L'exposition Faces and Places, un voyage dans le temps à travers l'art pré-moderne libanais

Les peintures exposées au musée de l’université sont toutes issues d’une partie de la collection Émile Hannouche appartenant à la faculté. (Capture d'écran, Instagram: @useklibrary)
Les peintures exposées au musée de l’université sont toutes issues d’une partie de la collection Émile Hannouche appartenant à la faculté. (Capture d'écran, Instagram: @useklibrary)
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Publié le Dimanche 13 novembre 2022

L'exposition Faces and Places, un voyage dans le temps à travers l'art pré-moderne libanais

  • L’exposition Faces and Places permet de découvrir ou de redécouvrir des peintres libanais précurseurs du modernisme à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle
  • Elle est basée sur un travail de recherche des étudiants de l’école d’architecture et de design de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek), au Liban, et dure jusqu’au 30 novembre

BEYROUTH: C’est un voyage dans le temps que proposent sept étudiants sous l’impulsion de leur enseignante en histoire de l’art, Elsie Deek Abou Jaoudé, commissaire de l’exposition Faces and Places, à la découverte ou redécouverte des peintres libanais précurseurs du modernisme. «Ils sont souvent méconnus, ou en tout cas pas suffisamment connus», explique la commissaire, pour qui l’art doit être moins intellectuel, savant et élitiste, pour qu’une plus grande partie de la population – notamment des jeunes, qui pourraient être intimidés – y ait accès. 

Ce projet est basé sur un travail de recherche des étudiants de l’école d’architecture et de design de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek), au Liban, sur les peintres qui ont posé les jalons du modernisme dans le pays à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, lorsque cet art devint profane. Une période qui voit fleurir des portraits de personnalités sociales ou autres et est «imprégnée d’une touche de réalisme et d’impressionnisme», explique Elsie Deek Abou Jaoudé. 

Les peintures exposées au musée de l’université sont toutes issues d’une partie de la collection Émile Hannouche appartenant à la faculté. Elles portent la signature des plus grands représentants de cette ère du modernisme: Daoud Corm, Habib Srour, Georges Sabbagh, Georges Corm, Moustapha Farroukh, César Gemayel, Omar Onsi et Marie Haddad, la seule femme exposée et l’une des pionnières de cette époque. «Les œuvres de Marie Haddad ont une place particulière dans nos cœurs», raconte la commissaire, étant donné les difficultés que traversaient les femmes de l’époque pour vivre leur passion, surtout au Liban.

«Ces artistes exposés sont les maîtres de la peinture libanaise», assure Mme Abou Jaoudé, qui souligne que chez Daoud Corm et Habib Srour, on note un classicisme qui s’apparente à celui des maîtres italiens de l’époque, avec le portrait en clair-obscur, la posture sérieuse des modèles. Les peintres libanais ne tarderont toutefois pas à voguer vers une plus grande liberté, comme on peut le constater chez Georges Corm, avec une touche de pinceau assez fugace tournée vers l’impressionnisme. 

On retrouve d’ailleurs de temps en temps une forme de réalisme chez ces peintres libanais qui se sont formés en France ou en Italie et qui s’inspirent des peintres de ces pays tout en y intégrant leur identité libanaise. L’époque foisonne par ailleurs d’évènements politiques culturels au Liban, où le portait domine. Les mécènes et les grandes familles financent ces artistes auxquels ils commandent beaucoup de portraits, notamment de l’élite libanaise, mais aussi de familles égyptiennes.

Ils assurent la survie de ces artistes, leur permettant d’explorer des thèmes plus libres et des techniques plus expérimentales. Les œuvres commissionnées composent alors la majeure partie de leur travail, ce qui ne les empêche pas par moments de délaisser le portrait pour peindre des paysages avec une plus grande palette de couleurs. 

Pour autant, le portrait reste au centre de leur œuvre comme une forme d’ancrage. C’est la fin de l’Empire ottoman qui, dans ses derniers jours, se tourne vers l’Occident. Puis vient le mandat français et ces deux événements nourrissent une inspiration qui génère un mélange à la croisée de l’Orient et de l’Occident, mais dont l’empreinte demeure résolument libanaise. Une identité difficile à cerner, encore aujourd’hui, le Liban ayant été une terre d’accueil tout au long de son histoire.

Les peintres exposés ont tous décroché des prix dans les expositions universelles de Paris et participé à de grands salons et expositions européens.

Une démarche pour sensibiliser

L’exposition présentée à l’Usek vise à sensibiliser le grand public à la valeur culturelle du patrimoine libanais que représentent ces œuvres. Écoles, universités et entreprises sont invitées à venir la découvrir.

Le projet est parti d’une recherche sur les métiers du musée, une mission confiée par Mme Abou Jaoudé à des étudiants en première année de différentes disciplines des beaux-arts: architecture, architecture d’intérieur, médias numériques et art graphique. «Il fallait d’abord définir ces métiers pour arriver à cet accrochage et ancrer ces notions, alors qu’un autre groupe d’étudiants travaillait sur la biographie de ces artistes et leur impact social, histoire de mesurer la reconnaissance qu’ils ont connus de leur vivant ou à titre posthume», précise la commissaire de l’exposition. 

Elle souligne par ailleurs la vocation du cadre universitaire pour promouvoir cet art.

Faces and Places raconte aussi l’histoire d’objets et de costumes de cette époque. Une machine à coudre, un fer à repasser et des vêtements, dont une abaya du début du XXe siècle qui a bien servi, figurent dans cette riche collection de l’Usek.  

Faces and Places, ce sont tous les visages que l'on voit à travers ces portraits qui peuvent être des personnages illustres ou des anonymes, mais qui ont existé quelque part, comme la petite bédouine de Marie Haddad. Les objets du quotidien baignent dans une senteur de romarin qui ramène au cœur de la demeure libanaise, «le son de Sayed Darwich et la musique ottomane d’époque étant là pour transporter le visiteur dans ce Liban du début du XXe siècle», conclut Elsie Deek Abou Jaoudé.

Faces and Places est à découvrir à l’Usek jusqu’au 30 novembre.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.