Frankly Speaking: La coopération saoudienne et émiratie en matière d'énergie atomique peut servir de modèle

Christer Viktorsson, directeur général de l'autorité fédérale de réglementation nucléaire aux Émirats arabes unis,  lors de l'émission Frankly Speaking, le principal talk-show hebdomadaire d'Arab News consacré à l'actualité. (Photo, AN)
Christer Viktorsson, directeur général de l'autorité fédérale de réglementation nucléaire aux Émirats arabes unis, lors de l'émission Frankly Speaking, le principal talk-show hebdomadaire d'Arab News consacré à l'actualité. (Photo, AN)
Short Url
Publié le Dimanche 19 février 2023

Frankly Speaking: La coopération saoudienne et émiratie en matière d'énergie atomique peut servir de modèle

Christer Viktorsson, directeur général de l'autorité fédérale de réglementation nucléaire aux Émirats arabes unis,  lors de l'émission Frankly Speaking, le principal talk-show hebdomadaire d'Arab News consacré à l'actualité. (Photo, AN)
  • Christer Viktorsson, directeur général de FANR, estime que le développement de technologies qui rendent le monde plus durable mérite d'être soutenu
  • Il affirme que les leçons tirées de la centrale de Barakah aux EAU peuvent être utiles à tous les pays détenteurs de programmes d'énergie nucléaire civile

DUBAΪ: Alors que le monde est témoin du conflit qui fait rage entre la Russie et l'Ukraine, nombreux sont ceux qui craignent une escalade nucléaire imminente. Malgré cette menace, les acteurs du monde entier s'efforcent de garantir la mise en œuvre d'une énergie nucléaire sûre, selon le chef de l'autorité de régulation des Émirats arabes unis. 

Faisant référence aux catastrophes survenues dans l'ancienne Union soviétique en 1986 et au Japon en 2011, Christer Viktorsson rappelle que si l'énergie atomique peut être une entreprise dangereuse, « la sécurité nucléaire en général s'est considérablement améliorée depuis Tchernobyl. Elle s'est encore améliorée après l'accident de Fukushima et de nombreux progrès ont été accomplis en matière de sécurité. » 

Néanmoins, dans le contexte des combats en Ukraine, il indique : « Nous devrions tous être alarmés par la situation lorsqu'il y a un risque d'accident nucléaire. Nous avons vu des accidents dans le passé et beaucoup d'entre eux ont été catastrophiques et ont causé beaucoup de dégâts à l'environnement et la santé publique. » 

Viktorsson, actuellement directeur général de l'autorité fédérale de réglementation nucléaire aux Émirats arabes unis, a tenu ces propos dans « Frankly Speaking », le talk-show d'actualité d'Arab News qui interroge des décideurs politiques et des chefs d'entreprise de premier plan. 

1
Le chef de l'autorité de régulation des Émirats arabes unis affirme qu'il y a beaucoup de choses à apprendre des pratiques des uns et des autres et que les leçons de la centrale de Barakah seront utiles à tous les pays ayant des programmes d'énergie atomique civile. (Photo, AN)

Ces réflexions sont intervenues avant la 27e conférence des Nations unies sur le changement climatique, ou COP27, qui a débuté dimanche à Sharm El-Sheikh, en Égypte. 

Les Émirats arabes unis, qui accueilleront le sommet sur le climat COP28, abritent la centrale nucléaire de Barakah, qui est la première installation commerciale de ce type dans le monde arabe et compte quatre réacteurs.

Dans la lignée d'une pléthore d'initiatives écologiques lancées par les pays du Golfe, la centrale contribuera à « limiter les émissions de CO2 (dioxyde de carbone) dans l'environnement. Et je pense que nous devrions tous soutenir le développement de technologies qui rendent le monde plus durable », a précisé Viktorsson. 

« Il ne s'agit pas d'une solution miracle. Si vous commencez à construire une centrale nucléaire et à la mettre en service, cela prend entre cinq et dix ans. Si vous voulez commencer avec une technologie plus avancée, cela peut même prendre plus de temps. Donc, cela fait partie d'une solution, je crois, mais ce n'est pas la seule. »

En décembre 2017, la milice houthie soutenue par l'Iran a affirmé avoir lancé un missile de croisière sur l'usine de Barakah. Si les Émirats arabes unis ont indiqué qu'aucun missile n'avait atteint l'installation, l'incident a démontré la nécessité de disposer des protocoles de sécurité les plus élevés. En février de cette année, Viktorsson a déclaré à l'agence de presse Reuters qu'il était convaincu que Barakah était bien protégée. 

