Macron tente de relancer le dialogue politique vénézuélien, sans percée immédiate

Le président vénézuélien Nicolas Maduro (à gauche) s'entretient avec le président français Emmanuel Macron lors de la conférence sur le climat COP27 au Centre international des congrès de Charm el-Cheikh, le 7 novembre 2022 (Photo, présidence vénézuélienne / AFP)
Le président vénézuélien Nicolas Maduro (à gauche) s'entretient avec le président français Emmanuel Macron lors de la conférence sur le climat COP27 au Centre international des congrès de Charm el-Cheikh, le 7 novembre 2022 (Photo, présidence vénézuélienne / AFP)
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Publié le Samedi 12 novembre 2022

Macron tente de relancer le dialogue politique vénézuélien, sans percée immédiate

  • Une rencontre en soi prometteuse, même si les deux camps n'ont fait état à l'issue des tractations d'aucun accord ou date pour la reprise des négociations
  • Dans une déclaration conjointe, les trois présidents «ont exprimé leur plein soutien à la reprise du processus de négociation inter-vénézuélienne»

PARIS: Emmanuel Macron a tenté vendredi de relancer le dialogue au point mort entre le camp du président vénézuélien Nicolas Maduro et ses opposants pour sortir le Venezuela de l'impasse politique, mais aucune percée n'a été annoncée dans l'immédiat.

Le chef de l'État français, accompagné de ses homologues argentin et colombien, Alberto Fernandez et Gustavo Petro, a réuni dans la capitale française les négociateurs en chef des deux camps, le président de l'Assemblée nationale Jorge Rodriguez et l'opposant Gerardo Blyde, à l'occasion du Forum de Paris sur la paix.

Une rencontre en soi prometteuse, même si les deux camps n'ont fait état à l'issue des tractations d'aucun accord ou date pour la reprise des négociations formelles entamées à Mexico mais gelées depuis octobre 2021.

Dans une déclaration conjointe, les trois présidents "ont exprimé leur plein soutien à la reprise du processus de négociation inter-vénézuélienne comme la seule voie à même de permettre la résolution d'une crise profonde qui a conduit des millions de Vénézuéliens à quitter leur pays".

Et ils ont "encouragé les négociateurs à poursuivre leurs efforts pour atteindre des accords dans les domaines humanitaire et politique, sur la base du Mémorandum d'entente signé à Mexico par les deux parties le 13 août 2021", promettant de "soutenir en tant que de besoin le processus".

L'Élysée espérait "créer une dynamique" pour pousser le gouvernement Maduro et l'opposition à s'entendre notamment sur les conditions d'organisation de la prochaine élection présidentielle, théoriquement prévue en 2024.

Échange Macron-Maduro

"Nous faisons des progrès, nous avançons. Cet événement (...) nous a permis d'aider et d'accompagner cet effort de reprise du dialogue", a déclaré Jorge Rodriguez, l'envoyé de Nicolas Maduro.

Il s'est toutefois montré inflexible sur certaines conditions réclamées par le pouvoir vénézuélien: la libération d'Alex Saab et l'assouplissement des sanctions contre le Venezuela.

Le gouvernement avait claqué la porte des négociations en octobre 2021 en représailles à l'extradition aux États-Unis par le Cap-Vert d'Alex Saab, un proche du président vénézuélien et intermédiaire du pouvoir à l'étranger, accusé de blanchiment d'argent par Washington.

"J'espère que nous serons bientôt en mesure de vous apporter de bonnes nouvelles" concernant la relance du processus de Mexico, a quant à lui affirmé le représentant de l'opposition Gerardo Blyde.

Il a estimé qu'il ne fallait pas s'offusquer des échanges lundi en Égypte entre les dirigeants français et vénézuélien, même si Emmanuel Macron avait alors appelé Nicolas Maduro "président" – alors que la France, comme de nombreux pays dont les États-Unis, ne reconnaît théoriquement pas sa légitimité à la tête du pays sud-américain.

"Macron est un démocrate mais il comprend bien que nous devons chercher des solutions et que nous ne pouvons pas rester figés sur une photographie d'un certain moment. Le monde change, les situations changent et les besoins aussi. Si le monde change, nous avons l'obligation d'utiliser les meilleurs outils dont nous disposons pour rechercher la démocratie et la liberté au Venezuela", a commenté M. Blyde

La tentative de médiation française s'inscrit dans un contexte de relatif dégel international à l'égard du pouvoir de Caracas.

La donne a considérablement changé. Dans la région d'abord avec l'élection en août de Gustavo Petro, premier président de gauche en Colombie, qui a amorcé une normalisation entre les deux voisins avec une reprise des relations diplomatiques interrompues depuis trois ans.

Et, sur la scène internationale avec la guerre en Ukraine qui a tiré les prix du pétrole vers le haut, conduisant les États-Unis et la France à réétudier leurs positions vis-à-vis de Caracas, producteur de brut aux importantes réserves.

Washington avait tenté d'évincer Nicolas Maduro du pouvoir en infligeant au Venezuela de lourdes sanctions, notamment contre ses exportations d'hydrocarbures.

C'est l'occasion pour le dirigeant vénézuélien, au ban de la communauté internationale et dont le pays est plongé dans une crise économique sans précédent, de se replacer sur la scène diplomatique. Étranglé financièrement, le pouvoir cherche à remettre son économie en route.

"Nous sommes convaincus que la voie à suivre pour le Venezuela est le dialogue, la suspension de toutes les sanctions illégales et le respect de la Constitution", avait affirmé sur Twitter le représentant de Nicolas Maduro avant la réunion avec les trois présidents.


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.