L'avocate Pirc Musar, première femme élue présidente en Slovénie

La candidate présidentielle slovène Natasa Pirc Musar (Photo, AFP).
La candidate présidentielle slovène Natasa Pirc Musar (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 14 novembre 2022

L'avocate Pirc Musar, première femme élue présidente en Slovénie

  • Les sondages créditent Natasa Pirc Musar de plus de 50% des intentions de vote
  • Elle a représenté par le passé les intérêts de l'ancienne First Lady américaine Melania Trump

LJUBLJANA: La Slovénie a élu dimanche à la présidence une avocate de renom novice en politique, Natasa Pirc Musar, première femme à prendre la tête du pays alpin.

La candidate indépendante de 54 ans, qui a représenté par le passé les intérêts de l'ancienne First Lady américaine Melania Trump, d'origine slovène, a recueilli près de 54% des intentions de vote, selon les résultats publiés par la Commission électorale.

Elle distance nettement son rival conservateur Anze Logar (46%), ancien ministre des Affaires étrangères et vainqueur du premier tour le 23 octobre.

Dans un pays divisé après le mandat émaillé de manifestations de l'ex-Premier ministre Janez Jansa, Natasa Pirc Musar a appelé à "s'unir" et à tourner la page des "disputes".

"Ma première action sera d'inviter au palais présidentiel l'ensemble des dirigeants des partis politiques", a-t-elle déclaré dimanche soir devant des centaines de partisans réunis dans les environs de la capitale Ljubljana, avant de sabler le champagne.

Et après les tensions de l'ère Jansa avec Bruxelles, elle a insisté sur sa confiance "dans l'Union européenne et les valeurs démocratiques sur lesquelles elle a été fondée".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a aussitôt salué cette victoire. "En tant que première femme élue à la présidence, vous tracez la voie pour les générations futures", a-t-elle tweeté.

«La voix des femmes»

Les Slovènes se sont déplacés relativement nombreux aux urnes, avec un taux de participation supérieur à celui du premier tour (53%), dans ce pays de 2 millions d'habitants, issu de l'ex-Yougoslavie et membre de l'UE depuis 2004.

Pendant la campagne, Natasa Pirc Musar, qui se définit comme "libérale", a mis en avant sa volonté de donner plus de substance à ce poste essentiellement protocolaire.

"Le président ne peut pas être neutre, il doit avoir une opinion", être "une autorité morale", a-t-elle souligné dans l'entre-deux tours, interrogée par l'AFP. "Je n'ai jamais eu peur de faire entendre ma voix", a-t-elle dit.

Le chef d'Etat sortant Borut Pahor, qui ne pouvait pas se représenter après deux mandats de cinq ans, a souvent été critiqué pour son attitude passive envers Janez Jansa.

Ex-présentatrice de télévision, Natasa Pirc Musar s'est fait connaître en dirigeant dans les années 2000 l'Autorité slovène de protection des données.

Inlassable pourfendeuse de la classe politique, elle a ouvert son cabinet d'avocat en 2016, écumant régulièrement les plateaux TV en qualité d'experte.

Passionnée de moto, elle a été la cible d'attaques du fait des activités d'investissement lucratives de son mari, notamment dans les paradis fiscaux.

Sans l'appui d'un "parti établi", elle a estimé dimanche avoir vécu "une campagne plus difficile" que ses rivaux même si le Premier ministre libéral Robert Golob lui a apporté son soutien après le premier tour.

"On m'a traitée de carriériste, on ne dirait jamais cela d'un homme", avait-elle fustigé auparavant, se voulant "la voix des femmes" en Slovénie et à l'étranger.

Revers conservateur 

C'est un nouveau revers pour les conservateurs qui rêvaient de revanche après leur lourde défaite aux législatives d'avril.

Anze Logar, 46 ans, a adressé ses félicitations à sa rivale, qui sera officiellement investie dans ses fonctions le 23 décembre. "J'attends d'elle qu'elle soit la présidente de nous tous, c'est ce dont la Slovénie a besoin", a-t-il réagi.

Pour gagner, ce ténor du Parti démocratique slovène (SDS) de Janez Jansa avait pris soin de garder ses distances, à l'exception d'une brève apparition côte à côte des deux hommes au soir du premier tour.

Sans étiquette, slogan rassembleur: le courtois candidat, qui ne se sépare jamais de son vélo, avait mené une campagne "modérée", loin des positions radicales contre les médias et la justice du gouvernement Jansa - dont il a fait partie de 2020 à 2022.

Mais il a été rattrapé par sa proximité passé avec le controversé ex-Premier ministre, "le grand perdant de la soirée", résume l'analyste politique Vlado Miheljak.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com