Menacée d'interdiction aux Etats-Unis, TikTok obtient un sursis

La plateforme s'est aussi tournée mardi vers une cour d'appel de Washington pour contester un autre décret, signé le 14 août par Donald Trump (Photo, AFP).
La plateforme s'est aussi tournée mardi vers une cour d'appel de Washington pour contester un autre décret, signé le 14 août par Donald Trump (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 13 novembre 2020

Menacée d'interdiction aux Etats-Unis, TikTok obtient un sursis

  • Le département du Commerce US a indiqué que l'interdiction TikTok « ne prendra pas effet dans l'attente de nouveaux développements juridiques»
  • Interrogé après l'annonce du département du Commerce, TikTok a renvoyé vers sa réaction suite au jugement du mois dernier en Pennsylvanie

NEW YORK: L'administration Trump a décidé jeudi de reporter l'application d'un décret qui aurait interdit la plateforme de vidéos légères TikTok sur le sol américain peu après minuit jeudi.

Le département du Commerce a indiqué, dans un communiqué, que l'interdiction de la populaire application, propriété du groupe chinois ByteDance et accusée par les Etats-Unis d'espionnage au profit de Pékin, "ne prendra pas effet dans l'attente de nouveaux développements juridiques."

Il agit ainsi en conformité avec une décision rendue le 30 octobre par un tribunal fédéral de Pennsylvanie.

Saisie par trois créateurs de contenus de TikTok, la juge Wendy Beetlestone avait alors ordonné à l'administration américaine de ne pas empêcher d'autres entreprises de fournir des services essentiels à la plateforme, comme l'hébergement en ligne.

Mme Beetlestone avait estimé que le décret présidentiel du 6 août présentant TikTok comme une "menace à la sécurité nationale" des Etats-Unis devait être suspendu.

Le ministère américain de la Justice a toutefois fait appel jeudi de cette décision.

Interrogé après l'annonce du département du Commerce, TikTok a renvoyé vers sa réaction suite au jugement du mois dernier en Pennsylvanie.

"Nous sommes profondément émus par le déferlement de soutien de la part de nos créateurs, qui agissent pour protéger leur droit de s'exprimer, leurs carrières et pour aider les petites entreprises, notamment pendant la pandémie", avait indiqué la plateforme.

TikTok a également déposé en son nom propre la semaine dernière une demande de mise en suspens du décret auprès d'un tribunal de Washington.

Autre procédure

La plateforme s'est aussi tournée mardi vers une cour d'appel de Washington pour contester un autre décret, signé le 14 août par Donald Trump.

Cette mesure oblige la maison mère ByteDance à vendre les activités américaines de TikTok sous 90 jours, là aussi au nom de la "sécurité nationale des Etats-Unis".

Dans cette dernière affaire, le tribunal de la capitale fédérale américaine a donné à ByteDance et à l'administration Trump jusqu'à décembre pour présenter des documents.

Le président américain sortant accuse depuis des mois, sans preuve, la très populaire application de siphonner les données des utilisateurs américains au profit de Pékin.

M. Trump n'a pas évoqué le sort de TikTok depuis sa défaite à l'élection présidentielle face au démocrate Joe Biden, concentrant son temps et ses efforts à contester la validité des résultats et lançant des accusations de fraude sans pour l'instant fournir de preuve tangible.

Le locataire de la Maison Blanche a toutefois signé jeudi un décret interdisant aux Américains d'investir dans des entreprises chinoises accusées par son gouvernement de soutenir les activités militaires de Pékin.

Après d'âpres négociations avec plusieurs entreprises, ByteDance et TikTok ont proposé de créer une nouvelle société impliquant le groupe informatique Oracle en tant que partenaire technologique aux Etats-Unis et le géant de la distribution Walmart en tant que partenaire commercial.

Selon ce projet, Oracle et Walmart prendraient 20% des parts d'une société nommée TikTok Global, en charge des activités mondiales de la plateforme et dont le siège serait basé aux Etats-Unis.

Le projet semblait convenir à l'administration américaine, mais TikTok attend toujours le feu vert.

Elle se plaint notamment de ne pas avoir reçu de délai supplémentaire de la part du CFIUS, l'agence chargée de s'assurer que les investissements étrangers ne présentent pas de risque pour la sécurité nationale. C'est l'enquête du CFIUS qui avait débouché sur le décret du 14 août.

L'accord entre Oracle, Walmart et ByteDance est également soumis à l'approbation de Pékin, qui impose des restrictions sur les exportations de technologies développées par des entreprises chinoises.

Le fameux algorithme de TikTok, qui permet d'afficher les contenus les plus susceptibles d'intéresser les utilisateurs en fonction de leurs goûts, est au centre de toutes les attentions.

La Chine veut éviter que ce précieux système informatique ne tombe dans l'escarcelle américaine.

Plébiscitée par les adolescents, TikTok compte 100 millions d'utilisateurs aux Etats-Unis et 700 millions en tout dans le monde.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.