Dans la même veine, il a déclaré à Katie Jensen, l'animatrice de l'émission « Frankly Speaking », que « les centrales nucléaires modernes, notamment Barakah en particulier, disposent d'une protection physique très forte qui fait partie des exigences des Émirats arabes unis. Ensuite, bien sûr, la protection physique est intégrée à la centrale. 

« Mais le pays tout entier doit jouer le jeu pour assurer la protection physique d'une centrale nucléaire », a-t-il déclaré, ajoutant qu'en plus de la sécurité physique, Barakah est équipée de protocoles de cybersécurité solides et procède à de fréquents tests et exercices. 

Depuis des années, l'Arabie saoudite s'efforce de mettre en place un programme d'énergie atomique propre et sûr. Récemment, des représentants des Émirats arabes unis ont visité le projet de réacteur de recherche nucléaire du Royaume à King Abdulaziz City for Science and Technology. 

Les spécifications des réacteurs du projet saoudien ont été mises en place par KACST avec la participation du King Abdullah City for Atomic and Renewable Energy, ou K.A.CARE, et d'experts internationaux, selon le site web Vision 2030 du Royaume. 

Le projet de recherche nucléaire, fondé par un décret royal en 2010, vise à construire « un avenir durable pour l'Arabie saoudite en développant une importante capacité d'énergie alternative entièrement soutenue par des industries locales de niveau mondial ». 

Depuis que le Royaume est devenu membre de l'Agence internationale de l'énergie atomique en 1962, il a respecté ses engagements dans le cadre de la « stratégie par étapes » de l'AIEA, qui est un plan en trois phases aboutissant à la construction et à l'exploitation d'une centrale nucléaire. 

Jusqu'à présent, l'Arabie saoudite a achevé la phase 1, qui implique une série d'études, et la phase 2, qui consiste en l'établissement de cadres et d'organisations réglementaires. 

En février de cette année, Rafael Grossi, directeur général de l'AIEA, a déclaré lors d'une conférence virtuelle à Riyad que l'agence travaillait en étroite collaboration avec l'Arabie saoudite pour développer son programme d'énergie nucléaire. 

1
Pendant des années, l'Arabie saoudite a travaillé à un programme d'énergie atomique propre et sûr. Récemment, des responsables des Émirats arabes unis ont visité le projet de réacteur de recherche nucléaire du Royaume à King Abdulaziz City for Science and Technology. (Photo, fournie)

« Nous avons maintenant un accord de coopération avec l'autorité de régulation en Arabie saoudite. Nous avons échangé des visites. Nous nous rencontrons régulièrement afin de partager des informations », a déclaré Viktorsson, physicien ayant plus de trois décennies d'expérience dans le domaine de la sûreté et de la réglementation nucléaires. 

« Nous partageons des informations sur la manière de construire une infrastructure et sur les types de réglementation nécessaires ». 

« Il y a beaucoup de choses à apprendre de l’expérience des autres. J’entends que les Émirats arabes unis ont récemment construit trois réacteurs et que l'Arabie saoudite commence à en bâtir. Donc, bien sûr, il y a beaucoup d'intérêts en commun. Et les EAU et le FANR sont prêts à partager, car l'un de nos principes est la transparence et l'ouverture à la technologie nucléaire civile. » 

Alors que l'Iran continue de faire avancer son programme nucléaire controversé, Viktorsson précise : « Je pense que les Émirats arabes unis sont déjà un modèle, et la coopération entre (les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite) pourrait être une autre façon dont deux pays voisins se soutiennent mutuellement par rapport aux volets pacifiques de l'énergie nucléaire ». 

« Dans la région, comme nous le voyons dans d'autres régions du monde, il y a beaucoup d'ouverture, de discussions et de coopération entre les autorités réglementaires. Et c'est quelque chose que nous introduisons maintenant aussi dans cette partie du monde. C'est très, très bénéfique ». 

