGI; il a également adopté la stratégie de l'économie circulaire du carbone. Ces mesures sont essentielles à l'élaboration de la feuille de route qui permettra au Royaume de réaliser ses objectifs ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique.

Lors du Forum inaugural de la SGI, qui s'est tenu en octobre 2021, la première série des nouvelles initiatives a été dévoilée; elles se chiffrent à plus de 700 milliards de SAR, soit 186 milliards de dollars (1 dollar = 1,01 euro). 

Les 2e éditions de l'Initiative verte saoudienne et de l'Initiative pour un Moyen-Orient vert seront placées sous le thème suivant: «Passons à l'action». Elles se dérouleront la semaine prochaine en marge de la Conférence des nations unies sur le climat (COP27), à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Les dates du sommet MGI et du forum SGI sont respectivement prévues les 7 et 11 novembre.

La SGI poursuit un objectif global, celui d’ouvrir la voie à l'objectif «zéro carbone». Elle regroupe tous les efforts déployés par le Royaume en matière de lutte contre le changement climatique et se décline en trois objectifs clés: réduire les émissions de carbone de 278 millions de tonnes par an d'ici à 2030, planter 10 milliards d'arbres en Arabie saoudite et préserver 30% des terres et des mers du Royaume.

Selon le rapport du Green Future Index, le Royaume a progressé de vingt-sept places dans le classement des émissions de carbone. Il occupe désormais la 19e place au niveau mondial. Cette progression est due à la décision du Royaume de revoir à la hausse son objectif en matière de réduction des émissions de carbone. En effet, l’Arabie saoudite a fait savoir qu'elle allait réduire ses émissions de carbone de 278 millions de tonnes par an d’ici à 2030, soit plus du double de l’objectif précédemment annoncé en 2015, c’est-à-dire 133 millions de tonnes par an.

Si le Royaume a réussi à améliorer ses performances, c'est aussi grâce à son intention d'atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici à 2060, comme il l'avait annoncé. 

La disponibilité et la maturité des technologies nécessaires permettront au pays d'atteindre cet objectif ambitieux grâce à l'économie circulaire du carbone (CCE). Cette approche sera alignée sur les plans de développement et les efforts de diversification économique entrepris par le Royaume. Elle s'inscrit également dans le cadre de la «ligne de base dynamique» prévue par le Royaume dans le cadre de ses contributions déterminées au niveau national (ou CDN; en anglais, Nationally Determined Contributions, ou NDC – des plans nationaux non contraignants mettant en évidence les actions climatiques, NDLR). Cela lui permettra de maintenir et de renforcer sa position de chef de file en matière de sécurité et de stabilité des marchés mondiaux de l'énergie.

À cet égard, le Royaume a également engagé son propre programme national en faveur de l'économie circulaire du carbone. Cette stratégie globale a été approuvée par les dirigeants du groupe des Vingt (G20), sous la présidence du Royaume, en 2020. 

En ce qui concerne le pilier de la transition énergétique (l’un des piliers du Green Future Index, NDLR), le Royaume a progressé de douze rangs et occupe désormais la 12e place. Il arrive en 1re position dans le classement de l'indicateur de croissance des énergies renouvelables, qui fait partie de ce même pilier. Cette progression est liée à la décision du Royaume d'atteindre l'objectif suivant: porter à 50% la part des énergies renouvelables dans son réseau électrique d'ici à 2030.

Dans le pilier de la société verte (le troisième des cinq piliers du Green Future Index, NDLR), le Royaume occupe la 26e place mondiale. Parmi les efforts les plus remarquables déployés par l’Arabie saoudite à cet égard, citons la création du Saudi Energy Efficiency Center (Centre saoudien pour l'efficacité énergétique), l’instauration de plus de vingt-sept normes et réglementations qui visent à accroître la performance des équipements et des bâtiments, l'adoption des normes de consommation moyenne de carburant des entreprises saoudiennes (Saudi Cafe), le lancement de la société Tarshid Company, chargée de mettre en œuvre des projets efficaces en matière d'énergie dans les bâtiments et dans les installations du gouvernement, et l'installation de plus de 10 millions de compteurs électriques intelligents. 

