L’Arabie saoudite prévoit de développer douze secteurs industriels

George Oliver, président de Johnson Controls, prend la parole lors de la conférence intitulée «Innovation pour un avenir durable», à Riyad. (Photo AN/Hebshi Alshammari)
George Oliver, président de Johnson Controls, prend la parole lors de la conférence intitulée «Innovation pour un avenir durable», à Riyad. (Photo AN/Hebshi Alshammari)
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Publié le Mercredi 09 novembre 2022

L’Arabie saoudite prévoit de développer douze secteurs industriels

  • Les secteurs ciblés pour l’expansion sont l’aérospatiale, l’automobile, la marine, les énergies renouvelables, les produits chimiques, les dispositifs médicaux et les industries militaires, entre autres
  • Les solutions innovantes sont importantes pour «améliorer les normes d’efficacité et de durabilité dans les bâtiments»

RIYAD: Dans le cadre de la stratégie industrielle nationale de l’Arabie saoudite, les autorités prévoient l’expansion de douze secteurs industriels stratégiques dans lesquels ont été identifiées des possibilités de croissance et de concurrence accrue aux niveaux régional et international: c’est ce qu’a déclaré mardi dernier Osama al-Zamil, vice-ministre de l’Industrie et des Ressources minérales.

Il a tenu ces propos le jour du lancement de la conférence intitulée «A Renewed World» («Un monde renouvelé»), qui s’étend sur deux jours. Elle est organisée par Johnson Controls Arabia, la branche régionale conjointe de Johnson Control International, une entreprise spécialisée dans le système de chauffage intelligent, la ventilation, la climatisation, la réfrigération, la sécurité incendie et les systèmes de sécurité ainsi que les systèmes de gestion et de contrôle des bâtiments au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

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Une photo de groupe des principaux intervenants à la conférence intitulée «A Renewed World», organisée par Johnson Controls Arabia dans le quartier financier du roi Abdallah, à Riyad. (Photo fournie)

Pour les organisateurs, l’objectif de l’événement est de promouvoir le dialogue national sur le rôle vital de l’innovation et le développement de bâtiments intelligents et neutres en carbone dans les efforts de développement durable. Des experts locaux et internationaux des secteurs de l’énergie et de l’industrie mettent en lumière le rôle important des partenariats entre les secteurs privé et public en Arabie saoudite, notamment en termes d’innovation, pour mener à bien les objectifs de durabilité du Royaume.

M. Al-Zamil affirme que les douze secteurs ciblés pour l’expansion sont l’aérospatiale, l’automobile, la marine, les énergies renouvelables, les produits chimiques, les machines et équipements, les dispositifs médicaux, les produits pharmaceutiques, la transformation alimentaire, les matériaux de construction, les industries minières et les industries militaires.

«La technologie moderne, l’innovation et la numérisation créent une transformation perturbatrice au niveau de l’avenir des affaires et des investissements», explique-t-il aux représentants.

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George Oliver, président de Johnson Controls, prend la parole lors de la conférence intitulée «Innovation pour un avenir durable», à Riyad. (Photo AN/Hebshi Alshammari).

«Nous avons découvert que le Royaume était doté d’un énorme potentiel technique inexploité et d’une population majoritairement jeune et passionnée qui comprend la révolution technologique et les moyens pour rester à jour avec les dernières technologies.»

Le ministère de l’Industrie et des Ressources minérales a donc lancé le programme «Usines de l’avenir», qui entraînera un changement radical dans le secteur manufacturier, précise M. Al-Zamil.

«L’objectif de l’écosystème actuel de l’industrie et des ressources minérales est de développer un secteur manufacturier technologique et innovant», poursuit-il. «Cela améliorera considérablement notre industrie nationale et permettra de mettre au point des produits localement compétitifs tout en augmentant la contribution des entreprises industrielles à l’économie nationale.»

«Il tirera également profit de la situation géographique unique du Royaume, qui lui permet de connecter les marchés régionaux et internationaux. En outre, l’Arabie saoudite dispose d’infrastructures industrielles de pointe dans plus de trente-six villes industrielles à travers le pays. Le fait que le choix du pays se porte sur l’industrie est parfaitement logique, comme en témoigne le soutien des dirigeants à ce secteur stratégique.»

M. Al-Zamil évoque le lancement de Ceer, une société saoudienne de véhicules électriques, par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, quelques jours plus tôt.

«Ceer sera un atout important qui contribuera de manière significative à stimuler et à améliorer le secteur manufacturier dans la région, en sa qualité de première marque saoudienne de véhicules électriques au sein du Royaume», indique-t-il.

George Oliver, président de Johnson Controls, déclare à Arab News: «En tant que leader mondial des bâtiments intelligents et durables, nous faisons partie de ce monde et nous avons la responsabilité d’aider à résoudre certains des problèmes urgents auxquels le monde se trouve confronté, comme le changement climatique.»

«Favoriser le dialogue national sur la durabilité énergétique en faisant en sorte que des experts en la matière, des chefs d’entreprise et des décideurs parlent de modes de vie durables et de la nécessité d’innover davantage dans la consommation d’énergie fait partie des résultats notables de cet événement.»

«Chez Johnson Controls International, nous pensons que l’innovation durable consiste à répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre les besoins des générations futures. Cela nécessite que tous les acteurs intègrent activement le changement climatique et la neutralité carbone dans leurs processus d’innovation.»

M. Oliver révèle que les bâtiments sont actuellement responsables de près de 40% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

«Ainsi, en tant que leader mondial des bâtiments intelligents, sains et durables, Johnson Controls s’engage à mener une lutte contre les émissions de carbone et les changements climatiques», renchérit-il.

«Johnson Controls n’est étranger ni à la région en général ni à l’Arabie saoudite en particulier. Dans le cadre de l’initiative Vision 2030, le gouvernement saoudien a mis en place des projets pour augmenter l’empreinte de fabrication et de contenu local du pays. C’est sur ce plan que convergent les objectifs du gouvernement saoudien et de Johnson Controls.»

«En tant que leader mondial des technologies du bâtiment, nous aimerions faire partie de l’incroyable transition économique qui se produit en Arabie saoudite. Au moment où le Royaume connaît une transformation économique considérable, où il a l’intention de dépenser 7 000 milliards de dollars (1 dollar = 0,99 euro) en dix ans, une grande partie de son activité se concentrera sur les énergies renouvelables et la vie durable.»

Mohannad al-Cheikh, PDG de Johnson Controls Arabia, souligne l’importance des solutions innovantes qui «améliorent les normes d’efficacité et de durabilité dans les bâtiments, avec des plans ambitieux pour atteindre la neutralité carbone dans le Royaume».

Il conclut par ces mots: «Le Royaume joue un rôle de premier plan dans la lutte contre le changement climatique et, chez Johnson Controls Arabia, nous tenons à soutenir les objectifs audacieux de l’environnement local en promouvant des niveaux de vie durables dans la région.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.