Israël: grand retour de Netanyahou, désigné pour former le gouvernement

Arrivé en tête des législatives en Israël avec ses alliés d'extrême droite, Benjamin Netanyahou doit officiellement être désigné dimanche pour former un gouvernement. (AFP)
Arrivé en tête des législatives en Israël avec ses alliés d'extrême droite, Benjamin Netanyahou doit officiellement être désigné dimanche pour former un gouvernement. (AFP)
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Publié le Lundi 14 novembre 2022

Israël: grand retour de Netanyahou, désigné pour former le gouvernement

  • Benjamin Netanyahou revient aux affaires malgré son inculpation pour corruption et alors que son procès est en cours
  • En Israël, le Premier ministre ne dispose d'aucune immunité judiciaire mais n'a pas à démissionner ou à se retirer pendant la durée de son procès

JERUSALEM: Arrivé en tête des législatives en Israël avec ses alliés d'extrême droite et ultra-orthodoxes, Benjamin Netanyahou a été officiellement désigné dimanche pour former un gouvernement, une victoire pour l'ex-Premier ministre qui avait juré de retrouver son costume.

Son gouvernement pourrait être le plus à droite de l'histoire d'Israël, une éventualité qui a suscité d'emblée des craintes localement et à l'international.

Plus tôt cette semaine, une majorité de députés, 64 sur les 120 du Parlement élu le 1er novembre, ont recommandé au président Isaac Herzog de confier à M. Netanyahou la tâche de mettre sur pied une nouvelle équipe ministérielle.

"Je vous donne le mandat de former un gouvernement", a déclaré dimanche M. Herzog aux côtés de M. Netanyahu, lors d'une conférence de presse à Jérusalem.

"Je serai le Premier ministre de tous, de ceux qui ont voté pour nous et les autres. C'est ma responsabilité", a déclaré M. Netanyahou, 73 ans, promettant "un gouvernement stable et performant, un gouvernement responsable et engagé".

Il a 28 jours pour former son gouvernement, avec un supplément de 14 jours si nécessaire.

Benjamin Netanyahou revient aux affaires malgré son inculpation pour corruption et alors que son procès est en cours.

M. Herzog a dit "ne pas oublier" ni "minimiser" ces accusations -que N. Netanyahou rejette- et rappelé que la Cour suprême avait précédemment autorisé un député inculpé à former un gouvernement.

En Israël, le Premier ministre ne dispose d'aucune immunité judiciaire mais n'a pas à démissionner ou à se retirer pendant la durée de son procès.

«Faire peur»

C'est le chef de gouvernement sortant, le centriste Yaïr Lapid, qui avait évincé l'an dernier M. Netanyahou en ralliant une coalition hétéroclite décidée à mettre un terme au règne du Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël, en poste de 1996 à 1999 et de 2009 à 2021.

Relégué au rang de chef de l'opposition, celui que tout le monde surnomme "Bibi" avait alors promis de "renverser le gouvernement à la première occasion".

Aussitôt après l'annonce des résultats des législatives du 1er novembre, les cinquièmes en trois ans et demi, il a commencé les discussions avec ses alliés sur la distribution des portefeuilles ministériels.

Alors que son parti de droite, le Likoud, a obtenu 32 sièges à la Knesset, ses alliés ultra-orthodoxes 18 et l'alliance "Sionisme religieux" 14, un record pour l'extrême droite, son gouvernement pourrait être le plus à droite de l'histoire d'Israël.

Dimanche, à "ceux qui prophétisent des catastrophes et font peur au public", M. Netanyahu a assuré que leurs "discours" étaient "faux".

Chez les ultra-orthodoxes, le chef du parti séfarade Shass, Arieh Dery, revigoré par ses 11 sièges, lorgne sur les Finances ou l'Intérieur, d'après la presse.

M. Dery a été reconnu coupable de fraude fiscale en 2021 et avait auparavant été emprisonné pour corruption.

L'alliance d'extrême droite "Sionisme religieux" a elle réclamé le ministère de la Défense pour son chef, Betzalel Smotrich. Connu pour ses diatribes anti-palestiniennes, son numéro 2, Itamar Ben Gvir, cible lui la Sécurité intérieure.

«Jour sombre»

Outre la volonté d'accorder davantage de pouvoirs aux forces de sécurité, l'extrême droite pousse pour une réforme du système judiciaire, notamment pour que les fonctionnaires et élus ne puissent plus être poursuivis pour abus de confiance, l'une des charges retenues contre M. Netanyahou.

L'objectif de M. Netanyahou et de ses alliés "est de le sauver de son procès en laissant les intérêts de l'Etat d'Israël derrière", a assuré dimanche le parti Yesh Atid de M. Lapid, déplorant "un jour sombre pour la démocratie israélienne".

Après la victoire de M. Netanyahou et de ses alliés, plusieurs pays occidentaux dont les Etats-Unis ont appelé à la "tolérance" et à respecter "les groupes minoritaires".

Côté palestinien, les résultats du scrutin ont été perçus avec fatalisme. Le Premier ministre Mohammed Shtayyeh a affirmé ne se faire "aucune illusion sur le fait que les élections produiraient un partenaire pour la paix".

Sous les précédents gouvernements de M. Netanyahu, la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens occupés a fait un bond et des accords de normalisation avec des pays arabes considérés comme une "trahison" par les Palestiniens ont été signés.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.