Le Royaume rivalise avec le reste du monde dans le domaine de la lutte contre le changement climatique grâce à trois nouveaux facteurs: l'innovation dans le secteur de l'énergie, la mise en œuvre de projets novateurs qui relèvent du Programme national en faveur de l'économie circulaire du carbone (Carbon Circular Economy National Program) et les percées dans l'utilisation des solutions à base d'hydrogène. 

Le Royaume a en outre progressé de treize places dans le pilier de la politique climatique (un autre pilier du Green Future Index, NDLR). Cette progression est le résultat de la mise à jour des contributions déterminées au niveau national (NDC) du Royaume, de la création d'un centre de capture de carbone, du recours au captage et à l'utilisation du carbone (ou CCU; processus de captage du dioxyde de carbone dans le but de le recycler pour une utilisation ultérieure, NDLR) et de la mise en place de la plate-forme d'échange pour les compensations carbone et les crédits produits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Il s’agit de la principale plate-forme de la région pour les entreprises et les secteurs qui souhaitent réduire leurs émissions de carbone. 

Dans le domaine de la finance verte (cette notion définit les actions et les opérations financières qui favorisent la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique, NDLR), le Royaume a mis au point un dispositif holistique grâce auquel il pourra atteindre l'objectif de zéro émission nette de CO2 d'ici à 2060. Ce dispositif s'inscrit dans la lignée de l'accord de Paris et de l'économie circulaire de carbone. Il permettra à l'Arabie saoudite de pénétrer les marchés mondiaux de la dette écologique.

Le Green Future Index a été créé en 2021. C'est un classement annuel de soixante-seize pays qui se base sur leur engagement à développer un avenir respectueux de l'environnement et à faibles émissions de CO2. Il évalue également la façon dont ces économies se tournent vers les énergies propres dans les secteurs de l'industrie et de l'agriculture, ainsi qu’au niveau social, par le biais de mesures d'innovation, de politiques et d'investissements dans les énergies renouvelables. 

Les cinq piliers de l'indice Green Future sont les suivants: les émissions de carbone, la transition énergétique, la société verte, l'innovation propre et la politique climatique. Les États sont jugés sur ces critères et chacun d’eux est évalué en fonction de chaque pilier – au sein duquel il existe d'autres indicateurs selon lesquels les pays sont classés.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Blinken au Moyen-Orient pour promouvoir une trêve à Gaza

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est accueilli par le directeur du protocole du ministère saoudien des affaires étrangères, Mohammed Al-Ghamdi, lors de sa visite en Arabie saoudite dans le cadre de la dernière initiative diplomatique en faveur de Gaza, à Riyad, le 29 avril 2024. (AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est accueilli par le directeur du protocole du ministère saoudien des affaires étrangères, Mohammed Al-Ghamdi, lors de sa visite en Arabie saoudite dans le cadre de la dernière initiative diplomatique en faveur de Gaza, à Riyad, le 29 avril 2024. (AFP).
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  • Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, première étape d'une tournée au Moyen-Orient destinée à promouvoir une trêve entre Israël et le Hamas
  • M. Blinken, qui se rendra ensuite en Jordanie et en Israël, rencontrera à Ryad plusieurs de ses homologues des pays du Golfe et d'Europe afin de discuter des plans de reconstruction de la bande de Gaza

RIYAD: Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, première étape d'une tournée au Moyen-Orient destinée à promouvoir une trêve entre Israël et le Hamas et l'entrée de plus d'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

M. Blinken, qui se rendra ensuite en Jordanie et en Israël, rencontrera à Ryad plusieurs de ses homologues des pays du Golfe et d'Europe afin de discuter des plans de reconstruction de la bande de Gaza après la guerre, a indiqué un responsable du département d'Etat.

Ces plans pourraient inclure le financement de la reconstruction du territoire palestinien, transformé en champ de ruines par près de sept mois de bombardements et de combats et dont la majorité des habitants ont été déplacés, ou encore le soutien à la mise en place de nouvelles structures de gouvernement pour le "jour d'après" la guerre.

La visite de M. Blinken a lieu à l'occasion d'une réunion spéciale de deux jours, dans la capitale saoudienne, du Forum économique mondial (WEF).

Israël n'est pas représenté à cette réunion, et les négociations sur une trêve à travers une médiation américaine, qatarie et égyptienne, se déroulent ailleurs, au Caire. Mais l'événement entend être "une occasion d'avoir des discussions structurées" avec "des acteurs clés", avait souligné samedi le président du WEF, Borge Brende.

