Au procès de l'attentat de Nice, en France, Mohamed Ghraieb proclame son innocence

Dans cette photo d'archive prise le 15 juillet 2016, des personnes regardent un camion gardé par la police sur le front de mer de la Promenade des Anglais dans la ville de Nice, sur la Côte d'Azur, le 15 juillet 2016, quelques heures après qu'il ait foncé dans une foule assistant à un feu d'artifice. (Photo : Anne-Christine Poujoulat / AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 15 juillet 2016, des personnes regardent un camion gardé par la police sur le front de mer de la Promenade des Anglais dans la ville de Nice, sur la Côte d'Azur, le 15 juillet 2016, quelques heures après qu'il ait foncé dans une foule assistant à un feu d'artifice. (Photo : Anne-Christine Poujoulat / AFP)
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Publié le Vendredi 04 novembre 2022

Au procès de l'attentat de Nice, en France, Mohamed Ghraieb proclame son innocence

  • Amis d'enfance quand ils vivaient tous deux en Tunisie, Lahouaiej-Bouhlel et Mohamed Ghraieb se sont retrouvés à Nice au début des années 2010
  • Quand le président l'interroge sur un message, en arabe, saluant les attentats de janvier 2015 en région parisienne provenant de son portable et trouvé sur le téléphone de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, M. Ghraieb nie catégoriquement en être l'auteur

PARIS : "Je n'ai rien à voir avec le terrorisme et la violence", s'est défendu vendredi, souvent maladroitement, le Franco-Tunisien Mohamed Ghraieb, l'un des trois accusés poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste au procès de l'attentat de Nice, dans le sud-est de la France.

"Ce n'est pas important", "ça ne me dit rien" ou encore "j'ai rien compris", a souvent répondu l'accusé de 46 ans confronté aux questions précises du président de la cour d'assises spéciale de Paris, Laurent Raviot.

Ses liens avec Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l'auteur de l'attentat au camion-bélier qui a fait 86 morts sur la promenade des Anglais le 14 juillet 2016, le soir de fête nationale?

"C'était une connaissance parmi d'autres (...) C'était pas quelqu'un d'important pour moi", soutient l'accusé qui comparaît libre sous contrôle judiciaire après trois ans de détention provisoire.

Le président fait la moue. L'enquête a révélé que les deux hommes qui s'étaient connus en Tunisie avant de se retrouver à Nice au début des années 2010 avaient de très fréquents contacts au téléphone. Près de 1.300 l'année précédant l'attentat.

Le soir du 14 juillet, M. Ghraieb a ainsi tenté à dix reprises de joindre Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. "Pourquoi?", veut savoir le président. "Pour savoir quand je pourrais récupérer la deuxième clef de la voiture que nous venions de lui acheter", répond l'accusé. "Vous pensez qu'on va croire ça?", s'agace le juge.

"Vous échangiez sur quoi?", insiste M. Raviot. "Sur le sport, la bouffe, la salsa qu'il pratiquait... beaucoup de blagues", répond M. Ghraieb qui, à l'époque des faits, était veilleur de nuit dans un hôtel de Nice.

«Rien vu venir»

L'accusé s'était spontanément présenté à la police en fin d'après-midi le lendemain de l'attentat. S'il a reconnu être monté à bord du camion qui servira à l'attaque trois jours avant les faits - des photos l'attestent -, il a répété à la cour qu'il n'avait jamais eu connaissance du projet d'attentat.

"Vous parliez de l'Etat islamique (EI)?", l'interroge le président. "Une fois, en quittant la plage, il m'a demandé ce que je pensais de l'EI", se souvient l'accusé. "Et alors...", insiste le président. "Je lui ai dit: 'Pourquoi tu parles de ça? C'est des merdes". Je lui ai dit: 'Allez, dégage!' et il est parti".

Mohamed Lahouaiej-Bouhlel regardait-il des vidéos d'exactions de l'EI, comme vous l'avez dit aux enquêteurs?, poursuit le président. "Les enquêteurs n'ont pas bien compris. Il me parlait de vidéos de sport de combat et beaucoup de sites pornos, pas de vidéos d'exécutions", répond l'accusé.

Pourquoi êtes-vous allé sur la Promenade, en vous filmant, "la mine réjouie", le matin du 15 juillet en sortant de votre travail?, reprend M. Raviot. Réponse: "Il m'arrivait de rentrer chez moi en prenant ce chemin. C'était pas réfléchi (...) Je le regrette quand je vois comment cela a été mal interprété".

Quand le président l'interroge sur un message, en arabe, saluant les attentats de janvier 2015 en région parisienne provenant de son portable et trouvé sur le téléphone de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, M. Ghraieb nie catégoriquement en être l'auteur.

"J’ai jamais écrit ça. J’ai dû prêter mon téléphone à quelqu’un et je sais pas ce qu’il a échangé avec Lahouaiej-Bouhlel", explique-t-il laborieusement. Au cours de l'instruction il avait cité le nom d'un certain, Jamal Abbas dont aucune trace n'a été trouvée par les enquêteurs.

Et les documents téléchargés sur son ordinateur avec des photos des frères Kouachi, de Salah Abdeslam et d'autres responsables de l'organisation EI? "J’ai pas téléchargé, échangé, et personne ne m’a envoyé des choses comme ça. Il suffit de regarder les sites d’info pour tomber sur ces photos, et ça peut laisser des traces dans l’ordinateur, c'est tout", se justifie-t-il.

Quant aux soupçons d'avoir cherché à fournir une arme à Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l'accusé s'en défend catégoriquement: "Jamais de la vie". "La vérité c'est que je n'ai rien vu venir".

A partir de mardi, la cour se penchera sur le cas de Chokri Chafroud, Tunisien de 43 ans, en détention depuis 2016, également poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.