Premier interrogatoire des accusés au procès de l'attentat de Nice

Ce croquis d'audience réalisé le 5 septembre 2022 montre une vue générale du palais de justice de Paris lors de la journée d'ouverture du procès des suspects de l'attaque au camion de Nice en 2016 qui a tué 86 personnes et blessé plus de 400 (Image, AFP).
Ce croquis d'audience réalisé le 5 septembre 2022 montre une vue générale du palais de justice de Paris lors de la journée d'ouverture du procès des suspects de l'attaque au camion de Nice en 2016 qui a tué 86 personnes et blessé plus de 400 (Image, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 03 novembre 2022

Premier interrogatoire des accusés au procès de l'attentat de Nice

  • Le premier accusé à être entendu par la cour a été le Franco-Tunisien Mohamed Ghraieb, 46 ans, qui comparaît libre, sous contrôle judiciaire
  • Son interrogatoire doit se poursuivre jusqu'à vendredi

PARIS: La neuvième semaine du procès de l'attentat de Nice, qui a fait 86 morts le 14 juillet 2016, a débuté mercredi devant la cour d'assises spéciale de Paris avec l’interrogatoire des accusés, entendus pour la première fois par la cour depuis l’ouverture du procès.

Le premier accusé à être entendu par la cour a été le Franco-Tunisien Mohamed Ghraieb, 46 ans, qui comparaît libre, sous contrôle judiciaire, et compte parmi les trois accusés poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste.

Son interrogatoire doit se poursuivre jusqu'à vendredi.

Sa première journée d'interrogatoire a été essentiellement consacrée à sa personnalité. Sa soeur aînée et sa mère, venues de Tunisie, ont témoigné à la barre pour clamer son "innocence". "Mon frère était réglo, a toujours respecté la loi", a notamment affirmé dans un français impeccable sa soeur aînée Jouda Ghraieb, une enseignante de 53 ans, en imperméable moutarde et pantalon sombre.

La famille de Mohamed Ghraieb - père enseignant, décédé en 2020, mère libraire -, a toujours vécu dans "des conditions très confortables" dans la banlieue huppée de Tunis et adhéré aux valeurs laïques, a souligné Jouda Ghraieb.

Interrogée sur les attentats survenus en France en 2015 et 2016, elle a affirmé avoir été "choquée" par ces événements. "C'est inacceptable, effroyable", a-t-elle soutenu en soulignant que sa famille était "contre la violence, le fanatisme et l'extrémisme".

Mohamed Ghraieb, en jeans et blouson bleu marine, les cheveux gris, s'est montré moins prolixe que sa soeur, au point d'agacer son avocat William Bourdon qui a regretté les réponses parfois trop évasives de son client. "Sur des questions sans enjeux, sur des détails, vous semblez un peu louvoyer", l'a-t-il tancé.

«Piégé»

Ainsi, après avoir dit lors de sa garde à vue avoir rencontré pour la première fois son épouse en Tunisie, Mohamed Ghraieb a soutenu mercredi l'avoir rencontrée à Nice.

Cette femme, Merle Immonen, d'origine finlandaise, mère de quatre filles nées d'une autre union, doit témoigner à la barre jeudi.

Pour le reste, Mohamed Ghraieb a expliqué succinctement "faire le ramadan, mais pas les prières", avoir été adhérent à l'UMP (parti fondé par Jacques Chirac), membre d'une association de défense des animaux ou encore avoir été agressé, "sans savoir pourquoi", lorsqu'il était en prison par un détenu radicalisé.

Il sera interrogé plus spécifiquement sur les faits vendredi.

Un enquêteur de la sous-direction antiterroriste (Sdat), témoignant sous couvert d'anonymat, a rappelé les liens anciens entre M. Ghraieb, parfois surnommé Walid, et le Tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, le conducteur du camion qui a volontairement foncé sur la foule rassemblée le soir du 14 juillet sur la promenade des Anglais.

L'enquêteur a notamment rappelé qu'il y avait eu de nombreux appels téléphoniques et des échanges de SMS entre les deux hommes dans les jours et les semaines précédant l'attentat.

M. Ghraieb a également cherché à joindre à plusieurs reprises M. Lahouaiej-Bouhlel dans la nuit du 14 au 15 juillet. "Cela pourrait-il dire que M. Ghraieb ignorait le projet d'attentat de Lahouaiej-Bouhlel ?", demande le président Laurent Raviot. "Oui, clairement", admet l'enquêteur.

M. Ghraieb a toujours affirmé n'avoir jamais rien su du projet d'attentat. Au tout début du procès, lors d'une déclaration préalable, il avait dit avoir été "piégé" par Lahouaiej-Bouhlel qui a laissé derrière lui de nombreux indices permettant de l’incriminer. Mohamed Lahouaiej Bouhlel l’avait notamment pris en photo dans le camion qu’il venait de louer, quelques jours seulement avant l’attentat.

"Le terrorisme, la violence, ce n’est pas moi. Ce n’est pas un homme, c’est une ordure qui a fait ça, je ne comprends pas, je cherche des réponses aussi", avait expliqué M. Ghraieb qui, à l'époque des faits, était veilleur de nuit dans un hôtel.