« Nouvelle dynamique »

Il avait aussi fait état d'"une sorte de nouvelle dynamique dans les discussions autour des otages, et (...) d'une sortie possible de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons à Gaza".

Depuis le début de la guerre, l'Arabie saoudite travaille avec d'autres pays pour tenter de mettre fin au conflit qui menace d'embraser la région, et de faire dérailler son ambitieux programme de réformes économiques, appelé Vision 2030.

La monarchie du Golfe, premier exportateur de pétrole au monde et poids lourd du monde arabe, mène également des discussions sur un éventuel accord de normalisation avec Israël, accompagné d'un renforcement de son partenariat de sécurité avec Washington.

Une telle normalisation aurait un énorme impact, le royaume saoudien étant le gardien des deux sites les plus sacrés de l'islam. Mais le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre a éloigné cette perspective.

Les Etats-Unis ont cherché à la maintenir en vie pour encourager à la modération le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, opposant de longue date à la création d'un Etat palestinien.

Le département d'Etat américain a indiqué qu'Antony Blinken va "discuter des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages". Il "mettra aussi l'accent sur l'importance de prévenir une extension" régionale de la guerre, selon la même source.

Avec l'Egypte et le Qatar, les Etats-Unis tentent depuis des mois de servir de médiateurs à une nouvelle trêve entre Israël et le Hamas, la pression en faveur d'un tel accord allant croissante.

Le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, doit annoncer lundi s'il accepte ou non une proposition israélo-égyptienne pour un cessez-le-feu.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive qui a fait 34.454 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.


Réponse attendue du Hamas à une offre de trêve à Gaza, avec libération d'otages

Le mouvement islamiste palestinien Hamas donne lundi sa réponse à une proposition de trêve dans la guerre avec Israël à Gaza, assiégé et menacé de famine, associée à une libération d'otages. (AFP).
Le mouvement islamiste palestinien Hamas donne lundi sa réponse à une proposition de trêve dans la guerre avec Israël à Gaza, assiégé et menacé de famine, associée à une libération d'otages. (AFP).
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  • Une réunion tripartite doit avoir lieu au Caire entre l'Egypte, le Qatar et le Hamas dont la délégation sera conduite par Khalil al-Hayya, membre de la branche politique du mouvement pour la bande de Gaza
  • Les détails de la proposition israélienne n'ont pas filtré mais d'après le site d'information américain Axios, qui cite des responsables israéliens, elle inclut la volonté de discuter de "l'établissement d'un calme durable" à Gaza

JERUSALEM: Le mouvement islamiste palestinien Hamas donne lundi sa réponse à une proposition de trêve dans la guerre avec Israël à Gaza, assiégé et menacé de famine, associée à une libération d'otages.

Une réunion tripartite doit avoir lieu au Caire entre l'Egypte, le Qatar et le Hamas dont la délégation sera conduite par Khalil al-Hayya, membre de la branche politique du mouvement pour la bande de Gaza et très impliqué dans les négociations, a indiqué à l'AFP un haut responsable du Hamas sous couvert d'anonymat.

"L'atmosphère est positive, sauf nouveaux obstacles posés par Israël", a indiqué à l'AFP un responsable du mouvement islamiste qui a requis l'anonymat. "Aucun problème majeur n'est soulevé dans les observations et demandes que soumettra le Hamas au sujet du contenu de la proposition" lors de cette réunion, a-t-il ajouté.

Il s'agit d'une proposition élaborée par l'Egypte et amendée par Israël. Elle avait été présentée en réponse au Hamas qui, mi-avril, insistait sur un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, une hypothèse qu'Israël refuse d'envisager.

Les détails de la proposition israélienne n'ont pas filtré mais d'après le site d'information américain Axios, qui cite des responsables israéliens, elle inclut la volonté de discuter de "l'établissement d'un calme durable" à Gaza.

La rencontre au Caire intervient près de sept mois après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre.

L'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis tentent, jusqu'ici en vain, de convaincre les deux belligérants de cesser les combats. Fin novembre, une trêve d'une semaine avait toutefois permis la libération de 80 otages retenus par le Hamas contre 240 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.

« Catastrophe »

La pression interne sur le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne cesse de s'accentuer, à l'image d'une nouvelle manifestation, samedi soir, qui a rassemblé à Tel Aviv des milliers de personnes pour exiger la libération des otages enlevés le 7 octobre.

