Selon Human Rights Watch, l’Iran prétexte de la sécurité nationale pour réprimer les manifestations

 Une femme regarde la photo des correspondantes iraniennes Niloufar Hamedi et Elaheh Mohamadi publiée sur Twitter, à Nicosie, le 2 novembre 2022. (AFP)
Une femme regarde la photo des correspondantes iraniennes Niloufar Hamedi et Elaheh Mohamadi publiée sur Twitter, à Nicosie, le 2 novembre 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 04 novembre 2022

Selon Human Rights Watch, l’Iran prétexte de la sécurité nationale pour réprimer les manifestations

  • Les correspondantes Hamedi et Mohamadi sont accusées par le ministère du Renseignement et le Corps des gardiens de la révolution islamique d’avoir été formées par les services de renseignement américains
  • Les manifestations ont été particulièrement importantes dans de nombreuses universités, ce qui a conduit à des répressions brutales, notamment des passages à tabac et l’utilisation de gaz lacrymogène

LONDRES: Human Rights Watch (HRW) accuse les autorités iraniennes d’utiliser des menaces fabriquées de toutes pièces contre la sécurité nationale pour réprimer les manifestants à l’échelle du pays.

HRW met en lumière de nombreux cas dans lesquels la sécurité nationale est utilisée comme un prétexte pour persécuter des militants, des journalistes et des citoyens, comme avec les correspondantes Niloufar Hamedi et Elaheh Mohamadi.

Ces dernières ont été arrêtées pour avoir couvert les manifestations qui ont commencé après de la mort de Mahsa Amini, 22 ans, provoquée par la police des mœurs, qui reprochait à la jeune femme d’avoir porté son hijab de manière inappropriée.

Tara Sepehri Far, chercheuse principale à HRW, déclare: «Les forces de sécurité vicieuses de l’Iran utilisent toutes les tactiques possibles, parmi lesquelles la force létale contre les manifestants, les arrestations, la diffamation contre les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes, ainsi que des procès fictifs destinés à étouffer la dissidence généralisée.»

«Chaque nouvelle atrocité renforce encore plus les raisons pour lesquelles les Iraniens exigent des changements fondamentaux au sein d’une autocratie corrompue.»

Les correspondantes Hamedi et Mohamadi sont accusées par le ministère du Renseignement et le Corps des gardiens de la révolution islamique d’avoir été formées par les services de renseignement américains.

Six cent treize autres personnes ont été arrêtées par les autorités après les manifestations, qui se sont désormais étendues à cent trente-trois villes. Il y a parmi elles des avocats, des journalistes, des militants des droits de l’homme, des étudiants et, sans aucun doute le plus scandaleux, au moins quarante-quatre enfants, selon le comité de bénévoles chargé du suivi des détenus.

Le 24 octobre, le porte-parole judiciaire Masoud Setayeshi affirme que les autorités avaient accusé trois cent quinze personnes à Téhéran de «rassemblement et collusion en vue de porter atteinte à la sécurité nationale, de mener une propagande contre l’État et de troubler l’ordre public».

Il ajoute que quatre personnes ont été accusées de «corruption», notamment d’«utiliser des armes pour effrayer le peuple, de blesser des agents de sécurité, de détruire des biens publics et gouvernementaux pour perturber la sécurité nationale et de combattre la République islamique d’Iran». Si cette accusation aboutit à une condamnation, elle pourrait entraîner la peine de mort.

Amir Raïssian, l’avocat de l’un des quatre accusés – Mohammed Ghobadlou, 22 ans – précise que son client, qui est accusé d’avoir tué un agent de sécurité et d’en avoir blessé cinq autres dans un accident de voiture, n’avait pas été autorisé à assister à son propre procès lorsque les accusations ont été portées contre lui.

Tara Sepehri Far soutient: «La communauté internationale devrait prêter une attention particulière à la situation des personnes détenues et à celles qui risquent d’être condamnées à mort.»

«Exiger la libération inconditionnelle et mettre fin aux procès fictifs de tous ceux qui ont été arrêtés pour dissidence pacifique devraient être une priorité essentielle.»

Le 31 octobre, les autorités judiciaires de Téhéran ont mis à jour leurs chiffres pour indiquer que plus de mille actes d’accusation avaient été émis contre des détenus.

Des centaines d’autres actes d’accusation similaires contre des manifestants et des militants ont été prononcés dans le reste du pays.

Les manifestations ont été particulièrement importantes dans de nombreuses universités – cent vingt-neuf exactement –, ce qui a conduit à des répressions brutales, notamment des passages à tabac, l’utilisation de gaz lacrymogène et l’interdiction d’accès des étudiants à leurs campus. Jusqu’à présent, parmi les personnes détenues pour des raisons de sécurité nationale, trois cent huit seraient des étudiants.

De nombreuses personnalités publiques ont également été arrêtées et interrogées ; leurs passeports ont été confisqués. Cela concerne notamment des acteurs, des musiciens et des footballeurs, déclare HRW.

Jusqu’à présent, des groupes de défense des droits de l’homme enquêtent sur la mort lors des manifestations d’au moins deux cent quatre-vingt-quatre citoyens – dont quarante-cinq enfants – par les autorités au moyen de l’utilisation d’armes à feu et d’autres tactiques meurtrières.

En outre, plusieurs anciens détenus déclarent à HRW qu’ils ont été torturés en prison, victimes notamment de «coups de matraques, de décharges électriques et d’agressions sexuelles».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.