Trump omniprésent lors des «midterms», avant sa probable candidature pour 2024

L'ancien président américain Donald Trump (Photo, AFP).
L'ancien président américain Donald Trump (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 09 novembre 2022

Trump omniprésent lors des «midterms», avant sa probable candidature pour 2024

  • A 76 ans, Trump veut sa revanche après sa défaite nette, qu'il continue de contester
  • À dessein toutefois, l'ex-président prend soin d'attendre les résultats de mardi pour lancer sa candidature

NEW YORK: Donald Trump, tout près d'annoncer sa candidature à la présidentielle de 2024, a été omniprésent sur la campagne des élections de mi-mandat, réclamant une "vague géante" de fidèles républicains au Congrès, condition de son retour éventuel à la Maison Blanche.

A 76 ans, l'ancien président (2017-2021) veut sa revanche après sa défaite nette, qu'il continue de contester, face au démocrate Joe Biden en novembre 2020.

Même si son nom ne figure sur aucun bulletin de vote des élections législatives et locales de mardi aux Etats-Unis, le sort des candidats républicains qu'il a adoubés permettra de mesurer sa popularité et ses chances de retrouver le Bureau ovale le 20 janvier 2025.

Lundi soir, le milliardaire, qui a bouleversé le système politique américain en remportant la primaire républicaine et la présidence en 2016 pour un mandat à nul autre pareil, a promis "une très grande annonce mardi 15 novembre à Mar-a-Lago", sa résidence en Floride.

En votant mardi à Palm Beach, Donald Trump a martelé: "Je pense que nous allons passer une grande soirée, que cela sera très bien pour le pays (...) et que mardi (prochain) sera une journée vraiment passionnante pour beaucoup de gens, j'ai hâte de vous voir à Mar-a-Lago".

Tableau sombre de l'Amérique 

Enchaînant les réunions de fin de campagne, l'homme d'affaires, tribun aux accents populistes, a dressé un tableau terriblement sombre de l'Amérique dirigée par son adversaire Joe Biden.

Devant un océan de casquettes rouges frappées de son slogan "Make America Great Again" (Maga), M. Trump a évoqué une première puissance mondiale où la hausse des prix "étrangle les ménages", où la "criminalité violente est hors de contrôle" et où l'extrême gauche "endoctrine nos enfants". Inflation, insécurité, école : les thèmes de campagne des républicains.

Prônant une "solution pour mettre fin à cette folie (...), à la destruction de notre pays et sauver le rêve américain", il a demandé de "voter républicain" pour faire déferler sur le Congrès de Washington une "vague géante" rouge, couleur du parti conservateur.

À dessein toutefois, l'ex-président prend soin d'attendre les résultats de mardi pour lancer sa candidature, afin de ne pas "perturber" le renouvellement de la Chambre des représentants, du tiers du Sénat, des gouverneurs des États et de milliers d'élus locaux.

Ils sont 200 républicains à avoir reçu l'onction de l'homme d'affaires.

"Il est important que certains des candidats qu'il a soutenus gagnent et l'emportent largement", souligne Robert Shapiro, politologue de l'université Columbia à New York.

Domination de Trump 

Si les "trumpistes" triomphent, la domination de Trump sur le parti républicain sera sans partage.

Au contraire, en cas de défaite, l'ancien président sera concurrencé par d'autres caciques républicains, à l'instar du gouverneur de Floride Ron DeSantis et de l'ancien vice-président Mike Pence, analyse M. Shapiro auprès de l'AFP.

Les Américains votent, mais attendront peut-être des jours avant des résultats complets

Les résultats des élections de mi-mandat aux États-Unis pourraient mettre des jours à être connus dans leur globalité, en raison d'un système ultra-décentralisé, du poids du vote par correspondance et de courses très serrées dans certains États clés.

Dans un climat politique électrique aux États-Unis, certains craignent que ce délai n'alimente la désinformation et les théories du complot sur l'intégrité du vote, et plus largement les tensions, voire des éruptions de violence.

Le contrôle du Sénat, qui pourrait basculer du côté républicain, est notamment très incertain. Il pourrait se jouer à un siège près, et dépendra de la couleur du sénateur élu dans des États très disputés comme la Pennsylvanie, la Géorgie, l'Ohio, le Nevada, l'Arizona ou encore le Wisconsin.

Pour cet expert, "les républicains veulent n'importe quel président républicain, Trump" ou un autre, et un "gouvernement républicain qui conduise des politiques conservatrices et nomme des fonctionnaires et juges conservateurs".