En liberté sous contrôle judiciaire depuis 2020, il est resté trois ans en détention provisoire. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Short Url
  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".


Stéphane Séjourné, ministre français des Affaires étrangères achève son séjour en Arabie saoudite

Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le Président palestinien Farhat Abbas (Fournie)
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le Président palestinien Farhat Abbas (Fournie)
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné en visite à Riyad en marge du WEF(Fournie)
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné en visite à Riyad en marge du WEF(Fournie)
Short Url
  • Stéphane Séjourné, le chef de la diplomatie française a notamment fait le point avec ses homologues sur la nécessaire mobilisation du conseil de sécurité des Nations Unies.
  • : La France a également réitéré ses priorités à savoir la libération des otages, l’évitement d’une offensive à Rafah et la mise en place d’une solution politique.

RIYAD : Le Ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné s’est rendu à Riyad, en Arabie saoudite, en marge du World Economic Forum pour une série de rencontres et de réunions dédiées à la situation dans la région.

Mr. Séjourné a rencontré le ministre des Affaires étrangères saoudiens, Faisal bin Farhan Al Saud, et le ministre de la culture, Badr bin Abdullah bin Farhan, ainsi que le président Abbas, ses homologues jordaniens et égyptiens. Il s’est aussi réuni avec ses homologues européens David Cameron et Annalena Baerbock.

Une convergence d’opinion a été notée entre les hauts responsables sur les objectifs à court-terme à savoir un cessez-le-feu durable et une désescalade. La France a également réitéré ses priorités à savoir la libération des otages, l’évitement d’une offensive à Rafah et la mise en place d’une solution politique, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères français.

À ce propos, le ministre a rappelé à ses homologues que la question de la reconnaissance n’était pas un tabou pour la France mais qu’elle ne serait être utile que dans le cadre d’une stratégie globale pour une solution politique à deux États.

Stéphane Séjourné, le chef de la diplomatie française a notamment fait le point avec ses homologues sur la nécessaire mobilisation du conseil de sécurité des Nations Unies, sur la base du projet français de résolution.

En janvier, le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, lors de sa première intervention devant le Conseil de sécurité de l'ONU avait plaidé pour la constitution d’un État palestinien avec des frontières sures et reconnues sur la base des lignes de 1967 et dont la capitale sera Jérusalem. 

Le projet de résolution présenté par la France appelle à un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza et réclame aussi la libération de tous les otages encore détenus dans l'enclave.

Dans le cadre d'une médiation chapeautée par le Qatar, les parties prenantes au conflit avaient convenu fin novembre d'une trêve dans les combats, qui a duré une semaine et permis la libération d'otages israéliens et de détenus palestiniens.

Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères, la France reste totalement engagée dans tous les forums pertinents pour servir les objectifs de paix et de stabilités de la région, à Gaza, comme au Sud-Liban.


Le ministre français des Affaires étrangères en visite en Israël

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz (à droite) accueille son homologue français Stéphane Séjourne à Jérusalem le 30 avril 2024 (Photo, AFP).
Le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz (à droite) accueille son homologue français Stéphane Séjourne à Jérusalem le 30 avril 2024 (Photo, AFP).
Short Url
  • M. Séjourné devrait rencontrer plusieurs acteurs politiques israéliens, ainsi que des représentants des familles d'otages retenus à Gaza
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, martèle son intention de mener une offensive sur Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza

JÉRUSALEM: Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, est arrivé mardi en Israël, où il s'est entretenu avec son homologue israélien Israël Katz, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette visite de 24 heures entre Jérusalem et Tel-aviv s'inscrit dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient qui l'a emmené au Liban et en Arabie Saoudite.

Elle intervient alors qu'une médiation qatarie et égyptienne de longue haleine semble porter ses fruits et fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, associée à la libération d'un certain nombre d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi-quotidiens dans la bande de Gaza.

En Israël, "les discussions vont tourner autour des efforts, notamment de la France, pour parvenir à augmenter le volume d'aide humanitaire" dans la bande de Gaza, a indiqué une source diplomatique française. Elles porteront aussi sur le "risque d'offensive à Rafah sur laquelle (la France) a déjà marqué une très, très forte opposition", selon cette même source.

Offensive sur Rafah

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, martèle son intention de mener une offensive sur Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, où sont regroupés, affirme-t-il, les derniers bataillons du Hamas qui a attaqué Israël le 7 octobre.

De nombreux pays, dont les Etats-Unis, allié historique d'Israël, ont exprimé publiquement leur opposition, redoutant un carnage dans cette ville où s'entassent 1,5 million de civils palestiniens poussés par les combats, selon l'ONU.

M. Séjourné devrait également rencontrer plusieurs acteurs politiques israéliens, ainsi que des représentants des familles d'otages retenus à Gaza.

Le 7 octobre, des combattants du Hamas ont mené depuis Gaza une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Ils ont également enlevé quelque 250 personnes et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

La vaste opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.