Ce jour-là, des commandos du Hamas ont mené une attaque sans précédent sur Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son offensive à Gaza a fait 34.454 morts, majoritairement des civils, selon un nouveau bilan dimanche du ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans le territoire.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est attendu cette semaine en Israël, où il s'était rendu pour la dernière fois en mars, ainsi qu'en Jordanie, a annoncé le Département d'Etat américain dimanche.

En tournée au Moyen-Orient pour promouvoir une trêve, M. Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, où se tient une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF) au sujet du conflit.

Dimanche, lors de ce sommet de deux jours rassemblant de hauts dirigeants arabes et occidentaux à Ryad, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal ben Farhane, a affirmé que "la situation à Gaza est manifestement une catastrophe à tous points de vue, humanitaire, mais aussi un échec total du système politique existant à faire face à la crise".

Invité à l'événement, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a appelé Washington à empêcher l'offensive terrestre qu'Israël affirme préparer contre la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, déjà régulièrement bombardée, et où s'entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés.

"L'Amérique est le seul pays capable d'empêcher Israël de commettre ce crime", a déclaré M. Abbas, selon lequel une telle opération, annoncée par les responsables israéliens, serait "le plus grand désastre de l'histoire du peuple palestinien".

"S'il y a un accord (de trêve), nous suspendrons l'opération à Rafah", a cependant déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, samedi à la chaîne israélienne N12.

"La libération des otages est une priorité fondamentale pour nous", a-t-il ajouté. "S'il y a une possibilité de conclure un accord, nous le ferons."

Dans la nuit de dimanche à lundi, trois frappes israéliennes à Rafah ont tué 16 personnes, ont indiqué des sources hospitalières à l'AFP. Deux autres frappes ont fait sept morts à Gaza-ville (centre), d'après l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.

L'armée israélienne a indiqué dimanche avoir frappé "des dizaines de cibles terroristes" dans le centre de Gaza. Et tout au long de la journée de samedi, la marine israélienne a visé des cibles du Hamas et fourni un appui au troupes déployées dans le centre du territoire, a indiqué l'armée dimanche.

Jetée en construction 

Outre les destructions et le lourd bilan humain, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien où vivent 2,4 millions de personnes. Strictement contrôlée par Israël, l'aide humanitaire entre au compte-gouttes.

"Nous devons nous débrouiller avec ce que nous recevons comme aide et conserves", déplore à Rafah Mohamad Sarhan, un déplacé de 48 ans, exprimant le souhait de voir "la guerre s'arrêter et nos souffrances cesser".

Face aux retards et blocages d'Israël concernant la livraison par voie terrestre d'aide humanitaire à Gaza, le président des Etats-Unis Joe Biden avait annoncé début mars la construction d'un port artificiel.

La jetée en construction à Gaza devrait permettre d'ici "deux à trois semaines" d'acheminer davantage d'aide mais "rien ne peut remplacer les routes terrestres et les camions qui entrent" à Gaza, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain John Kirby dimanche.

Lors d'un échange téléphonique dimanche, MM. Biden et Netanyahu ont, dans ce domaine, "discuté d'une augmentation de l'acheminement de l'aide humanitaire" à Gaza, "notamment via des préparatifs pour l'ouverture cette semaine de nouveaux points de passage dans le nord" du territoire côtier, selon un communiqué de la Maison Blanche.

Joe Biden a insisté "sur la nécessité de progrès durables et amplifiés en totale coordination avec les organisations humanitaires".

L'armée israélienne a indiqué samedi que 25.000 camions d'aide humanitaire étaient entrés dans Gaza depuis le 7 octobre. Le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), avance, lui, le chiffre de 23.000 camions.

En mer Rouge, les forces américaines ont abattu dimanche cinq drones aériens qui présentaient une "menace imminente" pour la navigation marchande, d'après le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient.

Les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, qui contrôlent de larges pans du Yémen et soutiennent le Hamas, mènent depuis novembre des attaques contre des navires qu'ils estiment liés à Israël.


