Brésil: Lula pose les jalons de son 3e mandat

Le président élu du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, assiste à une réunion avec le président argentin Alberto Fernandez à Sao Paulo, au Brésil, le 31 octobre 2022 (Photo, AFP).
Le président élu du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, assiste à une réunion avec le président argentin Alberto Fernandez à Sao Paulo, au Brésil, le 31 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 08 novembre 2022

Brésil: Lula pose les jalons de son 3e mandat

Le président élu du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, assiste à une réunion avec le président argentin Alberto Fernandez à Sao Paulo, au Brésil, le 31 octobre 2022. (Photo, AFP)
  • Lula s'est engagé à maintenir à 600 réais (environ 118 euros) l'Auxilio Brasil, une allocation versée aux plus pauvres, même si ce montant n'est pas prévu dans le budget de l'année prochaine
  • Lula ne va pas attendre son investiture pour donner à la communauté internationale des gages de son engagement dans la lutte contre la déforestation en Amazonie

SAO PAULO: Le président élu du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, a commencé lundi à définir les contours de son futur gouvernement pour un troisième mandat qui s'annonce plein de défis dans un pays profondément divisé.

Élu le 30 octobre d'une courte tête face au président sortant d'extrême droite Jair Bolsonaro, Lula, 77 ans, a remis le bleu de chauffe après s'être accordé quelques jours de repos à Bahia (nord-est) avec la future Première dame, Rosangela da Silva, au terme d'une campagne harassante.

À moins de deux mois de son investiture, le 1er janvier, l'icône de la gauche a débuté la semaine par une première réunion avec son équipe chargée de la transition jusqu'à la passation de pouvoirs.

Et "mercredi, il sera à Brasília" pour accompagner de près la transition sous la coordination du vice-président élu Geraldo Alckmin, a déclaré à l'AFP un conseiller de l'équipe de transition, assurant que "l'agenda" des réunions dans la capitale "n'est pas encore bouclé".

À Brasília, il doit notamment rencontrer le très influent Artur Lira, président de la Chambre des députés qui a été un proche de Jair Bolsonaro durant son mandat.

Tenir les «promesses»

L'appui du Parlement sera fondamental pour un des premiers grands défis du futur gouvernement de gauche: faire approuver des dépenses exceptionnelles pour le versement de minima sociaux.

Lula s'est notamment engagé à maintenir à 600 réais (environ 118 euros) l'Auxilio Brasil, une allocation versée aux plus pauvres, même si ce montant n'est pas prévu dans le budget de l'année prochaine.

"Nous ne pouvons pas commencer 2023 sans l'Auxilio Brasil (à 600 réais), sans augmentation réelle du salaire minimum. Ce sont des promesses faites aux électeurs et les urnes ont parlé", a déclaré vendredi Gleisi Hoffmann, président du Parti des Travailleurs (PT) de Lula.

D'intenses tractations sont déjà en cours pour l'autorisation de dépasser le plafond des dépenses qui doit être approuvée par les parlementaires avant le 15 décembre.

Ce ne sera pas une mince affaire dans les deux chambres où le Parti Libéral (PL) de Bolsonaro est le groupe le plus important.

Lula devrait néanmoins pouvoir composer avec le "Centrao", nébuleuse de partis centristes qui font la pluie et le beau temps au Parlement depuis des décennies, s'alliant le plus souvent avec le gouvernement en place, non sans monnayer leur soutien contre des postes importants.

Plusieurs leaders de ces partis qui s'étaient alliés au gouvernement Bolsonaro se sont montrés ouverts au dialogue avec le président élu de gauche.

«Agenda social»

Durant sa campagne, Lula a surfé sur la nostalgie des années fastes de ses deux premiers mandats (2003-2010), sans détailler la façon dont il compte gouverner le Brésil lors des quatre prochaines années.

Il fera face aux mêmes défis que les autres dirigeants de gauche arrivés récemment au pouvoir en Amérique Latine, explique le politologue Leandro Consentino, professeur de l'Insper de Sao Paulo.

C'est-à-dire, "comment articuler la rigueur budgétaire avec un agenda social de gauche attendu", dans un contexte d'inflation, de chômage élevé et d'une possible récession.

La situation économique est loin d'être aussi favorable que durant les années 2000, quand Lula avait pu mener d'ambitieux programmes sociaux grâce au boom des matières premières.

Lula s'est engagé à concilier "responsabilité budgétaire, sociale, et développement durable", mais les milieux d'affaires attendent de pied ferme ses premières annonces, notamment les noms de l'équipe économique du futur gouvernement.

Contrairement à Bolsonaro, qui a créé un "super-ministère" de l'économie, Lula prévoit de diviser le portefeuille en trois : finances, planification et industrie, et commerce.

Direction la COP27

Lula ne va pas attendre son investiture pour donner à la communauté internationale des gages de son engagement dans la lutte contre la déforestation en Amazonie et doit se rendre la semaine prochaine à la COP27, à Charm el-Cheikh, sur invitation du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

"La question du climat est une priorité stratégique de premier plan", a dit au quotidien Folha de S. Paulo Marina Silva, ex-ministre de l'Environnement, qui accompagnera Lula en Égypte.

Elle est pressentie pour reprendre ce ministère, après quatre ans de gouvernement Bolsonaro marqués par une forte augmentation de la déforestation et des incendies dans la plus grande forêt tropicale de la planète.

La préservation de l'Amazonie sera fondamentale "pour que le Brésil récupère sa crédibilité auprès de la communauté internationale" et paraphe des accords commerciaux comme celui entre l'Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Venezuela), estime André César, analyste du cabinet de consultants Hold.


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.