1
Christer Viktorsson rappelle que si l'énergie atomique peut être une entreprise dangereuse, « la sécurité nucléaire en général s'est considérablement améliorée depuis Tchernobyl. Elle s'est encore améliorée après l'accident de Fukushima et de nombreux progrès ont été accomplis en matière de sécurité. » (Photo, AN)

Selon Viktorsson, la sécurité est la priorité absolue de FANR et des Émirats arabes unis en matière d'énergie nucléaire. Depuis 2008, la politique nucléaire du pays « souligne que les EAU vont se conformer aux normes internationales les plus élevées en matière de sécurité et de non-prolifération. Et nous mettons cela en œuvre dans le choix du site de la centrale de Barakah. » 

« Nous avons évalué le site, qui est sûr. Nous avons supervisé la construction de la centrale de Barakah, tout le temps avec nos inspecteurs. Nous supervisons maintenant l'exploitation. » 

Barakah est soumise à des protocoles de sécurité et de réglementation rigoureux, a précisé Viktorsson. Huit inspecteurs résidents travaillent en étroite collaboration avec les opérateurs, et surveillent les activités quotidiennes d'exploitation, de maintenance et de réparation. 

En outre, le siège de la FANR à Abu Dhabi dispose d'écrans qui surveillent chaque réacteur et il fait fréquemment fonctionner des simulateurs pour se préparer à tout scénario possible à la centrale. Des laboratoires surveillent également les niveaux de radiation des poissons, de l'eau, de l'air et du sable autour de Barakah. 

« Les Émirats arabes unis ont signé et adhéré à la convention sur la sûreté nucléaire, à la convention sur les déchets radioactifs, à la convention sur la protection physique - tous les instruments qui, en réalité, sont là pour soutenir la sécurité et la non-prolifération », a déclaré Viktorsson. 

Ces derniers mois, les responsables de l'AIEA ont exprimé leur crainte que les combats en Ukraine ne provoquent un accident nucléaire catastrophique à la centrale atomique de Zaporijjia, la plus grande d'Europe. Depuis des mois, la centrale est sous contrôle russe et exploitée par des ingénieurs ukrainiens. 

L'emplacement et l'exploitation d'une centrale nucléaire ne sont pas les seuls défis à relever en matière de sécurité ; l'élimination et le stockage des déchets nucléaires est une autre question à laquelle les pays qui se dotent de capacités électronucléaires doivent s'attaquer. 

Selon Viktorsson, il existe différents types de déchets nucléaires produits par les centrales. L'une des catégories est celle des déchets d'exploitation, qui sont des vêtements, des outils et des équipements contaminés par la radioactivité et qui nécessitent un certain type de traitement, mais qui sont classés comme « déchets de faible et moyenne activité » et peuvent être stockés facilement. 

Le défi, explique Viktorsson, est l'élimination et le stockage du combustible nucléaire usé. 

« C'est une autre histoire, car ce combustible est dangereux pendant des milliers d'années et nous devons nous assurer de trouver le moyen de prendre en charge ces déchets. De nombreuses recherches ont été menées dans le monde et nous bénéficions de l'expérience d'autres pays, notamment des Émirats arabes unis.  Par ailleurs le gouvernement travaille actuellement à l'élaboration d'une politique d'élimination sûre du combustible nucléaire usé », a-t-il poursuivi. 

Selon Viktorsson, depuis 2008, les EAU se sont engagés à adopter « une attitude très responsable à l'égard de la sécurité des déchets radioactifs, la même attitude que pour la centrale nucléaire. » 

Toutefois, ajoute-t-il, « la décision à prendre à ce sujet n'est pas urgente. Nous avons presque cent ans avant de devoir décider de la solution finale pour le combustible nucléaire usé. On peut penser que la technologie va se développer. Nous pourrions donc trouver une façon plus intelligente de nous occuper des déchets nucléaires que de les enfouir dans le sol. Mais les Émirats arabes unis veillent à ce qu'ils soient traités de manière sûre et à ce qu'ils n'endommagent ni l'environnement ni les êtres humains. » 

En plus de diversifier les sources d'énergie et l'économie des EAU en dehors du pétrole et du gaz, le programme nucléaire du pays a apporté des avantages sociaux, selon Viktorsson. Il a indiqué que la main-d'œuvre de FANR est composée de 44 % de femmes et de 72 % d'Émiratis. 

« Il est important que nous utilisions toutes les compétences qui existent dans le pays, et beaucoup de jeunes femmes et de jeunes hommes souhaitent rejoindre FANR et l'industrie nucléaire », a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.co


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Short Url
  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Short Url
  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Short Url
  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com