Le ministre saoudien des finances avertit que les conflits constituent la plus grande menace pour l'économie mondiale

Environ 1 000 leaders d’opinion de 92 pays sont à Riyad pour le forum du WEF afin de « promouvoir des approches avant-gardistes face aux crises interconnectées » (Photo, Abdulrahman Fahad Bin Shulhub/AN)
Environ 1 000 leaders d’opinion de 92 pays sont à Riyad pour le forum du WEF afin de « promouvoir des approches avant-gardistes face aux crises interconnectées » (Photo, Abdulrahman Fahad Bin Shulhub/AN)
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  • Mohammed Al-Jadaan : Les guerres à Gaza et en Ukraine "exercent une forte pression sur l'émotion économique".
  • L'Arabie saoudite a pour "objectif spécifique" de désamorcer les tensions régionales, a-t-il déclaré lors d'un panel du Forum économique mondial

RIYAD: L'Arabie saoudite a appelé dimanche à une "désescalade" au Moyen-Orient et mis en garde contre les conséquences économiques de la guerre à Gaza, à l'ouverture d'une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF), en présence de nombreux dirigeants et hauts responsables.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, les représentants palestiniens et de haut diplomates impliqués dans les efforts visant à mettre fin au conflit entre Israël et le Hamas palestinien figurent sur la liste des participants à ce sommet organisé sur deux jours dans la capitale Ryad.

La guerre à Gaza ainsi que les conflits en Ukraine et ailleurs exercent "une forte pression" sur l'environnement économique, a déclaré le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, lors d'un panel.

"Je pense que les pays, les dirigeants et les personnes qui font preuve de sang-froid doivent l'emporter et faire en sorte qu'il y ait une désescalade", a-t-il poursuivi.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive ayant fait 34.454 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Alors qu'Israël se prépare à lancer une offensive terrestre à Rafah, une ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent 1,5 millions de Palestiniens, le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a exhorté depuis Ryad les Etats-Unis à intervenir pour empêcher une telle opération, qui serait selon lui "le plus grand désastre de l'histoire du peuple palestinien".

«Nouvelle dynamique»

Le président du WEF, Borge Brende, avait parlé samedi d'"une sorte de nouvelle dynamique dans les discussions autour des otages, et (...) d'une sortie possible de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons à Gaza".

Israël n'est pas représenté au sommet, et les négociations sur une trêve à travers une médiation américaine, qatarie et égyptienne, se déroulent ailleurs, mais l'évènement sera "une occasion d'avoir des discussions structurées" avec "des acteurs clés", avait-il souligné lors d'une conférence de presse.

Le département d'Etat américain a indiqué qu'Antony Blinken fera le déplacement lundi à Ryad pour "discuter des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages". Il "mettra aussi l'accent sur l'importance de prévenir une extension" régionale de la guerre.

Le Hamas a dit samedi "étudier" une contre-proposition israélienne en vue d'une trêve associée à la libération d'otages, au lendemain de l'arrivée en Israël d'une délégation de médiateurs égyptiens pour tenter de relancer les négociations dans l'impasse.

Dans ses commentaires, M. Al-Jadaan a déclaré : "En matière de planification économique, il n'y a pas de mal à changer... à s'adapter aux nouvelles circonstances. C'est le conseil que je donnerais à tout le monde. Vous avez besoin d'un plan à long terme, comme Saudi Vision 2030, et de doubler la mise en œuvre, mais vous devez également vous assurer que vous vous adaptez.

"À plus long terme, indépendamment de ce qui se passe aujourd'hui, vous devez vous concentrer sur votre propre personnel, votre capital humain. C'est le jeu à long terme qui est essentiel.

"Je peux dire ceci : L'Arabie saoudite et la région ont les moyens de le faire, mais il y a beaucoup de pays qui auront du mal à fournir une éducation et des soins de santé de qualité à leur population", a-t-il déclaré.

Un millier de fonctionnaires, d'experts et de leaders d'opinion de 92 pays se trouvent à Riyad pour la réunion spéciale du Forum économique mondial sur la collaboration mondiale, la croissance et l'énergie pour le développement.

L'événement vise à "promouvoir des approches prospectives des crises interconnectées, tout en restant réaliste quant aux compromis à court terme" et à "travailler pour combler le fossé croissant entre le Nord et le Sud sur des questions telles que les politiques économiques émergentes, la transition énergétique et les chocs géopolitiques".

Depuis le début de la guerre, l'Arabie saoudite travaille avec d'autres pays pour tenter de mettre fin au conflit qui menace d'embraser la région.