L'Italie cherche de nouveaux liens commerciaux et politiques avec l'Arabie saoudite

Les touristes portant des masques de protection à l'extérieur du Colisée à Rome. (AFP)
Les touristes portant des masques de protection à l'extérieur du Colisée à Rome. (AFP)
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Publié le Jeudi 12 novembre 2020

L'Italie cherche de nouveaux liens commerciaux et politiques avec l'Arabie saoudite

  • Le sous-secrétaire au commerce déclare que la réponse de l’Arabie saoudite «aidera à vaincre la pandémie»
  • «Je tiens à féliciter l'Arabie saoudite pour avoir dirigé le G20 dans ces circonstances vraiment sans précédent»

ROME: Le gouvernement italien a salué la gestion du Groupe des vingt (G20) par l'Arabie saoudite dans des circonstances « très difficiles » en raison de la pandémie de Covid-19, et espère que le prochain sommet du G20, qui se tiendra dans le Royaume, encouragera un « engagement fort » sur le multilatéralisme.

« Je tiens à féliciter l'Arabie saoudite pour avoir dirigé le G20 dans ces circonstances vraiment sans précédent », déclare le sous-secrétaire italien aux Affaires étrangères, Ivan Scalfarotto, qui représentera son pays au sommet.

Dans une interview accordée à Arab News, M. Scalfarotto, âgé de 55 ans, qui est en charge du dossier du commerce extérieur du gouvernement du Premier ministre, Giuseppe Conte, a exprimé sa « profonde sympathie pour la conjoncture difficile à laquelle le Royaume est confronté en raison de la pandémie », en ajoutant: « Nous sommes tous dans le même bateau. »

Élu à la Chambre italienne des députés pour le Partito Democratico, et désormais membre d'Italia Viva, Scalfarotto possède une expérience professionnelle avérée, ayant travaillé pendant plusieurs années à des postes de direction dans la ville de Londres.

« L'Arabie saoudite a dû gérer le G20 dans une période très difficile, notamment du point de vue organisationnel, car lorsque nous nous réunissons dans des forums multilatéraux, nous avons tendance à travailler les uns avec les autres. Bien sûr, il y a des réunions formelles, mais il y a aussi de nombreuses occasions de se parler, de coopérer et de travailler sur des questions uniques. »

Ivan Scalfarotto rappelle que, logiquement, un certain nombre de réunions devraient se dérouler parallèlement à des sommets tels que le G20.

« Dans le cas où ce ne serait pas possible, je dirais alors que la présidence saoudienne a parfaitement réussi à nous garder ensemble afin que le travail continue, malgré les circonstances très difficiles. Nous avons vraiment apprécié leur travail et leur engagement, et surtout leur capacité à porter à notre attention les problèmes les plus importants auxquels nous sommes confrontés en ce moment même. »

Le sous-secrétaire a de grandes attentes pour le sommet du G20. « Surtout face à cette pandémie à laquelle nous sommes confrontés, ce que nous devons voir, c’est un engagement ferme du multilatéralisme », précise-t-il, ajoutant qu'il est convaincu que « cet énorme défi sans précédent nous prouve que la seule façon d'avancer pour l'économie mondiale est de renforcer les institutions multilatérales chargées de réglementer les relations commerciales et économiques. »

« Nous sommes en train de nommer un nouveau directeur général, à l'Organisation mondiale du commerce. Nous savons que l’organe de règlement des différends est bloqué depuis un certain temps déjà. Je pense donc que ce que nous avons appris – à la dure – en affrontant cette pandémie, c’est que nous devons tirer parti des forces de l’autre et nous assurer que nous obtenons une plus grande intégration; plus de mondialisation, et non moins de mondialisation, dans un système multilatéral fondé sur des règles. »

Envoyé commercial italien Ivan Scalfarotto
Envoyé commercial italien Ivan Scalfarotto

La pandémie, estime Scalfarotto, « a été et représente en effet un défi sans précédent ». Il rappelle que la dernière pandémie majeure que le monde ait connue avant la Covid-19 fut la « grippe espagnole » de 1918, mais il ajoute: « Le monde était complètement différent à cette époque. Il n'y avait pas Internet. Les gens ne voyageaient pas. Il n'y avait pas de mondialisation. D'une certaine manière, le monde semblait beaucoup plus grand à cette époque. Grâce à la technologie, il est maintenant plus petit et cette énorme infection a pratiquement touché tous les continents. »

M. Scalfarotto est cependant convaincu que l’avenir sera meilleur et que la pandémie sera vaincue. « L'histoire nous a appris que les humains ont toujours été capables de relever ce genre de défi. Et je crois que le niveau de technologie dont nous disposons actuellement sera très important et utile pour nous tous. »

« Je pense également que cela nous obligera à mener des réformes qui sont nécessaires dans tant de pays », ajoute-t-il, considérant la bureaucratie comme un tout. « Mais nous devons également accroître les processus de numérisation dans le monde entier. Ensuite, je pense à tout ce qui touche à l'environnement et à la durabilité. La plupart du temps, si elles sont bien gérées, les crises peuvent se transformer en opportunités. Nous devrons redémarrer et construire avec une tout nouvelle approche de l'économie, en accordant plus d'attention au développement technologique et à la durabilité. C'est une période difficile, mais je suis convaincu que l'Italie et le reste du monde y parviendront. »

M. Scalfarotto a également évoqué les « très bonnes relations bilatérales entre l'Italie et l'Arabie saoudite ». 

« Entre les deux pays, il existe de nombreux domaines d'intérêt mutuel. Je dirais que les relations commerciales et politiques entre l'Italie et l'Arabie saoudite sont très bonnes. Le plan de Vision 2030 est un cadre très important pour développer la coopération dans de nombreux secteurs. »

Il ajoute qu'il souhaite voir une amélioration de la coopération bilatérale dans plusieurs domaines, des infrastructures à la fabrication, mais aussi dans d'autres secteurs tels que la logistique, l'énergie, les soins de santé, le tourisme et le divertissement.

« Il y a tant de domaines où nos économies et nos compétences sont complémentaires. Je suis sûr que nous travaillerons ensemble de façon encore plus cohérente afin de pouvoir tirer parti de notre coopération, dans l’intérêt de nos deux pays. »

« Au cours des dernières années, nous avons très bien travaillé ensemble, en particulier dans l'industrie pétrolière et gazière», ajoute-t-il. «Un certain nombre d'entreprises italiennes ont collaboré avec Saudi Aramco dans ce domaine, contribuant à faire du Royaume un leader mondial du pétrole et du gaz. Je pense qu'une partie du succès de l'Arabie saoudite dans ce secteur vient également des compétences et de la qualité italiennes. » Ainsi, Ivan Scalfarotto estime que le sommet du G20 pourrait être l'occasion de nouveaux accords politiques et commerciaux entre l'Italie et le Royaume. Pour le moment, le sous-secrétaire ne veut pas dévoiler ses cartes, mais il est tout à fait confiant.

« Je l'espère, bien sûr. Je ne suis pas en mesure de faire des commentaires à ce sujet, car on ne commente pas des accords qui ne sont pas conclus. Mais permettez-moi de dire que c'est une nouvelle occasion très positive de travailler ensemble. Lorsque vous entretenez de bonnes relations d'affaires et de bonnes relations politiques, tôt ou tard, de nouvelles affaires surgissent. Je suis donc sûr que nous conclurons sous peu de nouveaux échanges. » 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com