Lors de derniers meetings de campagne en Pennsylvanie et dans l'Ohio, les partisans de Trump lui ont réclamé "quatre ans de plus" en espérant, comme Dixy Chappell, employée de crèche en Virginie, que ces élections soient un "tremplin" pour 2024.

Climat délétère 

Dans un pays ultrapolarisé, au climat politique délétère de contestation de la victoire M. Biden, il y a deux ans, les scrutins mardi vont aussi désigner 27 "secrétaires d'État" chargés dans chaque État de valider les élections des années à venir.

Ces élus seront cruciaux pour la présidentielle de 2024.

En Géorgie, en 2020, le secrétaire d'État républicain Brad Raffensperger avait résisté à la pression de Donald Trump, qui l'avait sommé de retourner en sa faveur la victoire sur le fil de Joe Biden dans cet Etat du sud.

En Arizona, la trumpiste Kari Lake, qui veut être gouverneure, ne reconnaît pas le résultat de la présidentielle de 2020 et n'a pas dit si elle se plierait à une éventuelle défaite mardi. La "secrétaire d'Etat" locale Katie Hobbs, qui l'affronte, s'attend à des recomptages et des recours juridiques qui retarderaient les résultats.

Dans ce contexte de soupçons infondés de fraudes, la professeure de sciences politiques Susan Stokes redoute, dans un commentaire de son université de Chicago, qu'en cas de raz-de-marée républicain aux Etats-Unis mardi, il soit "difficile d'éviter un scénario qui verrait Donald Trump +gagner+ la présidence, quel que soit le résultat de l'élection" le 5 novembre 2024.


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington et Londres imposent des sanctions contre l'Iran, visant des fabricants de drones

Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
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  • Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense
  • L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol

WASHINGTON: Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont imposé jeudi des sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles", après l'attaque du week-end dernier contre Israël.

Les sanctions de Washington visent "16 personnes et deux entités permettant la production de drones iraniens" dont les Shahed qui "ont été utilisés lors de l'attaque du 13 avril", a annoncé le département du Trésor dans un communiqué.

Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense.

Le président américain Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis allaient continuer à faire "rendre des compte" à l'Iran avec ces nouvelles sanctions visant la République islamique.

Il a assuré que les sanctions étaient destinées à "limiter les programmes militaires déstabilisateurs de l'Iran", selon un communiqué de la Maison Blanche.

Les sanctions imposées par Londres ciblent, elles, "plusieurs organisations militaires iraniennes, individus et entités impliqués dans les industries iraniennes de drones et missiles balistiques", a précisé le Trésor.

L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol.

Téhéran a présenté son attaque comme une riposte à la frappe meurtrière imputée à Israël visant le consulat iranien à Damas début avril.

Eviter l'escalade 

En réponse, les pays occidentaux ont promis de renforcer leurs sanctions contre l'Iran, mais veulent aussi éviter une escalade de la violence dans la région.

L'Union européenne a ainsi décidé, mercredi lors d'un sommet à Bruxelles, d'imposer de nouvelles sanctions visant les producteurs iraniens de drones et de missiles.

Et jeudi, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a indiqué que les dirigeants des pays du G7, en réunion sur l'île italienne de Capri, discutent "de mesures supplémentaires", tout en insistant sur la nécessité d'éviter "une escalade".

Les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie) devraient appeler à des sanctions individuelles contre des personnes impliquées dans la chaîne d'approvisionnement iranienne en missiles et en drones, selon une source au sein du ministère italien des Affaires étrangères.

Et les ministres des Finances et banquiers centraux du G7, réunis à Washington, avaient promis, dans un communiqué mercredi soir, d'assurer "une coordination étroite de toute mesure future visant à affaiblir la capacité de l'Iran à acquérir, produire ou transférer des armes pour soutenir ses activités régionales déstabilisatrices".

Ils avaient par ailleurs appelé "à la stabilité dans l'ensemble de la région, au vu des risques économiques posés par une escalade régionale, notamment les perturbations du transport maritime international".


