«Shtar Academy», s'évader de la prison par le rap

Le premier morceau, «Imagine», dresse un tableau clinique des conditions de détention. «La prison n'a rien de mignon ou de cool, c'est froid, crade, dur. C'est un temps qui ne passe plus, des familles qui souffrent à l'extérieur, une femme qui t'attend ou pas», énumère Mouloud Mansouri. (AFP)
Le premier morceau, «Imagine», dresse un tableau clinique des conditions de détention. «La prison n'a rien de mignon ou de cool, c'est froid, crade, dur. C'est un temps qui ne passe plus, des familles qui souffrent à l'extérieur, une femme qui t'attend ou pas», énumère Mouloud Mansouri. (AFP)
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Publié le Vendredi 04 novembre 2022

«Shtar Academy», s'évader de la prison par le rap

  • «Shtar», c'est «prison» en argot. Et c'est maintenant «Shtar Academy (Saison 2)», deuxième disque du genre après un premier opus sorti en 2014
  • Ils sont quatre détenus de la prison de Fresnes à avoir été sélectionnés pour partager couplets et micros avec des stars du rap comme Sofiane (dit Fianso), Rim'K, S.Pri Noir, Leto ou encore Heuss L'Enfoiré

PARIS: Oublier le bruit du verrou devant un micro, y trouver peut-être une clé pour l'après-sortie: le projet "Shtar Academy" permet à des détenus d'enregistrer un album avec des rappeurs connus venus poser leur voix en prison.

"Shtar", c'est "prison" en argot. Et c'est maintenant "Shtar Academy (Saison 2)", deuxième disque du genre après un premier opus sorti en 2014.

Ils sont quatre détenus de la prison de Fresnes (région parisienne) -- Ryan, Perkiz, Blur et Nono -- à avoir été sélectionnés pour partager couplets et micros avec des stars du rap comme Sofiane (dit Fianso), Rim'K, S.Pri Noir, Leto ou encore Heuss L'Enfoiré.

"Shtar Academy (saison 2)" n'a rien de bancal et se présente comme un solide disque de rap. Car comme le dit Fianso dans "Cellule de rimes" -- série-documentaire produite par France Télévisions retraçant le projet sur la durée --, certains des détenus retenus ont "largement le niveau" des pros devant le micro.

"Je suis un producteur, je veux faire un bon album. Il y avait plus de mecs au départ que les quatre à l'arrivée parmi les détenus. Ceux qui avaient moins de talent, ce n'était pas la peine de les +afficher+ (les jeter en pâture)", détaille pour l'AFP Mouloud Mansouri, tête pensante du projet.

«Déclic»

"On n'a pas commencé à enregistrer les titres tant que les mecs (détenus) n'étaient pas prêts, on les a préparés", poursuit le président de l'association Fu-Jo (organisation d'évènements musicaux au sein d'établissements pénitentiaires), lui-même ancien détenu pour une longue peine.

"On ne voulait pas les présenter à des rappeurs qui vendent des centaines de milliers d'albums et que (les détenus) soient ridicules à côté, et on ne voulait pas que des rappeurs connus se sentent floués en prêtant leur image à un projet qui n'aurait pas tenu la route", développe Mouloud Mansouri.

L'enregistrement du volume 2 de "Shtar Academy" a été épique. "Là, c'était compliqué, à cause de la pandémie: le confinement, en prison, ça dure plus longtemps; pour nous, les responsables, ça a pris deux ans et pour eux (les détenus), une grosse année, dont six mois de préparation avant les sessions".

Dans une scène marquante de "Cellule de rimes", il y a "ce déclic", comme le décrit le producteur, quand Ryan, le détenu, rencontre S.Pri Noir, le rappeur. Tous deux se sont connus plus jeunes.

"Ryan se rend compte qu'ils traînaient dans le même studio avant, que S.Pri Noir a réussi dans le rap, qu'il est égérie de grande marque de mode, qu'il y a peut-être un vrai truc à faire dans la musique", décortique Mouloud Mansouri.

«Temps qui ne passe plus»

"Ryan (sorti depuis) est en studio, on s'appelle tous les jours", embraye le producteur. "On ne les abandonne pas une fois le disque sorti. Je voudrais faire des concerts avec la +Shtar Ac'+, on attend que Perkiz sorte en aménagement de peine, pour faire des premières parties d'artistes, des concerts et, si certains veulent travailler en solo, je peux leur donner des coups de main comme avec Ryan".

"Shtar Academy (Saison 2)" évite le piège de la glorification de la prison, prisée par certains imitateurs du "gangsta rap" américain. Le premier morceau, "Imagine", dresse un tableau clinique des conditions de détention. "La prison n'a rien de mignon ou de cool, c'est froid, crade, dur. C'est un temps qui ne passe plus, des familles qui souffrent à l'extérieur, une femme qui t'attend ou pas", énumère Mouloud Mansouri.

Lui a toujours plein de projets en tête. Comme des concerts derrière les barreaux avec des stars de la variété cette fois -- il rêve de Clara Luciani -- ou monter un "atelier façon +Top Chef+ en prison, avec Cyril Lignac ou Philippe Etchebest, ce serait génial".


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Carnaval des dattes de Buraidah attire agriculteurs, acheteurs et commerçants

Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
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  • L’événement annuel connaît une croissance significative et offre de nouvelles opportunités aux agriculteurs

BURAIDAH : Le Carnaval des Dattes de Buraidah a attiré des agriculteurs, acheteurs et commerçants de dattes venus de tout le Royaume et des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Des centaines de tonnes de dattes ont été vendues, avec en tête la variété Sukkari, très prisée dans la région de Qassim. Les variétés Khalas, Suqai, Wannana, Barhi, Shaqra, Majdool, Hoshaniyya et bien d’autres connaissent également une forte demande de la part des visiteurs.

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Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)

Selon les statistiques officielles du carnaval, plus de 100 variétés de dattes issues des fermes de Qassim sont exposées quotidiennement sur le marché. Le carnaval propose aussi bien des opportunités économiques et sociales pour la communauté locale que des opportunités commerciales pour les agriculteurs et les commerçants.

Cet événement annuel connaît une croissance notable et représente une véritable plateforme pour les producteurs. Une équipe de contrôle qualité inspecte toutes les dattes entrantes afin de s'assurer qu'elles respectent les normes de consommation.

Le carnaval met en avant le travail des jeunes hommes et femmes du secteur, et propose un programme riche en événements, animations, activités et expositions autour des dattes et de leurs dérivés, avec la participation de nombreuses organisations gouvernementales, sociales et caritatives.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com