Participation de cinquante-huit entreprises françaises au Dubai Gulfood manufacturing

Les entreprises françaises étaient réparties sur trois pavillons: Processing & Packaging, Food Ingredient, Hospitality & Foodservice equipment. (Photo fournie)
Les entreprises françaises étaient réparties sur trois pavillons: Processing & Packaging, Food Ingredient, Hospitality & Foodservice equipment. (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 10 novembre 2022

Participation de cinquante-huit entreprises françaises au Dubai Gulfood manufacturing

  • «Les pays du CCG ont investi massivement dans l'augmentation de la production alimentaire locale, de la logistique et du stockage pour assurer l'autosuffisance»
  • Les entreprises françaises présentent au Gulfood Manufacturing sont prêtes à collaborer dans la région pour construire un écosystème alimentaire fort

DUBAÏ: Gulfood Manufacturing & Gulfhost, le plus grand événement annuel d'approvisionnement Food & Beverage (F&B), rassemble des entreprises agroalimentaires et des spécialistes de l'industrie à travers la production, l'équipement, l'emballage et le F&B pour s'adresser aux marchés du Moyen-Orient. L’événement, qui s'est tenu à Dubaï du 8 au 10 novembre, présentait les dernières technologies de l'industrie.

Les entreprises françaises étaient réparties sur trois pavillons: Processing & Packaging, Food Ingredient, Hospitality & Foodservice equipment.

Le renforcement de la coopération dans le secteur agroalimentaire est à l'ordre du jour pour répondre aux exigences d'un marché en forte croissance. La qualité est un pilier renforcé par la fourniture de solutions innovantes adaptées aux besoins spécifiques de l'industrie alimentaire.

Soixante-dix pour cent des équipementiers français ont présenté des solutions innovantes, soit des emballages écoresponsables et des systèmes de traitement de l'eau, entre autres.

La biosécurité des usines agroalimentaires est devenue un enjeu majeur.

«Nous avons développé des procédés pour transférer une large gamme de produits (pâteux, liquides et solides) sans eau sur de longues distances, pour éviter tout risque de contamination croisée et pour répondre à la demande industrielle», souligne Laurent Getain, directeur général de GMMI, société de conception d'équipements industriels.

«GMMI propose des systèmes de transfert de tuyauterie économes en énergie, puissants et hygiéniques», ajoute-t-il, ainsi que des services d'ingénierie, d'automatisation et de maintenance industrielle.

C’est particulièrement pertinent avec le travail de différents acteurs de la chaîne d'approvisionnement qui intensifient leurs efforts en matière d'efficacité énergétique, de gestion de l'eau et de réduction des déchets, dans un monde qui appelle à une action immédiate pour limiter l'impact du changement climatique.

Outre les équipements, les entreprises françaises ont fait la part belle aux ingrédients de l'industrie agroalimentaire, tels que les produits laitiers, les vinaigres, les poudres et liquides, les ingrédients d'origine végétale, pour n'en citer que quelques-uns. Les parties prenantes à l’exposition ont proposé des gammes bio, vegan, fonctionnelles ou conventionnelles.

Fontarôme, société de création de compositions aromatiques pour l'industrie de la parfumerie, a étendu son activité au cours des quarante dernières années aux arômes alimentaires, aux extraits végétaux et aux matières premières aromatiques.

Les arômes se retrouvent dans les produits alimentaires (boissons, biscuits…) et de plus en plus dans les produits pharmaceutiques.

«Il y a eu une croissance exponentielle de la demande de produits liés à la nutrition et au “bien-être” depuis la pandémie de Covid-19, en plus de la hausse de la demande de produits vegan», déclare Stéphane Scheirlinck, directeur commercial chez Fontarôme.

Pour l'entreprise française, travaillant essentiellement avec des partenaires européens, «les marchés du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Asie explosent», ajoute-t-il, d'où l'importance de la participation au Gulfood manufacturing, pour que les entreprises françaises accèdent aux marchés de la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

«Le secteur alimentaire des Émirats arabes unis (EAU) et du CCG est devenu plus autonome au cours des dernières années. Divers efforts sont entrepris par les gouvernements pour réduire le gaspillage alimentaire et soutenir la recherche», commente Flavie Paquay, directrice EAU de Business France et responsable du département Agritech.

«Les pays du CCG ont investi massivement dans l'augmentation de la production alimentaire locale, de la logistique et du stockage pour assurer l'autosuffisance. Les entreprises françaises présentes au Gulfood Manufacturing sont prêtes à collaborer dans la région pour construire un écosystème alimentaire fort grâce à leurs innovations de haute technologie, leurs solutions et leurs produits de haute qualité fabriqués en France», ajoute-t-elle.

Du côté de la distribution, des entreprises comme IES Ingredients distribuent des matières premières à travers trois secteurs d'activité: arômes, parfums et cosmétiques.

IES Ingredients présente un portefeuille d'ingrédients 50 % synthétiques et 50 % naturels que l'entreprise peut offrir à l'industrie alimentaire avec un spectre allant des notes fruitées aux huiles essentielles, populaires sur les marchés du Moyen-Orient (à titre d’exemple, la cardamome, souvent présente dans le café dans la région).

Il s'agit de la première participation d'IES Ingredients à Gulfood en association avec Business France; une participation qui se justifie par un important volet de croissance à la suite de l'ouverture d'un nouvel entrepôt à Sharjah, aux EAU, une démarche entreprise pour approvisionner les marchés du Moyen-Orient et d'Afrique.

«L'expansion commencera aux EAU, mais nous voyons un potentiel en Arabie saoudite et au Koweït, entre autres pays», indique Noël Poinsignon, directeur général adjoint d'IES Ingredients.

La stratégie de l'entreprise est d'avoir le stock sur place pour avoir une qualité de service rapide (avec des produits livrés en vingt-quatre à quarante-huit heures), avec le même catalogue de produits que celui proposé en Europe.

Dans un contexte mondial de risque accru de catastrophe naturelle, les prix des huiles essentielles et des produits naturels vont augmenter en raison d'une réduction de la disponibilité des produits. Pour limiter ce risque, IES Ingredients a signé un partenariat avec une société de biotechnologie, fournissant des sources alternatives d'ingrédients, tout en conservant les matières premières pour l'industrie agroalimentaire.

«Nous avons assisté à une forte demande à la sortie de la pandémie de Covid-19 pour les cosmétiques, les parfums et l'alimentaire, et une forte croissance est attendue pour l’année 2023, malgré la hausse de l'inflation», précise M. Poinsignon.

Dans le cadre de l’initiative «Choose France», sept entreprises françaises ont fait partie de l'espace dédié à l'hôtellerie et à la restauration de Gulfhost, «faisant ressortir le meilleur de ce que l'industrie agroalimentaire française a à offrir sur la scène internationale», souligne Flavie Paquay.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.