L'éventuelle aide américaine à l'Ukraine «ne changera rien», selon le Kremlin

Des piétons marchent vers un drapeau national ukrainien flottant en berne en raison du mauvais temps, à côté du monument de la Patrie au musée en plein air de la Seconde Guerre mondiale à Kiev, le 18 avril 2024 (Photo, AFP).
Des piétons marchent vers un drapeau national ukrainien flottant en berne en raison du mauvais temps, à côté du monument de la Patrie au musée en plein air de la Seconde Guerre mondiale à Kiev, le 18 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • L'heure est à l'optimisme à Moscou, plusieurs mois après l'échec de la contre-offensive de Kiev de l'été 2023
  • De son côté, épuisée par deux ans de combats, l'Ukraine est à la peine face à l'armée russe supérieure en nombre de soldats, en quantités d'armement et de munitions

MOSCOU: Le Kremlin a assuré jeudi que l'aide des Etats-Unis à l'Ukraine, bloquée au Congrès depuis plusieurs mois et sur laquelle les élus américains doivent se prononcer samedi, "ne pourra rien changer" à la situation sur le front, où l'armée russe est à l'offensive.

L'Ukraine réclame inlassablement à ses alliés occidentaux plus de munitions et de systèmes de défense antiaérienne, alors que les forces russes pilonnent toujours quotidiennement ses villes et ses infrastructures énergétiques.

Or, la Chambre américaine des représentants doit voter samedi sur un texte prévoyant près de 61 milliards de dollars d'aide militaire et économique à l'Ukraine, ce qui pourrait permettre à son armée de reprendre son souffle.

"Cela ne peut en aucun cas influencer l'évolution de la situation sur les fronts", a balayé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

"Cela ne pourra rien changer", a-t-il martelé devant la presse, affirmant que "tous les experts indiquent dorénavant que la situation sur le front est défavorable à la partie ukrainienne".

Vote à l'issue incertaine 

L'heure est à l'optimisme à Moscou, plusieurs mois après l'échec de la contre-offensive de Kiev de l'été 2023 et alors que l'armée russe grignote progressivement du terrain, notamment dans le Donbass, cible prioritaire du Kremlin.

De son côté, épuisée par deux ans de combats, l'Ukraine est à la peine face à l'armée russe supérieure en nombre de soldats, en quantités d'armement et de munitions.

Les forces ukrainiennes manquent notamment de systèmes de défense antiaérienne pour contrer les attaques quotidiennes russes de drones explosifs et de missiles, à l'instar de la triple frappe mercredi à Tcherniguiv, qui a fait 18 morts.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky déplore quasiment tous les jours le manque d'aide des Occidentaux, après plus de deux ans de conflit à haute intensité.

Mi-mars, le chef de l'Etat ukrainien avait jugé "d'importance critique" une décision rapide du Congrès américain sur le déblocage de l'aide à son pays, confronté simultanément à des difficultés pour enrôler des volontaires dans l'armée.

"Nous avions besoin de cet argent hier, pas demain, pas aujourd'hui", a appuyé le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal dans un entretien à la BBC.

Cette aide financière a déjà été approuvée par le Sénat à majorité démocrate, mais reste bloquée au Congrès, les représentants républicains, soutenant Donald Trump, faisant la sourde oreille à six mois de la présidentielle.

Le président américain Joe Biden, qui pousse pour l'adoption de ce texte, s'est lui à nouveau dit mercredi "très favorable" à cette enveloppe, évoquant dans les colonnes du Wall Street Journal "un moment charnière".

L'issue du vote n'en reste pas moins incertaine à ce stade.

Restrictions d'électricité 

Pourtant, sur le terrain, la dynamique n'est pas à l'avantage de l'Ukraine, dont près de 20% du territoire reste occupé par la Russie.

Deux personnes ont été tuées jeudi dans de nouveaux bombardements russes, selon les autorités locales.

Et les attaques russes visant les infrastructures énergétiques restent très fréquentes malgré les tentatives de l'armée ukrainienne de protéger ces sites.

Face à cette situation, le ministère ukrainien de l'Energie a appelé jeudi la population et les entreprises à limiter leur consommation d'électricité le soir "pendant les heures de pointe" (de 19h00 à 22h00), relayant la demande de l'opérateur privé d'électricité DTEK.

Le ministère a notamment justifié cette décision par "l'augmentation de la charge sur le réseau électrique qui découle" de ces frappes russes répétées.

En représailles, l'Ukraine vise régulièrement des raffineries ou des sites militaires sur le sol russe dans le but de perturber la chaîne logistique d'approvisionnement vers les troupes engagées sur le front.

Jeudi, le renseignement militaire ukrainien (GUR) a revendiqué une frappe "réussie" la veille sur un aérodrome militaire russe en Crimée annexée, "détruisant ou endommageant gravement" des lanceurs de systèmes S-400, des équipements radar et un centre de contrôle de défense antiaérienne.