Rishi Sunak dit vouloir «coopérer étroitement» avec la France sur l'immigration

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak rencontre le président français Emmanuel Macron avant une réunion bilatérale lors du sommet COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte. (Reuters)
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak rencontre le président français Emmanuel Macron avant une réunion bilatérale lors du sommet COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte. (Reuters)
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Publié le Lundi 07 novembre 2022

Rishi Sunak dit vouloir «coopérer étroitement» avec la France sur l'immigration

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak rencontre le président français Emmanuel Macron avant une réunion bilatérale lors du sommet COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte. (Reuters)
  • Devenu Premier ministre il y a deux semaines, Rishi Sunak a rencontré lundi le président français pour la première fois depuis sa prise de fonctions
  • Ils avaient déjà décidé lors d'un entretien téléphonique fin octobre de coopérer davantage en matière d'immigration, alors que près de 40 000 personnes ont déjà risqué leur vie en traversant la Manche sur de petites embarcations depuis le début de l'année

CHARM EL-CHEIKH: Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a affirmé lundi en marge de la COP27 en Egypte qu'il voulait "coopérer étroitement" avec la France sur l'immigration, Downing Street confirmant qu'un accord sur la question était en train d'être finalisé. 

Devenu Premier ministre il y a deux semaines, Rishi Sunak a rencontré lundi le président français pour la première fois depuis sa prise de fonctions. 

"C'était formidable de rencontrer le président Macron pour parler non seulement de la lutte contre l'immigration illégale mais aussi d'autres domaines dans lesquels nous voulons coopérer étroitement avec les Français", a affirmé le dirigeant britannique après l'entrevue. 

Après une période de tensions entre Londres et Paris, le gouvernement de Rishi Sunak, devenu Premier ministre sur fond de crise politique après les démissions de Boris Johnson et Liz Truss, semble adopter un ton plus conciliant à l'égard de la France. 

Emmanuel Macron et Rishi Sunak avaient déjà décidé lors d'un entretien téléphonique fin octobre de coopérer davantage en matière d'immigration, alors que près de 40 000 personnes ont déjà risqué leur vie en traversant la Manche sur de petites embarcations depuis le début de l'année, un record. 

Il s'agit d'un "problème complexe" qui "ne va pas être résolu en une soirée", a souligné M. Sunak alors que ses équipes sont mises sous pression pour la gestion de l'afflux de migrants, avec des récentes révélations concernant un centre d'accueil surpeuplé et le jet d'engins incendiaires sur un autre centre près de Douvres. 

"Je pense qu'il y a une opportunité à saisir pour travailler ensemble, pas seulement avec les Français mais avec d'autres pays aussi", a estimé M. Sunak, précisant qu'il donnerait plus de détails "dans les prochaines semaines". 

A Londres, un porte-parole de Downing Street a confirmé qu'"un accord est en train d'être discuté" et qu'il est "en phase de finalisation". 

De son côté toutefois, l'Elysée a simplement affirmé que MM. Macron et Sunak allaient "rester en contact pour faire progresser la coordination entre les deux pays face au défi des migrations irrégulières". 

Le président français a par ailleurs invité M. Sunak à une conférence sur l'Ukraine le 13 décembre à Paris. 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.